dimanche 31 mars 2013

Sakana no me 魚の目

Je sais pas pourquoi, mais s'il y'a un plat qui revient souvent, c'est l'okonomiyaki. Peu importe le style, c'est toujours un régal. Nobuko prend du temps pour m'expliquer comment ça se prépare et je prend plaisir à l'aider. Plus ça va, plus je me sens à l'aise avec la cuisine. Et autant dire que c'était pas gagné d'avance. Je serai probablement pas un cordon bleu une fois rentré en France, mais je pense que j'aurais fait quelques progrès. C'est déjà ça.
L'après midi, on est parti se promener à la mer. Nobuko m'a amené dans une baie secrète connue que par les locaux. En effet, l'endroit est désert, mais magnifique. De gigantesques rochers sont creusés de l'intérieur par les vagues, de petites îles émergent ça et là, tandis que l'eau d'une transparence incroyable permet de voir clairement le fond... Et les méduses.
Personnellement, je n'en avais jamais vu. Et ça me fait peur. Alors ça fait rire Nobuko, qui reste sur la plage et me regarde nager de manière terrorisée.
Puis vient l'heure du cours de yoga, que Nobuko suit assidument chaque semaine. Et alors qu'en France, je pratique tous les jours pendant une heure, depuis mon arrivée au Japon, je n'ai pas encore une seule fois pris le temps. Voilà pour moi le moment d'y remédier.
Regroupés dans une salle avec des tatamis, il se trouve que je suis le seul garçon. Un poste radio se charge de donner les instructions, en japonais. Donc pas évident de se concentrer et de comprendre en même temps, alors j'essaie de faire comme les autres. Puis petit à petit, ça va mieux. J'apprends même au passage plein de mots utiles, comme souffler, inspirer, etc.
Au sortir de là, on fonce au supermarché du coin et on en ressort avec ... des yeux de poisson. Ah ah. Et bien je peux vous dire que même si ça parait affreux, c'est juste trop bon. Encore une découverte culinaire.
Les yeux de poisson.

samedi 30 mars 2013

Zazen 座禅

A mon réveil, Nobuko est déjà debout. Elle est étendue dans une chaise longue sur la terrasse, avec son café. Et tandis que je la rejoins avec le mien, je m'installe à mon tour confortablement. Quelques heures passent ainsi sans qu'aucun de nous deux ne s'en rende compte. Seuls les bruits de tracteurs qui labourent les champs de riz viennent de temps en temps perturber le chant des oiseaux. Hormis ça, tout est parfait : la vue, le soleil et même le café.
On aurait pu rester là jusqu'au soir ...
Mais une visite inattendue vint nous extirper de ce paisible moment.
Je sais pas si ça vous arrive souvent qu'on sonne à votre porte alors qu'on ne s'y attends pas. C'est jamais le bon moment. Toujours occupé à faire quelque chose d'autre.
Il arrive même que ce soit parfois deux personnes, qui se présentent comme témoin de Géovah, et prennent de votre temps pour essayer de vous rallier à leur cause.
D'habitude, je ne les écoute jamais et j'essaie d'en finir au plus tôt, le plus poliment possible.
Mais là, c'est différent. Déjà, je ne suis pas en train de faire quelque chose, je me détend. Je suis donc heureux de parler avec cette personne qui vient me donner de son temps. Et finalement, je finis par lui poser de moi-même, un tas de question sur sa foi. Cela se termine en une conversation très agréable et instructive. On discute si bien qu'elle fini par s'en aller, non par ennui, mais par manque de temps. J'aurais jamais cru que ça m'arriverait un jour.
L'après midi est bien entamée lorsqu'on se décide à aller se promener. Nobuko me laisse choisir entre mer ou montagne : ce sera montagne. On prend donc de petites routes escarpées à double sens de circulation, mais où seule une voiture peut passer. On fait de multiples arrêts pour observer les cerisiers en fleurs et autres merveilles que le chemin nous propose. On s'arrête même à une ferme qui offre à Nobuko des plans de persil et des concombres invendables car tordus.
Une fois arrivé, le lieu est tout simplement incroyable. Au coeur de la montagne, de multiples cascades se dessinent au travers d'immenses rochers. Malheureusement, il est trop tard pour qu'on les découvrent toutes, alors nous grimpons un peu et nous arrêtons à la première.
Nobuko en profite pour méditer, aidée par le son de l'eau qui coule, tandis que je relève mon jean pour tremper mes orteils. Mais je ne résiste pas longtemps, et à l'abri d'un rocher, je prend un bon bain d'eau froide, dans le plus simple appareil.
Il est déjà l'heure de rentrer, car dans la montagne, le soleil se couche plus tôt. Au retour, on s'arrête à un petit resto sympa dans lequel je découvre les pouces de bambou. Mhhhh.
Puis on fini la soirée aux bains, chauds cette fois-ci.
Zen

vendredi 29 mars 2013

Shizen 自然

Vous voyez la petite maison en plein milieu de la photo. Et bien c'est là où je vis en ce moment ! J'appelais récemment cet endroit le paradis du campeur, mais c'est surtout le paradis des amoureux de la nature.
Aujourd'hui, c'est un jour spécial pour mon hôte, Nobuko. Elle termine son contrat de travail et sera en vacances dés ce soir. Ça se voit qu'elle a hâte d'en finir.
Alors comme je sais qu'elle aime bien les fleurs, j'ai parcouru les quelques kilomètres qui me séparent de la ville pour aller lui en acheter, et ainsi fêter l'événement. Puis en même temps, la remercier de sa gentillesse.
En chemin, je me suis perdu volontairement par ci par là, sur de petits sentiers, le long de la rivière. Mon pot de fleur dans une main, laissant l'autre libre pour en ramasser quelques autres, qui une fois rentré, formèrent un beau bouquet.
Tandis que j'ai mis en terre le premier, j'ai joliment agencé le second que j'ai placé en plein milieu de la table de la salle à manger.
A son retour, elle fut plus que ravie : j'avais réussi ma surprise.
Le soir venu, tandis que la pleine lune éclairait la mer de toute beauté, Nobuko choisit d'aller aux bains adjacents se prélasser et se ressourcer. De mon côté, j'avais décidé de profiter des vagues, les pieds plantés dans le sable. Difficile de décrire la sensation, mais en sortant de là, j'étais détendu et paisible.
Ensuite on a été se promener dans un petit parc en suivant le chemin menant à un temple, avec comme seul éclairage la lumière de la lune.
Bref, une journée de rêve.
La nature.

jeudi 28 mars 2013

Mao no tegami マオの手紙

Rendez-vous à 14h au poste de police, à quelques 5km de marche sous la pluie. Ponctuel, j'y suis en avance et écrit pour passer le temps. Mon interprète arrive peut de temps après. Elle me demande d'abord où j'ai passé la nuit, de manière inquiète. Pourquoi cette inquiétude ? J'ai du mal à me l'expliquer...
Elle prend le téléphone et contacte la police. Je comprends alors qu'ils ne l'ont pas retrouvé. C'est peut-être mieux ainsi. Et moi de souhaiter que cela profite à quelqu'un qui en a plus besoin que moi. L'interprète me propose alors de me ramener chez Nobuko. J'ai envie de marcher mais me rappelle de la règle : si l'on me propose de m'aider, ne jamais refuser.
Et je fais bien...
A 18h, une voix m'appelle à la porte. C'est l'heure à laquelle Nobuko doit rentrer du travail. Mais lorsque la voix se met à parler en anglais, je comprends que ce n'est pas elle.
Je me presse à la porte pour mieux comprendre ce qu'il se passe. Accrochez-vous bien, ça va secouer...
On a retrouvé mon porte-monnaie !
Je suis très content. Voilà une bonne nouvelle.
La fois où ça m'était arrivé en France, celui-ci était vide. Plus de carte bleue, plus de permis, plus de carte vitale, plus de carte de fidélité, ... Plus rien en fait. Tout ce qui pouvait posséder une quelconque valeur, même minime, n'y était plus.
Mais l'autre bonne nouvelle, c'est qu'on est pas en France ! Mieux, on est au Japon !!
Alors voilà comment ça se passe dans ce charmant pays, qui n'en fini plus de m'étonner.
Mao, qui s'était arrêté pour m'amener de Tokushima à Anan, a retrouvé mon porte-monnaie avec plus de 2000€ en cash dedans. En plus de ne pas avoir pris un seul yen, il a parcouru les 60km nous séparant, immédiatement après qu'il ait eu fini son travail afin que je ne souffre pas de ma perte.
Je l'ai remercié chaleureusement, de tout mon coeur, lui demandant ce qu'il désirait en échange.
Voilà sa réponse : une carte postale en japonais, une fois que je serai rentré en France.
Plus gentil, tu peux pas !
La lettre à Mao.

mercredi 27 mars 2013

En 縁

Pour ceux d'entre vous qui doutent encore, je vais vous enlever toute incertitude. Je vais bien, et même très bien. Jamais été aussi heureux.
Ce que j'ai raconté hier n'est pas un poisson d'avril. C'est vrai !
Avant mon voyage, je n'étais pas croyant. Je ne le suis toujours pas. Ou pas encore du moins. Mais s'il y'a quelque chose que j'ai appris durant mon parcours, c'est à croire en la destinée.
Si les choses arrivent, c'est pour une bonne raison. Et même si celle-ci n'est pas apparente au premier abord, elle fini toujours par se dévoiler. Tôt ou tard.
De toute manière, à quoi bon paniquer. Je suis seul et sans argent, dans un pays étranger dont je commence à peine à comprendre la langue, et n'ai aucun moyen de rentrer chez moi, ni même chez un ami japonais. De plus, je ne veux pas m'arrêter là, je veux continuer.
Alors je continue et marche vers ce que j'aime le plus, la mer. Mon esprit imagine mille et une façons de vivre avec 10€ en poche. Combien de temps j'arriverai à manger, les rations, le jeûne...
Mais cela ne sert à rien du tout, car la destinée, elle, a déjà un plan. Et quel plan !
J'ai même pas marché 2km, même pas encore rejoint la mer, que déjà elle intervient. Elle m'envoie un ange.
Je traîne mes bagages quand une voiture s'arrête à ma hauteur et me demande où je vais. Comme j'indique que je n'en sais rien, j'éveille la curiosité. J'explique alors mon histoire et m'apprête à repartir quand Nobuko me propose gentiment de m'aider à rechercher un camp.
J'accepte volontiers : c'est plus simple en voiture. De plus, elle connaît bien le coin et me montre plus d'endroits propices les uns que les autres.
Ensemble, on fait le tour de la ville. Je sens qu'elle prend plaisir à chercher avec moi et à essayer de trouver le lieu parfait. Nous longeons ainsi la mer, faisons le tour d'un lac magnifique, visitons un parc immense avec une cabane inhabitée et une tour d'observation pour les oiseaux.
J'ai l'embarras du choix. Même en cas de tempête, tout ira bien. Cette ville est le paradis du campeur.
Je la remercie pour son aide et vais pour descendre de la voiture, quand elle me demande si le désordre ne me dérange pas. Elle veut m'inviter chez elle, mais n'ose pas trop à cause du bazard. Je la rassure. Et voilà comment j'atterris dans une petite maison de rêve, perdue en plein milieu des champs de riz, avec vue sur les montagnes. Je n'en reviens pas.
Mieux, mon hôte est adorable et rigolote à souhait. Elle nous prépare un délicieux repas alors que je prends du temps pour écrire et me détendre. Elle nous met une musique douce propice à la relaxation, et me sers un café avec des petites patates pour me faire patienter pendant qu'elle cuisine. J'ai du mal à y croire. C'est presque trop beau pour être vrai.
Après le dîner, on discute énormément et le temps passe à vitesse grand V. 3 heure du matin déjà, on pars se coucher. Je passe une excellente nuit, en plein milieu de nulle part, bercé par le seul bruit des grenouilles.
Le destin.

mardi 26 mars 2013

Sen en 千円

Un peu plus tôt dans la journée, alors que Yusuke me déposait à un combini de Kaiyo, je savourais déjà mon arrêt dans cette petite ville de Shikoku. Et tandis que je voulais offrir à mon chauffeur une boisson ou une friandise, le voilà qui me tend un billet de 1000¥. J'insiste pour ne pas le prendre, lui répétant que j'ai plein d'argent, mais il fini par gagner. Je veux donc le ranger, quand je m'aperçois qu'il me manque quelque chose. En fait, je n'ai plus tant d'argent que ça. Et les 1000¥ passent en un instant de petit cadeau à principal moyen de survie.
Sur le coup, je suis un peu inquiet. Pas paniqué, juste préoccupé. Je cherche alors sur le siège de sa voiture, rien. Mes autres poches, rien. La dernière fois que je l'ai utilisé : quelques heures plus tôt pour me payer le déjeuner. Entre temps, j'ai fait plus de 120km, à pied et en voiture.
Yusuke me propose alors de m'accompagner à un Koban. C'est une sorte de petite cabine où un policier est là pour rendre service. Comme c'est une petite ville, il n'y a personne à l'intérieur. Seul un téléphone permet de joindre directement un policier qui se trouve dans la grande ville la plus proche, à 15km de là.
Pour moi, c'est une première fois. Yusuke appelle et explique ma situation. Quelques minutes plus tard, une traductrice arrive et me pose plein de questions en anglais. Un peu plus tard encore, un policier arrive et remplit un papier en fonction de mes réponses. Il téléphone aux autres postes de police, mais mon porte-monnaie n'a pas été rapporté.
Ils me regardent avec un mélange de curiosité et d'inquiétude. Comme je ne respecte pas la norme, ils sont un peu désemparés. Pas de téléphone, ni d'adresse où me joindre, ne voyage que par autostop. Le pire : avait plus de 2000€ en cache dans son porte monnaie, et maintenant n'a plus que 10€.
La traductrice me donne juste rendez-vous demain à 14h pour voir si quelqu'un a retrouvé mon bien.
Mais alors que la situation semble désemparée, ni Yusuke, ni la traductrice, ni même le policier ne me propose un plan de secours. Quand ce dernier me pose la question de ce que je vais faire, j'essaie juste de les rassurer en expliquant que je vais trouver un coin pour camper, que je suis un habitué et que c'est ma façon de voyager.
Il me laisse partir contre tout attente, alors que je peux clairement voir l'inquiétude sur son visage.
Me voilà le ventre vide et le coeur léger. Alors que je touche dans ma poche mon précieux billet de 1000¥, je pars souriant en direction de la mer à la recherche d'un campement. La vraie aventure dés lors peut commencer.
Les mille yens.

Saifu ga nakunatta 財布が無くなった

Ceux qui me connaissent savent que j'adore blaguer. Alors autant dire que le 1er avril est un jour que j'attends avec impatience. Plus la date se rapproche, plus je prépare ma farce avec un plaisir certain.
L'année dernière, ma blague avait tourné au cauchemars. Alors que j'avais annoncé que mon voyage à Barcelone avait été annulé. Il s'avère que quelques jours plus tard, je n'ai vraiment pas pu y aller.
Et bien cette année, on dirait que la même chose est en train de se produire. Alors que je voulais annoncer mon retour en France, voilà que celui-ci est en train de se préciser...
- Mais pourquoi ? Je pensais que tu te plaisais là bas ?!
- Bien sûr que je m'y plais, un peu plus chaque jour même.
- Mais pourquoi alors ?
- Parce que je n'ai plus les moyens d'y vivre.
- Comment ça ? Il y'a quelques jours, tu disais que ton budget était respecté ?!
- Je confirme. Seulement aujourd'hui, mon budget, justement, vient d'être égaré !
- Me dis pas que t'as perdu ton porte monnaie ?!
- Si.
- Me dis pas que t'avais tout ton argent dedans, ta carte de crédit et tous tes papiers ?!
- Si.
- Mais t'es vraiment inconscient et/ou stupide !
- Ni l'un ni l'autre. J'ai juste choisi la stratégie de tout mettre à un même endroit et de m'assurer que je ne le perde pas.
- Mais tu l'as perdu quand même !
- Oui, dans un moment d'inattention, la fatigue aidant.
- Mais t'aurais dû te créer au moins un pécule de sûreté au cas où !
- Figurez-vous que j'y ai pensé, mais que pour une raison obscure que je ne m'explique pas - entre excès de confiance et procrastination - je ne l'ai pas fait.
- Mais comment tu vas faire maintenant ?
- Je ne sais pas encore, mais je vais trouver !
- T'as peur ?
- Pas le moindre du monde. Au contraire, je suis détendu et encore plus confiant. Je souris de ma mésaventure.
- A mon avis, tu es devenu complètement cinglé !!
- Pas du tout. Je suis juste persuadé que même sans argent, mon voyage peut continuer. Et même mieux, il va être encore meilleur.
J'imagine que vous n'allez pas me croire si je vous dis que tout perdre est la meilleure chose qui me soit arrivé jusque là. Et bien c'est pourtant la vérité ! Je suis peut être moins riche, mais ça ne m'empêchera pas d'être heureux. Je sais que même avec rien en poche, je peux vivre une aventure formidable et continuer à rencontrer des gens fantastiques. Je ne sais juste pas encore comment. Mais restez avec moi et vous aussi vous allez savoir...
J'ai perdu mon porte-monnaie.

lundi 25 mars 2013

Takamatsu 高松

Après une nuit paisible passée au dessus d'un lac dont l'eau alimente la ville et ses rizières en eau, j'étais prêt à affronter la route. Le blues était parti. Et mille pensées avaient été envoyées à ceux qui m'ont aceuilli à bras ouverts comme l'un des leurs.
J'ai repris la marche, traversant un tunnel de presque 500 mètres, sur un trottoir dont les herbes hautes qui dépassent des craquelures, indiquent que personne ne l'a emprunté depuis un bon moment.
Je marche vers la prochaine ville. Chaque pas me rapprochant inlassablement de mon but. Quand une voiture sortie de nulle part s'arrête sur le bas côté, alors que je n'ai rien demandé.
D'un anglais incertain, le chauffeur me demande où je vais. Je lui répond en japonais. Il semble soulagé de pouvoir continuer dans sa langue maternelle. Imai a 60 ans et a une culture incroyable. Ravi de pouvoir m'apprendre tout ce qu'il sait comme il me voit intéressé, il me raconte beaucoup. J'ai du mal à tout retenir, mais j'en profite. Il ne se retient pas et parle à vitesse normale. Et je le comprends !
20 kilomètres seulement nous séparent de Takamatsu. Mais au lieu de prendre la route la plus rapide, il longe la côte et en profite pour m'expliquer tout un tas de choses plus passionnantes les unes que les autres. Allant du nom des plantes, comment c'était avant, le nom des îles et le pourquoi. Une vraie mine d'information. Il propose même de m'amener au musée, mais on se retrouve devant porte close : lundi est le seul jour de fermeture. On en profite néanmoins pour admirer la vue panoramique.
On déjeune ensemble quelques onigiris au bout de la jetée. Puis on reprend la voiture pour qu'il me dépose sur la route 11. Il me quitte en me laissant quelques bonbons, une bouteille d'eau, des baguettes de voyages et un pendentif en forme de chien.
Malheureusement, malgré son immense connaissance sur l'histoire et la géographie de son pays, il s'avère qu'il ne sait rien sur les règles de base de l'autostop. Et alors qu'il pense bien faire, il me dépose sur la nouvelle route 11, celle qui se trouve juste sous l'autoroute et dispose de 2x4 voies. Impossible que quelqu'un s'arrête là.
Alors je reprends la marche. Une marche qui semble interminable. La route continue ainsi à perte de vue.
Je me lasse et fini par m'arrêter 3 heures plus tard alors que je repère un bout de nature. Mieux, en cherchant bien, je trouve un temple paisible auprès duquel je pourrais passer la nuit tranquille. Je dépose mes bagages sur les lieux et décide donc de trouver de quoi manger.
Une personne m'indique le supermarché le plus proche à 3 kilomètres environ. J'hésite un peu, mais mon estomac crie plus fort que mes jambes et mes pieds cumulés. A raison. Je trouve en chemin un spot wifi qui me permet de mettre le blog à jour et de récupérer mes mails. Enfin.
Une fois le ventre rempli, je rentre à la base. De là, je grimpe sur le toit du temple, en prenant soin de ne casser aucune tuile. Heureusement, les toits japonais sont solides.
Une fois en haut, je peux admirer Takamatsu qui brille de 1000 feux.
Takamatsu.

dimanche 24 mars 2013

San byaku mētoru 三百メートル

La solitude ne me dérange pas. Mieux, c'est mon amie. Je sais que sans elle, mon voyage aurait été complètement différent, et je n'aurais sûrement pas autant rencontré, appris et découvert.
Mais juste après avoir quitté cette famille au grand coeur, c'est dur. Je dois le dire, j'ai le blues.
Et alors que j'ai laissé mes deux gros sacs dans un recoin, et marche le long d'un chemin grimpant en lacets au flanc d'une montagne, je me demande le pourquoi de mon voyage. Suis-je réellement obligé de continuer inlassablement de bouger et de vivre une vie de nomade ? Pourquoi ne pas s'arrêter et savourer la vie de famille, un toit, des repas sûrs et accompagnés, la chaleur des autres, la toilette à l'eau chaude, un lit confortable et des lessives sans effort ? Si l'homme est devenu sédentaire il y'a quelques centaines d'années, c'est qu'il y'a une bonne raison, non ?
Pendant que mon esprit divaguait, j'arrivais sans peine au sommet. 281 mètres au dessus du niveau de la mer, cela aurait dû m'assurer une jolie vue sur la ville. De celle que quelques jours auparavant, je contemplais en silence avec Kazuya qui, juste rentré d'une dure journée de labeur, avait besoin de se relaxer.
Mais ici, seuls les arbres m'étaient visibles. Les arbres et un pilonne électrique. Je décida alors de continuer à marcher voir s'il n'y avait pas mieux...
Je dois me confesser. Jusqu'ici, j'ai fait pas mal de bêtises au Japon. Camper en pleine ville à quelques pas du panneau d'interdiction, conduire des centaines de kilomètres sans permis valide et quelques autres, comme franchir des barrières ou chipper des fruits sur les arbres. Rien qui ne me mette réellement en danger.
Mais ce que je m'apprêtais à faire là était un peu plus risqué. Escalader un pilonne électrique. Première fois de ma vie. Mais le plaisir de savourer la vue et de se sentir vivant était plus forte. L'adrénaline a eu raison de moi.
Alors prudemment, mais sûrement, j'ai escaladé le pilonne sur une trentaine de mètre. Presque jusqu'en haut. Et je dois avouer que le plaisir était à la hauteur (!!) de mes espérances. J'y suis resté une bonne demi-heure. Impossible qu'il m'était de redescendre. Non pas paralysé par la peur, mais par le plaisir.
La nuit commençait à tomber doucement. Et les lumières à s'allumer petit à petit. Pas un bruit sur la ville. Au loin, le pont qui reliait les deux îles et que je venais de traverser. Voilà la meilleure manière de fêter ma réussite.
300 mètres.

Sakaide 坂出

Aujourd'hui, ce sont les adieux. La famille veut donc le meilleur aurevoir possible. Et alors que Kaisei cours sur le tapis roulant avec un masque de lapin (!!), tout le monde se prépare pour le départ. Ils veulent m'amener jusqu'à l'entrée de l'autoroute. En effet, pour passer de Honshu à Shikoku, ma prochaine destination, il n'y a pas 36 solutions : le ferry, le train ou l'autoroute. Pas question ici de traverser à pied ou à la nage les quelques 15km qui séparent les deux îles.
Mais avant ça, ils veulent s'assurer que je fasse un excellent voyage. Direction donc un magasin de bricolage, afin de m'offrir une nouvelle lampe à dynamo, car j'ai égaré l'ancienne. Bien sûr, ils ont décidé ça alors que j'avais signalé cette perte une semaine auparavant dans le courant d'une conversation. J'avais moi-même complètement oublié !!
La suite, un buffet à volonté afin que je quitte l'île le ventre rempli. Délicieux. Et adorable de leur part.
Il me laissent ensuite sur un endroit stratégique, après des aurevoir poignants, même s'ils doutent fortement que je puisse y arriver. Ils m'expliquent que c'est très compliqué de traverser comme ça, et que je ferais mieux de choisir un autre moyen de transport. Et même si je me rappelle en effet la difficulté que j'avais eu à traverser de Honshu à Kyushu quelques mois auparavant, j'étais maintenant plus aguerri et certain de ma réussite.
Alors je signe de ma plus belle plume un autographe du nom de la ville inscrite sur un panneau, puis attends. De longues minutes. Jusqu'à ce que quelque chose d'inédit se produise. Une moto s'arrête.
Est-ce vraiment pour moi ? Le conducteur relève alors sa visière et me demande si je vais bien à Hayashima. Je lui réponds que oui !
A ce moment, vous pouvez douter de mon état d'ébriété et supposer, à tort, que le buffet à volonté comprenait également quelques boissons locales du meilleur effet. Quant à moi, je doutais qu'il n'ai vu mes 3 sacs de voyages qui, je le craignais, ne pourraient tenir sur le siège arrière, même en se tassant.
Il m'indique alors gentiment que je suis à Hayashima. Déjà arrivé ? Trop facile ! Je vérifie alors sur ma carte pour m'apercevoir qu'il avait raison le bougre, je venais de faire une erreur de quelques dizaines de kilomètres. Le panneau que j'avais recopié indiquait le lieu, et non la destination. Je revisionnais alors les quelques sourires amusés et autres interrogations que j'avais vu plus tôt sur les visages des automobilistes.
Une fois le motard remercié et mon erreur corrigée, je n'attendis pas plus de 5 minutes avant de voir une autre chose étonnante se produire. Cette fois-ci, c'était maintenant un camion qui s'était arrêté un peu plus loin sur le bas côté. Un vrai, un 16 tonnes, pas comme celui de Masuda quelques mois auparavant. Voilà 6 mois que j'attendais ce moment, me disant que plus les jours passaient, moins j'avais de chance qu'il n'arrive. Mais la chance me souriait aujourd'hui. Non seulement j'allais traverser la mer par l'autoroute, mais en plus j'allais le faire avec style. En plus, l'avantage d'être haut perché me permit de pouvoir admirer la traversée sans être gêné par le muret de l'autoroute, chose impossible en voiture.
Et quelle traversée ! La mer est parsemée d'îles toutes plus jolies les unes que les autres, et pour chacune d'elle, j'avais envie de m'arrêter pour aller la visiter.
Mon chauffeur, un amoureux de la nature comme moi. Il conduit environ 15 heures par jour, même le dimanche. Intérieurement, je ne l'enviais pas. Mais il me confia qu'il adorait conduire, alors ça ne le dérangeait pas.
A lui seul et en seulement une demi-heure, il venait de briser les mythes de ces 6 derniers mois : en plus d'être gentil et souriant, il a été serviable et accessible, me donnant de son temps malgré un planning ultra serré. Ainsi, il est sorti de l'autoroute pour me déposer là où ça m'arrangeait, est descendu pour faire une petite photo souvenir devant le camion, puis a fait demi-tour pour reprendre l'autoroute.
Arrivé à Sakaide sur la route 11, deux choix s'offraient à moi : aller à l'est, dans la direction opposée, vers la ville qui m'offrirait certainement un endroit idéal où faire du stop, ou bien continuer à l'ouest vers la prochaine ville, sur une route qui ne donnait aucune indication.
En choisissant la seconde option, je pariais sur un futur incertain, mais motivant. Et ce n'est que 3 kilomètres plus loin qu'un panneau m'indiqua que la prochaine ville était à 7 kilomètres. Obstiné, je n'étais pas prêt à faire demi-tour. Mais 1 bonne heure de marche en plein soleil, avec des bagages qui semblaient plus lourd que jamais à cause d'une montée qui semblait ne pas vouloir s'arrêter, eurent raison de moi. Je dois l'avouer, j'étais fatigué et avais envie de savourer ma victoire du jour. Challenge réussi : j'étais arrivé sur l'île de Shikoku.
Sakaide.

samedi 23 mars 2013

Hashimoto no kazoku 橋本の家族

"Mais qui sont ces gens ?"
Voilà la question que j'aurais pu me poser si j'avais vu cette photo il y'a quelques mois. Une rencontre à Usa, un dîner, puis une nuit, un voyage à Kumamoto, détour par le mont Aso, une autre nuit, un aurevoir, deux jours plus tard une autre nuit, et un dernier voyage vers Fukuoka avant un aurevoir indéfini.
Déjà lors de cette première rencontre, Kazuya avait été exceptionnellement adorable pour quelqu'un que je venais à peine de rencontrer. Mais cette semaine avec eux à dépassé tous les records. J'avais l'impression de faire partie de la famille. Et encore maintenant. Je sais que si j'ai besoin, je les appelle et ils viennent à ma rescousse.
Ils ont pris soin de moi comme de leur propre fils : repas, linge, sorties, discussions, confiance.
Ils ont clairement fait le maximum pour m'accueillir de leur mieux, et c'est réussi, je me sens chez moi ici. A des milliers de kilomètres de ma propre maison. J'ai les clés. Même s'il n'y a personne. Vous feriez ça vous, pour quelqu'un que vous connaissez seulement depuis quelques jours ?
Je suis touché, extrêmement, par autant de gentillesse. Pour aller à Miyajima et même sur place, Kazuya a dépensé sans compter. A Okayama, même chose. Pas de différence entre Kaisei et moi.
Ils passent des heures à discuter avec moi. Usent de patience pour m'expliquer les choses compliquées. Et du coup m'apprennent énormément. Jamais je n'ai eu l'impression de déranger ou d'être de trop. Rien besoin de demander, ils faisaient en sorte que je me sente à l'aise. Tu as faim ou soif, sers-toi dans le frigo tant que tu veux. Bien sûr je n'en ai pas abusé, mais quand même. Merci.
Demain est le jour du départ, alors on en a profiter pour discuter autour d'un bon repas. Ils se sont relayés pour m'écrire quelque chose dans mon carnet. Et c'est réussi ! Chacun y a passé une heure, pour un résultat dépassant mes espérances.
Bref, pas assez de mots pour décrire tout ça. Mille mercis ne pourraient suffire.
La famille Hashimoto.

vendredi 22 mars 2013

Tezukuri no tonkatsu 手作りの豚カツ

Pour les étudiants japonais, le mois de mars signifie vacances scolaires. Ce sont leur grandes vacances pendant lesquelles ils peuvent s'amuser et voir du pays. Et ripailler sous les fameux sakuras, cerisier en fleur. La rentrée, le 1er avril.
Kaisei en à donc profité pour faire un voyage à Kyoto avec un pote. Aujourd'hui, le jour de de son retour, on a été le chercher à la gare. Avec lui, il avait ramené un sabre, le fameux katana. Juste impressionnant d'en voir un en vrai. Il faisait le fou avec, se prenant pour un ninja.
Mais c'est pas tout, il a aussi ramené un gâteau au thé. Celui là même qui m'avait fait de l'œil quelques mois plus tôt à Tokyo, en plein Roppongi. Mais si, souvenez-vous, le fameux quartier où les melons valent 150€ pièce. Alors, je vous dis pas le prix de la part de gâteau !
Il a aussi ramené des petits gâteaux célèbres de Kyoto, dont le nom m'échappe à cause de la vieillesse qui se goinfre de mes neurones. D'habitude, il y'en a des jaunes, les normaux et des verts, dont la pâte est à la menthe. J'aime moyennement. Mais cette fois, il y'en avait aussi des noirs. Et ceux là par contre, je les auraient dévoré tous autant qu'ils étaient.
Mais la plus grosse surprise fut à notre retour à la maison. Megumi avait sorti son plus gros atout : le fameux tonkatsu, Porc panné.
Je me rappelle qu'à Oita, Kazuya m'avait invité à venir le voir à Okayama, me promettant que là bas aussi, il y'avait des tonkatsu merveilleux et des onsens délicieux. Il n'avait pas menti. Promesse tenue.
Tonkatsu fait maison.

jeudi 21 mars 2013

Ro ka getsu : han bun 六ヶ月:半分

Voilà un peu plus de 6 mois maintenant que je suis au Japon : mi-parcours. Sentiment d'équinoxe. Autant de jours passés que de jours à passer.
Côté langue, tout va pour le mieux. Je progresse à mon rythme et je peux maintenant suivre une conversation de tous les jours. Quant à m'exprimer, j'arrive à me faire comprendre et c'est le principal. Pour lire et écrire, c'est une autre histoire, je vais très doucement. Je ne lis pas encore de manga, ni n'écris de roman, mais ça va venir.
Côté voyage, j'ai fait un peu plus de 5000km donc j'ai vu énormément de choses. Même si je suis passé à côté de pas mal d'autres, comme les musées et autres attractions touristiques. Je suis donc comblé de ce côté là.
L'important pour moi étant plutôt de rencontrer des personnes agréables et de passer de bons moments avec eux. Et à ce niveau, je suis plus que ravi. Il n'y a pas de semaine qui se passe sans que je découvre quelqu'un de merveilleux.
J'ai eu avec eux la chance d'apprendre une tonne de nouveautés, allant de l'histoire à la culture en passant par la langue et les dialectes. Mais surtout, on a partagé plein de délicieux repas, au cours desquels j'ai pu goûter des saveurs inédites.
Côté finance, tout va bien. Le budget n'est pas dépassé malgré les quelques petits extras sous forme de cadeaux. Je reçois tellement de tout le monde que ça reste un plaisir d'offrir.
D'ailleurs, j'ai du mal à donner plus que ce qu'on m'offre. Non par manque de volonté, mais parce que d'une part, il est très difficile d'offrir à des japonais, et d'autre part, c'est que plus je leur offre, plus ils m'offrent en retour.
Si le omikuji que j'ai tiré dit vrai, alors le restant du voyage sera tout aussi extraordinaire et plein de surprises. Il me semble impossible de me lasser de ce pays tellement il a à m'apporter. Je n'en ressortirais que grandi.
6 mois : la moitié.

mercredi 20 mars 2013

Gojūnotō 五重塔

Aujourd'hui, Megumi, la maman, est de repos. Sortir donc en famille sur Okayama. On s'arrête dans un immense parc d'où pointe une pagode à 5 étages, soit go juu no too, "go" représentant le nombre d'étages.
Sur place, on a pu déguster une excellente boisson chaude à base du riz qui sert à faire de l'alcool. J'en avais déjà goûté à USA il y'a quelques mois de cela, mais autant dire qu'à côté de celui-ci, il peut aller se rhabiller. Autant leur mandarines sont délicieuses, autant il ferait mieux de revoir leur production de riz d'alcoolique. Enfin, je dis ça...
Bref, revenons à nos moutons et surtout à la voiture, direction le buffet viking. Derrière ce nom barbare se cache un buffet à volonté. Pour 10€, on s'est fait plaisir. On a mangé pour au moins 2 jours. Kazuya m'a appris plein de choses, comme la manière de manger ci et ça, les sauces qu'il faut ajouter, comment faire frire et combien de temps. Chaque fois derrière moi pour m'aider à tout déchiffrer. Meilleure guide de tous les temps.
J'ai ainsi pu découvrir des petits oeufs frits à la sauce barbecue, ainsi qu'un zenzai au thé vert et à la confiture. Autant vous dire que ça veut son pesant de cacahuètes.
Puis comme ci on avait pas assez savouré avec ce succulent repas, on a traîné nos carcasses surchargées direction les bains. Ouaaaaaais. Je sautais de joie.
Petite crise de fou rire quand je remarque un autocollant sur les vestiaires. De ceux qui interdisent de faire des choses pas bien. Celui-ci : interdiction de s'enfermer à l'intérieur. M'enfin.
J'étais content d'être accompagné. Kazuya ne fait pas de bruit, il médite. J'ai fait de même. Kaisei lui savoure sauna et bain froid. J'ai fait de même.
Mieux, j'ai découvert un nouveau jouet. Le jet vertical. Ça ressemble à une douche, sauf que la puissance est phénoménale. On se met à genou dessous et ça fait comme un massage. 1h30 qui sont passées en 1min30.
Au sortir, on a tous suivi la coutume : un café au lait frais. Rien de meilleur après la chaleur du bain.
Enfin on est rentré, non sans un petit détour au Mister Donuts du coin. Comme quoi, on avait encore un peu de place dans l'estomac. En japonais, ça se dit "betsu bara", soit estomac séparé. Miam.
Pagode à 5 étages

mardi 19 mars 2013

Miyajima 宮島

Voici d'après moi une des photos les plus célèbres sur le Japon. Ainsi peut être ne connaissez vous pas Miyajima de nom, mais au moins vous reconnaissez le fameux torii. Celui qui est dans l'eau à marée haute, mais devient accessible au touché à marée basse.
Il y'a 2 jours, je suis passé pas très loin et ai pu apercevoir le fameux un cours laps de temps. Pour moi, c'était fait, j'avais vu Miyajima. Oui, enfin pas tout à fait...
Ce matin, quand Kazuya m'a offert le choix entre visiter Okayama ou Miyajima, j'ai sauté sur l'occasion, sachant très bien qu'une opportunité comme ça, ça ne se manque pas.
3 bonnes heures d'autoroute plus tard avec un arrêt au stand pour un déjeuner de ramen dans un restaurant chinois, qui n'avait de chinois que le décor, nous y étions.
Sur l'île d'en face, nous attendait le torii légendaire. En attendant le ferry qui allait nous y transporter, on a regardé une course de bateau à moteur. C'est super rigolo.
10 bonnes minutes de bateau plus tard, et je foulais avec mes pieds d'humain l'île de Dieu. Ah ah, vous aussi vous devez vous marrer en lisant ça. Je vous comprends, j'ai fait pareil, intérieurement bien sûr pour ne vexer personne. L'île de dieu, la bonne blague ?! Pas si certain.
Déjà, première interrogation, pourquoi celle-ci ? Il y'a des tonnes d'îles au Japon, et des peut être plus jolies ou plus grandes. Ensuite, pourquoi personne d'autre n'a dit "n'importe quoi, de toute façon, dieu il n'existe pas !". Loin de moi l'idée de lancer une polémique ou de répondre à cette question millénaire, mais je peux vous dire une chose, c'est que cette île est spéciale.
Je rigolais avant d'y être, une fois dessus, j'ai compris. Déjà les biches qui se promènent en liberté et ne sont pas effrayées par nos caresses. Puis les différents temples magnifiques, dont certains sur l'eau. Mais le principal, c'est l'énergie.
Cette île dégage une énergie incroyable. Une fois là bas, on est envahie d'une sensation bizarre de bien être, comme si tout allait bien, qu'on était apaisé, mais qu'en même temps, on avait la force de tout affronter. On s'y sent bien, serein.
La merveille : le senmonkaku. Le temple qui fait 1000 tatamis (unité de surface). Atmosphère hors du commun.
Je suis reparti de là à reculons tellement j'aurais aimé encore y rester davantage.
Au retour, on s'est arrêté dans des boutiques touristiques pour goûter les spécialités locales : les huîtres grillés et les momiji manju/hage (frit). Au passage, j'ai acheté plein de souvenir pour toute la famille. Tout coûte cher. Alors j'ai négocié - grande première au Japon - avec succès.
J'ai même tiré une sorte d'horoscope qui s'appelle Omikuji : on paye (forcément), puis on secoue une petite boîte d'où tombe une petite baguette avec un numéro. Celui-ci représente la porte d'un casier dans lequel se trouve l'horoscope. Une fois lu et traduit, ce qui fut loin d'être évident, j'ai compris que j'avais tiré le meilleur. Tout va me réussir cette année : youhouuuuu !
Ensuite, on le plie et l'accroche sur une corde prévue à cet effet en faisant un nœud... Jusqu'à l'année prochaine.
Puis on a pris le ferry et on est rentré. Un accident, événement si rare ici vu qu'il conduisent à 50km/h sur les routes (40 en ville, 80 sur autoroute), nous à bloqué une bonne dizaine de kilomètres. Impossible de contourner : on a perdu deux heures. L'occasion d'une bonne discussion...
Honnêtement, les mots me manquent pour décrire Miyajima. Juste que si l'occasion se présente, il ne faut pas la rater, ça vaut vraiment le détour. Définitivement l'endroit le plus mystique du Japon. A voir.
Miyajima.

lundi 18 mars 2013

Okayama sutaire Okonomiyaki 岡山スタイルお好み焼き

Hier soir, après avoir retrouvé Kazuya, j'ai été présenté au reste de sa famille : Megumi, sa femme et Kaisei, son fils unique.
Ensemble nous avons discuté autour d'un succulent repas. Le 4ème de la journée !
Suite à une excellente nuit au chaud et sur un futon, j'ai eu le privilège d'avoir un super petit déjeuner traditionnel : saucisses/omelette, soupe au miso et quelques onigiris. J'ai fait honneur à la table.
Mieux, le soir, des okonomiyakis. Ceux qui suivent depuis un moment le blog, savent de quoi je parle. Pour les autres, cela consiste en une sorte de crêpe à l'intérieur de laquelle on y met les ingrédients les plus divers : ramener, legumes , viandes, etc.
Point culturel, il y'a deux types d'Okonomiyaki : Osaka style et Hitroshima style. Le premier est plutôt une sorte de galette que l'on prédécoupe, tandis que le second ressemble à un tacos.
Mais quid d'Okayama, étant donné que cette préfecture est en plein milieu, soit entre Osaka et Hiroshima ?
Et bien dans la famille Hashimoto, c'est le Hiroshima style !
Pour ma part, je n'avais goûté qu'au Osaka style, que ce soit à Obama ou à Fukuoka. Alors c'est avec plaisir que je me suis régalé des talents de notre cuisinière. Et je n'étais pas le seul. A peine avais-je eu le temps d'en avaler un que Kazuya en était déjà à son troisième !
Le tout couronné d'une bonne glace aux haricots rouges. Mhhhh.
Okonomiyakis façon Okayama.

dimanche 17 mars 2013

Subarashī hi 素晴らしい日

Il y'a des jours exceptionnels de mon voyage dont je me souviendrais un bon moment : aujourd'hui en est un !
Levé aux aurores en ce dimanche, je n'avais qu'un seul but : arriver à Okayama. Okayama est la ville où habite Kazuya, mon ami rencontré quelques mois plus tôt à Oita et avec lequel j'avais pu visiter le château de Kumamoto, le mont Ask et manger les meilleurs tonkatsu du Japon. Cependant, Okayama est à 2 préfectures de là, à environ 250km. Mais sachant qu'au Japon, on roule à 50km/h maximum sur les petites routes, sans compter les feux et autres stops, qu'il y'a l'immense ville d'Hiroshima en plein milieu et que je dois compter du temps pour faire arrêter les voitures, cela relève de la mission impossible.
C'est sans compter l'extrême gentillesse des japonais.
A Iwakuni donc, j'ai marché une bonne demi heure pour sortir de la ville. Et alors que mon panneau indique fièrement Hiroshima, curieusement, personne de s'arrête. Lassé, je change pour Otake, la ville la plus proche à une dizaine de kilomètres. Comme par enchantement, Shinjo, une enseignante de primaire, s'arrête quasi immédiatement. Elle va à Hiroshima, ça tombe pile poil. Chemin faisant, elle me montrera le tori de Miyajima, qui semble tout petit de loin, et fera un détour pour que je vois les restes du bâtiment bombardé lors de l'attaque nucléaire. Un peu plus loin, elle me laisse en plein centre ville.
La galère peut commencer...
Je marche pour sortir de la ville. Cela pourrait bien prendre quelques heures. Si ce n'est que je remarque un coin qui me semble propice, alors pour m'éviter d'autres kilomètres inutiles, je décide de tenter ma chance : bonne pioche.
Un jeune homme de 21 ans et qui ne veut pas me dire son nom s'arrête. Il m'aide à sortir de la ville jusqu'à Higashi Hiroshima, mais pas que, il m'invite également à déjeuner un énorme gyudon, bol de riz sur lequel est servi des lamelles de viande. Il m'offre même deux peluches de manga super connu ici. Le top, il fait quelques kilomètres supplémentaires pour me déposer a l'endroit idéal. Vraiment adorable.
Un peu plus tard, une jeune femme, Saito ainsi que sa maman et sa tante, Yoshida et Yoshida, me font signe de grimper. Elles m'emmènent jusqu'à Mihara où elles vont dans un bain thermal. Idem, un petit détour pour que je puisse repartir sans problème.
Ainsi, une dame d'un certain âge qui ne veut pas me dire son nom me propose de m'accompagner jusqu'à Onomichi. Je suis pas très à l'aise car assis à l'arrière et ne sachant comment l'appeler. Cependant, elle m'offre un délicieux gâteau qui m'invite de suite à me relaxer. Encore mieux, elle m'offre un paquet de frites, ainsi qu'un billet de 1000¥ (10€). Je suis très touché et tente de refuser mais elle insiste alors je prends avec le sourire pour ne pas la vexer. Ce geste signifie énormément pour moi. Ce billet et ses frites ne valent en soit pas grand chose. Mais ici, cela signifie 2 jours de nourritures ! Les mots qui vont avec sont tellement adorable. On se connaît à peine, qu'elle me traite comme son propre fils. Elle fait un giga détour pour me déposer sur une aire d'autoroute pour m'aider du mieux qu'elle peut. Je ne sais comment la remercier.
Cependant, l'endroit ne semble pas propice pour continuer mon voyage. L'endroit est désert. Une femme seule attend devant les toilettes. Je lui demande gentiment si elle va à Fukuyama, elle me répond que non. Alors je vais m'installer un peu plus loin, panneau à la main, quand j'entends quelqu'un qui me cri : "hey boy, coooooome on". Surréaliste.
Kato est un japonais conducteur de camions (ce. Photo). Sa femme est celle qui m'a gentiment éconduit. Et bien que son fils soit très timide, lui est un showman incroyable. Il me fait mourir de rire plus d'une fois et m'apprend tout un tas de choses, surtout du vocabulaire un peu limite. J'adore. Du coup, je ne vois pas le temps passer, et on se quitte bien trop tôt.
A Fukuyama, il est maintenant 5h. Et 50 petits kilomètres me séparent de mon but. Je retrouve espoir et me dis que je vais finalement y arriver. Sauf que la pluie s'en mêle et rendent les choses compliquées : d'abord la visibilité est mauvaise et les gens me voient moins, ensuite, un gars avec une capuche, ça fait sûrement un peu peur.
Heureusement pour moi, Yoshiko et son fils veulent m'aider. Ils habitent Fukuyama, mais me proposent néanmoins de faire la route jusqu'à Kurashiki, à 20km de Okayama.
Malheureusement, c'est l'heure de pointe, et on met presque 2h pour faire 30km. Une fois arrivé, je veux appeler Kazuya pour lui dire où je suis et le rassurer. Manque de chance, Yoshiko a oublié son téléphone. On appelle donc d'une cabine, où elle me donne une quantité incroyable de pièces de 10¥ qui filent à toute allure. Je lui offre ainsi qu'à son fils, une boisson pour la remercier.
Kazuya me propose de venir me chercher à la gare. J'aurais pu faire du stop, mais ça lui fait plaisir. Et ça simplifie les choses.
Sauf que, il me dit que ça prend une heure environ et qu'une heure et demi plus tard, je ne le vois toujours pas.
Je demande à des passants si ça ne les dérange pas de l'appeler. Il se trouve qu'il était à quelques mètres de moi et qu'on s'est manqué, je ne sais comment !
Super heureux de le retrouver bien sûr, lui de même.
Voilà l'exploit accompli : 250km et 3 préfectures vues dans 7 voitures différentes. Un immense plaisir et un peu de fatigue je dois dire.
Superbe journée.

samedi 16 mars 2013

Iwakuni no shiro 岩国の城

Levé de bonne heure par cette belle journée qui annonce le printemps, j'aurai pu continuer mon chemin vers ma prochaine destination. Mais la tentation de visiter le château haut perché de la ville a été la plus forte. Armé de courage, j'ai pris le chemin qui traversait la forêt et qui grimpe à pique. A plusieurs reprises, j'ai même dû m'arrêter pour reprendre mon souffle et enlever quelques vêtements. Mais le parcours est très joli, alors le plaisir est là.
Une heure plus tard, le sommet et son château, au pied duquel j'ai pu faire une petite sieste réparatrice, après une nuit aux multiples interruptions : le froid me faisant aller aux toilettes plus souvent que d'habitude.
Le château en lui même est une reconstitution récente. Je ne l'ai donc pas visité. Le vrai a été détruit il y'a bien longtemps, sous l'ordre du shogun qui voulait limiter le nombre de château à un par préfecture, de peur de perdre le pouvoir. Seul les fondations demeurent. Mais elles aussi ont été rénovées car plus de toute jeunesse.
Aux alentours, un parc pour enfants, une digue sèche pour éviter les invasions, un téléphérique, un puits en pierre et une vue imprenable sur la ville.
J'ai effectué la redescente par un autre chemin, mais toujours dans la forêt. En bas, j'ai pris un bon bain de soleil avec un livre en main, jusqu'à ce que celui-ci se couche. Demain, je repars.
Le château d'Iwakuni.

vendredi 15 mars 2013

Iwakuni no hashi 岩国の橋

Kaku, en plus d'être plein de gentillesse, et aussi plein de surprises. Il me montre des jouets en bois qu'il a fabriqué lui-même, et immédiatement suscite mon intérêt. Son travail est exceptionnel. Chaque pièce est assemblé sans vis. Juste avec des formes spécifiques permettant de limiter les libertés de mouvements.
A la vue de mes yeux fascinés, il me montre son atelier qui est une véritable caverne d'Ali Baba pour qui aime le bois. Il possède des outils incroyables qu'il a fabriqué lui-même. Et toutes les machines nécessaires. Pour mon plaisir, il prend du temps pour m'expliquer ses secrets de fabrications. Je suis aux anges.
L'après midi, il décide de me faire visiter un pont fabriqué tout en bois, et qui ne contient aucune vis. Il tient seulement par assemblage. Mais avant ça, nous nous arrêtons dans un restaurant où nous dégustons une brochette de poulet, accompagnée d'une boule de riz complètement entourée de nori. Tout se mange sans baguette, car ce restaurant historique était le repère de bandits qui volaient la nourriture des passants.
Le restaurant en lui même est merveilleux. L'intérieur est tout en bois avec de multiples sculptures, décorations et armures de samouraïs. L'extérieur donne sur une cascade et autres petits étangs sublimes.
Enfin, le pont tout en bois. Un très bel ouvrage que j'admire sous tous les angles pendant une bonne demi heure. L'histoire veut que pour assurer sa solidité, deux jeunes filles ont été sacrifiées. A la suite de cela, de petites pierres ont été retrouvées à la base du pont. Ce sont devenus des symboles de la renaissance de jeunes filles qui sont maintenant utilisés comme talismans contre la mauvaise fortune. Ces pierres sont en fait fabriquées par des larves qui veulent se protéger. Un magasin à la sortie du pont exposent plein d'œuvres d'art très jolies basées sur ces fameuses.
Comme la nuit commence à tomber, il se fait temps pour moi de chercher un camp. Mais Kaku est très inquiet pour moi. Alors il aborde chaque touriste qui passe, et leur raconte mon histoire, en espérant que l'un d'eux m'accueille chez lui. Je suis à la fois très touché par son geste, mais également très gêné. Finalement, comme il ne trouve personne, il décide de m'accompagner jusqu'à temps que je trouve un coin propice.
Et après de chaleureux adieux, le voilà qui me quitte sur un "sayonara" on ne peut plus triste. Une très belle rencontre.
Le pont d'Iwakuni.

jeudi 14 mars 2013

Hikari 光

Le matin, Sumire m'a conduit à Moji, à environ 15km, là où se trouve le tunnel reliant les deux îles. Après de courts adieux, ils sont rentrés à Fukuoka, tandis que je poursuivais ma route vers l'est.
Après la traversée du tunnel à pied, cette fois dans l'autre sens, j'ai marché une bonne dizaine de kilomètres le long de la mer, avant de pouvoir faire du stop. Sur le chemin, j'ai visité les ruines du château de Shimonoseki. A sa base, une magnifique plage depuis laquelle on peut voir des dauphins avec un peu de chance. S'il n'avait été si tôt, j'y aurais bien passé la nuit...
Un peu plus tard, Fujii, propriétaire d'un magasin de tuning, me conduisait jusqu'à la ville suivante, Ogori. Ensuite, ce fut le tour de Kaku, un retraité de 70 ans avec une pêche d'enfer.
Sur mon panneau, j'avais indiqué Shunan, mais comme mon chauffeur habite Hikari, une petite ville un peu plus loin, je décide d'y aller avec lui.
Sur la route, on se marre bien. Il rigole tout le temps et n'hésite pas à m'expliquer tout ce que je ne comprends pas.
A Shunan, il fait un arrêt pour aller voir de la famille qui tient un atelier de photographie. On discute autour d'une tasse de café et de patate douce asséchée.
Après quoi, Kaku me fait l'honneur de m'inviter à dîner et à dormir chez lui. Je suis enchanté. Sa femme, Mitsuyo, nous à préparé un excellent repas avec des poissons que Kaku a pêché. Simplement délicieux.
Au sortir d'un bon bain, un futon confortable m'attendait. Je n'avais plus qu'à passer une excellente nuit.
Hikari.

mercredi 13 mars 2013

Kitakyūshū 北九州

Quand je parle de bain chaud, je parle de paradis. Peut être certains pensent que j'exagère. Soit.
Maintenant, imaginez que vous êtes fatigué d'une longue journée. Il fait froid dehors. Une petite piscine peu profonde où vous pouvez vous allonger vous attend. Un peu comme si vous alliez vous prélasser dans un bon bain chaud. A ceci près que celui-ci est à l'extérieur, en pleine nature, que la température est constante et qu'il est accompagné du bruit de l'eau qui coule délicatement. De plus, celle-ci a des propriétés thermales non négligeables. Le tout, pour un prix dérisoire.
Je ne peux que vous le conseiller. Et même si le Japon est un peu loin, peut être l'Islande est une sage décision.
Bref, lors du bain de bon matin, celui qui aide à se réveiller, Hikaru et moi avons passé un long moment à jouer. Je lui ai appris à mettre la tête sous l'eau, entre autres. Maintenant, il n'a plus peur.
La pluie tombait fort, alors que nous étions tranquillement au chaud à regarder les gouttes, tout en admirant le paysage.
Nous avons ensuite profité d'une accalmie pour aller manger un flan dans un restaurant qui crache de la fumée et qui accueille un saint Bernard. Je savais pas que des chiens pouvaient être aussi gigantesque.
Puis le manque de temps et la pluie ont eu raison des 8 enfers de Beppu. Peut être une prochaine fois.
A Kitakyushu, nous avions rendez-vous avec l'oncle de Sumire qui possède une fabrique de tofu. J'ai été fasciné par les explications. Nous avons ensuite mangé un bon riz au curry, la spécialité de Sumire. Après quoi nous nous sommes écroulés.
Kitakyushu.

mardi 12 mars 2013

Beppu 別府

De Nishimera à Beppu, la route est longue et sinueuse. Sumire est fatiguée, alors je prend le volant. Après une demi journée de route, nous y sommes enfin.
Beppu, la ville des enfers. Celle que j'ai traversé il y'a quelques mois et que je voulais à tout prix visiter. Cette ville est sous pression et crache de la vapeur en de nombreux endroits. Elle est donc réputée pour ses bains chauds, voir brûlants. Ces derniers sont appelés les 8 enfers de Beppu. Mais vu notre arrivée tardive, on les visitera peut être demain.
Ce soir, la vraie attraction est le "bain secret". Il consiste en une source naturelle d'eau chaude autour de laquelle les locaux ont construit des bains. Le confort est donc rudimentaire, mais une table et des bancs sont à disposition pour notre dîner.
Mieux, l'endroit est désert et paisible.
L'eau chaude coule dans un premier bain, puis se déverse dans un second et ainsi de suite. Les températures s'échelonnent donc suivant les goûts. A côté coule une rivière, entourée de rochers et d'une végétation luxuriante. L'endroit, en plus d'être magnifique est relaxant à souhait.
Tous trois nous y régalons donc avec le plus grand plaisir. Je regarde les étoiles en luttant pour ne pas m'assoupir.
Voici un paradis gratuit, mais qui n'a pas de prix.
Beppu.

lundi 11 mars 2013

Nishimera 西米良

Petit déjeuner avalé, nous avons foncé direction la cascade. Belle de nuit, magnifique de jour. Un chemin mène à son sommet. Nous l'avons emprunté. Une fois là haut, nous avons remonté le cour d'eau sur la berge, jusqu'à voir un coin merveilleux avec un bain à bulle naturelle.
L'endroit étant difficile d'accès, nous étions tranquille pour nous reposer au soleil avec le bruit de l'eau comme seul son. L'envie de me baigner était trop tentante, alors j'ai été me tremper les pieds. Et alors que Hikaru voulait m'imiter, il a glissé et a fini a l'eau tout habillé. Après une bonne rigolade, nous y avons aussi été en sous vêtements. En s'amusant à nager à contre courant et à prendre les rapides. Excellent.
Après quoi, nous avons séché au soleil avant de repartir vers de nouvelles aventures, direction Beppu. Sur le chemin, nous avons traversé une ville dont s'échappait d'épaisses fumées en de nombreux endroits. On aurait dit qu'elle était en feu. L'odeur de souffre qui s'en dégage ressemble à celle d'un oeuf pourri. Impressionnant.
Un peu plus loin, un bain extérieur municipal est à l'abandon. Toutes les installations sont encore utilisables, seul l'eau chaude manque à l'appel. Du coup, l'endroit a été déserté.
De temps en temps, des biches sont sur le bord de la route alors on ralentit pour les observer sans les effrayer.
Après quelques heures de route sinueuses, nous étions rendu à Nishimera, petit village de montagne dans lequel nous avons mangé des ramens avec deux locaux passionnés par notre histoire. Un peu plus tard, on plantait notre tente sur le sable le long de la rivière.
Nishimera.

dimanche 10 mars 2013

Ryumondaki 竜門滝

D'Ibusuki, nous somme repartis vers le nord, avons traversé Kagoshima puis, chemin faisant, avons décidé de faire un détour pour voir une cascade. Une fois de plus, nous nous sommes perdus et avons fini sur le parking d'un barrage dont le lac en amont à l'eau vert émeraude invitait à la baignade.
Un peu plus loin une mini cascade donnant sur une piscine naturelle dont l'eau translucide laissait entrevoir la multitude de poissons y ayant élu domicile.
Je m'y suis donc baigné quelques minutes pour le plaisir.
Un peu plus loin, le chemin faisant le tour du lac était barré. Un énorme rocher s'était décroché avant de finir sa course dans le lac, arrachant tout sur son passage.
Doucement, nous avons fini le tour du lac jusqu'à la tombée de la nuit. Puis avons repris la route à la recherche d'un coin pour camper. Une heure plus tard, nous étions revenu au point où nous avions choisi la mauvaise route. Cette fois, ce fut la bonne : la cascade était à quelques pas de là. Mais dans la nuit, malgré l'éclairage, impossible de la voir en détail.
Nous avons donc pris une route de montagne, qui nous a mené au sommet de la ville. Et après un bon repas avec vue sur la cité éclairée, nous avons dormi là.
La cascade Ryumon.

samedi 9 mars 2013

Kamikaze 神風

Kamikaze signifie "vent divin". Il a été donné pour la première fois lors d'une bataille durant laquelle les japonais, en mauvaise posture, ont été sauvé par le climat infernal qui coula les bateaux ennemis.
L'accès au musée se fait depuis un temple magistral on ne peut plus paisible. Avec un rappel des petites lampes en pierre ça et là. Le chemin mène à une cabane dans laquelle des futons sont alignés. C'est ici que les kamikazes passaient leurs quelques derniers jours avant de partir en mission. Ici, celle qu'ils appelaient leur maman leur servait leurs repas, et prenait soin d'eux comme ses propres fils. L'endroit est vraiment triste.
Enfin, le musée en lui-même, qui n'a que peu d'intérêt si on ne parle pas japonais. Y'est exposé de nombreux objets ayant appartenu aux combattants, des répliques des avions mais surtout leur lettre d'adieu à leur famille. Beaucoup de gens sortent de là en pleurant. Les photos de ces jeunes volontaires, dont la majorité avait entre 17 et 20 ans, sont touchantes : ils ont tous le sourires, fiers et heureux de mourir pour leur pays.
Chacun à une histoire bien particulière qui est racontée dans la lettre qu'il a écrit. Une des plus tristes est celle de cet homme, père de deux enfants, dont la femme s'est sacrifiée avec ses petits afin qu'il puisse accomplir son destin en paix.
Au sortir de là, nous avons été visiter les plantations de thé, le mont Kaimon qui culmine à 900m et avons atterri à Ibusuki, pour passer la nuit.
Les kamikazes.

vendredi 8 mars 2013

Chiran 知覧

Hier soir, la raison pour laquelle je retournais à Kagoshima et écourtais mon agréable séjour à Ibusuki, étais pour retrouver Sumire et Hikaru.
Après un bon repas et une bonne nuit, nous avons mis cap vers le sud direction Chiran. Cette ville est très connue pour 2 raisons : la culture du meilleur thé vert du Japon et l'endroit d'où décollaient les fameux kamikazes durant la 2nde guerre mondiale.
L'arrivée dans la ville est impressionnant : le long de la route, de petites lampes en pierre entremêlées d'arbustes symbolisent chacun des kamikazes mort au combat.
Une fois sur place, on a discuté longuement allongé sur l'herbe en dégustant des patates douces de toutes les sortes : violette, orange et jaune. On visitera le musée demain, sans se presser.
Le soir, nous avons été voir les ruines du château. L'endroit était tellement paisible que nous y avons cuisiné puis passé une excellente nuit.
Chiran.

jeudi 7 mars 2013

Yasashii 優しい

Je n'aime pas faire des généralités, mais il faut dire que j'ai de la chance : la plupart des japonais que je rencontre sont drôlement sympa.
Par exemple, tiens ! Pas plus tard qu'hier, je vais m'acheter à manger au supermarché du coin. Je passe devant des vendeurs ambulants qui me font goûter un morceau de poulet grillé au chalumeau : super délicieux. Quand il me montre la barquette, j'ai bien envie d'en prendre une, voir deux. Mais quand j'entends le prix de 5€, ça me refroidit un peu. Cela n'empêche pas de taper la discussion pendant 5 bonnes minutes, puis chacun de vaquer à ses occupations.
Une fois mes courses faites, je me retrouve ballot, sac à la main et nulle part où m'installer. Je vais alors voir le restaurateur de la galerie marchande et lui demande poliment si je peux m'installer à une table. Et tandis qu'il me fait signe que oui, alors que j'ai quand même le toupet de vouloir manger un autre produit que le sien à une de ses tables, il me ramène en plus une boisson fraîche avec des glaçons. Sympa.
Aujourd'hui, j'ai dis aurevoir à la mer, je retourne à Kagoshima. Sur ma route, alors que je passe sur un terrain de "ground golf", voilà que je me fais aborder par un groupe de joueurs, qui d'emblée m'invite à venir prendre un café et partager quelques gâteaux. Mais même pas le temps de finir mon café et d'en avaler un que déjà, il veulent me donner un cours d'initiation. Je n'osais pas demander. Et les encouragements qui vont avec. Sympa je te dis.
Voilà comment après une photo souvenir, je repartais en plus avec un bon café et deux gâteaux en poche. Mais avec la chaleur, je me serai bien fait une glace. Alors je fais un détour par le supermarché et qui vois-je ? Mes deux vendeurs en train de faire griller du poulet. Un petit salut de la main, et les voilà déjà qui me préparent une barquette en cadeau pour me souhaiter bon voyage. Sympa que veux-tu ?
Je veux à tout prix leur donner un petit quelque chose, alors je sors mon plus beau sourire et leur offre les deux gâteaux obtenus un peu plus tôt.
Et quand je pense que j'ai pas attendu plus de 5 minutes avant qu'on m'amène d'abord d'Ibusuki à l'entrée de Kagoshima, puis de là jusqu'au port. Je me dis que, sans vouloir faire de généralités, ils sont quand même sympa ces japonais.
Sympathique.

mercredi 6 mars 2013

Hagaki 葉書

Cher lecteur,
Je t'envoie cette carte postale pour te dire que tout va bien ici. Le soleil d'hiver est parfait : pas assez intense pour brûler mais assez chaud pour s'allonger en maillot sur le sable chaud. Tout ça en sirotant un bon petit milkshake à la banane et en lisant un bon bouquin, avec comme seul bruit, celui des vagues. A cause de cela, les heures passes comme des minutes et je savoure chaque instant avec mon plus grand sourire.
En espérant t'avoir fait partager un peu de mon plaisir.
Carte postale.

mardi 5 mars 2013

Ashiyu 足湯

A Ibusuki, il n'y a pas que des bains d'eau chaude et des bains de sable, il y'a aussi des bains de ... pied !
A première vue, cela semble un peu bizarre. Mais en réalité, c'est ... le pied (!!)
Ma première expérience était pourtant loin d'être concluante.
En pleine rue, je remarque un petit jardin avec un bassin au milieu indiquant "bain de pied".
De quoi ?! Ah ah... Bon, allons essayer quand même, on sait jamais, ça peut être drôle ! Wahahah, ça brûle ! Mais c'est pas possible, ils font comment ?!
Et après 10 minutes de tentatives infructueuses, j'ai jeté l'éponge, impossible qu'il m'était d'arriver à rentrer le pied là dedans.
Alors, j'ai marché direction la mer. Et après un petit bain de ... soleil, j'ai repris la route. Jusqu'à revoir le même panneau : "bain de pied". Ah cette fois, ça va pas se passer comme ça !
Et remonté à bloc, j'étais cette fois bien décidé à rentrer le pied jusqu'au talon. Alors j'ai pris mon mal en patience. D'abord les orteils. Au moins 10 minutes avant que je ne sente plus la chaleur. Puis petit à petit, je glissais mon pied de plus en plus.
Beaucoup plus tard, ça y était, mes pieds étaient dedans jusqu'au mollet.
Ajouté à la sensation de victoire, une autre sensation de bien-être m'a envahi. Parfait pour se relaxer.
Et tandis que je fermais les yeux pour mieux me détendre, voilà qu'un groupe de jeune déboule bruyamment. Quelques filles s'approchent, enlèvent leur collants, et trempent les pieds à toute vitesse. "C'est chaud, c'est brûlant" qu'elles crient. Et moi de rigoler. Chacun son tour d'être piégé !
Cette rigolade a déverrouillé la porte de la discussion, et elles de me poser plein de questions dont la fameuse : "C'est pas chaud pour toi ? Mais comment tu fais ?".
Puis le temps d'une photo, elles se sont rapidement plongé dans le bain, avant d'en sortir aussi vite qu'elles y étaient rentrées. Autre scène rigolote quand leurs copines ont aussi voulu prendre des photos.
Après leur départ, je suis descendu à quelques mètres de là pour tremper mes pieds dans l'eau froide de la mer. Puis marcher sur le sable brûlant tandis que l'eau fraîche arrive par délicates vagues. Enfin, retourner dans le bain chaud de nouveau. Un autre plaisir dont il est dur de se lasser...
Mais le soleil couchant indiquait qu'il était temps de rentrer. Et suite à une bonne glace à la patate douce au sommet d'un parc duquel je pouvais admirer la ville à loisir, je décida de retourner à mon campement. Sur ma route, la gare en plein milieu de la ville. Et à deux pas, un panneau indiquant bain, entouré de deux pieds. J'y crois pas ?!
Si si, un dernier bain de pied en compagnie d'un voyageur attendant son train. Voilà comment joindre l'utile à l'agréable : c'est on ne peut plus efficace pour se réchauffer tout le corps avant d'aller se coucher pour une nuit fraîche sous la tente.
Bain de pied.

lundi 4 mars 2013

Sunaburo 砂風呂

Ibusuki est une ville renommée pour ses sources d'eau chaudes. C'est un fait. Mais sa vraie spécialité sont les bains de sable chaud. Et malgré ma première recherche infructueuse, je n'étais pas prêt à partir de là sans y avoir goûté.
Aussi simple que cela puisse paraître, j'ai juste longé la mer jusqu'à apercevoir le sable qui crache de la fumée. En face, des baraques où des travailleurs s'activent avec une pelle. Un peu plus haut, un grand établissement qui fait également office de bain chaud. C'est 6€ juste le bain ou 9€ le bain + le sable. J'aurais aimé l'option "sable" seulement, car j'avais déjà eu le bain hier. Mais au Japon, on ne négocie pas. Surtout avec mon peu de vocabulaire.
A l'accueil, j'ai donc reçu un yukata, kimono d'été, puis des petites sandalettes et une serviette pour pas que je prenne froid en me rendant sur la plage.
Là, on ne voit que des têtes dépasser et les employés courageux qui se démènent. L'un d'eux creuse d'abord un trou à ma taille, me propose gentiment de m'installer dedans, puis me recouvre tout entier, sauf la tête.
C'est super génial comme sensation. Je me serai cru revenu en enfance où on s'amusait à faire ça avec les copains. Sauf que maintenant, on est en plein hiver et que pendant que le froid sévit dehors, le corps reste au chaud.
Et comme pour saluer ce moment de bonheur, quelques gouttes de pluie tombent et forment un arc en ciel juste devant nos yeux émerveillés. Il ne m'en fallait pas plus pour adorer.
Puis une bonne demi heure plus tard, direction les bains. D'abord pour s'enlever le sable agglutiné. Ensuite pour savourer ce plaisir à chaque fois renouvelé. Le paradis est agréable quelque soit la fréquence.
Bain de sable.

dimanche 3 mars 2013

Ibusuki 指宿

Après un réveil tardif, j'étais confronté à un important dilemme : où aller ?
A l'ouest, Sakurajima et son volcan. A l'est, Satsuma Sendai. Au nord, Miyazaki. Au sud, Ibusuki.
Pas très envie de prendre le ferry pour aller respirer de la poussière. Ni de retourner d'où je viens. L'option de continuer ma boucle vers le nord est très tentante, car cela m'évitera de repasser par Kagoshima et surtout parce que je suis déjà au nord. Mais comme rien ne presse et que je suis courageux, j'ai décidé de prendre le chemin le plus dur.
Ainsi, j'ai traversé la longue, que dis-je, interminable ville de Kagoshima à pied, accompagné de tous mes bagages. 12 kilomètres plus tard, je l'ai eu à l'usure !
Une petite camionnette s'arrête sur un arrêt de bus. J'en conclus que c'est pour moi. Motte est un marchand de mandarine qui rentre chez lui et fait le ménage pour me permettre d'embarquer avec toute ma cargaison. A Ibusuki, il me dépose sur un immense parc de bord de mer, disposant d'une tonne d'installation de sport, d'hôtel, de bains et même d'un camping !
Le mieux, une île qui est reliée à la mer par un banc de sable qui n'apparaît qu'à marrée basse et si les courants et le vent sont propices. Autant dire qu'en découvrant que les conditions favorables étaient réunies, je ne me suis pas fait prier pour aller visiter ce "Mont Saint-Michel" japonais. Au sommet, un chemin praticable de 3km permet de faire le tour, entouré d'une nature encore vierge et propice à la vie sauvage et ses bruits diverses. Un vrai bonheur.
A peine gâché par le fait de devoir revenir de l'île avant le coucher du soleil sous peine de devoir y rester un bon bout de temps. Ce qui ne m'aurait pas dérangé si des volontaires n'avaient pas été là pour s'assurer que chacun soit en sécurité.
De retour à Ibusuki après une marche sans fin sur le sable qui retenait chacun de mes pas déjà épuisés, je ne comptais pas laisser mes jambes affaiblies se reposer. Il fallait d'abord que je remplisse mon estomac. La ville et ses restaurants ne m'ont jamais semblé aussi loin...
Heureusement, une fois le repas terminé, l'idée d'un bon bain chaud me donna les quelques forces nécessaires pour parvenir à l'établissement. Un des meilleurs qu'il m'ait été donné de tester jusqu'ici. Un prix abordable et des installations ultra luxueuses. Le top, pouvoir admirer le ciel étoilé dans un bain extérieur pour une personne, comme chez soi.
Une belle récompense pour les quelques 25 km de la journée.
Ibusuki.

samedi 2 mars 2013

Kagoshima 鹿児島

Ce matin, un autre réveil que la pluie : le vent. Celui qui chasse les nuages et ramène le soleil. Conditions idéales pour continuer mon voyage, à peine levé que j'étais déjà sur la route avec mon panneau, direction la prochaine ville Hakune.
Sans tarder, la famille Uramoto s'arrête. Le père et la mère sont respectivement prof de maths et enseignante pour enfants handicapés, tandis que leur fils de 3 ans est devant, à côté du conducteur. Aujourd'hui samedi, il profite du weekend pour aller se balader.
Arrivés à Hakune, ils m'invitent généreusement à manger avec eux dans un restaurant français, qu'une passante nous a indiqué. Le chef a étudié la cuisine pendant 3 ans dans notre pays et s'en sert comme publicité. Le repas était un mix de cuisine japonaise et française : plein de petits plats servis avec du style. Je suis resté sur ma faim.
Un peu plus tard, au moment de se dire aurevoir, je m'aperçois qu'il manque une roue à mon carrosse. Ma réparation au chewing gum n'aura été que de courte durée. Demi tour donc direction un centre commercial, où j'ai racheté un nouveau diable, celui-ci de compétition, permettant de tracter aisément mes 15 kilos de vêtements.
Puis de nouveau sur la route, direction Satsuma Sendai, Kouei, un petit jeune de 23 ans s'arrête. Il va à Kagoshima retrouver des potes d'université pour aller faire la fête. Ainsi soit-il, allons ensemble jusqu'à Kagoshima. On s'éclate bien. Si bien que les deux heures de route passent en un instant. Ils m'apprend un paquet de choses sur Kagoshima et ses environs : ça me sera utile pour la suite.
Et alors qu'il me dépose sur le port, je découvre la presqu'île de Sakurajima, sur laquelle un volcan actif crache de la fumée à longueur de journée. C'est à la fois magnifique, impressionnant et terrifiant. Heureusement, le vent souffle du bon côté, et les particules ne nous parviennent pas. Cependant, on peut voir dans les rue une poussière noirâtre omniprésente.
A peine le temps de dire aurevoir à ce sympathique Kouei, que Christophe, un allemand qui vient d'arriver au Japon pour un mois après deux mois déjà passé dans le reste de l'Asie, vient m'aborder pour discuter.
Je lui indique que je dois profiter de la lumière du jour pour trouver un campement, mais comme il insiste pour qu'on dîne ensemble, je lui propose de se retrouver deux heures plus tard.
Le temps pour moi de visiter un superbe parc avec vue privilégiée sur le volcan et sur la ville, ainsi que quelques ponts en forme de voûte. Pour lui de regarder dans son guide Lonely planet et de nous trouver un super coin. Et malgré mes conseils répétés pour aller dans un bon restaurant, on fini dans un izakaya. C'est un genre de bar où l'on peut aussi manger, qui a une ambiance bruyante et surtout très enfumée, et où l'on paye en plus le droit de s'asseoir. En gros, on s'en est sorti pour cher afin de manger pas grand chose, sortant de là avec une odeur de mégot froid et les oreilles comme des choux fleurs. Pas ma tasse de thé.
Pressé de rentrer me coucher comme il se faisait tard, on s'est dit aurevoir alors que lui partait à la recherche d'un bar dans lequel boire quelques bières. Au passage, on a vu un spectacle de rue assez chouette, ou pendant qu'un artiste dessinait, un autre créait de la musique électronique à la volée avec une boîte à rythme.
Au retour, le vent soufflait maintenant en ma défaveur : la ville était remplie d'une poussière tantôt tombante du ciel, tantôt soulevée par les voitures. Cela me rappelait étrangement la pollution de Shanghai.
Puis après quelques kilomètres de marche, ma tente était plantée au sommet d'un parc dominant sur la ville pas encore endormie.
Kagoshima.

vendredi 1 mars 2013

Ichi nichi kan, ame ga futta 一日間、雨が降った

Cette nuit déjà, la pluie battante m'a rendu le sommeil difficile. Heureusement, une accalmie de quelques minutes m'a autorisé à plier la tente, récupérer mon sac d'habit que j'avais planqué à quelques kilomètres de là et me mettre à couvert sous un abri.
A peine ceci fait que ça tombait à nouveau. Et ceci pour ne s'arrêter que dans la nuit suivante. J'ai donc fait contre mauvaise fortune bon coeur et en ai profité pour lire et écrire. J'ai bien fait d'emporter le nécessaire, notamment un kindle, liseuse électronique, qui m'évite d'avoir à porter toutes mes lectures. Seuls mes livres de japonais et ma carte sont au format papier.
De temps en temps, je jetais un coup d'œil aux alentours pour m'apercevoir que ça et là, de mini lacs commençaient à se former, car impossible pour le sol d'absorber autant d'eau en si peu de temps.
D'autant plus que les deux jours précédents, seul le soleil avait pointé le bout de son nez.
Bref, aujourd'hui, rien de très passionnant.
Pendant une journée, la pluie est tombée.
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