mardi 25 décembre 2012

Shanghai kara meli kurisumasu

Bien arrivé à mon somptueux hôtel à Shanghai malgré quelques péripéties sans conséquence. Le peu que j'ai vu et vécu de Shanghai est super. Un nouveau monde a découvrir.
Pendant ces 3 semaines de tourisme, je ne posterai pas ou peu d'article. Sûrement un compte rendu complet à mon retour, le 12 janvier.
En attendant, je tenais à souhaiter à tous mes lecteurs, parmi lesquels ma famille et mes proches, de bonnes fêtes de fin d'année.

Joyeux Noël de Shanghai.

lundi 24 décembre 2012

Nihon ni mata ne

C'est sous une pluie de neige que nous avons parcouru les 2 heures et demi de route qui nous séparaient de l'aéroport. Ça sentait vraiment Noël, et hypothétiquement une annulation de mon vol. Mais une fois arrivé, un beau soleil était là pour nous accueillir.

Sur la route, nous avons récupéré la maman de Sumire. En effet, afin de joindre l'utile à l'agréable, Sumire avait prévu d'aller faire une visite touristique de Saga et de ses bains chauds, après m'avoir déposé.
A l'aéroport, elle a encore rajouté une cerise sur le gâteau qu'est sa gentillesse, en patientant avec moi, et en nous offrant a tous un dernier repas pour le vol. On a profiter du temps restant pour visiter le minuscule aéroport et prendre des photos en veux-tu en voilà.

Quand j'ai dit aurevoir à tout le monde, Hikaru n'a pas caché sa tristesse. Et voir sa petite bouille, si enjouée d'habitude, à ce point métamorphosée m'a fendu le coeur.
Petite trêve de 3 semaines de mon aventure japonaise. Shanghai, me voilà.

A bientôt Japon.

dimanche 23 décembre 2012

Watashi no musuko niteru.

Au matin, nous sommes allés dire un dernier aurevoir au père et a la mère de Satsuki. Et alors que nous arrivions, Kikuko sa mère, partait. Ce fut bref.
A l'intérieur, une fois le reste de la famille réuni, j'en ai profité pour leur expliquer l'histoire de Noël et nos coutumes, avant de leur montrer le "sapin" sous lequel j'avais dissimulé mes présents : chacun avait un cadeau dans une boîte en papier (fraîchement appris) surplombé d'un orizuru (cygne en papier) contenant un mot de remerciement personnel à l'intérieur.
J'ai senti l'émotion quand ils ont découvert ce que j'avais fait, mais au Japon, on ne la montre pas.

Satsuki, Keisuke et moi avons ensuite pris la route direction la maison de Sumire chez qui je retournais passer l'après-midi, la soirée et la nuit, avant qu'elle ne m'emmène le lendemain prendre mon avion à Saga, 80 kilomètres plus au sud. J'ai toujours du mal à en revenir d'une telle gentillesse !
Une fois sur place, j'ai été faire ma séance de sport sous la neige qui tombait. Après quoi, je suis passé devant un terrain de tennis où les gens jouaient déguisés en père Noël. Ça valait bien une photo. Photo qui valait bien qu'un supporter vienne taper la discussion pendant une bonne demi heure. Tout simplement excellent.

J'ai ensuite pris des fleurs et des chocolats avant d'arriver chez Sumire, que j'ai tirée de sa sieste. Quelques heures de discussion plus tard, Weston, le couch surfeur américain qu'elle accueille en ce moment, nous a rejoint. Lui, Hikaru, le chien et moi avons été faire les courses pour le dîner. Hikaru sur mes épaules, le chien attaché autour de la taille. J'ai compris chemin faisant que Winston et moi ne vivions pas le même voyage. Lui, pressé de rentrer et de retrouver son quotidien, et moi l'inverse.
Sur le retour, j'ai été sprinter dans le parc avec le chien pour l'épuiser un peu, avant de rentrer pour m'amuser avec Hikaru pendant que Sumire donnait un cours d'anglais.

Un peu plus tard, une fois le riz au curry avalé, j'ai demandé à Soma, l'autre fils de Sumire de m'apprendre un nouvel origami. Plus compliqué que le cygne, mais pas trop quand même. Il a choisi le paon.
Tous ensemble, nous avons donc fait des origami. Soma aidant Weston, moi aidant Hikaru, Sumire prenant les photos.
Hikaru, malgré ses 4 ans, et déjà très doué. Avec du courage, il mena son paon, malgré quelques défauts, à terme. J'étais très fier de lui. Ensuite, nous avons construit tous les deux un robot, puis l'heure du bain venu, Sumire m'a proposé qu'il y aille avec moi. Et ce fut encore plus fun que d'habitude : avec la tonne de jouet qu'il avait, on s'est bien amusé. Projection d'eau dans tous les sens garantie.
J'aime m'occuper de cette enfant du mieux que je peux.

Comme mon propre fils.

samedi 22 décembre 2012

Kanji no e

Ce dernier jour dans cette famille fut marqué par une leçon de français que j'ai donné le matin à Satsuki et Keisuke, suivi du rangement de mes bagages. Cette famille me fait en effet le plaisir de me garder mes 12 kilos de trop qui ne me seront pas nécessaires à Shanghai et m'auraient autrement fait payer un supplément à l'aéroport.

L'après-midi, outre la préparation des cadeaux, j'ai appris que Kikuko, la maman de Satsuki, est une très bonne dessinatrice de kanji. Fière, elle a sorti toute sa panoplie de pinceau, un encrier, de l'encre, des feuilles vierges et une banderole pour laquelle elle a gagné le premier prix.
Une fois tout cela déballé, c'eût été bête de ne rien utiliser. Et voilà comment nous nous sommes retrouvés à peindre nos noms respectifs. Certaines avec plus de talent que d'autres, ci vous voyez ce que je veux dire. C'est vraiment impressionnant de la voir dessiner comme cela, des caractères si difficile avec autant de maîtrise. Le geste est précis, la main ne tremble pas, le trait est impeccable !

Puis nous nous sommes quittés en s'échangeant nos oeuvres. Direction l'appartement de Satsuki et Keisuke pour la dernière nuit. Dans cet appartement très moderne, j'ai pu apprécier un succulent repas préparé par Satsuki, couronné d'un petit calvados d'Auge, "pomme prisonnière" pour les connaisseurs.
Après le repas, nous en avons profité pour discuter et mater des vidéos marrantes. Ça s'appelle "Golden eggs" et si ce n'est sans leur aide, je n'aurais pas forcément tout compris.
On a pas vu le temps passer.

Dessin de kanji.

vendredi 21 décembre 2012

Rakuen

J'aime manger et j'aime les bains. Mais les deux à l'affilée, c'est d'autant mieux.
Toute la famille, c'est-à-dire Satsuki, son conjoint Keisuke, ses parents et moi sommes allés ensemble dans une source chaude.

Contrairement à mes habitudes, on a d'abord commencé par s'asperger, sans se laver, puis direct le grand bain. Je dois avouer qu'à défaut d'être en accord avec les règles qu'on m'a enseigné, où chacun se doit d'être impeccable avant de pénétrer dans l'eau, ça a l'avantage de faire gagner beaucoup de temps. Après s'en est suivi le rotemburo, bain extérieur, qui n'était pas si fameux que d'habitude, dû à la température clémente. En effet, je savoure d'autant plus la chaleur du bain qu'il fait froid à l'extérieur, mais là, la différence de température était loin d'être flagrante.
Alors on a foncé au sauna, spacieux et confortable. Suivi du bain glacé savouré outre mesure. A tel point qu'ils ont dû venir me chercher, tiraillés qu'ils étaient par la faim.

La faim qui nous a menée dans le restaurant des bains. Car les bains se trouve dans un complexe composé dudit restaurant, de marchands de souvenirs et de nourriture.
Le restaurant en lui-même est un tabehodai, c'est-à-dire buffet à volonté. Et il faut dire que celui-là était particulièrement complet : poulet, poisson, riz/nouilles de toutes sortes, légumes, boissons, desserts.
J'ai tout goûté, vraiment tout. L'état de mon ventre était, comme vous pouvez l'imaginer, archi plein. Vraiment. Plus possible d'avaler quoi que ce soit. Même par gourmandise.
Mes favoris : légumes frits, patates sucrées, shabu shabu, riz à je ne sais quoi, poisson à la sauce tomate, zaizen (soupe de haricots rouges) avec des mochis et bananes enrobées de chocolat (à faire soi-même sous une fontaine a chocolat) saupoudrées de céréales et recouvert d'une pointe de chantilly.
Autant dire que la nuit fut bonne tellement j'étais aux anges.

Le paradis.

jeudi 20 décembre 2012

Dazaifu no reikishi

Le lendemain, le père de Satsuki, Juunshi, avait décidé de m'offrir un autre des précieux trésor qu'il possède. C'est ainsi que nous sommes partis à la découverte du passé de Dazaifu.

A deux pas de la maison, un immense bâtiment de béton nous accueille. Et si l'extérieur paraît fade et dénué d'intérêt, l'intérieur est l'exact opposé. Des divinités taillées dans le bois se disputent là le concours de beauté au travers de nombreux minuscules détails. Certaines mesures plus de 5 mètres de haut. Et imaginer le bois brut dans lequel ces oeuvres ont été taillées, ainsi que le temps et le talent pour donner un tel résultat, me laisse sans voix.
La divinité représentée est très souvent Bouddha, Bosatsu, ainsi que certains de ces gardiens, Tenshin no (voir photo).
Après en avoir pris plein les yeux, je me demandais ce que la suite pourrait bien me réserver...

Nous avons enchaîné avec le temple bouddhiste, dans lequel se situe la fameuse cloche vue le premier jour. Celle-ci est une des jumelle dont la soeur est exposée à Kyoto. Les deux plus vieilles du Japon.
Dans les pourtours du temple, des jardins zen magnifiques invitent au repos et à la méditation. Ils sont en gravier ordonnés de manière à faire une spirale. Hypnotisant.
Le temple lui-même est connu pour être un des 3 au Japon dans lequel les prêtres, après un examen difficile, pouvaient être consacrés. A l'entrée, un panneau dont le texte est taillé dans la pierre interdit de pénétrer sur le lieu sacré à ceux qui sentent mauvais ou qui mangent de la viande. Oups.

Ensuite, nous avons visité le musée de la ville, dans lequel on pouvait voir des reconstitutions de scènes d'époques, comme des récitations de poèmes lors de la floraisons des pêchers, les différents plats traditionnels, encore dégustés aujourd'hui, et plusieurs maquettes de reconstitution des bâtiments importants de Dazaifu, comme le temple précédemment traversé ainsi qu'un lieu servant de frontière avec les îles alentours. En effet, Dazaifu se trouve être l'ancienne capitale de l'île de Kyushu, par laquelle devait obligatoirement passer les importateurs/exportateurs avec leur marchandises. C'était aussi un rempart contre les envahisseurs pour qu'ils ne conquièrent le reste de l'île.
C'était donc une zone de transit importante. Malheureusement, lorsque les samouraïs ont pris le pouvoir et soumis le Japon au cloître, ce bâtiment devenu inutile a été rasé. Seules les vestiges des piliers sont encore là. Nous avons donc été les regarder de plus près, avant de rentrer en marchant et en discutant.

Mais la journée était loin d'être finie. Le soir, Juunshi tenait à ce que Satsuki et moi venions à son club. Ce club consiste en un regroupement de personnes souhaitant parler anglais et améliorer ainsi leur niveau. J'ai donc fait un discours de présentation après lequel moult questions m'ont été posées. Ça a duré deux heures. Deux heures pendant lequel j'ai pu apprendre l'origami de la boîte et les kanji de mon prénom complet (avant, je ne savais écrire que Flo). Une excellente journée très enrichissante.

L'histoire de Dazaifu.

mercredi 19 décembre 2012

Mo ichido, umi ga modorimashita

Le lendemain, alors que le temps était au beau fixe, Satsuki a voulu me faire partager un de ses endroits coup de coeur : une plage dans l'arrière-pays, à une vingtaine de kilomètres de Fukuoka. Je n'aurai pas pu rêver mieux.

Alors nous avons embarqué tous les deux dans sa mini voiture, direction la mer. Chemin faisant, nous avons encore beaucoup discuté. Un plaisir dont je ne me lasse pas.
A l'arrivée, un petit vent nous a accueilli. Les quelques nuages qui l'accompagnait ont eu raison de nous et nous ont fait nous réfugier à l'intérieur d'un restaurant, face à la mer, mais proche de la cheminée.
Dans ce restaurant définitivement atypique, nous avons commandé un plat, dont le nom m'a échappé en même temps que je l'avais eu englouti, consistant en un bol de riz sur lequel était servi différentes friandises : poisson cru, viandes et légumes variés. Très appétissant et très bon, mais très cher pour ce que c'est. L'impression de payer le cadre n'est pas tellement à mon goût, mais le plaisir de lui faire plaisir l'a emporté.

Une copine à elle habitant à 2 pas nous a rejoint pour discuter autour d'un café. Entre plusieurs mondanités, elle nous a notamment conseillé d'aller visiter le temple quelques kilomètres plus loin, à flan de montagne, et dont les vues, du bâtiment comme de la plage valent le détour.
Similairement à la fameuse histoire de cette homme qui va chercher sa bien aimé au royaume des morts et qui ne doit se retourner sous peine de la perdre, la copine de Satsuki nous a fortement conseillé de ne regarder la plage qu'une fois toutes les marches menant au temple grimpées, sous peine de perdre tout le charme de la vue.
Et alors que Satsuki tenait à prendre la voiture pour parcourir cette si courte distance, je l'ai convaincue que la marche serait mieux, et surtout beaucoup plus récompensante. Elle en a convenu. Chemin faisant, je lui ai donc raconté la légende sus-citée, et une fois au sommet, l'excitation était à son comble : nous n'avions qu'une hâte, nous retourner.
Et c'est avec d'autant plus de plaisir que nous avons découvert cette magnifique alignement de torii donnant sur cette voie menant à la mer.
Le temple en valait également la peine avec ces différentes statues d'animaux et sa "cordelette" immense. On était tous deux subjugués.

Une demi heure plus tard, de retour sur la plage, on en a profité pour méditer au son des vagues, chacun de son côté, chacun avec ses pensées. J'aime la mer et chaque moment passé auprès d'elle me rappelle la chance que j'ai d'être libre.

Une fois de plus, je suis retourné à la mer.

mardi 18 décembre 2012

Dazaifu shi

A mon arrivée, je fus accueilli comme un prince. Tout le monde était là : Satsuki, son conjoint Daisuke et ses parents. Nous avons fait connaissance autour d'un Nabe. Celui-ci est un repas familial, habituellement servi en hiver, consistant en un bouillon de légumes sur une plaque chauffante, autour de laquelle chacun fait sa propre cuisine. Puis le père m'a fait l'honneur de me chanter un chant de Noël, suivi d'un "It's a sin to tell a lie" dans un anglais impeccable. Il parle en effet très bien la langue malgré un petit accent, tout comme sa fille. Les deux autres membres de la famille préfèrent par contre leur langue maternelle, ce qui n'est pas plus mal pour mon apprentissage.
Fin du repas, plein de questions à propos de ma vie et de mon pays, puis sommeil bien mérité.

Le lendemain, nous avons visité le centre ville de Dazaifu avec Satsuki. Nous avons d'abord fait les boutiques de souvenirs avant de traverser un temple shintoïste gigantesque et magnifique, mais rempli de monde. Alors nous avons enchainé avec le musée national, un des 3 du Japon. L'extérieur seulement. Un bâtiment très moderne tout en verre et en forme de vague, ou d'éléphant d'après Satsuki. Puis nous sommes passés devant l'Université où travaille Keisuke, devant l'immense et célèbre cloche de la ville, avant de finir dans une boutique de thé, dans laquelle nous avons pu déguster mochi, zaizen (soupe d'haricots rouges) et autres crudités autour de plusieurs sortes de thé. J'en ai profité pour ramener des mochi pour la famille.

Cette promenade de plusieurs heures dans la ville m'a également donné l'occasion de faire plus ample connaissance avec Satsuki. Ça nous a permis de nous rapprocher et de découvrir les points communs et divergeants de nos deux cultures. Elle est passionnée par la France et veux en savoir plus sur notre pays, et réciproquement. Je n'ai pas vu le temps passer.

Pour célébrer notre retour, du poisson cru était servi pour le dîner. Mais avant ça, le père tenant absolument à m'aider en m'enseignant un peu de japonais. J'étais ravi. C'est un excellent professeur, très pédagogue et motivant. Corrigeant beaucoup de défauts que j'ai acquis jusqu'ici. Il m'a en plus donné plein de cours polycopiés pour apprendre la base.
Une fois la tête pleine, nous sommes passé à l'estomac et je dois dire qu'une fois de plus, je me suis régalé.

La ville de Dazaifu.

lundi 17 décembre 2012

Roku croix san

En rentrant du parc, j'ai oublié de vérifier que Hikaru avait bien fermé la porte du jardin. Du coup, le chien s'est enfui et s'en est suivi une course poursuite dans les rues de la ville. Le chien était comme fou, impossible de l'approcher comme il grognait à chacune de mes tentatives. Alors je l'ai poursuivi pendant plus d'une heure, avant qu'un coup de pied à la mâchoire ne lui rende la raison. J'adore les animaux, et je suis contre la violence. Parfois cependant, celle-ci s'avère nécessaire même si je fus désolé d'en arriver là. Je pense qu'il ne m'en a pas voulu.

Après cette aventure, Sumire m'avait prévu un bon repas pour me remercier de m'être occupé de son fils. En prime, un gâteau. Que demander de plus ?
Le paradis encore une fois ! Et c'est ainsi que Sumire, Hikaru, Soomin, un ami de Sumire et moi sommes allés au bain. Fait intéressant : les enfants vont au bain avec leur parent. Ce qui pourrait paraître fou en France ne l'est pas du tout ici, des petits garçons vont dans les bains féminins et inversement, tout le monde étant dans le plus simple apparat.
Au retour, nous avons remis le couvert avec une tournée de bentos, suivi de mini croissants et de moji mochi (mochi en forme de moji).

Et alors que nous avons discuté jusqu'à pas d'heure et que je savourais enfin le moment du coucher, voilà que mon camarade de chambrée, le coréen Soomin, avait envie d'en savoir plus sur moi. Et si je dois avouer que l'idée ne m'enthousiasma guère, je fus finalement ravi de rencontrer quelqu'un de si intéressé et de si compréhensif. Lui parler m'a donné beaucoup de force et de courage. Et pour ça, je lui suis extrêmement reconnaissant.
Le lendemain matin, levé aux aurores, on a conduit Soomin à l'aéroport, puis Sumire a eu la gentillesse de m'amener jusqu'à ma prochaine étape, Dazaifu et une nouvelle famille a découvrir.
Elle m'a même fait le plaisir d'attendre avec moi, autour d'un bon bol de tonkostsu ramen, spécialité locale.
La suite au prochain épisode...

Le croissant (6x3).

dimanche 16 décembre 2012

Hikaru ni jitensha o oshiemashita

Sumire étant malade, j'ai décidé de m'occuper de son fils, Hikaru. Ensemble nous avons joué au Lego. Construit une formule1 d'abord, puis un garage pour cette formule1, puis deux autres étages, une rampe et un jardin pour loger les autres voitures. On s'est bien amusé.
Même si je ne comprends rien de ce que me raconte cette enfant de 4 an, je me contente de dire "oui" et ça marche presque à tous les coups.

Puis nous avons été au parc, avec le chien, Hikaru et son nouveau vélo. Il a été jouer avec d'autres enfants, ce qui m'a donné l'occasion de faire connaissance avec d'autres parents et d'exercer mon japonais sur eux. Ça les faisait rire que "mon fils" parle mieux japonais que moi ! Comment vous dire ...

Ensuite, il a voulu tester son nouveau jouet, forcément.
Les problèmes : le vélo n'a pas de roulette, Hikaru ne sait pas en faire et le chien qui tire comme un malade sur sa laisse. Alors je me suis attaché celle-ci autour de la taille, et j'ai pris du temps pour mettre Hikaru en confiance et le guider. Jusqu'au moment où j'ai pu lâcher le vélo et lui de continuer tout seul.
Et ça paraît peut-être stupide à lire, mais apprendre à un enfant à faire du vélo est quelque chose dont je fus très fier.

J'ai appris à Hikaru à faire du vélo.

samedi 15 décembre 2012

Okonomiyakiwa oishikatta

Aujourd'hui, la journée fut bien remplie.

On a passé trois heures au karaoké avec Sumire, son fils Hicaru, une amie à elle et les 2 canadiens Ryan et Emily. Si d'habitude le karaoké est cher, le fait d'y aller en journée au lieu du soir permet d'avoir boisson et temps à volonté pour 1000¥ (10€).
Ça aurait pu être super fun, mais Sumire ne pouvait pas chanter car malade, son amie ne savait pas quoi choisir, Ryan n'aimait pas ça et Emily ne connaissait pas toutes les chansons. Bref, je me sentais un peu seul, enchaînant les chansons sans partenaire. C'était bien quand même, mais ça manquait d'ambiance.

Ensuite, Sumire avait organisé une fête et on a préparé tous ensemble des Okonomiyaki, sorte de crêpes avec des pâtes, de la viande et du poisson. Hicaru et moi nous sommes chargé de tout ce qu'il fallait découpé. Au passage, on grignotait des morceaux, mais on s'est fait prendre la main dans le sac.
Puis les invités sont arrivés : une amie de Sumire et ses 3 enfants. Les enfants et moi avons fait des parties endiablées de pierre feuille ciseau. Ils m'ont appris plein de nouvelles choses, dont le rituel à dire avant de commencer.
Pour ne rien gâcher, les Okonomiyaki étaient succulents.
Nous avons fini la soirée avec de la musique : Ryan à la guitare et moi au micro. Une improvisation en français qui a fait mourir de rire Emily, la seule à comprendre. Puis un peu de piano.
Les enfants étaient aux anges. Moi aussi.
Mieux, j'étais flatté de servir d'intermédiaire entre les canadiens et les japonais.
Une fois les invités partis, on a continué à discuter jusque tard dans la nuit. C'était vraiment génial : une journée de rêve.

Les Okonomiyaki furent délicieux.

vendredi 14 décembre 2012

Okashi wa ureshii

J'ai un collègue de bureau avec qui je partage cette adoration pour les sucreries. Lui comme moi ne pouvons résister devant une pâtisserie de quelque sorte et je dois dire que son brownie au marshmallow fait partie de mes favoris.
Ainsi, je pense à lui chaque fois que je passe devant un "mister donut". Cette chaîne de magasin qui vend plein de délicieux donuts : il y'en a pour tous les goûts.

Les japonais ne sont pas très fan de sucreries, mais je les force tout le temps à partager mon plaisir en leur offrant un de ces délices. Je sais que leur culture leur impose de ne pas refuser, alors ils en prennent souvent un, pendant que j'hésite de longues minutes sur mon tiercé gagnant.
Jusque là, je n'avais jamais réussi à en prendre en photo, vu la vitesse à laquelle je les englouti. Mais voilà qui est fait, au péril de mon estomac.

C'est pas très japonais comme friandise, mais faut des fois savoir varier les plaisirs. Et si je ne suis pas très fan de croissant d'habitude, rien que d'imaginer l'odeur me donne envie d'en manger un. Première pâtisserie que je mangerai en rentrant.
En attendant, je vais me faire quelques mochi, taiyaki et manju dont je vous dirai des nouvelles.

Les friandises sont heureuses.

jeudi 13 décembre 2012

San ka getsu mo

Déjà ! Déjà trois mois que je suis là. Trois mois passés en un éclair. Trois mois à parcourir le Japon, à rencontrer des gens, à étudier la langue, à goûter plein de bonnes choses, à visiter des lieux fantastiques. Toutes mes journées sont pleines car je n'ai peu d'impératifs. Et pourtant, je me demande tout le temps où sont parties ces heures que je n'ai pas vu passer.

Je me sens maintenant chez moi ici, dans ce pays qui m'est devenu si familier. Je ne sais toujours pas lire, mais je m'améliore de jour en jour. Je n'ai plus peur ni d'aborder, ni qu'on m'aborde pour discuter, même si je ne comprends pas toujours tout. Je me sens à l'aise de camper n'importe où : après 11 jours au centre de Fukuoka, qu'est ce qui pourrait bien m'arrêter ?! La police peut être ...

Quoiqu'il en soit, je dormirai à l'abri au moins jusqu'au 12 janvier, voilà de quoi voir venir. Mais je dois avouer que le camping me manque. Pas celui de Fukuoka, le vrai. Près de là où je suis, il y'a un parc, et pendant que je m'y promenais, l'habitude de regarder partout pour un endroit où camper est plus forte que moi : l'appel de la nature et des montagnes environnantes me donnent envie de repartir à l'aventure.
Je sais qu'il fait froid dehors, mais cette ville m'étouffe, j'ai hâte d'en partir.

Niveau financier, je me suis fait un petit tableau excel rigolo.
En 6 cases, il me résume combien de temps et d'argent j'ai dépensé, combien il me reste et la moyenne journalière.
Ainsi, je peux dire que j'ai pour l'instant utilisé presque 15€ par jour durant ces 94 premiers jours et qu'il ne me reste plus que 10€ par jour pour les 271 restants. Pas d'inquiétude donc, je peux continuer à savourer mes petits plaisirs gastronomiques et autres : karaoké, visites et surtout bains.

Déjà 3 mois.

mercredi 12 décembre 2012

Udon mise wa yasui no de, onaka ippai datta

Sumire est le nom de ma nouvelle hôtesse. Elle m'accueille chez elle une semaine durant. Merci à elle.

Une fois mon visa Chinois en poche, il ne me restait plus qu'à marcher jusqu'à sa maison pour la rencontrer. 15km plus tard, elle me présentait à ses 2 enfants : Soma, 16 ans et Hicaru, 4 ans.
Un peu plus tard, 2 autres voyageurs de Vancouver dormant chez elle nous ont rejoint : Brian et Emily. Ensemble, nous avons été dans un restaurant de udon, cette soupe remplie de pâtes considérée comme le fast food japonais.

Heureusement pour moi et mon énorme appétit, il y'avait un buffet. Et quel buffet !
Salade, légumes, fritures, épices, œuf et autres délices. Je lui ai fait honneur en goûtant de tout, mais mes favoris sont dans l'ordre croissant, le tofu frit, le potiron chaud et les patates douces frits. Tout ça trempés dans la soba, un régal.
D'habitude, je ne suis pas fan des restaurants de udon ou ramen. Mais celui-là m'a définitivement réconcilié avec eux.
Au moment de partir, je fus même surpris de trouver de petites boîtes renfermant des restes de fritures, pour un prix dérisoire : 100¥ (1€) la boîte de fritures remplie à ras bord. La même nourriture vendue 5 fois le prix au supermarché du coin !

Le pire, c'est quand j'ai vu l'addition. Allez dites un prix ! Soupe de nouille et buffet à volonté, un soir, dans le pays le plus cher au monde. Au moins 1500¥ (15€), n'est-ce pas ?!
Et bien quand j'ai vu la note à 530¥ (5,30€), j'ai juste halluciné et cru un instant à une erreur de calcul. Mais non, aussi incroyable que cela puisse paraître.
Je me suis donc permis de prendre une barquette en prime. C'est sûr, je reviendrai ...

Le restaurant de udon n'était pas cher, mais je fus rassasié.

mardi 11 décembre 2012

Dorobo

Si vous me suivez attentivement, vous savez que j'ai 27 kilos de bagages, et que me promener avec est juste une peine que je m'efforce d'éviter autant que faire se peut. Ainsi, j'ai pris la fâcheuse manie de planquer mes affaires le matin et de les retrouver le soir.

Et bien ce soir là, mon dernier soir, j'ai eu la surprise de m'être fait cambrioler ! Et si j'imagine déjà certains d'entre vous se marrer, je peux vous dire que c'était pour moi moyennement drôle.
Retrouver ses sacs éventrés en rentrant s'apparente à retrouver sa porte ouverte alors qu'on avait bien pris soin de la fermer avant de partir. Et si les cambrioleurs d'un lieu de vie peuvent prendre des biens qui sont chers, autant affectueusement qu'économiquement parlant, en aucun cas, ils ne déroberont le chauffage, ni même le toit.
Sans ma tente, ni ma couette, je n'ai ni lieu ou dormir, ni moyen de rester au chaud. Et autant vous dire qu'après le traumatisme de se retrouver quelque part "violé", on a dû mal à dormir au même endroit et on a qu'une envie, c'est de partir.

Heureusement, malgré ce mauvais sentiment d'insécurité, mon premier au Japon, il s'avère que rien n'a été volé. Et après moult recherches dans les buissons alentours, j'avais retrouvé tous mes biens. Il ne me restait plus qu'à ranger et à remercier le ciel de ne pas s'être déchaîné ce jour-là. J'aurais été bien dans l'embarras si tous mes vêtements et ma couverture s'étaient retrouvés trempé.
Et si je peux m'estimer heureux de ne rien avoir perdu, je ne peux pas dire que je leur suis reconnaissant d'avoir fouillé dans mes affaires avant de les balancer aux alentours.

Le voleur.

lundi 10 décembre 2012

Robosquare

Pour mon dernier jour dans ce quartier de Fukuoka que j'apprécie tant, j'avais décidé de me la jouer un peu touriste.

J'ai donc commencé par me faire prendre en photo avec la mascotte de la tour de Fukuoka, qui n'est autre que ... Une tour gigantesque. Si gigantesque que c'est la première fois que je suis le plus petit sur une photo au Japon.
Ce qui aurait été fun, c'eût été de faire un combat de sumo, mais j'ai pas osé proposer.

Ensuite, j'ai été a une exposition de robot. Autant dire qu'il y'en a vraiment plein de sortes : ceux qui jouent au foot, ceux qui nettoie le sol, ceux qui discute avec les gens, ceux qui ramassent des tomates, ceux qui font des combats. Mais il y'a aussi de vrai robot comme on en voit a la télé, ceux qui ont une forme d'humain et tente de l'imiter. Mon favori restera celui en forme de poisson qui fait le tour de l'aquarium.
A côté de cette exposition, où il était possible d'acquérir certains des robots exposés contre monnaie sonnante et trébuchante, se tenait une grande pièce entièrement réservée à des constructeurs de robot en devenir. Et moi de les observer s'affairer : tandis que certains montaient/démontaient les pièces, d'autres programmaient des comportements sur leur ordinateur portable.

Une bonne petite journée si je puis dire, changeant de mon quotidien. Me réservant même une petite surprise le soir, en guise d'adieu ...

Robosquare.

dimanche 9 décembre 2012

Watashi no shoku

Depuis que je vis dehors, je me suis rendu compte d'une chose : mon corps n'avait jamais vécu l'hiver. Le pire, c'est qu'on est pas encore en hiver.

En préparation de la saison a venir, mon corps s'adapte donc petit à petit au froid.
Je me considère être un gros dormeur, et sans réveil, je dors facilement 9 heures par nuit. Je suis également un gros mangeur, et en temps normal, je peux ingurgiter 500 grammes de pâtes sans problème.

Mais le froid étant subi jour et nuit, mon corps demande donc plus de ressources. Je me surprends ainsi a dormir 12 heures d'un trait et à manger une quantité incroyable de nourriture sans grossir, bien au contraire. Et alors que quelques mois auparavant, je m'amusais à parler du repas à 500¥ (5€) comme faisable, aujourd'hui il m'est impossible de manger pour moins de 800¥ (8€), et comme je n'aime pas me priver, je mange plutôt pour 1000¥ (10€) en moyenne. Soit le double de quantité.

Comme le montre la photo, je ne fais que les soldes d'après 18h offrant entre 20 et 50% de réduction, mais imposant de manger le soir même. Mon repas se compose souvent, suivant ce qu'il reste, d'un bento (assortiment de riz, légumes, viandes/poisson), de bonnes tranches de poisson, de légumes frits, de patates douces ou de riz, d'une pâtisserie et d'une banane.
Et alors qu'avant, un bento seul m'aurait repus, aujourd'hui cela ne me suffit plus.
C'est quelque chose que je n'avais jamais expérimenté auparavant, tellement habitué que j'étais de vivre a température idéale en permanence.

Mon repas.

Fuyu wa chigaku desu

Ici, a Fukuoka, grande ville du nord de l'île de Kyushu, on n'a même pas ressenti le tremblement de terre qui s'est produit plusieurs centaines de kilomètres plus au nord. Tout va bien donc.

Cependant, il souffle depuis quelques jours un vent infernal et surtout glacial et humide, qui rend les 5 degrés journaliers proche d'un 0 en ressenti. Seule la pluie est bienvenue pour adoucir un peu le climat.

Et avec ma tente d'été, ma petite couverture en polaire et mes 2 sweat shirt, je prends de plus en plus conscience de mon manque d'équipement certain.
Non par manque de préparation, mais parce que j'avais anticipé ce problème en pensant passer l'hiver a Okinawa, située sur une de ces îles au sud de Kyushu. Là bas, les températures ne descendent pas sous les 10 degrés, même la nuit.
Et alors que j'étais certain de la validité de mon plan, j'ai vite déchanté quand j'ai vu la dangerosité d'y camper. Des serpents venimeux pouvant aller jusqu'à 3 mètres de long pullulent sur l'île, et Kazuya m'a bien fait comprendre que c'était de la folie pure. Alors entre mourir de froid ou tué par un serpent, mon choix a été vite vu : mon périple s'arrêtera au sud de l'île de Kyushu, a Kagoshima.

Et alors que je devrais déjà être plus au sud pour profiter de températures plus clémentes, mon voyage a Shanghai, dont le départ s'effectuera non loin de Fukuoka, me contraint à rester dans les environs pour le moment.
Cependant, je vais profiter de ce voyage en Chine pour m'acheter à prix raisonnable ce qu'il me manque en ce sens : un bonnet, une doudoune et un sous pantalon.
Le reste ne serait que superflu et jeté une fois le froid passé. Car il ne faut pas l'oublier, après l'hiver rude m'attendra un été très chaud. Et je n'ai plus de place dans mes sacs.

L'hiver est proche.

samedi 8 décembre 2012

Tenki wa nan desu ka ?

S'il y'a bien deux choses qui particularise ma grand-mère, c'est qu'elle n'a pas internet et me demande à chaque fois le temps qu'il fait !

Alors a chaque fois que je l'appelle, je lui fait un petit cours de géographie. Et même si vous n'êtes pas ma mamie, sinon vous ne seriez pas en train de lire ceci, vous allez aujourd'hui y avoir droit vous aussi.

On est dans la même hémisphère, donc nos saisons sont identiques, jusque là, tout le monde suit. Attention, ça se complique : c'est toujours à ce moment là qu'elle décroche (!!).
Les saisons intermédiaires (printemps et automne) sont identiques, tandis que les extrêmes (été et hiver) sont exagérées. C'est a dire que l'hiver est beaucoup plus froid et l'été beaucoup plus chaud. Ceci est dû a l'humidité qui est bien plus importante que la notre.
J'aime à imaginer l'île d'Honshu comme la France. La ville la plus au nord, Aomori serait un peu comparable a Lille et celle la plus au sud, Shimonoseki serait comparable à Pau/Nice. A la louche.

Moi, a Fukuoka, je suis a peu près au même niveau que Shimonoseki, soit le sud de la France. Je peux donc vous dire qu'il fait frais mais que ça va encore. Du vent et de la pluie certes, mais aucun signe de neige, donc tout va bien.
A ceci près que depuis mon arrivée, je n'ai pas encore eu un seul jour de beau temps. Toujours des nuages gris, le soleil qui se montre quelques heures, puis disparaît de nouveau. Laissant parfois place a la pluie. Qui comme par hasard, ne se manifeste que quelques minutes avant que je plante la tente. Sacrebleu.
Du coup, voici mon seul couché de soleil. Je peux vous dire que depuis le temps que je l'attendais, je l'ai savouré comme il se doit.

Il fait quel temps ?

vendredi 7 décembre 2012

Watashi no kodomo wa anata no kodomo desu

J'aime énormément les enfants. Et ce, pour 3 bonnes raisons : ils savent s'amuser, ils ont toujours plein d'idées délirantes et enfin, je me considère encore comme un des leurs.

Hier, ils étaient tous regroupés au pied de la tour de Fukuoka afin d'aller voir la vue d'en haut. J'avoue avoir été très étonné par leur calme et leur discipline. Pendant que leur prof parlait, ils étaient tous attentifs, pas un seul rappel a l'ordre nécessaire. Je croyais rêver !
Moi aussi j'étais attentif : content que j'étais de pouvoir comprendre le contenu de son discours. En effet, elle parlait lentement et en articulant bien. Je sentais une pointe de joie m'envahir.

Mais mon contact ne s'arrêta pas là. Un peu plus tard dans la journée, alors que je faisais tranquillement quelques exercices sur mon terrain de jeu habituel, voici que débarque 3 marmots en bicyclette qui me regarde d'un air bizarre. Ni une ni deux, ils m'abordent et nous voilà en train de taper la discussion comme si de rien était. Parfois, je leur demande de ralentir, car dans leur excitation, ils ont tendance a oublier que je suis étranger. Ils s'amusent ensuite a me singer et copient chaque exercice que je fais. Puis ils partagent avec moi leur goûter et me fixe rendez-vous a samedi, même heure même endroit.
Voilà comment j'ai sympathisé avec Haruki, Yuka et Tsuba.

Ici, les enfants n'ont pas peur des adultes et ils n'y a pas cette notion de "ne pas adresser la parole a un étranger". Les relations sont donc plus naturelles et plus décontractées. Pas de parent qui surveille du coin de l'œil ou pense à appeler la police. Au Japon, un enfant quel qu'il soit est l'enfant de tout le monde. Et il n'est pas rare que des adultes distribuent des gâteaux ou s'occupent des enfants comme si c'étaient les leurs.
Un peu comme une grande famille.
Ça se retrouve même dans le language quand deux personnes de famille différentes s'appelle grand frère ou grande soeur. Loin de notre connotation religieuse ou banlieusarde bien entendu.

Mes enfants sont tes enfants.

jeudi 6 décembre 2012

Homulesu

Ce n'est malheureusement pas la première fois qu'on me compare à un clochard. J'ai même eu la surprise d'un jeune qui s'est arrêté pour me proposer de l'argent pour prendre le train, alors que j'étais en train de faire du stop.

S'en est suivi une bonne discussion qui pourrait se résumer comme ceci : je ne fais pas du stop ou du camping parce que je n'ai pas les moyens de faire autrement, je le fais car c'est comme ça que je veux voyager.
Grosso modo, j'ai calculé que pour vivre dans des auberges de jeunesse et prendre le train, le coût de mon voyage aurait été de 20000€ pour un an. J'aurais très bien pu emprunter avant de partir, ou bien choisir de travailler.

J'ai préféré opter pour une toute autre approche. Partir de mes besoins : être en bonne santé, manger/boire, me laver, avoir des vêtements propres. Et voir comment je pourrais vivre en dépensant le moins possible, tout en les satisfaisant.
J'ai donc pris toutes mes économies et j'ai compris sur place que je pourrais aisément vivre avec, à condition de ne pas abuser sur les petits plaisirs : visites, bains et restaurant.
Bien sûr, je passe à côté d'attractions touristiques, je ne me prélasse pas, ni ne mange pas au restaurant tous les jours. Mais à quoi bon.
Même plein aux as, je ne le ferai pas. A mon avis, un plaisir doit être savouré avec modération, s'il veut rester tel quel.

J'aime la liberté que j'ai de pouvoir habiter où je veux sans avoir à réserver à l'avance, changer de trajet comme bon me semble, rencontrer des gens dont le profil de couch surfer me plaît, discuter avec d'autres qui ont eu la gentillesse de s'arrêter pour m'amener.
Si je veux aller à l'hôtel ou prendre le train, je suis toujours libre de le faire. Mais ce sera au détriment de la longueur de mon voyage ou de certains autres plaisirs. Je ne le ferais donc qu'en cas de réel besoin.

Bref, je ne me prive pas. J'aime camper et je mange très bien, même si un peu trop à mon goût : tout est si bon ici ! Si j'ai perdu du poids, c'est simplement que les aliments ici sont moins gras. Et si j'ai de temps en temps froid la nuit, c'est la faute à mon manque d'expérience. Et ça devient de plus en plus rare, alors qu'il fait de plus en plus froid.
J'ai récemment vu de vrai clochards dans le parc de Fukuoka, et j'imagine que s'ils le pouvaient, ils vivraient volontiers autrement. Pas moi.
J'aurais tout le temps de vivre ma vie de confortable sédentaire quand je rentrerai. En attendant, je profite de ma liberté d'aventurier.

Sans domicile fixe.

mercredi 5 décembre 2012

Momochi seasido

Comme à mon accoutumée, une fois implanté dans une ville, j'en fais le tour en marchant pour découvrir tout ce qu'elle a à m'offrir. Et si c'est impossible à Fukuoka du fait de sa taille gigantesque, je m'en tiens au quartier dans lequel je suis et ceux qui m'entourent. C'est ainsi que j'ai découvert wifi, électricité, nourriture pas chère, coin pour camper et surtout un endroit pour faire du sport.

En effet, quand je ne suis pas sur la route ou dans une famille, j'aime m'accorder du temps pour étudier/écrire et me dépenser. Entraîner le corps et l'esprit.
Alors certes, mon coin de sport, contrairement à celui d'Usuki qui était en plein parc, est en pleine rue. Et si d'ordinaire, les passants me regardent ou viennent m'aborder sans que je ne fasse rien d'extraordinaire, autant dire que là, j'attire tous les regards.

Au risque de me répéter et de lasser mes lecteurs, j'aime beaucoup le quartier où je suis. C'est en pleine ville, mais il y'a plein d'espaces verts, la plage, des illuminations magnifiques la nuit. Des endroits pour manger, pour écrire, pour se relaxer, pour faire du sport, pour faire sa toilette.
La cerise sur le gâteau : il y'a des poubelles partout ! C'est ainsi rare que je me trimballe plus de 5 minutes avec un sac plastique rempli de déchets à la main.

J'imagine que c'est pour les même raisons qu'y sont implantés les hôtels de luxe comme le Hilton, les magasins de marques étrangères vendant vin et pâtisseries hors de prix, et bien sûr des villa somptueuses ornées de voitures allemandes.

La plage de Momochi.

mardi 4 décembre 2012

Hitori ja nai

Souvent, cette même question revient : "est-ce que je ne me sens pas seul ?". Et je trouve que c'est une excellente question. En effet, pas évident d'arriver seul dans un pays si différent, que ce soit d'un point de vue culturel ou linguistique. J'ai débarqué ici sans connaître qui que ce soit, et en étant loin du niveau acceptable pour comprendre ou me faire comprendre.

Et ce que j'imagine aurait pu être un problème si j'avais eu une petite vie normale dans une mégalopole (métro, boulot, dodo), ne l'est absolument pas dans ma vie de bohème.
Sur ma route, j'ai rencontré énormément de gens. Dont certains sont formidables et avec qui j'ai gardé contact. J'ai été reçu par des personnes qui me sont devenues chères et auxquelles je pense souvent. Je sais maintenant qu'il y'a des gens ici sur qui je peux compter en cas de problème. C'est rassurant.
De plus, les Japonais sont intrigués par ma présence, et il me suffit d'un sourire et de quelques mots pour aller taper la causette.

Je n'ai toujours pas le mal du pays. Et même si quelques personnes en France me manquent, je sais qu'internet me permet de rester en contact avec elles. A ce propos, un énorme merci à tous ceux qui m'envoient des mails régulièrement, à ceux qui me lisent et encore plus à ceux qui laissent des commentaires. Vous êtes ma raison principale de continuer à écrire.

Et s'il arrive que de temps en temps, je sois seul, ce n'est pas par défaut, c'est par choix. Cela me permet de me retrouver et de prendre du temps pour faire le point sur moi-même, le but de mon voyage et la direction que je veux lui faire prendre.
Je vis mes instants de solitude comme un plaisir et non une souffrance.

Je ne suis pas seul.

lundi 3 décembre 2012

Paati

Dans quelques jours, j'ai l'intention d'aller dans une nouvelle famille qui m'a gracieusement invité à passer du temps avec elle, dans l'esprit couch surfing. Je serai leur premier surfer, donc j'espère me montrer à la hauteur de leur attentes.
En attendant, leur fille qui est chanteuse compositrice faisait une petite démonstration de ces talents lors d'une fête.

C'était pour moi une parfaite occasion de la rencontrer pour faire connaissance. Quelques 2 heures de marche plus tard, j'étais rendu à l'heure à l'endroit indiqué. Une maison super luxueuse avec réceptionniste et tout le reste. Moi en jean/basket, je commençais à douter du choix de ma tenue. Une fois à l'entrée, les 3000¥ (30€) demandés pour rentrer étaient plus que ce que je pouvais me permettre.
J'ai donc indiqué que je voulais simplement dire bonjour à la chanteuse. Satsuki est donc venue à ma rencontre et m'a proposé de payer seulement 1000¥ (10€). Voilà qui m'allait un peu mieux pour l'écouter chanter 30 minutes.
Et tandis que je la voyais négocier avec un gentleman bien habillé que j'imaginais le maître des lieux, je me mis à croire que j'étais VIP. Je tomba de haut lorsque j'appris par la suite qu'en fait, c'était son petit copain et qu'il m'avait gentiment offert l'entrée.

Sa représentation fut vraiment bien : un mélange de guitare et d'une voix très grave. La première chanson fut "Aux Champs Elysées", pas évident pour une japonaise. Puis quelques reprises en anglais et enfin deux chansons en japonais de sa propre composition.
Une fois fini, nous sommes allés manger ensemble dans un kaitenzuchi, restaurant de plats tournants que j'avais un peu plus tôt découvert à Kyoto. Je sauta sur l'occasion pour rattraper ma bêtise du prix de l'entrée en les invitant tous les deux.

Puis nous sommes retournés à la fête pour écouter un groupe de jazz délirant. Ils étaient vraiment bons et savaient mettre l'ambiance. Il faut imaginé tous ces gens si bien habillés, les garçons en costume et les filles en tailleur, sauter à chaque refrain et bouger les bras en rythme. Bravo à eux.
Enfin, une jeune femme DJ clôturait la soirée en mixant de l'électro, se permettant l'élégance de le faire dans un ravissant kimono !!

Après cela, ils m'ont raccompagné jusqu'à "mon hôtel" et j'en ai profité pour leur faire visiter "mon quartier" : la tour de Fukuoka avec les illuminations de Noël, la plage et sa chapelle de style occidentale. Ils étaient ravis. Autant que moi je pense.

La fête.

dimanche 2 décembre 2012

Kanpeki kyanpingu spoto

Parlons un peu pratique. Parlons un peu camping.
Car si c'est toujours sympa de se retrouver en pleine nature pour planter la tente, qu'en est-il lorsque c'est en plein centre d'une ville de 2 millions d'âmes ?

Déjà, j'ai énormément progressé. Que ce soit pour monter/démonter la tente le plus rapidement possible, notamment sous une forte pluie comme hier, me tenir au chaud en m'enroulant comme un makizuchi autour de ma couverture, optimiser le rangement des sacs et des affaires à l'intérieur et, le plus important, trouver l'endroit idéal.

Je dois dire que pour ma première nuit à Fukuoka, j'avais choisi l'endroit le plus touristique : au pied de la tour. Et si c'était rigolo pour la photo, me lever en même temps que le soleil pour éviter de me faire dénoncer par des passants curieux m'amuse moins.
J'avais donc en tête le lendemain de trouver LE spot. Celui qui comme Obama, à les avantages suivants, dans l'ordre de priorité : caché des curieux, sur un sol plat et propre, à l'abri de la pluie et du vent, loin du bruit et à côté des toilettes.

La recherche est bien évidemment plus facile la journée. Et j'avais repéré 3 coins idéaux que j'avais classé par ordre de préférence. Et tandis que j'avais monté ma tente sur le premier et que j'allais aller me coucher, un couple d'amoureux à surgit de nulle part pour venir se becoter sous mes yeux. Raté pour la tranquillité. Et alors qu'ils passaient la seconde et qu'on se dérangeait mutuellement, je décidais d'aller au deuxième endroit.
A côté de l'autoroute et avec un peu d'escalade mais le reste collait. Remontage de la tente que je n'avais pas pris soin de ranger correctement, et quelques minutes plus tard, alors que j'étais en train de monter mes affaires, je vis un faisceau lumineux pointer vers ma direction. Trop tard pour tout enlever, et le gardien de m'indiquer que c'est interdit de camper ici. J'ai pas trop chercher à savoir qui avait tort ou raison !
Alors troisième et dernière solution, juste au dessus de l'autoroute. Question bruit et vibration, c'est pas terrible, mais le reste est plutôt pas mal, et après quelques ronces arrachées pour que ma tente passe sans être déchirée, j'étais prêt à passer là les quelques jours qui me séparent de l'obtention de mon visa. Finalement, j'y suis très bien.

Le coin idéal pour camper.

samedi 1 décembre 2012

Honto ni Fukuoka

Je crois qu'il est temps pour moi de vous dévoiler un peu mon passé...

Quand m'est venu en tête mes premiers plans de vie au Japon, je m'imaginais y travailler et gagner ma vie honnêtement. Et alors que je crachais sur Tokyo et sa taille monstrueuse, je me voyais plutôt bien vivre à Fukuoka. Cette ville étant assez grande pour offrir du travail mais assez petit pour ne pas se sentir étouffé. De plus, le climat y est propice et s'apparente à celui du sud de la France : beaucoup de soleil et peu de neige.

Pour m'aider à me projeter dans ce rêve, j'avais à ma portée l'outil idéal : Google maps. Et voilà que je passais de longs moments à fantasmer devant mon écran, regardant les quartiers de la ville qui me faisaient envie.
Il y'en avait un en particulier. Un situé près de la plage, avec un parc forestier. Ce qui m'avait marqué, c'est la présence d'un terrain de basket qu'on pouvait nettement remarquer vu du ciel. Et je me suis tant de fois posé la question de savoir si je pourrais jouer dessus ou pas.

Une fois la visite à l'ambassade de Chine terminé, je me suis mis à la recherche d'un spot wifi. Et quelle ne fut pas ma surprise quand je lança Google maps pour trouver une route par laquelle m'échapper, que je me situais pas loin de l'endroit de mes rêves.
Ce serait trop bête d'avoir traversé la moitié du globe et de ne pas aller voir comment c'est ! C'est ainsi que j'avais décidé de partir de Fukuoka qu'après avoir été jeté un rapide coup d'oeil.
La suite, vous la connaissez...

Une fois sur place, je suis tombé amoureux d'une quartier et ai décidé d'y rester. Le lendemain, j'ai pas voulu en partir. Même le taxi n'a pas réussi à me faire fuir. C'est juste que j'adore cet endroit. Je l'aimais avant même de l'avoir vu en vrai.
Et le simple fait de l'avoir exploré virtuellement pendant des heures fait que même si c'est la première fois que je suis ici, je connais déjà le quartier comme ma poche.

Le vrai Fukuoka.

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