mercredi 31 octobre 2012

Bolu wa doko desu ka ?

Depuis que j'ai dit que j'aimais parler avec des Japonais pour apprendre la langue, Fumio san et Sayuri se sont efforcés de me trouver des terrains de jeu.

Le frère de Fumio san, Youshime, travaille à un bureau de poste. Celui-ci n'est pas que pour récupérer/donner le courrier, il sert aussi de regroupement pour les vielles personnes. Chaque matin, celles-ci y viennent déposer 100¥ (1€) sur un compte. Le but caché étant de venir discuter autour d'un thé, dans une salle commune.
Mon rôle était de m'y rendre et de discuter avec les gens.
Autant dire que ce fut un succès. Et vas-y que ça me demande d'où je viens, où je vais, ce que je fais ici, etc.

Puis à 10h, Sayuri et ses collègues de boulots, sont venues me voir pour me serrer la pince. Elles voulaient me rencontrer pour voir si j'étais apte. Apte à venir jouer l'après-midi sur leur lieu de travail. Du coup, j'ai eu le droit à un interrogatoire en bonne et dûe forme pour tester mes capacités linguistiques.

L'après midi donc, direction le life center, pour le jeu J. Le life center est comme une maison de retraite, à ceci près que les gens n'y habitent pas et viennent de leur propre gré. Certains sont là tous les jours, d'autres moins souvent. Certains sont en super forme, d'autres un peu moins.
Avant le jeu, une séance d'échauffement de chaque muscles. Et moi, au milieu d'eux qui suit en rythme. J'ai même dû compter en français. Puis chacun notre tour, on avait 3 balles à lancer sur un panneau à scratch sur lequel figurait des chiffres de 1 à 9 dans un carré de 3 par 3. Une ligne rajoute 15 points. Par exemple, j'ai fait 3, 5 et 7, pour un score de 15+15, soit 30.
Chacun étant placé à une distance suivant ces capacités, autant dire que j'étais à l'autre bout de la pièce et que cela justifie ma 2ème place. Puis 2ème tour avec 5 balles.
Ce qui était sympa, c'est que tout le monde s'encourageait, malgré les ratés. Même esprit qu'au karaoké.

Puis, on a fait des jeux de lettres : remettre les lettres dans le bon ordre (ex : chisami pour sachimi), donner des mots de certains types (ex : tout objet qui est rouge). Puis est venu le temps de la conversation. Mon homme à 80 ans et en paraît 60. Il était télégraphe et s'appelle Fukui san (cf la photo). On a parlé pendant une bonne demi heure, avant d'être interrompu par les chansons. Et voilà que je refait du karaoké. Décidément.

16h30, on me fait aller dans le hall d'entrée. Tout un tas de voitures se bousculent. C'est l'heure de les ramener à la maison. Et là, c'est le moment de vérité. Certains me disent à peine  aurevoir, d'autres tiennent absolument à me serrer la main chaleureusement, tandis qu'une m'a carrément serré dans ces bras et s'est mise à pleurer, souhaitant à tout prix que je revienne. La plupart étaient tout de même enchantés de me voir. Et moi aussi.
C'était chouette de partager du temps avec eux et d'essayer de les divertir. J'ai vraiment passé un super moment.

Où est la balle ?

mardi 30 octobre 2012

Karaoke ga daisuki da yo

Quand j'étais plus jeune, je fuyais le karaoké comme la peste : je suis un piètre chanteur et le fait qu'on se moque de mes performances me refroidit. Non pas que j'aime particulièrement briller, mais le karaoké que je connais s'apparente à une compétition où chacun donne le meilleur de soi pour obtenir le plus d'applaudissements.

Puis j'ai découvert un karaoké différent de celui des bars ou des mariages, dont j'étais la risée. Le karaoké à la maison, entre amis, où la performance passe après le fun, et où chanter "Allô allô Mr l'ordinateur" de Dorothée ne me fais pas passer pour un ringard.

Au Japon, le karaoké est une discipline reine. Fallait bien que j'y ai droit un jour. Je désespérais d'avance de me retrouver dans un bar et d'entendre les rires sur ma capacité à chanter en japonais.
Ce soir là, nous avons rejoint Sayuri avec Fumio san pour un bon repas au Coco's, puis sommes rentrés dans un immeuble, direction le dernier étage. Là, un gardien nous a offert une boisson, demandé le temps de torture puis indiqué un numéro.
Ce numéro correspond à une "box", petite salle de 10m2, équipée d'un ensemble karaoké, d'instruments et d'un jeu de lumière. Une petite boîte à écran tactile permet d'ajouter les chansons pendant que les autres chantent ou tambourinent.

Nous avons commencé à trois, puis un couple d'amis à Fumio san nous a rejoint. Sayuri m'a impressionné car elle est très talentueuse, avec une voix très douce et mélodieuse. Tomo, l'autre fille de la soirée, a aussi une très jolie voix aiguë qui donne des frissons. Fumio san et son ami n'étaient pas mauvais, mais loin du niveau des filles.
Quant à moi, je peinais déjà à utiliser la machine pour sélectionner les chansons, les menus en japonais n'aidant pas. Puis une fois compris, impossible de trouver des chansons en anglais d'aujourd'hui. J'ai donc chanté "l'hymne à l'amour" d'Edith Piaf et "Volare" des Gypsy Kings. Autant dire que c'était pathétique, autant en français qu'en italien. Heureusement pour moi, je pouvais improviser n'importe quoi, ça passait comme une lettre à la poste.
Heureusement, j'ai trouvé les Disney. Et là, ça a été merveilleux.
D'abord un "Prince Ali" en anglais dont je n'étais pas peu fier, des années d'expérience sur la version française aidant.
Mais le clou de la soirée fut le duo de Tomo et moi sur "ce rêve bleu" en anglais. C'était juste incroyable : une voix magnifique pour Jasmine, un rythme synchro pour Aladin. On est ensuite passé sur "it's a small world" ou la musique des poupées pour ceux qui connaissent. Autant dire que la version japonaise, sekai wa semai, est à mourir de rire.
Autre duo de la soirée, Fumio san et moi sur "Bohemian Rapsody" de Queen. Pareil, un duo magique que tout le monde a adoré.
Entre, plein de chanson en japonais. Sayuri me tendait tout le temps le micro pour qu'on chante ensemble. Et je m'étonnais moi même d'arriver à chanter, lisant le japonais plus vite que le rythme de la musique !

Hormis ces duos mémorables et cette preuve que mon japonais à progressé, ce qui fait que la soirée fut géniale, c'est la mentalité japonaise : ils applaudissent si tu te donnes à fond, peu importe la performance, et encouragent s'il voient que tu perds le rythme. Ils te donnent toujours envie de faire de ton mieux. Ils produisent une ambiance festive et chaleureuse. Une fête de la musique, notre musique.

J'aime énormément le karaoké !

lundi 29 octobre 2012

Billy the kid to yama ni arukitta

Ce matin, Fumio san à procédé à son rituel annuel. Et ma mission, si je l'accepte, est de l'aider à choisir ses poissons.
Fumio san à un jardin japonais (!!). Sur la photo, on peut remarquer un étang qui contient des carpes hors de prix. A droite, le bassin pour les ados, à gauche celui pour les adultes.
Dans sa cours, deux baignoires, l'une contenant les enfants et l'autre les bébés.

Le but du jeu est d'abord d'enlever les adultes qui sont moches ou fatigués et de les mettre dans un seau. Ensuite, prendre les meilleurs ados et les mettre avec les adultes. Et ainsi de suite pour les autres catégories... Les bons passent à l'étage supérieur, les mauvais sont mis en quarantaine.

Les exclus serviront de dons à une école qui n'aurait pu se les procurer autrement : c'est mieux que de les tuer. On les a donc mis dans un bassin dans la voiture direction l'école. Le problème, impossible de freiner et de tourner brusquement sous peine de tsunami. Alors quand Fumio san, en train de jouer avec son portable, à oublier cette règle alors que le feu passait au orange, nous avons fini... En plein milieu du carrefour ! Entre être mouillé ou se faire tamponner, le choix est vite fait.
C'était quand même bien rigolo !

Une fois les poissons déposés, j'ai enseigné un peu d'Anglais à Fumio san qui était demandeur, puis on s'est arrêté pour aller manger des udon, soupe de nouilles. Comme d'habitude, il avait fini 5 minutes après, et je l'ai rejoint un bon quart d'heure plus tard alors qu'il faisait les courses.

En rentrant, j'ai été promener Billy the kid dans la montagne. Fumio san aime les États Unis et ça se voit depuis ses habits jusqu'au prénom de son chien. Promener un chien japonais est plus facile que je ne le pensais, il comprend aussi l'anglais et le français. J'ai pas testé d'autres langues.
Cependant, celui-ci a la particularité de faire pipi toutes les 2 minutes et de manger ses excréments ! Le faire traverser des rivières et taper des sprints dans la descente était vraiment très amusants. Je crois qu'il s'est bien éclaté aussi.

Billy the kid et moi avons marché à la montagne (hiiiiiiiaaaaa)

dimanche 28 octobre 2012

Kyoto no kanko

Hier, nous avons pris la route direction Kyoto, l'ex capitale du Japon. Le trajet est environ de 2h par la route, celle que les pêcheurs d'autrefois prenaient pour mener à bien leur business. 72 kilomètres à pied, ça use les souliers.

Là bas, nous avons d'abord été voir le plus vieux palais du Japon. Tout d'or vêtu, et avec un phœnix à son sommet. Comme il pleuvait et que Fumio san est quelqu'un de pressé, ça a été très vite expédié.
Pour la première fois, j'ai prié au temple se trouvant le long de la promenade. Sayuri, la femme de Fumio san, m'a invité à le faire en me montrant le rituel : on se met de la fumée d'encens dessus pour se purifier, puis on jette une pièce dans le réceptacle prévu à cet effet, le bruit appelant les esprit, on sonne deux fois la cloche à l'aide d'un cordeau, on joint ses mains puis on communie avec dieu pour lui faire parvenir son message.

Ensuite, nous avons été voir la tante de Sayuri, qui nous a offert biscuit et thé. Fumio san n'a pas arrêté de faire des blagues et on a bien rigolé : il l'appelle "6 bouches" car elle parle beaucoup. Puis on a été faire du shopping dans l'artère principale de Kyoto. Je les ai invité à manger des boulettes de viande. Je me suis régalé avec le dessert, un taiyaki, un pâte de poisson en forme de poisson fourrée au haricots rouges.

Après, direction un Starbuck coffee où j'ai payé mon coup ainsi que quelques gâteaux. Et enfin, on a fait du shopping, pendant lequel j'ai pu acheter des cadeaux à tout le monde : un porte clé "One piece" pour Minako, une écharpe rose Montbell pour Sayuri et un paquet de biscuits traditionnels de Kyoto pour Fumio san.

En rentrant, on a encore bien rigolé avec Fumio san, tout en écoutant/chantant du bon vieux rock du siècle passé : Queen, the Eagles, John Denver,...
Sur la route, Fumio san à repéré une boutique de mochi, mon dessert préféré. Il a fait demi tour et on est allé en acheter : des mochi normaux fourrés aux raisins et des mochi à la pâte de marron fourrés aux haricots rouges. Autant dire que c'est une tuerie par rapport à ceux que je déguste normalement en supermarché (pour 5 fois le prix). Surtout le dernier modèle, à se rouler par terre. J'aime beaucoup ces gens.

La visite de Kyoto.

samedi 27 octobre 2012

Kampeki nichi datta

Lever à 8h, petit déjeuner copieux, direction le festival avec Minako, l'ami de Fumio san, son fils et son petit ami.
Là bas, plein de choses à acheter : nourriture, matériel, fournitures, jeux. Mais aussi des choses à faire : pêche au canard, flipper, pâtisserie, bingo.
On peut tout goûter, j'ai donc tout testé. J'aime tout sauf les wanabi mochi. Le petit ami est sympa et m'explique plein de trucs. On rigole bien, tout en japonais.
En partant, on croise Fumio san, je nous offre un de mes gâteaux favoris, le choco-chipu melon pan. Un vrai de boulanger, pas ceux que j'achète d'habitude au supermarché. Délicieux, on sent la différence !

Puis, on va à l'usine de baguettes. Obama fourni 80% du pays. Je fabrique les miennes. Ensuite, on visite une ferme de carpe hors de prix. Chaque poisson vaut entre 10000 et 50000 euros. Aucune surveillance. Après, l'usine de tofu. Les ouvriers sont en pause. La gardienne m'aime bien et m'offre plein de tofu, dont une boisson au tofu. C'était pas bon du tout. Fumio san s'est régalé et a bu le reste. A côté, le musée, plein de nourriture et d'histoire du transport du poisson jusqu'à Kyoto. Et une fabrique de baguette, de papier et de pierre. On enchaîne par le sommet de la montagne avec une vue d'Obama impressionnante. Le ciel est couvert, les photos sont pas bonnes.

On retourne à la maison : saut d'un pont de 7 mètres dans la rivière. Tout le monde m'applaudit. Ça m'a fait plaisir mais vraiment peur. J'ai pris un plat sur le pied. La deuxième fois était bien mieux. On enchaîne avec un barbecue géant, j'ai mangé énormément : mochi, boeuf, poulets, oeufs, onigiri, okonomiyaki. Accompagné de salade, sauce américaine et Chardonay, lui aussi américain. 5 okonomiyaki dans l'estomac, ils m'ont regardé avec des grands yeux. Discussion en japonais, trop rapide pour moi, puis rigolade encore et encore. Quelques photos et au lit.

C'était un jour parfait.

vendredi 26 octobre 2012

Hadjime mashite Fumio san

Hier matin, alors que je me baladais sur la route, ne voilà-t-il pas que je rencontre un serpent en train de lézarder en plein milieu. Quelle idée lui est passée par la tête ? Je l'ai poussé à l'aide d'un bâton vers le fossé alors qu'une voiture arrivait à fond la caisse... Il s'en est fallu de peu.

Plus tard, alors que j'étais assis en train de lire un livre très intéressant, j'entends quelqu'un qui cri mon nom avec un accent Japonais. Non, ce n'était pas une jolie fille éperdument amoureuse.

Plus tôt dans la semaine, venant de trouver le hot spot wifi gratuit d'Obama, j'eus à l'idée de rechercher sur couch surfing s'il y'avait des gens disponibles. Il y'en avait un.

Face à moi, cet étranger qui était venu me chercher. Je mis quelques instants à réagir. Réagir signifiant arrêter mon livre, dire bonjour poliment (courbette de rigueur), monter la montagne en courant, empaqueter mes affaires et redescendre aussi vite.

Quelques temps plutôt, il avait répondu à la négative par ma demande, m'indiquant partir au US pendant 5 jours. A son retour, plus de nouvelles.

Dans la voiture, je lui demandais pourquoi il n'était pas à Kyoto, comme il me l'avait indiqué. Ce à quoi lui avais-je répondu que j'attendrai encore un peu à Obama, jusqu'à son retour. J'étais plus à quelques jours près.

Mais alors que je lui avais donné rendez-vous le 29, il était passé me prendre le 26, à l'imprévu. Ayant de la chance de me trouver là (lui et moi !!). Ce soir là, je mangeais un repas d'une qualité exceptionnelle avec des gens qui le sont tout autant.

Heureux de vous rencontrer, Mr Fumio.

jeudi 25 octobre 2012

Supa no masuta

J'adore manger donc j'adore la nourriture donc j'adore les supermarchés. Jusqu'ici rien de bien sorcier.
Comme je le disais, ils ont l'avantage par rapport aux combinis d'être beaucoup plus grand donc beaucoup mieux fournis donc beaucoup moins cher.

Ils sont un peu différent de nos supermarchés français. La disposition d'abord : à l'entrée, les fruits et légumes, à la sortie, les sucreries. Jusqu'ici l'effet marketing permettant de se dédouaner d'abord de ce qu'on va acheter après à été bien appliqué. Tout autour du magasin, les produits frais. Au milieu, le reste. A la sortie ou à l'entrée, c'est selon, plein d'articles attire l'oeil (parapluie, fleurs,...), qui force à (re)venir pour payer. Et peut être à reconsommer.

Il n'y a pas de poissonnerie, de boucherie ou de boulangerie qui vendent aux gens. Ces trois boutiques sont cachées et produisent en arrière plan pour de temps en temps fournir et placer dans les rayons. Tout est frais donc tout se périme très vite.
Et comme les Japonais n'aiment pas gaspiller, tout se qui se périme dans la journée doit partir, c'est à dire à peu près tout ce qu'il y'a au rayon frais. A 6 heure donc, ce sont les soldes. Les articles invendus bénéficient pour la plupart des 20 à 30% de réduction suivant ce qui se vend bien ou pas. Puis à 8 heure, tout ce qui reste, c'est à dire plus grand chose, passe à 50%. Autant dire qu'on fait certaines fois de bonnes affaires, mais qu'il ne faut pas vouloir choisir. Car à ce petit jeu là, on peut vite se retrouver à sauter le repas. A 9 heure, il n'y a plus rien.

De mon côté, j'arrive à facilement manger pour 5€ tout en me régalent avec des repas Gargantuesque, qui sont de plus très variés. Le bonheur.
Et à tous ceux et celles qui pensent être en surpoids, je conseillerais vivement un petit séjour au Japon. Leurs plats les plus gras et sucrés ne le sont tellement pas que j'en ai perdu 8 kilos. Et je nage dans mes pantalons. Sachant que je fais beaucoup moins de sport qu'en France.
Je comprends pourquoi il est si difficile de trouver des gens obèses ici.

Le roi du supermarché.

mercredi 24 octobre 2012

Nani shiteru ?

Quand j'étais petit, il y a 3 choses que je détestais : camper, lire et qu'on me laisse décider quoi faire. En effet, ces choses là me poussait hors de mon petit confort personnel, que ce soit la maison, le jeu ou la passivité respectivement.
Depuis que j'ai grandi, c'est à dire y'a pas si longtemps, j'ai carrément retourné ma veste. Il m'a fallu le temps, mais j'ai commencé à aimer les 3 très récemment. La preuve, j'ai acheté ma tente, un livre électronique et ma liberté cet été seulement. A 30 ans passé. Vaut mieux tard que jamais.

Le camping, outre le fait de se retrouver en pleine nature et de retrouver ses racines, apprends à se débrouiller. Depuis que j'ai planté ma tente pour la première fois, j'ai énormément appris. Où se placer pour éviter le froid, l'humidité et le vent. Réfléchir à comment faire en sorte d'être installé le plus confortablement possible. Gérer sa température en fonction du climat, l'espace restreint et l'organisation de ses affaires.
La nature est un point important en ce qu'elle permet d'appréhender la faune et la flore en vrai. J'en ai fait l'expérience malheureuse mais enrichissante.
Enfin, le point crucial, c'est de pouvoir vivre n'importe où. Ma maison est à Vauvert et elle ne bougera jamais. Quant au caravane ou au camping car, la liberté reste limitée. Ici, je vais où bon me semble planter ma petite maison.

Les livres, ils représentent une grosse part de mon quotidien : je lis un peu plus de 6 heures par jour. Certains pourraient dire que je suis revenu à l'école. Ils n'auraient pas tort. J'ai cependant l'avantage de choisir quand, quoi et comment je veux étudier. Que ce soit des idéogrammes, de la grammaire ou des livres pour enfants. A n'importe quel moment de la journée. Ce n'est même pas tout le temps du Japonais, parfois de l'économie ou de la science. Bref, tout ce qui me passionne.
Mais là où mes yeux se mettent vraiment à briller, c'est quand chaque soir j'entre dans ce magasin de livre. Imaginez un enfant dans un magasin de bonbon : j'ai envie de tous les dévorer.

Quant à cette année, je ne l'utilise pas pour m'offrir des vacances. Mon projet n'est pas de me reposer, mais de m'activer. J'ai la liberté de temps, d'espace et d'action. Alors j'en profite pour cultiver le physique et le mental. Faisant du sport et de l'apprentissage mes passe-temps de chaque journée.

Que fais-tu ?

mardi 23 octobre 2012

Akazukin chan to san biki no kobuta wa yomita

A quand remonte la dernière fois que vous avez lu ou entendu l'histoire du petit chaperon rouge ou bien des trois petits cochons ? Hormis si vous avez des enfants ou que vous êtes un vous-même, probablement longtemps.
Et bien pour ma part, c'était hier.

En débutant l'apprentissage du japonais, je rêvais secrètement de pouvoir lire des manga en version originale. D'ailleurs, mes livres d'étude, que je conseillerais à ce qui veulent apprendre la langue, sont basés sur des manga, ce qui facilite l'apprentissage grâce au côté ludique.
Cependant, je dûs vite me confronter à la réalité. Et m'apercevoir que malgré les furagana (sous-titre des idéogrammes), la lecture m'était facile et la compréhension impossible.
Je pris donc la décision de descendre d'un cran. M'attaquant à plus faible que moi, ma proie fut les manga pour enfants. Mais il arrive parfois que David terrasse Goliath. Et encore une fois, c'est un genou à terre que je devais abdiquer.
Alors, je suis revenu au début, c'est à dire la base : les livres illustrés pour enfants. Ceux pour lesquels chaque page à une image en rapport avec le texte, permettant de suivre même lorsque l'on a rien compris. J'ai même fait en sorte de choisir des histoires que je connais par coeur, au cas où.
Et ça marche, je lis du japonais. Même si je ne comprends pas tout, je m'acharne, apprenant chaque fois de nouveaux mots.

Tous les jours donc, je m'arrête dans ce grand magasin qui vend livres, DVD et jeux vidéos. Et dans cette bibliothèque improvisée, je fonce à mon rayon favori, trouve une chaise libre de préférence à ma taille (rayon enfant, c'est pas toujours facile) et m'asseoit une bonne demi heure pour ma lecture quotidienne. Au milieu des enfants qui me regarde avec curiosité.

J'ai lu le petit chaperon rouge et les trois petits cochons.

lundi 22 octobre 2012

Watashi wa saru o mita

Vous savez le point commun qu'il y'a entre des rappeurs d'Obama et des singes ?
C'est qu'ils ont tous les deux la police/peau lisse au cul.
Mais pas que... C'est aussi que je les ai pris tout deux en flagrant délit, pas plus tard qu'hier.

Il faut savoir que la randonnée d'Obama est comme un bon Mario, on a beau l'avoir parcourue dans tous les sens, on finit toujours par trouver un autre passage secret. Et celui d'hier aurait très bien pu s'intituler la planète des singes tellement il y'en avait. Mais ne le sachant pas de prime abord, j'ai été très surpris, lire paniqué, par ces bruits soudain dans les arbres. Ayant vu pas loin les traces de griffes d'un ours, je me préparais au pire. Je m'arrête. Quelques instants plus tard, j'observe au loin des animaux qui défilent à toutes vitesse. Je me rapproche sans faire de bruit. Et là, deux autres qui passent et s'arrêtent. On se regarde dans le blanc des yeux alors que je tente de sortir mon appareil le plus délicatement du monde. Peine perdue, ils étaient déjà loin le temps que je l'allume. Au moins, il était maintenant sorti pour de bon et prêt à mitrailler. A mon grand désarroi, je ne pu rien voir à part des branches qui se mouvaient dans tous les sens. Et alors que je m'en allai déçu, j'en surpris un en plein repas (cf. photo). Mais en tentant de me rapprocher, il déguerpit.

Plus tard le soir, alors que j'allais acheter de quoi manger, quelle ne fut pas ma surprise de voir des rappeurs japonais avec un poste, sono à fond, en train d'improviser des textes sur un beat rythmé. Dans mon esprit, ce genre de scène se déroule avec des noirs américains dans des ghetto New Yorkais. Non, là c'était sur le parking du supermarché d'Obama. Je ne pu m'empêcher d'en rire.
Cependant en sortant, je remarqua que la musique s'était tue. Pas de doute, la police venait de faire son effet en les priant gentiment de dégager de là.
Et alors que je rentrais chez moi, ce qui je l'avoue peut être paradoxal pour un campeur, ne voilà-t-il pas que je retrouvais mes trois loustics sur la place, en train de remettre ça. Trop drôle.
Évidemment, je n'eus que peu de temps le loisir de les écouter que déjà la police était revenue les importuner.
Pour une fois qu'il y'avait un peu d'animation à Obama...

J'ai vu des singes.

dimanche 21 octobre 2012

Sumimasen, machigae mashita

Maintenant que je commence à connaître un peu plus le Japon et ses habitants, je me suis rendu compte que j'ai fais 3 erreurs de jugement sur ce que je vous ai raconté à leur propos et tenais donc à rectifier :
- les Japonais parlent quasiment tous Anglais mais sont trop timide pour se l'avouer. Certes leur niveau n'est pas tout le temps fameux, mais il équivaut au moins mon niveau de Japonais. Quand on leur pose la question, ils répondent très souvent : un petit peu (sukoshi). Ce qui signifie qu'ils en savent déjà pas mal. Pas plus tard qu'hier, un papy de 77 ans s'est arrêté pour me taper la causette avec son peu d'Anglais tout à fait correct.
- certaines Japonaises sont sensibles au charme Européen. Je ne reviendrai pas sur l'histoire du bonhomme dans le parc... Mais plutôt sur celle du festival de Chichibu où pour la première fois, on m'a déclaré sa flamme sous forme de coeur avec les doigts et de "labu labu" (love, love). A ce détail près qu'elles étaient trois et avaient moins de 12 ans, j'étais enchanté.
- certains Japonais ne font pas attention à la nature et jette des détritus n'importe où, que ce soit sur la plage ou dans la montagne, pourvu que l'endroit ne soit pas trop visible. Certains endroits sont juste immondes et remplis d'ordures, de bouteilles en plastiques ou de canettes. Ce qui les sauve sont ces petits vieux qui de temps à autres prennent leur sac plastique et font de la collecte là où ils peuvent. Je participe moi-même de temps en temps à leur action et les en remercie.

Desolé, j'ai fait une erreur.

samedi 20 octobre 2012

Samui yoru deshita

Cette nuit, je n'ai pu réchapper à la vague de froid qui s'est abattue sur Obama. Il faisait 10 degrés. Mais avec l'humidité et le vent, le ressenti est bien inférieur.

Malheureusement pour moi, ma tente en plus de ne pas être autoportante n'est pas doublée. En contrepartie, elle est ultra légère.
Quant à ma couette, elle est épaisse, mais toute simple, ce qui ne lui permet pas de réchauffer à si basse température. C'est le compromis que j'ai choisi pour ne pas être bloqué dans un sac de couchage. Erreur de débutant je présume.

Bref, cette température m'est facilement supportable éveillé, mais une fois endormi, malgré ma technique de mise en boule pour gagner de la chaleur, je fini par me réveiller. Ce qui est forcément désagréable pour passer une bonne nuit.
J'imagine que j'ai atteint là ma température limite.
Autant dire que ça va être chaud cet hiver (!!) et qu'hormis à Okinawa (les petites îles au sud), je ne pense pas qu'il y'ai des températures aussi clémentes ailleurs au Japon. Ça me donnera une raison d'y aller.

Heureusement, ce n'était qu'une nuit et la météo annonce des températures saisonnières pour les jours à venir (c'est à dire entre 14 et 17 degrés). Me voilà rassuré.
La journée, il a donc fait un temps magnifique qui m'a permis de me balader, de lire au soleil les pieds dans l'eau (pincés de temps à autre par un crabe joueur ou affamé) et même d'aller nager dans la mer du Japon à côté des poissons volants (voir photo). Baignade qui, à l'instar du camping, étonne toujours les Japonais qui ne pratiquent que l'été.

C'était une fraîche nuit.

vendredi 19 octobre 2012

Oyasumi nasai

Hier soir j'ai craqué !
Moi aussi j'ai besoin de confort de temps en temps. Alors oui, l'idée de camper en forêt peut sembler vraiment sympa quand on y pense. Mais en pratique, c'est pas aussi fun que ça en a l'air.
Outre les bestioles qui me font bien comprendre que j'envahis leur territoire, le vent et la pluie qui font un boucan empêchant de trouver le sommeil et les racines d'arbres dépassant du sol qui massacrent le dos, il y'a surtout les branches mortes qui menacent de me tomber sur le nez.

Hier soir donc, j'ai décidé de dormir ailleurs. L'hôtel ? Non, trop simple.
A quelques mètres de mon campement, un abri avec un sol plat et des remparts, des araignées partout et un toit. A noter que là où il y'a des araignées, il y'a beaucoup moins d'autres insectes. Celles-ci n'étant pas venimeuses, aucun soucis à se faire.

Seul problème, ma tente n'est pas autoportante. C'est à dire que si on ne la fixe pas avec des piquets/sardines, elle s'écroule sur elle même.
Qu'à cela ne tienne, j'ai pris deux ficelles que j'ai attaché à chaque extrémité où aurait dû se trouver un piquet, le tout relié au point haut de la tente, puis fixé à un des remparts. Pour l'autre bord, j'ai utilisé un objet lourd (un sac ou un gros caillou fait l'affaire).

Dormir sur un sol parfaitement plat change la nuit, un peu comme dormir sur un bon sommier. A cela, on enlève pluie, branches et moustiques et on comprendra aisément pourquoi j'ai dormi 12h d'affilé.

Bonne nuit.

jeudi 18 octobre 2012

Ame ga kirai desu

Depuis deux jours, je savourais le beau soleil d'Obama et je m'imaginais qu'il durerait encore et encore. J'avais faux !
Hier matin, la pluie est venue me réveiller en toquant à ma tente. Et ce qui ne devait être qu'un réveil dura jusqu'à cet après midi. Et quand je dis pluie, je veux dire déluge : celui qui accompagné de vent empêche quiconque de sortir bien loin, celui qui fait tomber des morceaux de montagne sur la route, celui qui fait rentrer de l'eau dans ma tente étanche.

Du coup, ma nuit fut agitée et ma journée fut longue, attendant une accalmie qui tardait à pointer le bout de son nez. Mais lorsqu'elle fut là, je décida d'en profiter comme il se doit, c'est à dire par un bon sento. Chemin faisant, j'ai fait la connaissance d'Osaki qui m'a accompagné... Jusqu'à l'entrée des bains, ceux-ci n'étant pas mixtes.
Cependant, il n'est pas rare que les agents d'entretien soient des femmes et viennent nettoyer les lieux au milieu de tous ces hommes nus !

Le bain d'Obama fait parti de mes favoris. Pour 6 euros, bain à bulle (assis ou allongé), bain extérieur, sauna et bain glacé. Autant dire qu'avec ce froid, le bain extérieur était magique. Il suffit de s'y glisser, de mettre la tête sous l'eau et de ne laisser dépasser que le nez. Plus aucun son, le corps qui flotte et les rafales de vents qui viennent frigorifier tout ce qui dépasse,pendant que tout le reste est bien au chaud.
C'est un bonheur que chacun devrait essayer au moins une fois dans sa vie. Vraiment.
Quant au sauna avec télé intégré, que dire, sinon que c'est le top.
Comment dire qu'une heure et demi plus tard, je n'avais pas vu le temps passé et serait bien resté plus longtemps, si ce n'était pour rejoindre Osaki. J'ai remarqué que les Japonais sont des blasés du bain et qu'une demi heure est amplement suffisant pour eux.
Osaki était en train de se faire masser les pieds dans une machine en m'attendant et m'invita à faire de même. C'est relaxant.
Puis une boisson et une longue discussion plus tard, je la ramenait à son hôtel.
La météo annonce beau temps pour demain, tout va bien.

Je déteste la pluie.

mercredi 17 octobre 2012

Tabemono

Si je devais m'accorder un des 7 pêchers capitaux, ce serait la gourmandise. Pour exemple, je vous citerai ma consommation au Japon. Partant du principe que j'aime tout ce qui se mange et que mes pêcher-mignons sont le riz, le poisson et les gâteaux, je suis forcément mal tomber ici, pays dont ce sont les spécialités.

Lorsque je vais dans des combinis, ces petites échoppes de quelques mètres carrés, tout va à peu près bien, tant le choix est succinct. Et je m'en tire souvent avec une dizaine d'euros de provisions, de quoi tenir pour une journée.
Cependant, il m'arrive parfois de tomber sur des supa, les supermarché d'ici. Imaginez le drame : moi, au milieu de tous ces rayons, avec toute cette bonne nourriture pas cher qui n'attend qu'une chose, que je la mette dans mon panier. Et comme je n'aime pas me faire désirer, je m'exécute. Sortant de là avec 30 euros de moins et surtout 3 jours de courses sur les bras.

S'en suivent plusieurs problèmes, comme le transport, la conservation et la division. Mais plus important encore, la protection. On ne dirait pas comme ça, mais cela m'a coûté une griffures et un bleu au visage pour avoir voulu manger sur la plage, une morsure dangereuse au poignet pour avoir laissé mon sac traîner par terre et une invasion de fourmis pour avoir refait la même bêtise de nouveau.

Quant au coût financier, c'est une de mes seules dépenses, avec les bains (que je mettrai plutôt sur le pêcher de la luxure, car je me lave gratuitement sans problème tous les jours) et les transports sur Tokyo. Et je ne dis pas ça par radinerie, car je vous assure que je suis loin de me priver. Mais juste histoire de faire un petit bilan financier : je suis parti avec 4000 € pour 365 jours, il me reste 3340 € pour 329 jours. Tiendrais-je jusqu'au bout ? Le suspens reste entier !

La nourriture.

mardi 16 octobre 2012

Itai desu

Les gens me demandent souvent si je suis content de mon voyage où bien si je ne suis pas déçu par rapport à mes attentes.
Après un peu plus d'un mois passé ici, je peux vous assurer que je suis le plus heureux des hommes. Chaque jour qui passe, je vis soit une aventure fantastique, soit une rencontre humaine inoubliable, soit un repos pendant lequel je peux lire, apprendre et faire qu'un avec la nature.

Le Japon est un pays merveilleux. Tout est à disposition partout : des toilettes pour avoir eau, électricité et commodités, des mini magasins pour la nourriture, des endroits propres et calmes pour camper en toute sécurité, des bains pour se nettoyer.
Sans compter les Japonais qui sont d'une gentillesse incroyable. Et certains qui sont juste merveilleux.
Ici, je me sens libre et serein. Je souris à tout le monde et tout le monde me sourit. Même l'auto stop, qui pourrait paraître une corvée, est une partie de plaisir : je n'attend jamais plus d'une demi heure.
Je me déplace, mange, dors, visité et profite à peu de frais, c'est à dire en toute simplicité et sans luxe superflu. Juste ce dont j'ai besoin. Je rencontre plein de gens nouveaux, j'apprends une langue et une culture différente, je vois plein de choses magnifique.
Bref, j'ai une vie de rêve en plein paradis. Dont je savoure chaque instant avec délectation.

Mais de temps en temps, je redescend sur terre. Et pas plus tard qu'hier soir, j'ai vécu 3 aventures infernales :
- Alors que j'avais décidé de manger sur la plage, je me léchais d'avance les babines à l'idée de savourer mes trois délicieux filets de poissons. Je m'installe, sors mes baguettes et me prépare à manger, lorsque soudain je reçois un violent coup à la tête, au niveau du nez. Comme si je venais de recevoir un coup de poing en plein visage. Un peu sonné, je regarde autour de moi et m'aperçois que c'est un oiseau convoitant mon repas qui m'a asséné une telle offensive. Offusqué, je l'ai injurié et suis allé manger dans un parc, en prenant bien soin de ne pas avoir été filé.
- Alors que j'entamais mon dessert sous forme de pêche dans leur sirop, un passant vient me taper la discussion. Et moi, trop heureux de pouvoir exercer mon japonais, me voilà qui commence à déballer ma vie et à l'inviter à en faire de même. C'était sans compter sur mon charme irrésistible qui lui a donné des idées et poussé à me faire des avances. Alors je lui dis non poliment et il s'en va sans trop insister. Mais quelques heures plus tard, le revoilà qui revient à la charge et insiste de plus belle. Offusqué, je l'ai stoppé net et suis allé me coucher dans ma tente, en prenant bien soin de ne pas avoir été filé.
- Alors que j'étais bien installé au chaud sous ma couette, je savourais le confort de mon petit nid douillet. A peine la lumière éteinte que je sens une grosse morsure au poignet. Pris de panique, je dégage la bestiole encore accrochée avec l'autre main et devine la forme d'un mille-pattes. Logiquement, pas de crainte à avoir, sauf que les mille-pattes d'ici sont très dangereux et leur morsure peut entraîner des complications assez grave. Alors que je sentais mon poignet brûler et enfler, je cherchais la lampe désespérément avec une angoisse aisément perceptible. Une fois trouvée, il avait disparu. Dans ma petite tente de 2 mètres carrés, remplis de sacs de voyage et de couettes, je ne faisais pas le fier. Replié dans un coin du haut de mes presque 2 mètres, loin de tout objet pouvant lui servir de cachette, je moulinais ma lampe torche frénétiquement afin d'obtenir un maximum de luminosité, éclairant dans tous les sens à la recherche de mon agresseur. Une fois ma peur calmée et ma raison retrouvée, je décidais de procéder méthodiquement, soulevant chaque sac précautionneusement. Puis les couettes, en tentant de les secouer. En vain. Alors j'ai attendu... attendu... de longues minutes, lumière au poing. Et tandis que je commençais à trouver le temps long, bien décidé que j'étais à ne pas le laisser passer la nuit en ma compagnie, le voilà qui tente une échappée fantastique vers un coin de la tente. Et moi de retrouver le sourire en lui assénant un coup de gourde filtrante sur la tête, qu'il n'est pas prêt d'oublier. Le voyant encore gigoter, je pris ce signe comme un appel à plus d'engouement de ma part. Ce que je me plu à lui donner. Et lui de m'indiquer sa satiété par une immobilisation totale et définitive. En témoignage de ma reconnaissance, je pris cette photo de lui que j'encadrerai au dessus de ma tente... Au cas où il prendrait l'envie à certains de l'imiter ! Et surtout, en prenant bien soin qu'il n'ai pas été filé.

Ça fait mal.

lundi 15 octobre 2012

Mai nichi wa nichiyobi

J'ai un très bon ami à moi qui aime à citer Montaigne et son célèbre voyage en Italie, durant lequel il navigue au gré de ses envies pendant 17 mois. Je n'ai malheureusement pas (encore) lu son aventure, mais j'en suis fidèlement le principe.
J'ai ainsi très vite abandonné ce lourd guide des meilleurs sites à visiter et toute idée d'itinéraire prédéfini : le plan, c'est pas de plan.
Mon but étant juste de m'assurer que je passe des nuits confortables sans souffrir du froid.

Mais ce n'est pas seulement pour cette raison, ni même pour la familiarité avec le nom du président américain, que j'ai décidé de m'arrêter à Obama. C'est surtout car je m'y sens bien.
Les moustiques ont refait leur apparition, signe qu'il fait beau et chaud. J'ai découvert une magnifique randonnée dans les montagnes. Je peux profiter à tout moment de l'océan et du bruit des vagues. J'ai pu visiter plein de temples tous plus magnifiques les uns que les autres. La ville est à dimension humaine, c'est à dire que je peux la traverser à pied. Je suis juste à côté de la route pour m'emmener plus au sud.
Petit bonus non négligeable, j'ai trouvé un spot wifi me permettant enfin de surfer sur le net, après une semaine d'interruption.

Bref, ça fait du bien de souffler au calme et de savourer une journée de randonnée, seul dans les montagnes. Sans impératif, ni itinéraire, je vogue tel Montaigne au gré de mes envies. Et autant je suis passé à côté des trésors touristiques de Nagasawa, autant je savoure les plaisirs simples d'Obama.

Chaque jour est un dimanche.

dimanche 14 octobre 2012

Kyo, watashi wa nagai tabi desu

Après une bonne nuit de 12 heures, j'étais d'attaque pour aller affronter l'océan. Je l'avais pour moi tout seul. J'ai savouré les grosses vagues et le bruit de l'eau qui ramène les cailloux. Le soleil était aussi au rendez-vous.
J'ai hésité à passer ma journée là, à profiter de tout. Mais il faut que j'avance. Du coup, je suis parti assez tard, vers 1h30. Et ce n'était pas super car je devais absolument passer l'énorme ville qu'est Fukui, sachant que je n'étais pas encore sur la route 8.

Premier stop, à la sortie de la plage : deux jeunes me prennent et m'amènent en ville. Ils fabriquent des missiles. On a pas trop le temps de s'ennuyer, le trajet aura duré 15 minutes.

Deuxième stop, un monospace s'arrête derrière moi. Je me demande si c'est pour moi ou pour se garer. Une jeune fille descend et vient m'aborder. C'est assez rare que des femmes s'arrêtent pour me prendre. Là pour le coup, elles sont 3 : la mamie, la maman et la fille.
Elles me mettent tout de suite à l'aise et on passe un super bon moment. Je rigole beaucoup, avec chacune. Nous avons même eu un fou rire, lorsque j'ai dit le nom de mon petit frère, Axel, et qu'elle me sort : comme dans la voiture (Axel veut dire accélérateur en japonais).
Arrivé en ville, elles s'arrêtent dans un centre commercial et m'offrent une glace. Impossible de la leur payer, c'est dingue. Ce sont elles qui m'amènent, ce sont elles qui régalent. La photo traditionnelle, puis on se dit aurevoir. J'ai été touché par la poignée de main de la maman qui est venue serrer des deux mains la mienne, et par son inquiétude de savoir où j'allais camper.
Les Japonais ne sont pas habitués au camping sauvage. Mais habituellement, une simple photo de ma dernière nuit les rassure. Mon vrai problème était plutôt de trouver un coin où faire du stop, car là où j'étais, aucune voiture ne pouvait s'arrêter. J'ai donc marché 2 bons kilomètres. Voyant la nuit tomber, je commençais à perdre espoir.

Troisième stop, un jeune vient me voir et me propose de me conduire de Fukui à Tsuruga. Sauvé. Mieux, il habite encore plus loin sur ma route et je lui demande donc s'il peut me déposer dans sa ville. Il accepte.
Malheureusement, ce jeune n'est pas très locace et je peine à le faire parler. Au bout d'une heure, j'ai épuisé toutes mes ressources.
Une fois arrivé, après 2 bonnes heures de route. J'essaie de l'inviter à manger, il n'a pas faim. J'arrive quand même à lui payer une bouteille de thé. J'essaie de lui demander du wifi, car depuis une semaine, pas de connexion possible. Il refuse.
Quant à aller dormir chez lui, j'ai même pas osé.
Bref, il me laisse dans un parc en plein centre ville et j'ai même pas le courage de lui dire que je ne pourrais jamais dormir là.

J'attends donc qu'il parte et me décide à visiter cette petite ville qu'est Obama. Dimanche, 8 heure du soir, c'est désert. Personne dans les rues, toutes les boutiques sont fermées, ça fait peur.
Je me dirige vers l'océan, puis longe la croisette et fini par trouver un chemin de pèlerinage grimpant dans la montagne. Ce sera là mon lieu de sommeil, avec une vue imprenable sur la ville et le bruit des vagues pour me bercer.

Aujourd'hui, j'ai fait un long voyage.

samedi 13 octobre 2012

Umi ga suki desu

Trouver un coin où camper en pleine ville n'est pas chose aisée. Mais chanceux comme je suis, j'ai trouvé un terrain abandonné, juste à côté de ma route et d'un conbini. Comprendre toilettes, nourriture et transport accessible.
Malheureusement, mon champ était rempli de décombres et dans le noir, ma tente à choisi des bouts de verre bien pointus. Mes fesses n'ont pas apprécié. La tente n'ont plus. Elle s'en sort avec quelques minuscules déchirures donc rien de grave.

Quatre onigiri (triangle de riz entouré d'une feuille d'algue et fourré à quelque chose), un sandwich au bacon, un yaourt géant et trois tartes à l'abricot plus tard, je reprenais la route le ventre plein. Direction Takaoka.

Un homme en costard cravate vient me voir pour m'amener. Super. 5 minutes plus tard, moins super. Apparemment, il veut qu'on échange en anglais, mais il est aussi bon que moi en japonais. De plus, il ne pose aucune question.
Bref, ambiance je met l'animation mais le public reste de marbre. Je fini par me taire.
Heureusement pour moi, le calvaire est de courte durée, on est arrivé. Seulement, il n'a pas envie de me laisser et insiste pour qu'on aille jusqu'à Kanazawa ensemble. Me disant qu'il me laisse en ville et vient me rechercher dans 3 heures après son boulot.
Je lui dit non poliment, alors il insiste et négocie à 2 heures.
J'accepte.
Il me dépose devant une sorte de bouddha géant. J'en profite pour bouquiner au soleil. Et 2 heures plus tard, le revoilà.
On file donc ensemble à Kanazawa, toujours sur le même ton : je lui pose plein de questions, il répond comme il peut, ou pas. Je m'épuise.
Arrivé en ville, il essaie de m'en vanter les mérites : le parc 3 étoiles et l'hôtel qui va avec. Je lui propose plutôt de me déposer sur la route 8. Au final, je n'aurais pas compris sa motivation. J'espère qu'au moins, je lui ai fait passer un bon moment.

La ville est trop grande pour camper, ça va être galère. Alors il faut que j'avance jusqu'à la prochaine : Komatsu. Une voiture passe avec 2 jeunes dedans. Je fais un grand sourire, ils s'arrêtent.
Ce sont 2 militaires qui parlent un peu anglais. On communique donc dans les 2 langues. Ils m'avouent s'être arrêté juste pour m'aider : ils habitent Kanazawa et n'ont strictement rien à faire à Komatsu. Ils sont adorables et on passe un bon moment.
Une fois arrivé, je leur indique vouloir voir la mer. C'est plus facile pour camper. Ils m'y conduisent, on la regarde ensemble, on prend une photo ensemble. Puis rien.
Sensation bizarre : aucun de nous ne propose quelque chose, alors chacun s'en va de son côté. Ça arrive.

Me voilà seul au bord de la plage, à regarder surfeurs et pêcheurs, devant un coucher de soleil caché par les nuages.
Ce soir, je dors dans les jardins d'un temple, et surtout près de l'océan.

J'aime l'océan.

vendredi 12 octobre 2012

Joetsu kara Itoigawa... Ie, Toyoma made

Pour tout vous dire, j'ai passé une salle nuit. Ici, c'était le déluge. La pluie est tombée très fort pendant longtemps, accompagnée d'un vent de folie.
Ma tente me protège évidemment des intempéries, mais entendre toute la nuit le bruit des gouttes et de la tente qui secoue ne permet pas de se reposer convenablement.
La pluie a fini par s'arrêter dans la nuit, mais pas le vent. Au matin, il soufflait encore fort.

J'ai repris le stop avec ma technique habituelle : aller à la ville la plus proche, Itoigawa.
Akira s'arrête au bout de 5 minutes. C'est un pompiers qui habite Itoigawa et rentre chez lui pour son jour de congé. Il ne parle pas anglais, alors je sors rapidement mon dictionnaire après mes quelques clés.

On rigole vraiment bien avec lui, je lui fais quelques blagues, il me répond. Ne se comprenant pas très bien, notre humour passe par les sons et les gestes.
30km plus loin, on est arrivé. Il me propose alors de passer à la caserne pour qu'il récupère son bento. Puis il me demande où je vais. Je lui explique que j'en sais rien, que ma prochaine destination est Uozo, que je fais du stop jusqu'à 4h et qu'après je trouve un coin pour planter la tente.

Il réfléchit puis me propose d'aller jusqu'à Asahi machi, 30km plus loin. Une fois arrivé, il s'arrête pour les toilettes, me fait visiter le marché de poissons, me paye une canette.
Il m'indique qu'il est 2h et qu'il est d'accord pour m'amener à Uozo, encore plus loin. J'en reviens pas.

Une fois arrivé, je lui indique un restaurant de nouilles, ramen. On y mange un bon repas, une glace, et je dois insister pour lui payer le repas.
Comme il est trop sympa et qu'on s'entend bien, je lui propose de se faire un onsen. Je sors ma carte et lui en montre un dans les parages.
Alors il regarde encore sa montre, me dit qu'il est 3h30 et qu'il veut bien encore continuer. Jusqu'à Toyoma ! Il connaît un onsen là bas qui est super. Et c'est reparti.

Toyoma est une très grande ville, un peu comme Nagano et le onsen est à 20min de là. Il est grand et luxueux, il me l'offre.
Il y'a bain, bain à bulle, bain extérieur, sauna et bain glacé.
A la sortie, il y'a même des sièges massant et des manga à disposition. Il m'en montre un pour les enfants, mais je ne comprends pas tout.

Sorti de là, il commence à s'inquiéter. Suis-je sûr de vouloir camper ? Il va faire froid ! Où ça ? Je lui demande si on peut rejoindre notre fameuse route 8, et 20 minutes plus tard, je lui montre un endroit qui me paraît sympa. Je lui paye une boisson, on trinque à la rencontre puis on se dit aurevoir.

Franchement, on aura bien rigolé, on s'est marré tout le long. Ça à sûrement joué sur le fait qu'il fasse autant de route pour moi. Ainsi que l'envie de faire le maximum pour m'aider. Par gentillesse. Je suis vraiment touché par tous ces gens au grand coeur que je rencontre. Et pour rien au monde je n'ai envie de prendre le train.

De Joetsu à Itoigawa... Non, à Toyoma.

jeudi 11 octobre 2012

Umi ni oyogemashita

A 9h30, je dis aurevoir à Hashimoto en le remerciant grandement pour tout : son accueil, sa patience, son humour, sa générosité, sa gentillesse.
Tomi m'attend pour m'amener à Nagano, là où il travaille au contrôle des véhicules.

Il s'arrête au "conbini", nom des supérette ultra répandu au Japon, pour mon petit déjeuner. Je me sers allègrement et me dirige vers la caisse, quand il sort son porte-monnaie et insiste pour me l'offrir. Décidément, je suis gâté.

Nous faisons route vers Nagano, par les montagnes, et j'en profite pour parfaire mon japonais. Depuis mon immersion d'hier avec Hashimoto, je me sens pousser des ailes et n'ai plus peur de faire des phrases même sans verbe. De plus, j'ai acquis un peu plus de vocabulaire de base.
J'ai appris que sa passion était la pêche, qu'il travaille comme mécano après avoir été barman. Il a une femme et une fille de 10 ans. Bref, on a bien discuté jusqu'à Nagano.

Il m'a ensuite laissé sur ma fameuse route 18. J'ai été m'acheter mon déjeuner puis ai de nouveau dessiné le nom de la ville la plus proche : Yotono.
J'ai hésité avec Joetsu, qui est ma destination finale pour aujourd'hui, mais se situe à 70km et Yotono, qui est sur la route, mais ne m'avance que de 10km.
Cependant, trop envie de sortir de cette immense ville qu'est Nagano. Bien m'en à pris, à peine dessiné qu'une charmante demoiselle s'arrête et me propose de m'amener, dans un anglais correct. Ça ira vite.

Puis commence là galère : 2 heure de l'après midi, dans une petite ville de campagne, en train de faire du stop à contre courant. Déjà, tout le monde va à Nagano. Et le peu qui n'y va pas sont des camions.
Je regarde aux alentours et commence à m'imaginer où aller camper ce soir... Quand soudain quelqu'un s'arrête en me faisant un coucou. Je dois avoir une bonne tête.

Seki m'invite dans sa camionnette remplie de maillots, de ballons et de chaussures. C'est un entraîneur de foot dont le japonais est la seule langue, mais qui adore le tour de France ! Mon histoire le fait bien rire, alors il m'offre un café.
Il va à Joetsu pour faire du shopping. Bizarre : pourquoi ne va-t-il pas à Nagano qui est bien plus grand ? Il m'explique qu'après m'avoir vu, il a fait demi-tour pour venir me chercher. Il me dit aussi qu'il ne faut pas que je tende le pouce : ça ne se fait pas ici, le panneau suffit. On discute bien grâce à mon dictionnaire. Tellement bien qu'on est déjà arrivé.

Je lui indique la route 8, qui est à l'intersection de la 18, et qui me permettra de longer l'océan vers le sud. Il me pose à un conbini où je lui offre un café. Puis, il me propose d'aller voir cet océan dont je lui ai tant parlé.
A l'aplomb d'une butte, on le découvre. Il est là à nous attendre, magnifique et chaleureux. Pas tant que ça pour Seki qui y trempera juste les pieds, mais parfait pour moi qui me déshabille devant son rire impressionné. "magiku", "magiku". Puis il me pique mon appareil pour prendre des photos.

De là, il me prête une serviette pour me sécher et une bouteille d'eau pour me rincer les pieds. On se serre la main et à peine est-il parti que le déluge se met à tomber. La nuit s'annonce rude.

Je me suis baigné dans l'océan.

mercredi 10 octobre 2012

Nagano wa itte kitta

Me revoilà en train de tendre le pouce à Komoro avec mon nouveau dessin indiquant Nagano.
Je n'attend pas très longtemps avant que quelqu'un me fasse coucou dans sa voiture. Je comprends alors que c'est bon signe.

Hashimoto m'invite à monter dans son petit 4x4 et commence à marmoner en japonais. Je ne comprends rien, mais il ne parle pas anglais, alors je sors mon meilleur ami : mon dictionnaire.
Soudain, il quitte la route. Un raccourci ? Non, on va chez lui prendre sa vraie voiture, une Subaru Impreza tunnée.

On part direction Nagano par la petite route de montagne. Il me raconte plein de choses en japonais et j'en comprends la moitié.
Il est étonné que je fasse du stop et encore plus que je fasse du camping. Surtout à Nagano où il fait très froid. Ça turbine tout le trajet et une fois arrivé, il me propose de dormir chez lui. Trop gentil.
J'hésite quand même un peu car on est déjà à Nagano et j'ai pas trop envie de faire demi tour. Il téléphone donc à un ami pour qu'il me conduise le lendemain matin. Tout est réglé.
Il va donc à l'atelier de contrôle des véhicules, règle quelques paperasses et m'amène à son ancien boulot : un atelier d'écriture tunning.
Il me présente et plaisante avec ses potes en racontant mon histoire, mais ça reste bon enfant.

Ensuite, on rentre chez lui en prenant l'autoroute. Et là, ça va vite, très vite. Sachant que les autoroutes sont limitées à 80 et que nous étions à 200, je vous laisse imaginer l'amende en cas d'arrestation.
Ce qui est rigolo, c'est que les japonais restent très courtois, même sur la route. Si une autre auto reste sur la voie de droite (car ici, on conduit à gauche), pas de soucis, il reste derrière à bonne distance, sans appel de phare ni klaxon. Mais une fois la voie dégagée, c'est à fond sur le champignon. Et je vous assure que je suis resté scotché au siège.
A l'aller, on a mis 2 heures, au retour, même pas 1 heure.

Une fois chez lui, il se met sur l'ordinateur et commence à écrire en japonais sur un site de traduction afin que je puisse lire en anglais. Bien que la traduction soit mauvaise, je comprends quelques bricoles.
Il a 42 ans et travaille comme mécano pour faire passer les voitures au contrôle de douane, dans son propre garage qui lui sert de maison. Il a été marié 2 fois, a une fille de 20 ans, mais ne veut pas se marier avec sa nouvelle copine, car il tient à sa liberté. Il a un petit chien qui s'appelle Chobi et un énorme aquarium avec plein de poissons.

Je lui ai dit que j'adorais les onsen, alors il me tend 2 serviettes, puis on fonce direction la montagne. Là bas, le plus géant des onsens. Il y'a plein de douches, un bassin gigantesque, un autre à bulle, des bains-douche, un grand sauna, un bain glacé et un bain extérieur. Les thermomètres électroniques indiquent 40 degrés, parfait. Dehors, on peut admirer les montagnes avec une vue magnifique.
Le prix de ce paradis, je n'en sais rien, il m'invite alors que je n'ai pas eu le temps de dégainer. Il m'y à enseigné toutes les coutumes des bains : de l'utilisation des deux serviettes au "rinsu" pour les cheveux.

De là, il m'amène à son restaurant favori. Un restaurant de pattes (udon), mais pas n'importe lequel puisque se sont des plats spécifiques de Fukuoka, le "tonkotsu". Servi avec du riz frit et du thon cru.
Il raconte mon histoire et le chef, Master, et sa femme, Mama ou Ka Chanel, font les grands yeux. Tentant de m'expliquer qu'en hiver, même à Fukuoka, il fait froid. Puis il me fait remarquer que le chef ressemble à un indien avec sa peau bazanée : j'acquiesse, on rigole. Avant de partir, petite photo avec sa femme qui fait 3 têtes de moins que moi : on rerigole.
Je voulais lui payer le repas, mais il en a encore profiter pour m'inviter.

On finit la soirée chez lui à discuter par traduction et dictionnaire, tandis que je caresse Chobi qui est très câlin.
J'ai passé une merveilleuse soirée.

Je suis allé à Nagano (et j'en suis revenu).

Takasaki kara Komoro made

Une nouvelle journée se lève sur Takasaki, et il est temps pour moi de petit déjeuner et ranger la tente qui se trouve en plein milieu des fleurs. 8 heure du matin et le jardin est déjà rempli de personnes âgées : certains pêchent dans l'étang, tandis que d'autres jouent au criquet.

Une fois fini, je marche jusqu'à la route 18, celle qui est censée m'amener jusqu'à l'océan. Je cherche un panneau, sors mon atlas puis dessine sur un cahier le nom de la ville la plus proche : Komoro.
Puis j'attends, le pouce tendu. Un peu plus tard, quelqu'un vient me voir et me demande si je suis d'accord pour aller avec lui jusqu'à la prochaine ville. Il ne va pas jusqu'à Komoro mais il me propose de m'avancer. Il me parle en anglais, ce qui me satisfait amplement.

Sur la route, on discute de tout de rien, il m'apprend qu'il travaille comme employé de mairie, a une femme et une fille d'un an et à appris l'anglais en Australie.
Il aime aussi les montagnes et surtout les escalader. Il s'arrête en plein milieu de la route pour me permettre de prendre cette photo incroyable.
Arrivé dans son village de 200 habitants, il stoppe la voiture dans un champ et m'explique que c'est le sien, sa fierté, là où il fait pousser du soba. Il me montre du doigt sa maison qui est un peu plus loin. Pendant 15 minutes, plus rien, on reste là au soleil à contempler son champ, son village et ses montagnes.

Il me dit d'un coup qu'il va m'amener jusqu'à Komoro. Son excuse est qu'il doit aller chercher quelque chose à la ville pour réparer son poêle. Voilà pourquoi le long silence !
On se laisse sur une intersection où il m'indique que je pourrais trouver quelqu'un jusqu'à Nagano. Je le remercie chaleureusement.

De Takasaki à Komoro.

mardi 9 octobre 2012

Mata irashai

Quitter Chichibu fut très triste. Quelques heures plus tôt, j'étais encore en train de crapahuter dans les montagnes. J'aurais finalement exploré cette ville de fond en comble.

J'y aurais vécu également un super festival haut en couleur, vu de merveilleux paysages, visité une ville fantôme, entraperçu des singes et des daims, trouvé un tas d'insectes gigantesques.

Mais ce qui me manquera le plus, ce sont ces gens.
D'abord Chris, chez qui je me sentais chez moi, malgré le manque de commodités modernes. Une personne adorable, très cultivée et qui m'a appris plein de choses. Discuter avec lui était un plaisir sans cesse renouvelée, écouter de la musique et regarder des films étaient relaxant à souhait et le quitter si vite m'a laissé un goût d'inachevé.

Quant à Ewa, Bart et Olek, ce sont des gens formidables avec le coeur sur la main. Je me sentais comme si j'étais de la famille. Ils m'ont fait visiter, raconté les histoires de la ville, servis des repas à leur table ou dans des bento, appris quantité de mots en japonais (et certains en polonais). Échanger avec eux était super enrichissant. On arrêtait pas de discuter, tellement on étaient en phase et partageait la même philosophie de vie.

Le moment le plus touchant aura été le départ : Ewa m'avait préparé un petit sac avec des fruits et un gâteau aux pommes qu'on avait préparé ensemble, Bart m'a accompagné jusqu'à Takasaki (2 heures de route aller, alors qu'il se levait à 5 heures le lendemain matin) et aidé à trouvé le spot de camping parfait, Olek m'a pris dans ses bras et dit :

A bientôt, reviens vite.

lundi 8 octobre 2012

Obake machi

Hier, Ewa, Bart et Olek avaient concocté tout un programme pour me faire découvrir la région.
D'abord, nous sommes passés par ce magnifique pont suspendu depuis lequel on peut admirer Chichibu et ses alentours. Ensuite, nous avons pris la route de leur école, là où ils enseignent. Nous nous sommes arrêtés en chemin pour manger une glace à la vanille. Pour enfin arrivé à destination.

Tout d'abord, un looooooong tunnel, bien sombre et taillé dans la pierre, marque l'entrée du lieu. Ensuite, la mine, d'où est prélevé de l'or, du fer et du calcium. Après, la poste, qui est fermé pour cause de jour férié. Enfin, la ville.
Nous arrêtons la voiture pour continuer à pied.

Pas un bruit, si ce n'est celui de l'eau qui coule dans la rivière coupant la ville en deux.
On commence par traverser un pont barricadé, pour se retrouver face à l'hôpital. On fait d'abord le tour, puis on rentre. Personne.
Seul le bruit de nos pas vient déranger le silence devenu pesant.
Tout est là : seringues, médicaments, brancards, scanners, table d'opération,...

Seuls les gens manquent à l'appel. Et notre imagination de les faire revivre et de leur inventer une vie qu'ils ont probablement eu, il n'y a pas si longtemps. Voyant même quelques expériences sordides en repensant à ce cerveau dans ce bocal en verre.

Puis nous avons visité les chambres. Dans un état plus que correct et toujours utilisables. Toujours plein d'objets sans vie ne demandant qu'à être réanimés. Notre esprit s'en est déjà chargé.

Sur notre chemin, la caserne de pompiers. Toujours prête en cas d'urgence. Les casques bien rangés, les chariot avec les tuyaux, la petite sirène manuelle.
Le dernier bâtiment se trouve être celui de l'école. Nous y découvrons encore moult choses intéressantes : des cassettes audio de cours, des livres d'étude, des futons (lit japonais) tout neuf, des aspirateurs, des télés. Tout est là pour pouvoir mener une petite vie tranquille.

Salle de classe, dortoir des filles, dortoir des garçons. Nous avons tout visité. Découvrant couturière, miroir et mini bonsaï (arbre japonais) dans certains, carte du Japon, statue de bouddha et magazines érotiques planqués dans d'autres.

A croire que le temps s'est figé au moment où les gens ont disparu. Deux milles âmes travaillant dans cette ville se sont comme évaporé du jour au lendemain, laissant derrière eux toute leur vie.

La ville fantôme.

dimanche 7 octobre 2012

Chichibu no matsuri

J'ai beaucoup de chance. La fête de Chichibu se déroule en décembre d'habitude. Exceptionnellement cette année, ils ont décidé de faire également une fête ce weekend, en mon honneur.
J'étais donc convié à venir apprécié le spectacle, mais d'abord petit détour dans les montagnes à la recherche d'animaux sauvages.
J'y ai mangé mon premier bento. C'était délicieux. Mais surtout c'est beau. Et puis c'est un plaisir de manger quelque chose que quelqu'un a préparé avec autant d'attention.
Au retour, on fait la rencontre d'une grenouille, aussi grosse qu'un boeuf. Puis d'un singe aussi, aussi rapide qu'un guépard.

De retour à Chichibu, on fonce au centre-ville. Les routes sont fermées aux voitures. On croise de petits chars. Puis surprise, au détour d'une rue, un énorme char déboule, tiré par des gens.
Le problème, c'est que les roues sont en bois et il n'y a pas de volant, donc pour tourner, c'est tout un manège (!!). Le char doit être surélevé, et mis sur un pivot. Il fait un quart de tour, on enlève le pivot et on repart.
Ensuite, c'est au tour des enfants de tirer le char dans la rue principale. Imaginez tous ces bouts de chou accrochés à leur corde comme à leur doudou favori, en train de déplacer cette immensité. Tout ça dans un rythme cadencé par des tambours planqués à l'intérieur d'un char. Hypnotique.

Une fois fini, on file direction un restaurant de soupe de pâtes (udon). Cette soupe est servie avec différents assortiments, un oeuf pour ma part, et des fritures d'un t'as de choses : poissons, poulets, crustacés, pommes de terres, haricots.

A la nuit tombée, on retourne au festival. Les chars sont tout illuminé, c'est magnifique. D'autant plus que toutes les lumières sont éteintes et seules des bougies éclairent la rue dans une pénombre mystique. Tous les gens se pressent autour du char et savourent l'ambiance de fête. Ils sont tous heureux et souriants, c'est merveilleux.

Le festival de Chichibu.

samedi 6 octobre 2012

Tadaima

Ça y'est, retour à la civilisation. Ça fait bizarre. La douche, la machine à laver, les supermarchés, les gens, l'eau chaude.
Bart et son fils, Olek, sont venus me chercher et nous n'avons pas arrêté de discuter. A peine arrivé que j'étais déjà nostalgique de ma montagne et de cette personne formidable. Mais il faut que j'avance.

Nous sommes allés dans un bar où l'on peut manger. Nous y avons rejoint Ewa, la femme de Bart. Et deux autres gars.
Tous sont enseignants et apprennent l'anglais à de jeunes japonais.
Dans ce bar, il y'a une table avec un trou au milieu. Ce trou héberge un récipient rempli de braises, sur lequel on pose une grille, sur laquelle on pose toutes sortes de viandes. Ces viandes sont tirés de parties qu'on ne mange pas ordinairement : intestin, langue, morceaux du cerveau,...
Il y'a aussi les légumes qu'on trempe dans du miso, et des rouleaux de fromages délicieux. Jamais de dessert.

De temps en temps, on pose des petits glaçons sur la grille lorsque la graisse de la viande qui s'accumule provoque des flammes.
Le principe est coopératif : chacun partage, chacun se sert.
A la fin, l'addition est salée. La cause, c'est un bar, donc on paye une taxe juste pour le fait d'être là. Mais l'ambiance était bonne et la serveuse charmante.

Je suis de retour.

vendredi 5 octobre 2012

Sore ga Fukushima no hanashi

Depuis mon arrivée, c'est à dire 3 semaines, j'ai déjà vécu un tremblement de terre et un typhon. Et autant les locaux y sont habitués, autant moi pas. Heureusement pour moi, le premier s'est passé durant mon sommeil et le second est passé assez loin, ce qui s'est traduit pas beaucoup de pluie seulement.

Tout ceci me rappelle la dangerosité de cette île. Et également l'histoire de Fukushima. Celle que m'a raconté la journaliste l'ayant vécu "en live".
Ce bâtiment qui du haut de ces 22 étages à tremblé pendant plusieurs heures sans discontinuer. La peur de mourir. Le manque d'information. La panique. Puis encore la peur. Le départ à l'étranger. Le retour. Le volontariat. La découverte de la zone sinistrée. L'aide aux personnes sans plus rien, sauf le sourire.

Bref, on ne se doute de rien quand on est si loin. Certains en plaisantent même. Mais ici, c'est de suite moins drôle. Surtout à écouter et à imaginer.
J'ai même rencontré quelqu'un, une polonaise, qui habitait pas loin de Tchernobyl lors de l'explosion, et à Chichibu lors du tsunami.

Ici, les gens font confiance. Ou bien ils ne se posent plus la question. On a été chercher de l'eau qui est puisée d'une source sous-terraine et lorsqu'on a demandé aux habitants si elle pouvait être contaminée, ils nous ont dit que non.
Quant aux légumes qui poussent dans le sol, même réponse.

Lors de l'incident, l'eau n'étant plus potable, tout le monde est allé acheter des bouteilles d'eau. Il y'a eu pénurie. Les gens sont restés calme et courtois et ne prenaient qu'une bouteille par personne, faisant la queue patiemment en attendant leur tour.
Depuis lors, tous les aliments venant de Fukushima sont testés contre la radioactivité et seuls ceux en dessous du seuil sont commercialisés. Malgré ça, face à la méfiance des consommateurs, les produits ne se vendent pas. Ils sont donc bradés. Bonne affaire ou pas, je ne saurais dire, ne m'y étant pas risqué.

Voilà l'histoire de Fukushima.

jeudi 4 octobre 2012

Kanji to kana wa benkyo shite iru

Comme vous le savez maintenant si vous avez lu mon précédent article, j'ai commencé à étudier le japonais en dilettante environ 6 mois avant de venir. Autodidacte, j'ai utilisé des livres d'apprentissage, un guide de conversation et des livres d'écriture. Tout en regardant bien sûr quelques animés sous titrés.

En tant qu'Européen, je m'estime heureux de n'avoir eu que 2 alphabets de 26 lettres à étudier (majuscule et minuscule). Ici, au Japon, ils ont 2 alphabets de 46 caractères, les kana. Auxquels s'ajoutent 60000 Kanji (les petits dessins rigolos qui veulent rien dire) dont 2000 seulement sont nécessaires pour le bac. Mais ce n'est pas fini, ils connaissent également nos 2 alphabets latins, ainsi que nos chiffres.
Autant dire que quand j'ai appris que 99,9% de la population était alphabétisée, j'en suis resté bouche bée.

Heureusement pour moi, la plupart des panneaux routiers et des plans sont dans les 2 alphabets. Par contre, mon atlas ne l'est pas, ni les panneaux un tant soit peu dangereux (voir la photo, même si pour le coup, c'était assez explicite).
Quant aux restaurants, ils ont toujours des petits plats en cire qui représentent ce qu'on va manger ou des menus sur lequel on peut pointer du doigt.
Par contre, au moment de faire les courses, c'est un peu au petit bonheur la chance. Surtout pour les desserts. Alors faut goûter. Et j'ai de la chance car la plupart du temps, c'est délicieux.

Mais revenons à nos moutons. Avant de partir donc, j'étais pas peu fier de raconter comment j'étais parvenu, après de nombreuses heures de labeur, à reconnaître 200 Kanji.
Je pourrais valider ma maternelle première année !
Et bien, je ne saurais dire pourquoi, mais comme par hasard, ce sont les 200 qui sont jamais sur les panneaux. A croire que c'est fait exprès.
Je plaisante, il y'en a quand même quelques uns qui servent : les chiffres, dessus/dessous, petit/grand, montagne/rivière, rue/quartier/village.
Les autres sont introuvables et c'est pas faute de les chercher partout. En attendant,

Je suis en train d'étudier les Kanji et les kana.

mercredi 3 octobre 2012

Irashaimaseeeeeeeeee

Avant de partir à la découverte du Japon, je m'entraînais avec un ami à parler japonais. Mes phrases favorites : lui demander où se trouve la balle et lui dire un merci à rallonge.
Autant dire qu'ici, j'en fais usage avec parcimonie : pas de balle à chercher pour l'un, pas envie de passer pour un âne pour l'autre.

Ce qui n'est pas le cas de tout le monde concernant le second. En effet, j'ai enfin compris d'où venait ce merci à rallonge qui finalement n'en est pas un.
Et ce déclic m'est arrivé alors que je visitais le marché sous la skytree tower à Tokyo.
A l'intérieur, chaque vendeur essaie de vous attirer à son stand par tous les moyens. Et celui de loin le plus usité est le célèbre "irashaimaseeeeeeeee", qui peut se décliner à toutes les sauces et à toutes les tonalités.

Je comprends maintenant pourquoi ce fameux cri est resté ancré dans la tête de cet ami, telle la musique des poupées à Disney Land (les connaisseurs sauront de quoi je parle). Il est répété à quasiment tous les coins de rue pour peu qu'on s'approche trop près d'un magasin/restaurant. Même les caissières s'y mettent au moment de passer les articles.
C'est donc de loin le mot qu'on entend le plus au Japon, pays où le client est roi, et qui signifie :

Bienvenue dans le magasin.

mardi 2 octobre 2012

Kore wa watashi no shigoto desu

Dans la vie, rien n'est gratuit. Et si "couch surfing", le fait d'aller chez des gens qui sont prêt à vous accueillir chez eux, semble financièrement une excellente idée, l'envers du décor est tout autre.
Les gens qui vous accueillent attendent forcément une compensation pour le fait de vous recevoir, sinon quel intérêt pour eux ?

Le but de mon premier hôte, Satoshi, était de promouvoir son association qui fait se rencontrer étrangers et locaux lors d'événements divers. Mon second, Ken, cherchait des personnes étrangères car il adore la culture occidentale et veut pouvoir venir chez ses invités lors de ses nombreux voyages. Quant à Chris, mon hôte actuel, il a besoin de main d'oeuvre pour l'aider à entretenir sa demeure.

Le gros avantage ici est que je n'ai aucun frais, même pas la nourriture. Chris étant un excellent cuisinier, je me régale tous les jours, même s'il est végétarien. Je dors également à l'abri de la pluie, sur un futon (matelas tout fin posé à même le sol, sur des tatamis) et n'ai pas à me soucier de trouver un réseau wifi ouvert. Je dois avouer que des fois, le poisson me manque et que je ne mange pas toujours à ma faim, mais rien de grave.

Chris est quelqu'un de très intelligent et cultivé. On passe souvent des heures à discuter de divers sujets. Il connaît même quelques mots de Français pour avoir travaillé en Suisse pendant 6 mois. Il adore la musique et joue du piano à merveille. Il m'apprend énormément de choses et je suis vraiment ravi de partager son quotidien.

Quant à moi, je participe aux tâches quotidiennes : enlever les mauvaises herbes, passer la tondeuse, aller jeter les déchets au compostage, cueillir les plantes, faire la vaisselle, mettre en terre des plans, installer la lumière le long des chemins sombres, réparer les fuites d'eau au plafond.
Bref, je ne m'ennuie pas et fourni un bon repas aux moustiques qui sont devenus mes nouveaux meilleurs amis en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

C'est cela mon travail.

lundi 1 octobre 2012

Watashi tachi wa furoi-na ie o mimashita

Le monde est petit. Il s'avère que Chris, mon hôte actuel, connaît Ewa & Bart, mes hôtes du weekend prochain. Quelle ne fut pas ma surprise en les voyant arriver sur le pas de la porte hier matin. Ils voulaient en effet profiter du dimanche pour voir les maisons à louer aux alentours, étant donné qu'ils habitent un minuscule appartement au centre de Chichibu.

Nous voilà partis en voiture à travers la montagne, et moi de découvrir ce couplé extrêmement chaleureux et d'une gentillesse incroyable. Ils me donnent juste un sentiment de bien être qu'on a lorsqu'on est avec des amis de longue date. Chris, de son côté est plutôt quelqu'un de reservé, mais n'en est pas moins gentil. Il est très intelligent et cultivé, ce qui me fait aimer nos conversations nocturnes.

J'ai profité de ce voyage pour poser des tas de questions et voici ce que j'en ai appris.
Ici, beaucoup de maisons sont traditionnelles et ont plus de 100 ans. Elles ont appartenu aux familles qui vivaient là, et sont maintenant vides car les gens sont partis habiter dans les grandes villes.
On se retrouve donc avec des maisons qui s'abîment. Les propriétaires proposent donc de les louer gratuitement, en échange d'un entretien régulier.
Ces maisons sont faites de cèdre, un bois qui n'est pas attaqué par les insectes. Elles reposent sur pilotis afin de permettre à l'eau et surtout à l'air de circuler librement. Ces pilotis sont posés sur des rochers, cela évite le bois de pourrir avec l'humidité et de donner une certaine souplesse en cas de tremblement de terre.
D'ailleurs, toute la structure est assemblée sans clou, ce qui en cas d'effondrement, permettrait de tout reconstruire plus facilement.
Les pièces sont séparés par des portes coulissantes. Les murs sont constitués d'une double paroi en bois, au milieu de laquelle se trouve un mélange de terre et de paille pour l'isolation. Le grenier quand à lui est une culture d'entreprise vers à soie, véritable spécialité de Chichibu.
Ces maisons sont construites pour 3 saisons : le printemps, l'été et l'automne. N'ayant pas de chauffage central et une isolation assez rudimentaire, les habitants se regroupent en hiver dans une seule pièce. Au centre de celle-ci, un trou dans le plancher contenant un chauffage à combustible, qui servira aussi bien à cuisiner les aliments qu'à maintenir les gens au chaud.
Pas loin, une source d'eau pure puisée dans la montagne, propose aux villages alentours de venir s'abreuver contre un don permettant la maintenance de l'installation. A côté, une grosse boîte contenant des légumes et fruits frais cueillis par un habitant du coin : idem, self-service en échange d'un don par produit (souvent 1€).

Malheureusement, les petits villages de la sorte sont menacés car l'urbanisation galopante rattrape cet héritage culturel, et rase tout sur son passage pour reconstruire l'équivalent moderne, en béton et plastique. Autant dire que leurs jours sont comptés.

Nous avons vu des vieilles maisons.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...