jeudi 23 mai 2013

Henro no tabi 遍路の旅

Fin d'un voyage, début d'un autre : demain le départ. De Tanegashima, je retourne à Shikoku. Île sur laquelle un défi m'attend, celui de devenir un pèlerin. Serais-je à la hauteur ? Y arriverai-je ? Sera-ce difficile ?
Tant de questions que je ne me pose pas, tellement la motivation est là. Depuis quelques semaines déjà, je ne pense qu'à ça. Il est temps pour moi de passer à l'action. Et donc de vous dire aurevoir ... Le temps du voyage.
Pendant un peu plus d'un mois, vous n'aurez plus de nouvelles de moi, et j'en suis d'or et déjà désolé. Durant ce laps de temps, je parcourerai à pied les quelques 1200km qui lient les 88 temples du parcours.
Mais je rassure les plus fidèles d'entre vous, j'imagine que le récit lors de mon retour sera à la hauteur de votre patience.
Merci de m'avoir suivi jusque là.
Pèlerinage.

mercredi 22 mai 2013

Takusan yasashī hito o deaimashita たくさん優しい人を出会いました

Après un long trajet depuis Miyazaki (Kyushu) jusqu'à Naruto (Shikoku), j'ai découvert les amis communs de Nobuko et Tomoe.
Tout d'abord Shou Chan, un quasi moine bouddhique, qui m'a invité à passer la nuit chez lui, et enseigné beaucoup sur l'histoire et la religion bouddhique, ainsi que les coutumes de Shikoku. Ensuite Aki, un expert du massage qui m'a montré quelques techniques extra à s'appliquer soit même, et aussi donné de précieux conseils sur la vie de tous les jours.
Ensemble, nous avons été visiter un des sanctuaires les plus célébres de Naruto, avec son arbre en forme d'éléphant. Sur place, Aki y a joué d'un instrument ressemblant à une corne de brume. Moment magique.
Après quoi, nous avons été chez Makoto, un autre ami adepte du bouddhisme et avec qui nous avons tiré les cartes, mangés un pain au chèvre chaud délicieux et joué du djambé, un apprentissage pour moi. Il nous à même fait des petites improvisations à la guitare.
Enfin, nous avons tous fini chez Shou chan qui avait organisé une soirée regroupant une dizaine de personnes avec qui on a bien rigolé. Une journée riche en découvertes et enseignements.

J'ai rencontré plein de gens gentils.

mardi 21 mai 2013

Takachiho 高千穂

Levé dans la nuit, nous avons pris la route direction Oita, où nous attends le prochain ferry qui nous ramènera de Kyushu à Shikoku.
Mais avant ça, un petit détour par Miyazaki. Plus précisément, à Usuki où un sanctuaire fabuleux nous ouvre ses portes. Je veux bien sûr parler de Takachi ho.
Personne ne connaît ? D'accord, je décris donc...
Après un premier sanctuaire très joli au coeur d'un bois, pour lequel un moine s'est dévoué afin de nous faire la visite guidée, nous avons marché dans la forêt jusqu'à atteindre un autre sanctuaire au bord d'une rivière près de laquelle les gens empilent les cailloux. C'est tellement beau et relaxant que je m'y suis reposé une bonne heure, en position de méditation (cf. Photo).
Par la suite, nous avons visité un autre temple un peu moins célèbre, mais depuis lequel une balade nous a emmené le long de gorges et de cascades magnifiques. Parmi les plus belles du Japon dit la brochure. Je veux bien les croire.
Takachi ho.

lundi 20 mai 2013

Ibusuki no sankaime 指宿の三回目

S'il y'a une ville que j'adore et qui, décidément, m'attire comme un aimant, c'est bien Ibusuki.
Ses bains thermaux, sa mer, ses plages, sa presqu'île, son sable chaud, ses montagnes. Tout est fait pour me séduire. C'est donc naturellement que nous y sommes retournés, après le trajet en ferry.
Pendant que les filles ont testés les bains que je connais maintenant par coeur, j'ai profité de la tranquillité du parc pour lire et me reposer.
Après quoi, nous avons fini dans un super restaurant où m'attendait tempura et autres merveilles de la cuisine japonaise, dont un fameux sashimi don (bol de riz recouvert de sashimi, ce. Photo) dont je ne suis pas encore revenu tellement il était bon. Pour un prix ridicule de même pas 10€ par personne, qui me fait me demander si les prix des restaurants français ne sont pas quelque peu exagérés. Une adresse que je ne suis pas près d'oublier.
Ibusuki pour la troisième fois.

dimanche 19 mai 2013

Shunōkeringu シュノーケリング

Après de poignants adieux avec Foo chan, nous avons pris la route direction le nord de l'île pour prendre le ferry qui nous ramènera à Kagoshima. Sur la terre ferme si je puis dire.
Seulement, malgré le temps magnifique et l'apparent calme de la mer, il s'avère que les ferry sont annulés aujourd'hui pour cause de mer agité. A n'y rien comprendre.
Alors nous nous sommes dirigés vers la mer, exactement sur la plage sur laquelle nous avons campé la première nuit. Là, Nobuko a surfé, Tomoe s'est reposée, et j'ai fait de la plongée avec tuba et palme.
Première session splendide après laquelle je suis revenu émerveillé de tant de beautés, que ce soit les roches aux formes multiples, les algues et coraux plus jolis les uns que les autres ou bien les poissons colorés qui se baladaient sous mes yeux.
Lors de la deuxième session, j'ai voulu immortaliser ces merveilles. Malheureusement, mon appareil photo, pourtant étanche, n'y a pas survécu. J'ai perdu là un précieux allié.
Le soir, nous sommes revenus sur nos pas. Et Foo chan, fou (!!) de joie de nous revoir, nous a tous invité au restaurant. Après quoi, nous avons passé un bon moment autour de bougies, de glaces Hageen Daas succulentes (je comprends maintenant pourquoi elles sont hors de prix) et d'une musique super sympa.
Le bonheur en somme.
Plongée sous-marine.

samedi 18 mai 2013

Satsumaimo no kēki 薩摩芋のケーキ

Tomoe et moi avons cuisiné ensemble le meilleur gâteau du monde, j'ai nommé "la tarte à la patate douce". Déjà, faut savoir que les patates douces de Tanegashima sont les plus goûtues du Japon. Ensuite que Tomoe est une cuisinière exceptionnelle. Enfin, cette dernière à des outils de compétition, genre casserole du futur en tungstène de carbone qui permet de faire ce qu'une casserole normale oserait à peine imaginer.
Ainsi, épluchage des pommes de terre, cuisson, puis broyage avec oeufs, farine, sucre, beurre. Pour enchaîner avec préparation minutieuse de la pâte au broyeur, étalage dans la casserole magique, ajout de la purée de patate, puis cuisson de 25 minutes.
Comme toujours avec ce blog, la photo n'indique pas le bonheur ressenti lors de chaque bouchée, le parfum délicat qui appelle le plus raisonnable au péché, la texture moelleuse. Et encore moins le plaisir que j'ai eu d'être apprenti cuistot et la fierté d'avoir réussi une telle merveille gustative.
Merci Tomoe.
Gâteau à la patate douce.

vendredi 17 mai 2013

Metcha oishī korokke めっちゃ美味しいコロッケ

Certains d'entre vous sont peut être lassés de m'entendre parler de nourriture, mais pour moi, après l'aventure humaine, le Japon est une expérience culinaire et culturelle.
Pourquoi culturelle ? Tout d'abord car rien de ce que je ne mange ici n'est identique à ce que je mange en France. Et même si j'évite autant que faire se peut toute nourriture occidentale, le peu que j'ai testé n'a assurément pas le même goût, adapté qu'il est au palais japonais.
Ensuite, car comme en France, chaque région à sa spécialité. Ici, c'est la patate. Qu'elle soit normale (jaga imo), douce (satsuma imo) ou collante (naga imo). Comme c'est la spécialité, la qualité est irréprochable et le goût se différencie du reste du pays.
Un de mes plats favoris, ce sont les croqués, ou pomme de terre pannée. Alors quand Nobuko m'a demandé quoi faire avec les pommes de terre, j'ai instinctivement répondu (Stéphanie de Monaco, voir sketch des Inconnus) "Kuroke".
D'abord éplucher, laver puis cuire les pommes de terre. Puis les mélanger à de la viande hachée et à des oignions et mixer le tout en purée. En faire des galets, les plonger dans la farine, dans les oeufs puis dans la panure. Enfin, faire frire dans l'huile.
Y rajouter de la salade découpée en fines lamelles, du riz gluant, si possible des gens qu'on adore, et voilà les meilleurs croqués que j'ai jamais mangé.
Bonus : sauce barbecue mélangée avec mayonnaise et jus de citron (bol blanc avec sauce marron, au milieu de la photo), mais les croqués sont si bon que le goût original suffit.
Pomme de terre pannée super délicieuse.

jeudi 16 mai 2013

Ryōshi 漁師

Levé de bonne heure, de très bonne heure même pour moi qui aime dormir jusqu'à 8h, j'avais rendez-vous sur le port avec Foo chan. Et alors qu'il me présente à ses potes, je m'équipe d'un ciret et d'un pantalon trois fois trop court. C'est toujours mieux que rien.
Une fois habillé, tout le monde court vers le bateau. Il est 5h30, l'heure du départ. Malheureusement, il pleut et les nuages cachent le lever du soleil. Pas de chance.
Lors du trajet qui nous mène en pleine mer, tout le monde est joyeux et la discussion va bon train.
Une fois arrivé sur la zone, le bateau se gare et tout le monde se met à son poste, tandis que je me fait tout petit dans un coin. Je ne voudrais pas gêner.
Ils sont six hommes, trois de part et d'autre du bateau (la poupe et la proue) pour tirer les filets, tandis que le septième, le propriétaire du bateau/chef/barreur nettoie au jet et prépare la glace. A l'autre bout des filets, un zodiaque avec deux hommes qui patientent tranquillement.
Au fur et à mesure du travail des pêcheurs, notre bateau se rapproche du zodiaque. Une fois atteint, l'étau s'est à ce point resserré que tous les poissons se mettent à frétiller à l'intérieur des filets.
Avec une épuisette géante, les hommes transfèrent les poissons dans le cale du bateau dans le mélange d'eau et de glaçons (cf. Photo).
Les raies sont rejetées à la mer, tandis que les poulpes sont mis de côtés. Je crois comprendre pourquoi quand je vois le phénomène en direct : un jet d'encre noir éjecté par l'animal.
Dans la cale, des gros poissons font un remue ménage du tonnerre. Un des pêcheurs les attrapent avec une perche, le stabilisent au sol, puis avec une pointe placée stratégiquement sur le crâne, les tuent instantanément avant de les rejeter à la cale. Autant dire que celle-ci devient très vite un bain de sang.
Après quoi nous rentrons au port au plus vite afin de garder les poissons frais le plus longtemps possible. Une fois arrivé, toute une équipe est déjà là pour s'occuper du tri, du pesage, de l'emballage puis du transport.
Tout va a vitesse grand V. Chacun à une tâche bien précise qu'il maîtrise à la perfection. C'est impressionnant !
A 20 personnes, en moins d'un quart d'heure tout est terminé.
Le patron (à gauche, en bleu sur la photo) regroupe alors ses gars sur le pont pour les remercier et leur donner une récompense pour leur excellent travail. Chacun repart avec 4 poissons que le chef avait mis de côté. Mais avant de les ramener chez eux, les pêcheurs se mettent en ligne (!!) : pour chaque poisson, le premier le tue, le second brosse ses écailles, le troisième l'incise au niveau du ventre, le quatrième lui enlève ses viscères, le cinquième le nettoie, le dernier les emballe par 4 dans la glace.
Loin d'imaginer tout ça lorsque j'achète mon poisson déjà tout prêt au supermarché du coin !
Pêcheur.

mercredi 15 mai 2013

Asahi 朝日

Plongée, surf. Et pourquoi pas surf et plongée ! Le surf permet d'aller vite et loin, mieux, de servir de mini bateau. Une fois en pleine mer, on s'arrête, on descend de la planche, puis on plonge.
Rien de plus merveilleux que la quantité incroyable de poissons qui passent sous nos yeux, malgré l'impossibilité de voir le fond et ses corails ... ses coraux ... bref ses roches pleines de vie.
Petit problème, je ne me suis pas équipé d'une combinaison, et je sens déjà mon dos qui brûle !
Par la suite, on prend la voiture pour traverser l'île, trajet pendant lequel de magnifiques paysages s'offrent à nous, que ce soit les forêts, la plage ou la mer. On s'arrête dans un parc depuis lequel on domine tout et la vue est à couper le souffle. Nobuko en profite pour faire une sieste tandis que je bouquine, levant la tête de temps en temps pour me rappeler la chance que j'ai d'être là. Que demander de plus ??
Un coucher de soleil !

mardi 14 mai 2013

Onigiri o tsukutta お握りを作った

Vous l'aurez compris, la mer, ça creuse. Et après une séance de plongée, lors de laquelle j'ai pu observer à loisir des petits poissons tout mignons et des très gros un peu effrayant, j'avais l'estomac dans les talons.
Heureusement pour moi, il restait une tonne de riz à la maison. Alors quoi de mieux que de se faire des onigiri, ces boule de riz gluant au milieu desquelles on y ajoute au choix une ou plusieurs surprises gustatives, puis que l'on façonne en forme de triangle.
J'ai ainsi laissé filer mon imagination pour faire mille et une expérience gastronomique, qui m'ont pour la plupart plu.
La palme revient à l'onigiri entouré d'une omelette.
Le soir, on les a savouré ensemble autour d'une bonne bière.
J'ai fait des onigiri.

lundi 13 mai 2013

Sāfu o dekiru サーフを出来る

Ce voyage est consacré au surf, comme je le disais un peu plus tôt. Il fallait donc bien que tôt ou tard, je m'y essaye. Et bien aujourd'hui est la journée idéale. Alors Nobuko et moi chargeons la gigantesque planche, gentiment prêtée par un ami, et c'est parti.
Sur la plage, elle m'apprend les bases. Une ligne tracée dans le sable symbolise ma planche, et j'apprends d'abord à pagayer, puis à me mettre debout : tout un programme.
Ensuite nous faisons les étirements rudimentaires. Et enfin, on va à l'eau.
Les conditions sont parfaite pour débuter. Il y'a des vagues, mais pas trop hautes, pas de vent et le soleil est au rendez-vous. Mieux, la plage est immense et on se dirige là où il n'y a personne. Comme ça, aucun risque de collision.
Nobuko et moi surfons ensemble une bonne heure, tandis qu'elle continue à me donner plein de conseils et corrige mes attitudes. Puis elle me laisse seul pour aller réellement surfer, alors que je continue à m'entraîner de mon côté. Mon but, réussir à "attraper" une vague et à retourner sur la plage.
Et ce qui paraît si facile à faire en regardant les autres, s'avère en fait vraiment difficile. Quoiqu'il en soit, je m'éclate. Et seul l'immense fatigue d'un effort nouveau me force à arrêter.
Pour fêter ça, de retour à la maison, on fait une "okonomiyaki party", lors de laquelle je fais le glouton, comme à mon habitude.
Je sais faire du surf.

dimanche 12 mai 2013

Hachi ka getsu 八ヶ月

Que le temps passe vite mais en même temps, qu'il passe doucement, car je prends mon temps. Ici, je savoure, là, je me régale, mais toujours au ralenti, pour mieux apprécier. Pas besoin de faire les choses à toute vitesse, rien ne presse.
Inutile de regarder la montre, ou dans mon cas, le calendrier, j'ai encore le temps. 
Et pourtant, j'ai franchi un cap, pris un engagement. J'ai acheté mon billet retour. C'était prévisible, mais c'est dur. Alors sentant la fin approcher, je ne vais toujours pas me presser, mais apprécier encore plus. J'ai envie de rendre ce dernier tiers aussi mémorable que les précédents. Pour sûr, ça va être quelque chose d'inoubliable !
8 mois.

samedi 11 mai 2013

Sashimi o kitta 刺身を切った

Le temps commence à se couvrir et nous décidons donc de retourner à Tanegashima. Nobuko aimerait profiter des vagues pour surfer.
Sur l'île, peu de gens ferment à clé. Que ce soit leur voiture ou leur maison. On rentre donc chez Foo chan durant son absence et attendons patiemment son retour. C'est avec un grand sourire qu'il nous indique la joie de nous revoir. Car même s'il vit seul avec son chien, on peut sentir que c'est plus par défaut que par choix. Et le plaisir de nous recevoir peut aisément se lire dans ses yeux.
Celui-ci prend du temps pour m'apprendre à jouer de la guitare, et pour me montrer comment découper le poisson pour faire des sashimi, tranche de poisson cru. Comme c'est un de ses métiers, il le fait à la perfection. Ce qui donne l'impression de facilité, mais qui en fait s'avère plutôt difficile. Découper un poisson depuis son état original demande des connaissances particulières sur celui-ci et sa composition interne : ses organes et ses arrêtes.
Malgré mes erreurs, il m'indique toujours que ce n'est pas grave et m'encourage à faire de mon mieux.
Bref, on passe de bons moments ensemble. Et c'est le principal.
J'ai découpé des sashimi.

vendredi 10 mai 2013

Yakushima, Go kun to Kaori chan 屋久島、ゴくんとカオリちゃん

Lors du fameux bain dans la mer dont je parlais avant hier, nous avons croisé pas mal de gens qui comme nous, profitaient de la marée basse pour venir se relaxer. Parmi eux, un homme et une femme un peu particuliers.
Le hasard a fait que nous les avons recroisés en nous arrêtant dans une petite boutique vendant des fruits et légumes de l'île. Aussitôt reconnus grâce à ces cheveux longs, nous avons engagés la conversation avec Go et sa compagne Kaori. Enfin surtout Nobuko et Tomoe, qui discutant à toute vitesse ne m'ont permis ni de comprendre ni d'apprécier. Mais apparemment, un lien s'était créé.
Tant et si bien que le soir même, ils nous invitaient à venir dîner chez eux. Ils habitent dans une petite maison dont les baies vitrées n'ont ni rideau ni volet, permettant de voir toute la maison depuis l'extérieur.
Un intérieur dont la simplicité et la convivialité met tout de suite à l'aise. A mon arrivée, je pu sentir la surprise dans les yeux de mon hôte : il n'avait pas prévu que je serai de la partie tellement j'avais été discret lors de notre première rencontre. Mais aussitôt, son regard s'est changé en plaisir d'avoir un convive de plus. S'en est suivi un accueil des plus chaleureux.
Il va m'être difficile de décrire Go, tellement il y'a de choses à dire à son sujet. Nous avons énormément discuté durant le bien trop court laps de temps qu'il nous a été donné de passer ensemble.
J'ai pu sentir de part ses gestes et ses paroles la gentillesse et la bonté émaner de sa personne. C'est quelqu'un d'extraordinaire avec qui je partage une quantité incroyable de point commun. On a eu donc aucun mal à se comprendre et à échanger nos sentiments ainsi que nos idées. D'autant plus qu'il parle un anglais impeccable.
Je ne saurais dire pourquoi, mais je sens que mon destin est lié à cet homme et que je le reverrai un de ces jours. Il le faut. C'est pour moi une source d'énergie extraordinaire. Profondément différent de toutes les rencontres que j'ai fait jusque là.
Avant le repas, Go et Kaori nous ont interprété à la guitare une chanson de bienvenue en indien. J'imaginais pas la beauté de cette langue étrangère avant ça.
Puis, tous ensemble, nous avons fait les bénédictions pour le repas. Lors de ce repas végétarien, lui et moi avons respecté sans concertation une règle qui me tient à coeur, celle de ne pas parler la bouche pleine. Chose que si peu de japonais ne fait. On alternait ainsi lentement nourriture et conversation de manière agréable, et non à toute vitesse comme je le subis par trop souvent.
Enfin, nous avons tous ensemble encore, fait les bénédictions de fin de repas. Intensément, comme il se doit.
Après quoi, nos hôtes ont encore chanté quelques chansons, de leur propre inspiration cette fois, lors desquelles on pouvait réellement sentir la complicité et l'amour, entre Go et Kaori surtout, mais aussi entre eux et nous.
Le départ, loin d'être triste, fut heureux et plein de promesses non dites : celles de se revoir très bientôt.
Yakushima, Go et Kaori.

jeudi 9 mai 2013

Yakushima, Yaku sugi 屋久島、屋久杉

Comme je le disais, Yakushima est célèbre pour ses cèdres. Nous rejoignons donc le coeur de l'île en voiture par une route de montagne qui, nous rapprochant du sommet, nous offre une vue des plus splendides.
Au sommet, un parcours nous attend. Celui-ci nous fait nous balader au milieu des cèdres millénaires dont le tronc fait une bonne dizaine de mètres de circonférence. Un en particulier, nommé le cèdre bouddha, a plus de 1800 ans.
Chaque arbre dégage une énergie incroyable. Et alors que tous trois nous asseyions pour faire une pause, chacun ferme les yeux et ressent quelque chose de spécial.
Ce n'est pas pour rien qu'il y'a quelques siècles, les hommes avaient considéré ces végétaux comme des dieux et leur avaient accordés des pouvoirs mystiques. Seulement, l'histoire veut qu'une personne politiquement puissante ai vu en ces arbres une manne financière et décida de briser cette superstition. C'est ainsi que de nombreux arbres ont été abattus. De nos jours, le peu qu'il en reste est protégé par le pays, jugé comme patrimoine, et de nombreuses graines ont été plantées.
Naturellement, les arbres ont commencé à repousser d'eux mêmes là où il pouvaient. On peut ainsi voir des cèdres prenant racine sur des souches d'arbres précédemment coupés ou même sur des rochers. La nature est décidément incroyable.
Sur le chemin du retour, nous avons pu voir des mamans singe sauvages prenant soin de leur bébés. Un spectacle fascinant lors duquel on se rend compte de leur proximité avec les humains. Encore une autre journée fantastique.
Yakushima, forêt de cèdres.

mercredi 8 mai 2013

Yakushima, kaichū onsen 屋久島、海中温泉

La journée, nous avons parcouru des petites routes au coeur de l'île à la recherche d'une maison toute particulière. Celle d'un maître bouddhiste qui propose un entraînement pour apprendre cette religion au travers de cours intensifs.
Sa demeure est perdue en plein milieu de la forêt et l'accès difficile se fait d'abord par une route en gravier, puis à pied par un petit chemin rempli d'embuscades. L'endroit est très paisible et donc propice à la méditation. Pour 30€ par jour, les étudiants vivent sur le site et suivent les cours toute la journée.
Ensuite, nous nous sommes rendus à Tennen mura, un "village naturel", c'est à dire une communauté qui s'entraide pour cultiver leur propre nourriture, mais aussi bâtir leur lieu de vie et autres activités de groupe. Une dizaine de maison le constitue, et chaque personne que nous rencontrons a l'air vraiment heureux d'être là.
Après quoi nous nous sommes dirigés au sud de l'île où nous avons mangé en bord de mer. A quelques pas, une source d'eau chaude naturelle au coeur de celle-ci. Les habitants ont découvert cette source il y'a environ 400 ans et ont donc construits des bains, accessibles pour la modique somme d'un euro symbolique, prix permettant leur entretien. Ceux-ci ne sont utilisables que lorsque la marée est au plus bas. Heureusement pour nous, c'est ce soir le cas.
La température de l'eau est plus ou moins chaude, suivant la distance du bain par rapport à la source, ce qui permet de choisir à sa convenance.
Si vous suivez l'histoire, vous comprendrez vite la chance que j'ai d'être accompagné de deux femmes ravissantes, vu que les bains sont mixtes. En théorie, on est tous les trois tout nu dans un espace très restreint. En réalité, il fait nuit noire et la politesse fait que je ne tente pas de regarder dans leur direction.
De plus, le moment si intime et spécial de partager le même bain à trois ne dure pas très longtemps. D'autres personnes arrivent et les filles se couvrent donc d'un drap de bain. Certes moins confortable pour elles, mais avant tout moins gênant.
La tranquillité également est rompue. Tout le monde se met à discuter et l'endroit devient très convivial.
Malgré sa brièveté, ce bain à trois fut un moment particulier dont je me rappellerai très longtemps. De ceux qu'on ne voit que dans les manga et que j'imagine, un tas de garçons m'envient.
Yakushima, bain chaud au milieu de la mer.

mardi 7 mai 2013

Yakushima, shiratani 屋久島、白谷

La météo annonce un grand soleil. Voilà la raison pour laquelle aussitôt levé, aussitôt parti direction le port où nous embarquons pour Yakushima, une petite île circulaire à l'ouest de Tanegashima.
Cette île est fameuse pour ces cèdres millénaires et l'énergie qu'elle dégage. Nous décidons donc d'aller ressentir ça de nos propres sens. Pour cette première journée, nous nous dirigeons vers le centre de l'île depuis laquelle nous pouvons garer la voiture et suivre un parcours de marche en montagne.
Le nom barbare : Shiratani unsuikyou, soit mot pour mot blanche vallée nuage eau gorge. A vous de les remettre dans l'ordre qui vous plaît le plus.
Pour 3€ l'entrée, de nombreux parcours aux difficultés et distances croissantes s'offrent à nous. Ce prix dérisoire permet aux responsables de maintenir les parcours impeccable, d'obtenir une brochure avec le plan et différents conseils suivant le niveau de chacun.
Autant vous dire de suite que le site est sublime et superbement entretenu. A aucun moment on ne peut se perdre ni même trouver le moindre détritus. Partout des aides pour ne pas glisser ou se blesser. Tout est minutieusement prévu pour faciliter la marche.
Une fois passé le premier tronçon facile, lors duquel on se trouve sur une piste bétonnée avec une rambarde en bois, on traverse un pont pour se retrouver en pleine montagne. Et malgré le chemin balisé, on se sent vraiment en pleine nature. On peut apercevoir des biches sauvages qui nous regardent, mi curieuses mi effrayées. Au moindre mouvement suspect, elles détalent sans demander leur reste.
Le parcours nous fait traverser la forêt au travers de laquelle on peut admirer et toucher quelques cèdres centenaires. Beaucoup ont été coupés pour des besoins en bois, mais les souches restantes ont permis de replanter des graines un peu partout. Cadeau pour les habitants du prochain siècle.
Le mélange de couleur, les odeurs de bois, les sons des cascades et d'oiseaux, le toucher des arbres et de leur mousse moelleuse, le goût de l'eau de la rivière dont nous nous délectons. Tout est fait pour régaler nos sens émerveillés.
Un endroit vraiment d'une beauté incroyable, difficile à décrire parfaitement. Mais je laisse votre imagination faire le reste.
Yakushima, vallée blanche.

lundi 6 mai 2013

Tanegashima 種子島

Tanegashima est le paradis du surfeur. Pas étonnant que ce soit ici même que Nobuko ai découvert le surf, puis progressé pendant les quelques années qu'elle a passé sur l'île. Elle connaît tous les moindres recoins et autres plages superbes qu'elle se fait une joie de nous montrer, pour notre plus grand bonheur.
Des plages désertes de sable blanc avec des grottes sculptées par la mer dans des rochers sortant à pic de celle-ci, une eau bleu turquoise dans laquelle on rêve de se baigner, une végétation luxuriante qui s'étend à perte de vue.
En parcourant la route qui longe toutes ces merveilles, nous avons pu voir les installations de la JAXA, l'équivalent japonais de la NASA ou de l'ESA. Accessible au public un immense parc très bien entretenu avec des répliques de fusée et un musée de l'espace, que nous n'avons pas pris le temps de visiter.
Puis nous nous sommes arrêté chez des amis de Nobuko qui vivent sur un bateau et sont des photographes qui vivent du sponsoring. Ils ont une vie simple mais sont heureux et c'est là le principal.
Chez une autre amie de Nobuko, nous nous sommes également arrêté pour faire une pause déjeuner, pendant laquelle nous avons préparé et mangé des spaghetti tous ensemble, puis longuement discuté.
En fin d'après-midi, nous avons fini sur une plage sur laquelle j'ai enfin pu goûter à cette mer qui me fait de l'œil depuis tout ce temps. C'est pour moi une première, je m'équipe de palmes, tuba et masque pour faire de la plongée. Pas évident mais super amusant, même si j'ai bu la tasse quelques fois.
Après quoi, nous sommes allé voir un autre ami chez qui nous allons passer la nuit. C'est un surfeur/pêcheur très gentil et qui nous accueille les bras ouverts. Ambiance détente.
Tanegashima.

dimanche 5 mai 2013

Sāfutorippu サーフトリップ

La raison, je dirai même plus, le thème principal de ce voyage, c'est le surf. Tous les gens que nous rencontrons et rencontrerons sont des surfeurs, les discussions, les plages que nous visitons, la météo que nous regardons, toutes ont comme point commun la vague et son sport fétiche.
Mais Tomoe comme moi n'y connaissons rien. Et si j'aimerais bien m'y essayer, ce ne sera possible que dans certaines conditions propices aux débutants.
Alors tandis qu'Agachi et Nobuko s'adonnent ensemble à leur passion, je les regarde, assis sur un rocher, un livre à la main pour passer le temps entre les sessions.
En fin de journée, nous prenons la route direction le port de Kagoshima, après un aurevoir à Agachi qui aura jusqu'au bout conservé sa froideur et son visage sans émotion.
Une fois la voiture sur le ferry, nous nous dirigeons vers Tanegashima, une petite île au sud de Kyushu, mais toujours dans la préfecture de Kagoshima.
Pendant la croisière, je monte sur le pont pour admirer le magnifique coucher de soleil sur Ibusuki, depuis la mer.
Le soir, nous plantons la tente près de la plage, le son des vagues comme berceuse.
Surf trip.

samedi 4 mai 2013

Gōruden uīku ゴールデンウィーク

En ce moment, c'est un peu la folie. Pourquoi ? C'est la golden week ! Kesako ? Tout d'abord, il faut savoir que contrairement à nous, les japonais n'ont que très peu de vacances. Ici, la semaine est à 40 heures et les congés officiels sont d'une semaine. En réalité, il n'est pas très bien vu de respecter à la minute les heures de départ du boulot, ni d'utiliser cette semaine.
Cependant, il y'a énormément de fériés. Et comme je l'avais précédemment dit, si le férié tombe un weekend, il est reporté au jour ouvré suivant. Et les fériés, c'est sacré.
Pour revenir à nos moutons, la golden week, c'est la première semaine de mai, où plusieurs fériés s'enchaînent pour former une semaine de congés. Autant dire que quasiment tout le monde est de sorti, les plages sont bondés, les routes sont bouchées et la plupart des boutiques et usines fermées.
Voilà pourquoi malgré le beau temps, il ne fait pas bon sortir, ni voyager en cette période. Quoique pour l'autostop, cette période doit être idéale.
Heureusement pour moi, la maison d'Agachi est assez éloignée de la route. Mieux, elle renferme une tonne de trésor, sous la forme de livres pour enfants. Que je me suis fait un régal de dévorer, tandis qu'Agachi s'affairait à jouer des balades à la guitare.
Golden week.

vendredi 3 mai 2013

Aoshima jinja 青島神社

Les kilomètres que nous avons marché hier étaient une préparation. Un entraînement pour ce qui nous attend aujourd'hui : Tomoe veut qu'on parcourir à pied les 22 bornes qui nous séparent du sanctuaire d'Aoshima.
Autan dire que le voyage en vaut la chandelle, car ce sanctuaire se situe sur une presqu'île de toute beauté, l'intérieur ressemblant à une jungle, et l'extérieur à une plage de sable où par endroit, la roche est découpée en fine lamelles déposées sur le flan. Le tout est relié par un pont en pierre au style traditionnel.
Mais le chemin parcouru en lui-même était le plus important. Comme une sorte de pèlerinage, il nous a permis de mieux savourer notre récompense. Mieux, il nous a lié par quelque chose de plus fort : le lien que créé l'entraide lors de la confrontation à la difficulté. Chacun a fait de son mieux pour motiver l'autre, l'encourager et faire en sorte qu'on arrive avec le sourire.
Chemin faisant, on s'est autorisé une petite pause le long de la mer pour manger de délicieuses pâtisseries. Un repos bienvenu qui nous a donné la force pour repartir de plus belle.
Une fois arrivé au sanctuaire, nous avons attendu Nobuko le long de la plage. Puis après les retrouvailles, nous avons tout trois visité le sanctuaire au coeur de l'île, dont le chemin est bordé de palmiers et autres végétations tropicales.
Ici, deux événements particuliers ont lieu : le premier en juin avec des feux d'artifices sur un sanctuaire flottant qui est mis à la mer puis rapporté jusqu'à la plage par voie maritime, le second le 17 décembre avec des gens qui vont se baigner avec un cache sexe uniquement (la tradition demande la nudité, mais pour des raisons de pudeur ...).
Ensuite, j'ai été nager une bonne demi heure pendant que les filles se racontaient leurs aventures. Après quoi, nous avons été dans un restaurant du coin pour manger la spécialité locale, des ramens (soupe de nouilles). Pour conclure le tout, nous avons fini dans un super sento : bains en ville très moderne possédant tous les plaisirs accessoires comme sauna, jaccuzi, bain électriques et autres.
Enfin, nous sommes rentrés chez Agachi, où Megumi nous a rejoint après le travail. Nous avons ensemble trinqué avec la formule si populaire ici : otsukare sama deshita, utilisé pour savourer la fin du travail, ou plus généralement quelque chose de fatiguant.
Le sanctuaire d'Aoshima.

jeudi 2 mai 2013

Udo jingū 鵜戸神宮

Tomoe et moi nous levons aux aurores pour aller contempler le lever du soleil depuis la plage se trouvant à quelques pas de la maison. La plage, la mer et le soleil rougeâtre qui pointe timidement le bout de son nez, puis surgit de la mer comme par enchantement, et se reflétant sur elle au gré des ondes. Une scène sublime digne des plus beaux films romantiques...
Par la suite, on rentre pour prendre tranquillement notre petit déjeuner, avant de parcourir à pied les quelques kilomètres qui nous séparent du sanctuaire que nous avons visité hier.
Cette fois, on veut faire la visite à notre rythme et savourer comme il se doit cette Rolls Royce des lieux de cultes.
Sur place, on y fait quelques prières, avant de déguster les onigiri (triangle de riz) préparés par Tomoe, sur un petit banc planqué sous un pont et qui donne sur la mer. On est au calme malgré la foule qui se presse au dessus de nos têtes.
Puis on s'arrête dans les magasins touristiques qui vendent des souvenirs et autres friandises. On picore ça et là des échantillons, ce qui nous fait marrer, mais qui n'est pas du goût de la vendeuse. On file donc au suivant, qui nous accueille plus volontiers, avec un thé à base d'umeboshi (sorte de pruneau amer) et des biscuits à la mangue dont je ne suis pas encore revenu.
C'est donc dans ce magasin qu'on choisit de faire nos quelques emplettes. J'achète les biscuits et Tomoe le thé.
Au retour, je grimpe sur un phare depuis lequel je peux voir la vue sur 360°, les plages, les falaises et la mer à perte de vue. Après quoi, on rentre tout en discutant si bien qu'on ne voit pas le temps passer.
Le sanctuaire Udo.

mercredi 1 mai 2013

Nichinan no Obi-jō 日南の飫肥城

Comme il fait beau, on décide avec Tomoe de faire une visite touristique des alentours.
On commence avec un magnifique sanctuaire shintoïste qui se situe en bord de mer, incrusté dans la falaise : Udo jingu.
Après de nombreux escaliers qui montent et qui descendent au gré du relief, sur une promenade alternant galet et petit cailloux, nous arrivons au plus près de la mer qui frappe au plus fort le long des rochers. Derrière nous, un torii qui annonce l'entrée du temple bien à l'abri dans le renfoncement naturel qu'a creusé les vagues avec le temps.
Tomoe participe même à un rituel qui consiste à jeter des cailloux dans le trou d'un rocher qui se trouve à quelques mètres. La personne qui réussi verra son vœu exaucé.
Malheureusement, Agachi est assez pressé et la visite se fait sur à toute allure. Pas trop le temps d'admirer.
Pour la suite, celui-ci nous dépose une vingtaine de kilomètres plus loin dans une ville fameuse pour les ruines de son château : Obijo.
Le parcours propose de visiter d'anciennes maison de maîtres, mais nous choisissons la gratuité et la visite des jardins du château qui en plus leur arbres centenaires, sont jonchés d'un tapis de mousse d'une telle beauté, qu'on a du mal à y marcher autrement que sur la pointe des pieds. Le chemin nous mène ensuite vers différents sanctuaires tous plus anciens les uns que les autres, où l'on sent l'art traditionnel apporté à chaque construction, et depuis lesquels on peut ressentir une certaine aura les entourer.
Nous faisons une courte pause pour picniquer le long de la rivière et faire plus ample connaissance. Après quoi nous reprenons la balade.
Pour rentrer, alors que Tomoe choisit la rapidité et prend le bus, je décide de profiter du paysage agréable et du temps clément en parcourant à pied les 25km du retour.
Une fois à la maison, celle-ci a déjà préparé un succulent dîner dont elle a le secret. Je ne me suis pas fait prier pour le déguster.
Le château Obi de Shinan.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...