mardi 30 avril 2013

Tomoe no ryōri ともえの料理

Aujourd'hui, la pluie tombe comme vache qui pisse. Pas un temps à mettre le nez dehors. Et alors que Nobuko nous fait ses adieux avant de partir rejoindre un ami avec lequel elle va faire 3 jours de surf, j'ai la chance de pouvoir goûter à la cuisine de Tomoe. Et si sourire n'est pas son principal atout, ses talents culinaires font qu'on lui pardonne ce petit défaut.
Son poulet au curry est juste délicieux et digne d'un chef cuistot, tandis que ses hageta (boulette de tofu et légumes frits) se mangent sans fin. Le tout sur une petite table basse dans une maison traditionnelle japonaise au milieu de la campagne profonde, qui me fait me sentir comme Tom Cruise dans le dernier des samouraïs.
En début de soirée, Megumi, une amie commune d'Agachi et Nobuko, nous rejoint. Son sourire est tout simplement incroyable. Et moi qui ai passé la journée avec les deux personnes les moins rigolotes et les plus silencieuses à 20km à la ronde, je ne pouvais que me réjouir de son arrivée. En effet, à peine rentrée dans la maison, que déjà elle fédérait tout le monde, attiré par ses paroles pleines de joie. Mieux, elle rendit vie à ses joues figées qui jusqu'ici, je n'avais vu qu'immobiles.
Après quoi, nous avons été dans un onsen dont le bain extérieur sous la pluie était des plus agréables. Au retour, la discussion a gaîment continué jusqu'au départ de Megumi. Départ qui a redonné à mes deux compères, leur visage dans émotion.
La cuisine de Tomoe.

lundi 29 avril 2013

Asosan 阿蘇山

Finalement, ce ne seront pas 6 heures mais 9 que j'aurais attendu sur une aire d'autoroute avec le froid, la fatigue et l'incertitude sur le point de rendez-vous. Mais elles ont fini par arriver. Elles ? Nobuko et sa copine Tomoe.
Mais ne tenant plus debout, j'ai a peine eu le temps de faire les présentations que déjà je m'écroulais de fatigue dans la voiture... Pour ne me réveiller que bien plus tard sur une autre île. J'ai donc manqué tout le trajet en ferry menant de Misaki sur l'île de Shikoku, à Oita sur l'île de Kyushu.
A mon réveil, on était sur une aire d'autoroute. Comme sur chacune d'elle ici, des producteurs locaux viennent proposer leurs produits à la vente. Ainsi j'ai pu déguster un délicieux lait de chèvre.
Puis j'ai été faire un tour en direction de la mer. Sur la plage, beaucoup s'affairaient, sac plastique à la main, à la rendre impeccable. On a ensuite déjeuné dans un restaurant dans lequel les poissons sont hors de prix car d'une qualité exceptionnelle, en raison du fort courant qui les amène jusqu'ici.
Après quoi nous avons filé vers le mont Aso pour contempler des paysages montagneux remplis de forêts magnifiques, fait du cheval dans une ferme vendant des glaces au lait de chèvre et terminé dans un onsen dont la vue du bain extérieur donne sur le mont Aso.
Enfin, nous avons pris la route direction Miyazaki pour arriver chez Agachi, un ami de Nobuko, qui nous offre gracieusement de nous héberger. Bref, une longue journée bien remplie.
Le mont Aso.

dimanche 28 avril 2013

Seto ōhashi 瀬戸大橋

Avant hier, alors que je m'apprêtais à rentrer de Fukuyama à Okayama, j'ai reçu un message de Nobuko, la femme que j'ai rencontré à Kaifu, lorsque j'avais perdu mon porte monnaie. Malheureusement, mon japonais étant ce qu'il est, j'ai peur de m'emballer et de faire une confusion.
Un peu plus tôt dans l'échange de mail, elle me racontait le voyage qu'elle envisageait de faire à Kyushu. Un surf trip qui en aurait fait rêver plus d'un, dont moi. Je l'aurais volontiers accompagné, mais je n'ai pas le budget pour voyager comme elle, et son planning tombe au plus mauvais moment. En effet, Kazuya et Megumi se sont arrangés pour que leur congés concordent avec mon retour chez eux, afin qu'on puisse passer le maximum de temps ensemble.
Alors je me suis contenté de saliver en silence et de lui souhaiter un bon séjour, lui demandant seulement quand elle comptait revenir chez elle car j'avais envie de passer la voir.
C'est à ces mots que j'ai reçu en réponse son invitation à faire le voyage avec elle. Et accrochez-vous bien, tout frais payés. Ce qui m'enlève un problème. Néanmoins, je me vois mal quitter Kazuya et Megumi alors qu'ils ont pris leurs congés pour moi.
Je demande donc à Nobuko si c'est possible pour elle de décaler la date de départ. Et après une nuit d'attente, il s'avère qu'elle a contacté tout le monde et que c'est bon.
Ainsi, après une journée au calme à la maison, où on a énormément partagé, je m'apprête à quitter Kazuya, Megumi et Kaisei alors que je viens à peine de les retrouver. Pas évident sentimentalement parlant, mais le voyage avec Nobuko s'annonce déjà incroyable.
On s'est donné rendez-vous sur une aire d'autoroute de Shikoku. C'est donc en stop que je traverse de nouveau le pont Ooseto hashi qui relie les deux îles. En deux temps cette fois : d'Okayama à une aire d'autoroute avec Tachibana, un footballeur gardien de but, puis de cette même aire à Shikoku avec Koki et son associé, deux businessman gentleman, qui font un détour pour me déposer au point de rendez-vous.
J'ai plus qu'à attendre patiemment 6 heures qu'elle arrive...
Le grand pont de Seto.

samedi 27 avril 2013

Tabehōdai 食べ放題

Je ne sais pas si c'est à cause de ma barbe de deux semaines, mais Kazuya adore m'inviter dans les buffets vikings (!!). En vérité, si on peut manger à volonté ce soir, c'est pour une occasion un peu spéciale : une réunion de famille. Le père de Kazuya, sa nouvelle épouse, Kazuya, Megumi, Kaisei, le neveu de Kazuya et ... moi.
Je remarque que le père de Kazuya ne me parle pas. Il fait comme si j'étais pas là. Je ne me vexe pas, mais pose quand même la question à Kazuya, qui m'explique que son père a peur des étrangers. Conséquence de la guerre, où les méchants sont américains et comme je suis blanc, je suis très probablement américain. Un peu comme quand on confond un japonais avec un chinois. Pour la plupart d'entre nous, tout asiatique est chinois.
Sa femme par contre, vient m'aborder. Et on commence à parler de la France, qu'elle a visité. De temps à autre, elle retourne parler à son mari. Tant et si bien qu'à la fin du repas, l'impensable se produit, il vient discuter avec moi. Et il me découvre. Et il ne veut plus arrêter de me parler.
Il m'invite même chez lui afin de m'offrir des sushis pour que je les ramène à la maison. Il me laisse avec une poignée de main chaleureuse et m'indique à maintes reprises que je suis le bienvenu chez lui et qu'il veut me revoir dés que je reviens à Okayama.
Buffet à volonté.

vendredi 26 avril 2013

Takenoko 筍

Réveil en fanfare : les enfants partent à l'école et veulent me dire aurevoir. On prend le petit déjeuner tous ensemble. Pour moi, c'est tout vu, ce sera onigiri.
Mika est de repos aujourd'hui et va emmener Rei à l'école, puis y rester jusqu'à midi. Je veux y aller aussi. Arrivés à l'école, Rei ne veut plus me lâcher la main. Et me voilà qui l'accompagne devant les regards médusés des autres parents. Un étranger dans un petit village comme ça, c'est pas tous les jours.
Les enfants font plein de jeux éducatifs et d'éveil sous le regards des parents qui parfois les aident, parfois discutent avec d'autres parents. Quoiqu'il en soit, ils passent du temps avec leurs enfants, et c'est le plus important. A noter que la grande majorité des parents présents sont les mamans.
Ensuite, Hisae m'explique en détail comment ils plantent le riz en mai et le récoltent à la main en octobre, le système d'irrigation, puis le stockage dans un frigo spécial. Une machine permet d'enlever la coque, qu'ils récupèrent pour l'utiliser dans la soupe. La récolte suffit à nourrir cette famille de 7 pour un an.
Puis, Yoshitomo me propose d'aller cueillir ensemble des pousses de bambou dans une forêt que la famille loue à l'année. Le lieu est paisible, la pluie tombe en fines gouttes au travers du feuillage, le bruit des bambous résonne. On se promène au milieu des feuilles mortes, à la recherche des jeunes pousses. Une fois trouvés, Yoshitomo m'enseigne la technique pour les cueillir. Je dois m'y reprendre à 5 reprises, quand un seul coup lui suffit. Néanmoins, il m'encourage constamment et corrige mes erreurs patiemment. Malheureusement, le climat n'a pas été bon cette année et on en récolte qu'une dizaine, contre une centaine d'ordinaire. Malgré tout, ils veulent m'offrir ce que j'ai aidé à récolter.
Au retour, Yoshitomo m'explique qu'il serait ravi de pouvoir m'amener jusqu'à Okayama. Plaisir partagé. Cela signifie que je vais pouvoir passer plus de temps en leur compagnie.
Je suis présenté à son frère et à sa belle soeur, ainsi que leurs enfants. Et pendant qu'on fait connaissance autour d'un bon café et de délicieux gâteaux aux amandes d'Hisae, chacun s'affaire à me laisser un mot sur mon carnet de voyage.
Les enfants sont surpris de me voir encore là à leur retour de l'école, mais très joyeux de pouvoir m'accompagner jusqu'à Okayama.
Puis le moment du départ. Jamais facile. La route est longue, mais trop courte comme la discussion bat son plein. A mon arrivée à Okayama, je découvre un Kazuya fatigué par son travail mais content de me retrouver. Je lui offre les pousses de bambou. Je dis aurevoir à tout le monde. Ils me manquent déjà...
Les pousses de bambou.

jeudi 25 avril 2013

Katayama no kazoku 片山の家族

Au réveil, le soleil annonce déjà une magnifique journée. Aujourd'hui, je vais retrouver Kazuya et doit me rendre à Okayama, qui se trouve à une centaine de kilomètres de moi.
Je marche le kilomètre qui me sépare de la route pour me rendre à Mihara. Dans ma tête, je revoie les personnes qui m'avaient accompagné la première fois. Et de rêver à les rencontrer de nouveau, au hasard d'une route.
Mais même pas 5 minutes qu'une voiture s'arrête déjà pour m'amener à destination. Kaori une jeune fille de mon âge, fait les 20 kilomètres qui me sépare de mon but, alors même qu'elle habite à deux pas de là où elle m'a fait grimper. J'ai beau connaître la gentillesse des japonais, je reste toujours sans voix.
A Mihara, je me rend compte que je ne suis pas au bon endroit après une bonne demi heure à attendre sans que personne ne s'arrête. Je commence à marcher et m'aperçois en effet que je suis à l'entrée de la ville. Je reconnais alors l'endroit où j'avais fait du stop précédemment. Et effectivement, peu de temps après, un jeune homme m'amène jusqu'à Onomichi. Il m'a dit son nom, mais je ne l'ai pas retenu car trop compliqué.
A Onomichi, il me dépose à la gare. Comme j'estime que personne ne s'arrêtera, je marche. Chemin faisant, je croise un vélo que je salue poliment.
Un peu plus tard, il me rejoint et on commence à discuter. Comme je lui indique que je vais à Fukuyama, il m'explique qu'il peut m'amener à condition que je l'attendes une demi heure, le temps de rentrer chez lui et de venir me rechercher. Il me précise également que je dois marcher pendant ce temps car sa maison se trouve sur la route, et que ça lui évitera ainsi de revenir trop loin.
Je lui indique que je suis intéressé par sa proposition et me retrouve ainsi à marcher sous un soleil de plomb avec mes 27kg, qui doivent approcher des 30kg avec tout ce que j'ai rapporté de Corée. Pire, je vois quantité de coin où une voiture pourrait facilement m'amener à destination.
Alors je me demande pourquoi ? Pourquoi cette personne m'a fait cette proposition ? Pourquoi j'ai accepté ? Puis je me suis rappelé du destin. Peut être que je sais pas pourquoi maintenant, mais la réponse viendra plus tard, il me suffit de patienter. Et puis avec tout ce que je mange, ça me permet d'éliminer un peu.
Un peu plus tard, qui me paraissent une éternité, une camionnette s'arrête à ma hauteur. Yoshitomo a tenu parole. Il n'a même pas pris le temps de se changer ou de prendre une douche. En chemin, il me demande si j'ai faim. Et malgré que je réponde par la négative, il insiste pour qu'on mange un morceau ensemble. Je ne peux refuser une telle invitation, et quand je lui fait signe que j'aimerai payer, il me dit que ce n'est pas la peine, car il veut que je vienne manger chez lui.
Sa maison se trouve sur la coline d'un petit village accessible par une route si étroite qu'il faut replier les rétro pour passer, malgré que le véhicule soit très peu large. Le pire, la route est à double sens. Je plains celui qui doit faire la marche arrière en cas de rencontre impromptue.
Sa maman est la première à venir nous accueillir. Elle ne me connaît pas encore, mais déjà, je sens une immense chaleur dans ses paroles, ses gestes et ses sourires.
Yoshitomo et moi mangeons des onigiri. Mais pas n'importe quel onigiri. Des onigiri dont le riz provient de leur propre champ et fait main par la maman qui en fait pour sa famille depuis 20 ans. Rien à voir avec les onigiri en sachet, et de loin.
Peu après, je rencontre Mika, la femme de Yoshitomo qui est, comme lui, infirmier. Puis viennent les enfants, Gaku, petit garcon de 8 ans et Rei, petite fille de 5 ans. La petite soeur de Yoshitomo, Asuka et enfin le grand père, Kenji. 7 personnes, la famille est au grand complet.
Malheureusement, Yoshitomo doit aller travailler ce soir et ne rentrera que demain matin. Il m'indique alors qu'il aimerait bien que je reste passer la nuit. Les enfants sautent de joie, les adultes sont ravis et je suis aux anges. Je demande préalablement l'accord de Kazuya qui me répond gentiment qu'il est heureux que je rencontre d'autres personnes et qu'il m'attend pour le lendemain.
Je profite de la vue magnifique en jouant avec les enfants, pendant que Hisae, la maman, prépare un de mes plats préférés, le tonkatsu (escalope pannée). Les enfants et moi faisons des origami. Gaku apprend le paon, que je lui enseigne, à une vitesse effarante, pendant que je dois aider Rei pour qui c'est encore un peu compliqué. Après quoi, il m'enseigne à son tour la raie menta. Ensuite, on joue aux cartes et j'apprends des jeux japonais rigolos. Enfin, on joue à la balle au camp. Ainsi, on ne voit pas le temps passer. Et les enfants qui étaient si timides au début me prennent sans arrêt dans leur bras.
Quant au repas, je peux vous dire que les tonkatsu étaient aussi bons, voir meilleurs, que ceux du restaurant d'Oita. Comme tout le monde voulait me parler, le repas à duré des heures. Et les enfants s'impatientaient pour savoir quand j'allais finir pour qu'on puisse encore jouer ensemble...
Je pense que vous l'aurez compris, la morale de cette histoire, c'est que le bonheur d'avoir rencontré cette famille si adorable valait bien 30 minutes de marche infernale.
La famille Katayama.

mercredi 24 avril 2013

Takehara 竹原

Je ne vous cache pas que l'avantage de voyager avec Sumire est la vitesse à laquelle on avance et qu'Hikaru et moi nous amusons comme des fous. L'inconvénient, c'est que je n'ai pas l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes. Et parfois, ça me manque.
Ainsi, immédiatement après que Sumire m'aie déposé à un co bini d'Hiroshima, j'ai pu faire connaissance avec Kawai. Rien que le nom est sympa. Le son est le même que "mignon", mais le sens est différent. La magie des kanji.
Bref, alors que je voulais me rendre à Higashi Hiroshima (Hiroshima Est), on a finalement fait la route jusqu'à la ville dans laquelle Kawai habite, Takehara. Un détour pour moi, mais l'envie de découvrir l'emporte. Mieux, le temps ne presse pas.
Sur place, il m'a fait la visite guidée des petites rues anciennes, qui m'ont fortement rappelé mon village, malgré l'absence de ressemblance dans le style. Une fois arrivé au sanctuaire, il a fait une prière pour moi et moi pour lui.
Après quoi, il m'a invité dans un restaurant qui, si tu n'es pas du coin, relève du miracle afin d'être découvert. Une petite cabane ressemblant à une maison, sans aucun signe ni autre indication permettant de deviner ce qui s'y trouve à l'intérieur.
Forcément, tout le monde se connaît et me regarde avec de grands yeux. Kawai me présente et je vois les visages passer de l'interrogation à la curiosité. Du coup, les questions fusent et on sympathise. L'impression de se retrouver dans un repas de famille.
On déguste des okonomiyaki pour changer. Hiroshima style. Servis sur des tables qui permettent de se les cuisiner soit-même, à la demande.
Fin du repas, ils ne veulent déjà plus me laisser partir. Ils s'inquiètent également d'où je vais dormir. Ils finissent par tomber d'accord, ce sera au bamboo sports club. Aucune idée de ce que c'est, mais j'aime bien le nom.
Sur place, je découvre un terrain multisports. Et alors que je m'apprête a dire aurevoir et à partir à la recherche d'un coin tranquille, mon accompagnateur décide de rentrer dans le bâtiment principal. A l'accueil, il explique tout gêné ma situation et demande l'autorisation de camper. C'est bien la première fois que je fais ça. Mais l'homme de l'accueil le prend bien et nous accompagne près d'un bâtiment où il m'explique comment me servir de la lumière, de l'eau et des toilettes. Il m'indique même l'heure à laquelle je dois me réveiller.
Ce soir, c'est camping façon japonaise.
Takehara.

Hiroshima 広島

Hiroshima. Quand j'entends ce mot, mon esprit se rappelle que cette ville a été frappée d'une bombe nucléaire. Avant, ce n'était qu'un nom. Il y'a un mois, c'est devenu une ville avec des souvenirs. Aujourd'hui, c'est devenu une histoire triste...
Comme la fois où je suis passé en voiture devant Miyajima et n'ai vu que le fameux torii, j'ai eu la même sensation devant le bâtiment vestige de la bombe atomique. Vous ressentez quoi en voyant la photo ? Rien ? C'est normal. Ça m'a fait la même chose.
Mais une fois sur place, ça devient autre chose. Le coeur se serre, le ventre se noue, les mains se crispent. Les quelques photos avant/après laisse l'imaginaire faire le reste. Le bâtiment a été conservé tel quel et on peut voir les dégâts colossaux engendrés. Il est même difficile de comprendre comment ce bâtiment a si bien résisté alors qu'il était à environ 600m de l'hypocentre.
On se dirige ensuite vers le musée, à pas lent, sans l'envie de sourire, encore moins de rigoler. On passe devant la statue dédiée à une petite fille qui a lutté contre la maladie jusqu'au bout, en construisant des grues en papier par millier et en faisant le vœu de guérir avec chacune d'entre elle.
Une flamme et un tombeau où se recueillir plus loin. Enfin le musée qui nous ouvre ses portes pour 0.5€.
A l'intérieur, une histoire épouvantable qui ne peut laisser de marbre. Impossible de ne pas pleurer ou de sortir de là sans se sentir mal. Rien que le fait d'écrire et d'y repenser me rend triste. La réalité des faits est dure à accepter. Et le musée est là pour rappeler ce qu'est une guerre et ses méfaits. Les images sont choquantes, et peut être que les âmes sensibles devraient s'abstenir. Le Japon prend ses responsabilités dans les textes et reconnaît grandement ses torts. Mais il invite dorénavant à la paix et permet, de part des dessins ou des textes, de laisser un message dans ce sens.
Il est bon de rappeler qu'aujourd'hui, le Japon n'a pas de force militaire, ni même de bombe à disposition. Contrairement à la plupart des pays développés. Tant qu'il en restera à disposition, nous ne serons pas à l'abri d'une autre catastrophe du même genre. Voilà le message de ce musée : une invitation à la paix.
Hiroshima.

mardi 23 avril 2013

Sanzoku no tokoro 山賊の所

Départ de Fukuoka sous la pluie. J'ai l'impression de connaître la route par coeur. Pour la quatrième fois, j'emprunte ce tunnel qui va de Kyushu à Honshu. Autour de l'entrée est dessinée une baleine afin de donner l'impression qu'elle va nous avaler. Je vous laisse imaginer la sortie (!!).
Chemin faisant, on s'arrête dans un endroit que mes fidèles lecteurs reconnaîtront peut être : le restaurant des brigands que j'avais eu l'honneur de découvrir un mois plus tôt, grâce à Kaku.
Celui où l'on mange avec les doigts, que ce soit la brochette de poulet cuite au feu de bois devant nos yeux, ou l'énorme boule de riz entourée d'une feuille d'algue. Seul bémol, en sortant de là, on sent furieusement le graillon.
Quoiqu'il en soit, on s'y régale. Que ce soit pour les papilles, pour les oreilles avec le son des chutes d'eau et des bambous ou pour les yeux avec les différents décors.
De nuit, c'est encore plus impressionnant, même si comme toujours, la photo rend mal la sensation. On se croirait vraiment revenu dans le Japon d'antan, de part les bâtiments très bien conservés, les multiples décorations et les lumières.
Jusqu'aux pissotières qui sont des bacs remplis de glaçons. L'urine les faisant fondre sert de chasse d'eau : ingénieux.
C'est ainsi tout un petit village qui a été reconstruit. Et même si ça sent le piège à touriste, l'endroit n'est connu que des locaux, et je n'y ai guère croisé d'occidentaux. Même les prix sont abordables.
Petit point culturel, les petits fanions en forme de poisson (cf. Photo) qu'on retrouve un peu partout au Japon symbolisent des personnes. Lorsqu'un enfant né, on accroche un fanion noir pour le père, un rouge pour la mère et un bleu pour l'enfant.
Au sortir du repas, on reprend la route vers Miyajima. Malheureusement, on arrive juste après le départ du dernier ferry, ce qui nous force donc à dormir près de l'embarcadère. Dommage.
Le repère des brigands.

lundi 22 avril 2013

Otōsan mitai お父さん見たい

Aujourd'hui était censé être le jour du départ pour Hiroshima, avec un détour sur l'île de Miyajima où je le pressens, il doit faire bon camper. Quand j'ai indiqué mon plan à Sumire, elle a de suite été enchantée et a donc proposer de m'accompagner. Plus on est de fou, plus on rit...
Seulement voilà, Sumire à des papiers à remplir pour sa nouvelle voiture, et lorsqu'elle rentre, il est trop tard pour partir. Le départ se fera donc demain.
J'en profite dés lors pour emmener Hikaru au parc et lui apprendre à faire du vélo. De jour en jour, il fait des progrès, mais manque encore de confiance pour se lancer seul. Forcément, c'est plus facile avec les roulettes !
Mais ce qui est important, c'est le temps qu'on passe ensemble à s'amuser. Pendant qu'il apprends petit à petit à faire du vélo, j'apprends petit à petit à être un père.
Et autant dire que c'est vraiment chouette.
A un moment, sans qu'il s'en rende compte, j'arrête de le guider, et le voilà qui pédale tout seul sans tomber. Mais lorsqu'il s'en aperçoit, il panique et perd le contrôle. Ça ne l'empêche pas d'être fou de joie. Et moi d'être très fier de lui.
Un sentiment exceptionnel.
Je ressemble à un père.

dimanche 21 avril 2013

Ai wa taisetsu 愛は大切

Cela devait bien faire deux bons mois que je n'avais pas donné de coup de téléphone vers la France. Surtout pour ma grand mère qui n'a pas internet. Avec le décalage horaire, c'est tôt pour elle quand c'est tard pour moi.
Mais le plus important c'est l'énergie que ces appels me donnent. Le plaisir de "savoir qu'il y'a des gens qui t'aimes", ça n'a pas de prix. Qu'ils soient en France ou au Japon. Mais le Japon a ce défaut, à mon sens, de laisser les sentiments se déduire, alors que la France, et plus généralement l'Occident, a la particularité de les dire.
On dit loin des yeux, loin du coeur. Et c'est vrai que depuis que je suis parti, je reste sans nouvelles de personnes que je croyais être des proches. Alors je pense que ceux qui font l'effort de rester en contact sont ceux qui me considèrent vraiment et pour ceux là, un énorme merci.
Vos mots sont réconfortants et sont, sans exception, une source de bonheur pour moi. Je vous remercie de voyager avec moi et moi non plus, je ne vous oublie pas.
L'amour est important.

samedi 20 avril 2013

Nihon no kaeri 日本の帰り

4 heures et demi de ferry plus tard, j'étais en train de réfléchir pendant que je faisais la queue. Celle dédiée aux étrangers qui souhaitent rentrer dans le pays. Drôle de sentiment pour moi qui ai l'impression de rentrer au pays !
J'étais en train de réfléchir à ce voyage et à comment décrire la Corée...
Je n'ai pas visité l'Inde, mais de ce qu'on m'en a raconté, c'est un pays très vivant, avec plein d'animation et de bruit dans les rues, des gens sympathiques et amicaux qui t'abordent sans hésiter et qui aiment faire la fête, sa cuisine épicée.
Aux antipodes, le Japon. Ses traditions, sa propreté, son respect. Mais aussi sa gentillesse et sa nourriture saine.
Et bien la Corée, c'est le mélanges du meilleur des deux mondes, sans les inconvénients ! Des rues commerçantes où la K-Pop raisonne jusque dans les moindres ruelles aux gens qui te causent naturellement juste pour le plaisir de discuter un peu, des bains luxueux aux inscriptions laissées sur les murs des bars et des restaurants, du festival des cerisiers au repas communautaire, j'aurais vécu la Corée à fond et rapporté de super souvenirs. Je conseille vraiment d'y aller, ce pays vaut largement le détour. Pas d'extrêmes, un juste milieu.
Et les raisons pour lesquelles je suis si content de rentrer au Japon, ne sont que purement subjectives.
Retour au Japon.

vendredi 19 avril 2013

Kankoku no saigo no hi 韓国の最後の日

Aujourd'hui est consacré au tourisme dans Pusan. Alors quoi de mieux pour commencer qu'un petit arrêt dans un des multiples stand dans la rue, qui prépare puis vend de la nourriture locale.
Ainsi, je goûte de tout : boyau de cochon fourré aux nouilles, caneloni de pâte de riz à la sauce tomate, beignets fourrés à la viande, rouleau de riz entouré d'algue (sashimi coréen) et autres dont je ne me souviens plus.
Une fois le ventre rempli de ces succulentes friandises, il me fallait éliminer. La route menant à la tour située au sommet d'une coline qui surplombe la ville est un excellent moyen. Celle-ci est des plus pentue et propose quelques montées bien sympathiques malgré la facilité proposée par les escalators que je n'ai bien sûr pas empruntés.
A raison car à mi-chemin, je découvre un minuscule parc dans lequel des gens s'affairent sur des machines que certains qualifieraient d'engin de torture. Voici que j'entrai dans une autre salle de musculation en plein air. Là, plein d'ateliers pour tous les niveaux et énormément de gens d'un certain âge qui s'affairent.
Comme je m'y essaie, de suite je me fais aborder. Un homme ayant la soixantaine me challenge gentiment et me propose de le suivre sur son parcours d'entraînement. Je ne parle pas sa langue, mais les gestes suffisent. On passe ainsi une bonne heure à s'entraîner tous les deux, et je dois avouer que je suis loin d'avoir son niveau. Mais on se marre bien et c'est le principal. Je pars en le remerciant chaleureusement avec une poignée de main qui, avec le sourire, et un langage universel de bienveillance.
Je poursuis ensuite mon chemin pour me retrouver au coeur de la place touristique par excellence. Et alors que tout le monde s'affaire à photographier la tour et toucher l'immense gong se trouvant à sa base, je m'en détourne pour aller me promener à côté de petites cabanes qui offrent des alternatives plus intéressantes, à mon humble avis.
L'une d'elle attire plus particulièrement mon attention : elle est tapissée de murs blancs amovibles sur lequel est écrit en gros en plein milieu "what is art ?". A côté, des marqueurs permettent à tout un chacun de pouvoir s'exprimer, que ce soit par un dessin ou par des mots.
Enfin, je rejoins une place près de la fameuse tour et de tous les autocars garés à ses pieds, où sont regroupés des joueurs d'échec coréen qui se disputent une bataille intellectuelle acharnée sous nos yeux émerveillés. C'est animé, c'est joyeux et c'est vivant. Et même si je ne comprends pas les règles, je prends plaisir à regarder et à rester le temps de quelques parties endiablées.
Dernier jour en Corée.

jeudi 18 avril 2013

GyeongJu ギェオングジュ

De retour à Busan, nous avons fait un petit détour par GyeongJu, l'espace de quelques heures. C'est une ville ancienne et à taille humaine, avec plein de jolies choses à voir.
A la sortir du terminal des cars, nous avons donc récupéré une carte des lieux à l'Office de tourisme, puis loué des vélos. J'ai même pu tester mon talent de négociateur pour faire baisser le prix de 30%.
Une balade très agréable avec des pistes cyclables partout où les voitures constituaient un danger. De très beau paysages au travers d'un parc fleuri, puis dans une forêt avec des petits sentiers. Nous avons traversé un vieux village avec des maisons atypiques, au toit légèrement courbé sur la pointe (cf. Photo), avant d'atterrir dans un mini village historique reconstitué, dans lequel plein d'expositions et de jeux traditionnels : une balançoire, un jeu de cerceau et un autre où le but est de lancer des flèches dans un seau.
Au retour, on est passé par un parc dont la particularité est d'avoir plein de monticules de tailles variables. On s'est arrêté dans un magasin pour acheter des gâteaux et avons terminé dans un petit restaurant local, dans lequel on a commandé un peu au hasard. Mais on s'en est plutôt pas mal sorti.
Bref, une pause bienvenue des plus reposante avant de rejoindre la mégalopole.

mercredi 17 avril 2013

Guro no komyuniti グロのコミュニティ

Aujourd'hui, nous rencontrons une autre copine de Sumire, Manyo. Celle-ci fait partie d'un village communautaire. Elle nous propose donc d'assister à l'activité du jour : un repas en communauté. Quelques membres se chargent de cuisiner un délicieux repas, pendant que les autres aident au mieux. On se retrouve ensuite pour partager ensemble un super moment très convivial.
Mais le village ne fait pas que ça, il organise une tonne d'autres activités, comme l'apprentissage de la musique ou de langue, aide scolaire, bibliothèque humaine (partage d'histoires), broadcast radio, etc.
Le lieu ressemble à un immense terrain de jeu, avec une salle pour les enfants, une quantité phénoménale de livres en tout genre, une console, des ordinateurs, un baby foot et une station d'émission de radio. L'association à but non lucratif est composé de 170 membres après un an d'existence à peine, et offre à tout un chacun, même les plus démunis, un endroit pour se détendre, se divertir, apprendre, partager voir même passer la nuit. Ce qui fut notre cas.
J'ai eu la chance de pouvoir parler avec l'un des responsable du projet, qui est un homme de conviction, incroyablement humaniste et chaleureux. Son aura naturelle et la gentillesse qui émane de sa personne lui permet d'attirer des gens qui lui ressemble et font de la communauté un endroit où il fait bon vivre. Malgré la barrière de la langue, on peut voir au travers des sourires et des gestes la volonté des personnes présentes à nous accueillir de leur mieux, avec tout leur coeur.
De part et d'autres, les enfants courent, jouent et s'amusent ensemble dans un brouhaha qui ne dérange personne. Au contraire, le lieu est plein de vie et de joie, de rires et de cris.
Vraiment, j'ai passé un moment spécial en leur compagnie, que je n'oublierai pas de si tôt.
La communauté de Guro.

mardi 16 avril 2013

Sōru ソウル

Nous prenons le bus direction le centre ville. On s'arrête près d'une rivière qui nous semble propice à la balade. On ne s'y trompe pas, des tas de coréens s'y promènent à pied et à vélo. J'achète dans la rue des bestioles qui ressemblent à des cafards (cf. Photo). Le pire, c'est que c'est super bon.
Comme en Chine, il y'a énormément de vendeurs dans la rue qui proposent de la nourriture en tout genre. Il y en a pour tous les goûts.
En chemin, on découvre une salle de musculation sous un pont. Il y'a 16 machines très bien entretenues et qui permettent de s'entraîner à moindre coût. D'ailleurs plein de gens s'y essaient.
Un peu plus tard, on rejoint un copain coréen de Sumire qu'elle a récemment accueilli chez elle.
Ensemble, on visite un parc très fleuri, on mange dans un restaurant qui sert de la viande et des kimochi - sorte de poireau à la sauche piquante - à la plancha.
Ensuite, on enchaine par des donuts et des boissons à base de riz. Puis on termine par des glaces.
De retour chez Seoung Ji, on la retrouve avec Ha eun, l'autre coréenne avec qui elle avait fait le voyage au Japon. Ensemble, on se promènent dans les rues animées de Séoul pour rejoindre le festival des cerisiers en fleurs. Ceux-ci sont illuminés par des projecteurs verts et roses. Autour, des stands forains avec des jeux et de la nourriture, accompagné de musique. C'est la fête !
Séoul.

lundi 15 avril 2013

Seoung Ji no ie セウングジの家

4 heures de car nous séparent de la capitale. Des bains, on a pris un taxi pour se rendre au terminal, puis embarqué dans le premier car qui se rendait à Séoul. Là bas, on y'a retrouvé Seoung Ji, l'une des coréenne rencontrée quelques semaines plus tôt à Fukuoka et qui m'avait donné envie de visiter son pays. Ses parents nous invitent gentiment à passer deux nuits dans leur appartement, au sommet d'un immeuble abritant une église. La famille est propriétaire de l'immeuble et la mère s'occupe de la gestion de l'église. Ils sont très catholique, et la mère se lève tous les jours à 4h30 pour aller prier et accueillir les fidèles. Contrairement au Japon, environ la moitié des coréens sont catholiques. L'autre moitié est bouddhiste.
Je ne saurais dire si tous les appartements sont comme le leur, mais de ce que j'ai remarqué, la douche se prend en plein milieu de la salle de bain, il n'y a donc pas de cabine ni de baignoire. Le lit est une simple planche de bois surélevée sur laquelle est posée un fin duvet. On mange habituellement par terre, les jambes croisées. Pour le repas, de multiples plats sont partagés par tout le monde, tandis que chacun à son plat principal, qui se dégustent avec les traditionnelles baguettes en métal.
Je ne saurais dire pourquoi, mais le père m'accueille très chaleureusement et me donne toute son affection. J'apprécie beaucoup. La maman est plus réservée. Quant à Seoung Ji, malgré la révision de ses examens, elle nous donne au maximum de son temps.
La maison de Seoung Ji.

Jjijimlibang ジジンリバング

Le titre, pour une fois, n'est pas japonais, mais coréen. Il fait référence aux bains. Ceux dans lesquels nous avons atterri hier soir après notre succulent repas.
L'établissement est gigantesque. Un immense building nous accueille sur 4 étages. Au premier, la réception, la salle de musculation et un vestiaire pour les chaussures. Au second, le bain pour les hommes. Au troisième, celui pour les femmes. Au dernier, une étage multifonction, dont le dortoir.
Les bains sont très luxueux. Je vantais ceux du Japon, mais ceux de la Corée sont tout simplement hors compétition. Comme au Japon, le bain se prend tout nu. Tout est fourni, de l'après rasage au dentifrice en passant par les coton tiges.
L'eau des douches s'écoule dans de petites rigoles de marbres. De multiples bains vont du très chaud (50°) au très froid (15°) avec des intermédiaires. En plus, un jaccuzi, une douche surpuissante qui masse, un bain et douche à l'eau de mer, et même, des petits sièges avec jet qui masse le derrière.
Pour finir, il y'a quatre petites maisonnettes abritant sauna et hammam à toutes les températures et avec différentes fragrances. Au fin fond, un lieu pour se faire masser. Pour l'équivalent de 30€, un vieux monsieur en caleçon m'a gratté tout le corps avec un gant, puis massé à l'huile, étiré, frappé et enfin lavé plus shampoing.
Au sommet de l'immeuble, un endroit mixte où chacun peut se détendre comme il l'entend. On y accède par des petites pierres rondes qui massent les pieds, et habillé avec le pyjama fourni par l'établissement.
Il y a une salle commune pour dormir, de petites alcôves confortables, des PC avec internet, une salle de projection, des télé, un bar, une salle de jeux vidéo, et une dizaine de salles à température et humidité contrôlée, certaines ayant sables, sels ou cailloux, allant de -12° à 80°. Le tout donne sur la ville de nuit via une immense baie vitrée.
Le tarif : 10€ la nuit, accès au bain compris !
Un plaisir comme ça à ce prix là, ça ne se refuse pas.
Bain coréen.

dimanche 14 avril 2013

Kankoku 韓国

Du barrage jusqu'à chez Sumire, une bonne vingtaine de kilomètres nous sépare. Je n'ai pas de carte, mais un bon sens de l'orientation. Alors à 7h, je charge mes sacs sur mon dos et marche pendant 3 heures sans m'arrêter.
Une fois arrivé, une bonne douche est d'abord nécessaire. Puis on prend le bus direction le port de Fukuoka. De là, on embarque dans un ferry, direction une terre inconnue. On change d'île, et même de pays.
4 heures de mer plus tard, nous sommes en ... Corée ! A Busan plus exactement.
On marche dans la ville électrique à la lumière des néons multicolores et aux sons de K-Pop (cf. Gangnam style). Des télés et radio diffusent le nouveau clip de la star locale devant une foule qui s'amasse.
Ma première impression : ce pays est complètement différent du Japon ou de la Chine. Je ferai un compte rendu plus précis dans quelques jours, mais jusqu'ici, je me régale.
Et qui dit régal, dit petit tour dans un restaurant local pour goûter la nourriture du pays.
Après un accueil chaleureux, on nous sert un tas de petits plats chauds et froids. Ce sont les plats d'accompagnement. Le plat principal vient un peu plus tard. C'est une soupe dans laquelle on peut manger la sauce en trempant le riz dans une cuillère. C'est comme saucer avec son pain. Mieux, les plats d'accompagnement, le riz, le thé et surtout les nori (algue en lamelle), sont à volonté. Yahoo !
Ici, on mange aussi avec des baguettes, mais celles-ci sont en métal, ainsi qu'une cuillère.
En dessert, on a pris une boule compacte enrobée au choix de chocolat, thé ou fraise. La vendeuse sort ensuite un marteau pour l'exploser en morceau. Très bon comme gâteau.
La Corée.

samedi 13 avril 2013

Damu ダム

C'est aujourd'hui le 3ème et dernier jour que je vis seul en haut de mon barrage, isolé du reste du monde par une montée qui ne peut être parcourue qu'à pied et donc en rebute plus d'un. J'accueille les plus courageux qui arrivent à moi à bout de souffle par un énorme sourire de félicitation, et engage volontiers la conversation, tellement ils se font rares.
Je ne vis pas complètement reclus, je vous rassure. Tous les jours, je vais explorer les alentours du lacs ou les petites routes de montagnes et parcours ma dizaine de kilomètres quotidien, peu importe le climat. Je visite même les quelques temples qui sont sur mon passage.
Mais une fois revenu en haut de mon perchoir, j'en profite pour m'adonner à mon passe temps favori : la lecture. Des heures durant, je reste silencieux et sans bouger. De temps à autres, je fais une pause pour me dégourdir et vais observer la vue unique sur le lac, les gens qui paraissent minuscules et la mégalopole au loin.
D'habitude, seul le chant des oiseaux m'accompagne, mais ce soir, un amateur de batterie est venu s'entraîner et me fait profiter de son talent. Il se trouve sur un parking du lac à quelques centaines de mètres en contrebas, mais je l'entend comme s'il jouait pour moi. Que demander de plus...
Le barrage.

vendredi 12 avril 2013

Nana ka getsu 七ヶ月

Sept mois déjà et aucun signe de lassitude. J'aime énormément ma vie ici, les gens que je rencontre, les lieux que je visite et toutes ces choses que j'apprends. Vous avez dû vous en rendre compte, pas un jour ne se passe dans l'ennui ou la tristesse.
Et quand je pense aux 5 mois qu'il me reste et tout ce que j'ai prévu de faire, je sais qu'il y'a encore devant moi quelques belles aventures à vivre... Mon but, essayez de les partager avec vous le plus fidèlement possible. Donc un énorme merci pour les lecteurs et lectrices qui ont suivi jusque là, sans vous j'aurais sûrement déjà abandonné l'écriture.
Je voudrais aussi m'excuser pour la rareté de mes messages en réponse aux vôtres. Parfois, internet se fait rare et le rythme de la vie de voyage prend le pas sur ma vie personnelle. Je sais que cela signifie que je dois lever le pied car je veux faire trop de choses à la fois et que je ne prend pas assez le temps pour les autres.
Ce n'est pas pour autant que j'oublie de penser à vous, bien au contraire. Ceux que j'aime se reconnaitront, je le sais. Souvent, vous voyagez avec moi.
7 mois.

jeudi 11 avril 2013

Sasaguri 篠栗

Sasaguri est un endroit magnifique que me fait découvrir Sumire. Le temple de la photo est le numéro 45 du pèlerinage qui en compte 88 en tout. A la manière de son homologue de Shikoku, le but est de faire le tour de tous les temples et de s'y recueillir. La différence est que ce parcours est bien plus court et peut être effectué en 4 jours au lieu de 30.
Ce temple est vraiment magnifique. Un endroit superbe où se mêle culte et nature. De multiples grottes creusées dans la pierre abritent des lieux de prière. Des statues immenses et plein d'autres plus petites. Des cascades, des ponts, des marches. Les mots me manquent tellement l'endroit est époustouflant.
Je n'ai qu'une chose à dire, croyant ou pas, si vous êtes de passage à Fukuoka, ne manquez pas cet endroit. Le lieu en vaut la peine. Ne serait-ce que pour l'immense statue du bouddha allongé sur le flan. Avec un peu de chance, un bouddhiste est en train de prier avec son "namiorengekyo" ou autre son mélodique très apaisant, comme une chanson zen.
Après cette visite, je dis au revoir à Sumire et Hikaru car je vais rester là quelques jours pour me reposer. Cette nuit, je dors donc au sommet d'une montagne donnant sur un lac artificiel, créé par un barrage. Au coucher du soleil, je peux admirer Fukuoka qui s'illumine.
Sasaguri.

mercredi 10 avril 2013

Hikari 光

A la vue de la photo, peut-être avez-vous l'impression de reparcourir le blog en sens inverse. C'est pas faux. Voilà à nouveau que je rencontre Kaku, cette gentille personne qui m'avait invité dans sa maison, présenté à sa famille et s'était tant inquiété de mon sort.
Un petit coup de fil la veille, et voilà un rendez-vous fixé. On pensait rester avec lui une petite heure, avant de repartir à Fukuoka. Mais lui à tout un programme. Tâchons de ne pas le décevoir.
D'abord, on a été dans un ryokan, qui est un hôtel avec restaurant et bain. Celui-ci a une très belle vue sur la mer et ses îles, qui me rappelle un peu Shikoku.
En premier lieu, nous avons mangé un bol de riz, dont la particularité est d'être préparé de façon traditionnelle : un récipient de métal qu'on chauffe, avec un couvercle de bois (cf. Photo).
En second lieu, nous avons pris le bain en extérieur. Vent glacial et vue splendide l'ont rendu des plus agréables. Une petite heure seulement, trop court. En plus, Kaku parle énormément et Hikaru veut jouer, pas moyen de se détendre.
Ensuite, Kaku avait prévu de nous faire visiter sa ville, Hikari. Le même kanji que Hikaru, je m'amuse donc à dire que c'est la ville d'Hikaru. Kaku nous a montré une plage de toute beauté, avec ses pins, son sable fin et aucune âme ni aucun déchet. Puis, il nous a amené au sommet de la montagne, depuis laquelle on pouvait admirer la ville et la mer.
Enfin, de retour chez lui, sa femme, Mitsuyo, venait juste de rentrer. On a discuté un moment autour d'une tasse de thé, avant que Kaku nous offre, à Hikaru et à moi, un de ses jouets en bois, fait main. Ce sont des petits animaux sur roulette. J'ai choisi l'écureuil. Un très beau cadeau du coeur.
On se dit adieu encore une fois. Je ne peux m'empêcher de serrer Kaku dans mes bras. Je vois dans le rétroviseur que Mitsuyo et lui restent jusqu'à ce que la voiture sorte de leur champ de vision, et eux du mien. Je fais coucou par la fenêtre.
Puis la longue route de nuit jusqu'à Fukuoka, avec un point particulier : la première fois que je traverse le fameux tunnel par la route.
Hikari.

mardi 9 avril 2013

Iwakuni no yoru 岩国の夜

Pour ceux qui suivent le blog et qui ont une bonne mémoire, vous devez certainement vous rappeler de ce pont tout en bois que j'ai découvert il y'a quelques semaines.
Et bien, après avoir franchi les quelques ponts restants entre Ikuchijima et Onomichi, ville d'arrivée sur Honshu, puis suivi la route qui longe la côte vers Fukuoka, nous y étions de nouveau.
Cette fois-ci, des spots éclairaient le pont, et les sakuras avaient fleuris. Le petit point blanc en haut à gauche de la photo est, vous l'aurez reconnu, le château.
La dernière fois, j'avais fait l'ascension jusqu'à celui-ci de jour. Et la vue est tellement belle de là haut, que je m'étais juré que si j'y revenais, il faudrait que je la fasse de nuit. J'avais pas prévu que je serai accompagné...
Grimper la première fois m'avait déjà fait cracher mes poumons, alors j'imagine pour un enfant. En plus de nuit.
Mais ni Hikaru ni Sumire n'ont bronché, malgré la difficulté. Lentement mais sûrement, nous y sommes parvenus, à la seule lumière de ma nouvelle lampe électrique.
Une fois là haut, je ne m'étais pas trompé : la vue est époustouflante. Malheureusement, le château n'était plus éclairé. Un peu plus tard, j'indiquais un coin agréable pour planter la tente. Mais une fois celle-ci sortie, j'eus une idée, que certains pourraient qualifier d'insensé, mais que je trouva géniale.
Pourquoi ne dormirait-on pas au château ?!
Loin de moi l'idée d'enfoncer la porte, ni de la crocheter, je vous rassure. Ceux qui ont relu l'article "Iwakuni no shiro" ont pu voir que le château à été reconstruit récemment, mais que les fondations de l'ancien demeurent. C'est sur celles-ci que je veux planter la tente. Un seul petit soucis, comment arriver tout en haut. Pour moi, pas de problème, mais pour Hikaru...
Et alors que je commence l'ascension des 10 mètres qui me séparent du sommet, je doute qu'il puisse y arriver. Juste quand je me retourne pour dire ça, je l'aperçois à mes talons !
Comme il n'a pas peur et qu'il est dégourdi, il y arrive sans problème, alors que j'assure sa sécurité.
En haut, on domine le château et ses alentours, ainsi que la ville au loin. Le roi n'avait pas tort, une position on ne peut plus stratégique. Ce soir, ce sont nous les rois.
Iwakuni de nuit.

lundi 8 avril 2013

Ikuchijima 生口島

Après une excellente nuit passée dans une forêt de pain dans la montagne, près d'un ruisseau, nous avons mis le cap vers Imaburi. Depuis cette ville portuaire, il est possible de traverser de Shikoku à Honshu par l'autoroute au travers de multiple ponts et donc de multiples îles.
L'une d'elle est particulière pour Sumire, c'est là où est né son père. Elle veut donc s'y arrêter pour la nuit.
Dans l'après-midi, elle voulait aller dans un musée d'art dans lequel un de ses peintres favoris expose des peintures de voyages. Je préfère ne pas y aller et prendre un peu de temps pour lire.
Au retour, elle me montre une réplique d'une de ses oeuvres qu'elle a acheté, et m'explique que les peintres japonais n'utilisent pas de la peinture à l'huile, mais de la peinture naturelle, qui sèche si vite qu'elle ne laisse pas de place à l'erreur. La peinture originale mesure 3m50 sur 1m80 et décrit la route de la soie, voyage qu'à fait le peintre à maintes reprises. Très belle peinture à mon goût.
Ikuchijima.

dimanche 7 avril 2013

Dōgo onsen 道後温泉

Pour les fans de Miyazaki Ayao, ou tout simplement ceux qui ont vu "Le voyage de Shihiro", je ne leur apprendrais rien en leur disant que beaucoup des décors du films d'animation ont été inspirés de lieux réels du Japon.
Un des plus fameux, les bains, lieu principal du film, dont le Dogo onsen provient. Bien sûr, l'endroit est devenu très touristique et le prix s'en ressent, pour celui qui aimerait visiter ce palais du bain ancestral. Malgré tout, pour ce qui est du bain seul, le prix reste normal.
A l'intérieur, interdit de prendre des photos. Mais pour ceux qui s'attendent à une réplique exacte du film, petite déception. C'est beaucoup plus simple. Néanmoins magnifique. Tout est en bois, et le bain coule d'une énorme statue en pierre. Le bain de l'empereur n'est accessible qu'à ceux qui ont payé le prix fort.
Par contre, point fidèle au film, le bruit, du fait des touristes pour qui bain et relaxation sont deux choses bien distinctes.
Malgré tout, un excellent moment dans un des paradis les plus traditionnel du Japon.
Dogo onsen.

Dōbutsuen 動物園

Ça faisait très, que dis-je, trop longtemps que je n'avais pas été au zoo. Alors pour ceux qui sont des habitués, peut être devriez-vous passez votre chemin et foncer vers le prochain article.
Personnellement, j'avais l'impression d'en visiter un pour la première fois. J'y ai découvert plein d'animaux et redécouvert certains. Le zoo de Matsuyama est très populaire pour être un des zoo qui donnent naissances à plein d'animaux. Pour en témoigner, ils n'hésitent pas à afficher plein de photos des bébés, de leur naissance et pendant leur croissance. C'est assez touchant.
Ce zoo est organisé en 5 zones, correspondant à chaque continent : Afrique, Asie, Amérique, Europe, Océanie.
Le parcours est tel qu'on visite chaque lieu l'un après l'autre, avec de temps en temps des parcours en intérieur.
Parmi les animaux qui m'ont le plus marqué : une tortue blanche, un serpent blanc, un tigre blanc, et, vedette du zoo, un ours blanc.
Le reste des animaux, tigre, lion, zèbre, alligators, serpents, panda roux, lapins, hamsters, perroquets, toucans, éléphants, hippopotames, ours, kangourous, bisons, pélicans, autruches, girafes, panthères, léopards, rhinocéros, pingouins, singes, gorilles, tortues, chauves-souris, faucons, aigles...
Bref, pas assez d'une après midi pour tout voir. Surtout avec le temps pluvieux. Malgré tout un super moment.
Le zoo.

samedi 6 avril 2013

Otanjōbi omedetō お誕生日おめでとう

Tout d'abord, je voudrais remercier tous ceux et celles qui y ont pensé. Un énorme merci pour vos messages. Ça a été pour moi un plaisir de les lire, même à retardement.
Comme cadeau, j'ai eu quelque chose d'assez exceptionnel. J'aurais pu vous mettre au défi de deviner, mais je pense que comme moi, ça aurait sûrement dépassé le cadre de votre imagination.
Quoique ... Allez, je donne quelques indices pour les joueurs : c'est petit/transportable, ça utilise de l'eau, c'est typiquement japonais, ça marche à pile, ça s'utilise aux toilettes.
Je donne la réponse à la fin, donc arrêtez de lire ici si vous voulez chercher.
Aujourd'hui, nous avons voyagé de la rivière Shimanto jusqu'à Matsuyama, grande ville au nord de l'île. Chemin faisant, on s'est arrêté dans un temple qui n'en était pas un. Ou "plus un" devrais-je dire. En effet, celui-ci a été transformé en librairie. Un bâtiment à visiter car de toute beauté. Mieux, le temps pour moi de bouquiner quelques livres pour enfants, comme je le faisais autrefois.
Arrivés à Matsuyama, Sumire m'a offert de diner dans un bon restaurant où, une fois de plus, j'ai bien mangé. Puis on a été dans un centre commercial pour trouver un gâteau d'anniversaire. Le seul qui m'a vraiment plus fut celui sur la photo : c'est du pain en forme de cube, surmonté d'une boule de glace, de lignes de caramel et de sirop d'érable. On en a fait qu'une bouchée.
Puis on a cherché un camp. Malheureusement, l'iPhone de Sumire est en panne. Donc pas de GPS. Et qui dit pas de GPS dit galère en pleine ville. Alors après une heure à tourner en rond, je lui ai indiqué ma technique ultime : foncer vers la montagne, car personne n'y habite. Bonne pioche.
On a ainsi emprunté une petite route grimpant au sommet. De là haut, on pouvait admirer Matsuyama de nuit. Une très très belle vue, notamment grâce aux nuages qui avaient une couleurs bien particulière avec les lumières de la ville.
Quant au cadeau, c'est un ... un ... un washlet portable !!
Vous voyez pas ce que c'est ? Mais si rappelez-vous ces toilettes high-tech qui permettent de se laver le derrière. Et bien c'est la même technologie, mais de poche. Pour les japonais qui partent en voyage ... Ou les étrangers à qui ça manquerait une fois de retour dans leur pays !
Joyeux anniversaire.

vendredi 5 avril 2013

Shimanto kawa, mōichido 四万十川、もう一度

Une fois levé, on retourne à la rivière Shimanto. Mais cette fois, on la remonte le plus loin possible. Au travers des petites routes escarpées, on traverse des endroits plus magnifiques les uns que les autres. Certains parcourent ces chemins à vélo ou bien naviguent sur la rivière dans des petits bateaux traditionnels qui ressemblent à de petites maisons flottantes.
De temps à autres, des ponts très étroits permettent de traverser d'une rive à l'autre. Quand je dis "très étroit", c'est qu'il y'a à peine la place pour une voiture. C'est donc le premier arrivé qui passe. Et si t'es un piéton ou un cycliste, tu fais ta prière avant d'entrer, tu traverses à fond la caisse et si tu manques de pot, tu es bon pour sauter à l'eau ou bien te faire écraser.
Ces ponts sont assez rigolo car ils n'ont pas de barrière. Et puis, ils semblent démesurés par rapport à la taille réelle de la rivière. En vrai, ce sont des ponts submersibles. Quand la rivière est en crue, ils sont la tête sous l'eau.
Bref, la promenade fut un vrai régal. Interrompue par le retour à la gare pour que Jimmy prenne son train. Une fois les adieux faits, on remonte encore une fois la rivière, cette fois-ci sur l'autre berge, jusqu'à ce que la nuit tombe. On plante la tente sur la rive, en espérant qu'il n'y ai pas de crue cette nuit.
La rivière Shimanto, encore une fois.

jeudi 4 avril 2013

Shimanto kawa 四万十川

Aujourd'hui, on a rendez-vous avec Jimmy, un ami de longue date de Sumire. Il est né au Laos, mais à vécu aux États-Unis avant de s'installer au Japon il y'a 3 ans. Il vit maintenant près de Fukushima. Oui, oui, le Fukushima où il y'a eu l'explosion nucléaire !
Aussitôt récupéré à la gare de Shimanto, on fonce à la rivière. Le temps est splendide et on profite pour faire un picnic.
Puis pendant que Sumire et Jimmy discutent et de racontent leur vie, je joue avec Hikaru. Je lui apprends à faire la roue, la roulade, le poirier. Enfin, je l'amène le long de la rivière pour lui montrer comment faire des ricochets avec des galets. Pas évident.
Et pendant qu'il s'entraine dur, je remonte mon jean pour essayer de traverser la rivière. Mais rendu à mi-chemin, je me rend bien compte que je suis trempé jusqu'au cuisse et que si je continue, ça va être pire. Alors je fais demi-tour, vaincu.
A mon retour, Sumire est en panique. Elle s'est aperçu qu'elle a oublié une assiette de camping dans laquelle on a mangé les coquillages hier. On s'empresse donc de retourner tous ensemble dans le parc du bord de mer. A peine descendu, elle retrouve son assiette et la voilà rassurée.
Comme la nuit commence à tomber, on dînera et campera sur place. Je profite du ciel clair et de l'absence d'éclairage pour aller regarder seul les étoiles au bord de la mer. J'ai failli m'y endormir...
La rivière Shimanto.

mercredi 3 avril 2013

Shimanto 四万十

Sumire a profité de la trêve des écoliers, synonyme pour elle de vacances, pour venir se joindre au voyage. Elle a fait la route avec Hikaru depuis Fukuoka, en prenant le ferry pour traverser de Kyushu à Shikoku, au volant de sa nouvelle voiture. Certes plus petite, mais qui consomme deux fois moins.
Une fois les bagages chargés, on fonce direction la ville de Shimanto, où la rivière du même nom se jette dans l'océan. Sur la route, on fait une longue pause dans un parc donnant sur la mer. Puis on se balade sur un petit chemin pittoresque et tortueux qui longe celle-ci. Tout simplement magnifique.
On discute longuement pour rattraper le retard de nos vies respectives.
Puis, épuisé, je trouve un rocher assez plat sur lequel je peux faire une sieste au soleil. Pendant ce temps, Sumire et Hikaru jouent au bord de l'eau.
A mon réveil, on retourne au parc, et Sumire sort son réchaud et fait cuire quelque chose. Quelques minutes plus tard, elle ouvre et surprise, la casserole est remplie de coquillages. On les pique avec des aiguilles jusqu'au dernier.
Avant la tombée de la nuit, on reprend la route, jusqu'à Shimanto, où l'on établi le camp dans un parc naturel, avec plein d'animaux de la ferme. On mange sur une table de camp avant de se coucher près du poulailler.
Shimanto.

mardi 2 avril 2013

Susaki 須崎

S'il y'a bien une chose qui démarque les gens de Shikoku, c'est leur extrême gentillesse. Sur ce blog, j'ai beau répéter à tue-tête que les japonais sont gentils, ceux de cette île battent tous les records.
D'abord le camion, dingue ça ! Ensuite, quatre fois qu'on me propose de m'amener quelque part alors même que je ne fais pas d'auto-stop. Juste le fait de me voir marcher avec mes bagages attise la générosité de ceux qui veulent faire un bout de chemin en ma compagnie...
Après le faux départ d'hier, aujourd'hui, c'est la bonne. Nobuko me dépose à Muroto après qu'on ai pris un bain de pied et regardé les dauphins ensemble.
Toutes les conditions sont contre moi : il pleut, la route est déserte, pas de feu de signalisation. Qui va bien vouloir s'arrêter ?
Ça fait marrer Nobuko qui me regarde me préparer et attends pour voir ce qui va se passer. Je la rassure en lui disant que de toute manière, quelqu'un va s'arrêter : on est à Shikoku !
Et en effet, alors que je me dirige du parking vers la route, une voiture me demande où je vais et m'embarque aussitôt. Même pas eu le temps d'être trempé.
Aoki et Takemura (assis sur la photo) habitent Kochi, le chef-lieu de la préfecture. Aoki est très bon public, alors j'en profite en lui racontant les anecdotes rigolotes de mon voyage. Je suis le divertissement du jour : elle se marre bien tandis que Takemura reste éveillé malgré la fatigue. Elle n'en revient pas : d'habitude il s'endort à tous les coups.
Alors qu'elle me demande où je vais, je lui indique Susaki, hors de la mégalopole, pour pouvoir camper plus facilement. Sur la carte, ça semble à côté. En vrai, c'est à 35 kilomètres. Même pas peur, ils me proposent de m'y amener malgré tout.
Mais avant ça, Aoki doit déposer des courses chez son fils. Au téléphone, ils croient que c'est une blague. Mais quand je sors de la voiture, le fiston et sa femme ont de grands yeux étonnés. Ça ne les empêche pas de m'inviter à entrer et à vouloir me faire goûter un bon sashimi. Un nouveau poisson, l'hiramasa. Quelques minutes plus tard, ils me servent une assiette de ce poisson cru, habilement découpé en lamelles.
Je goûte et me régale. Ils sont content alors ils me font signe de ne pas me gêner et de finir le plat. Mieux, ils m'amènent le riz, la soupe au miso et un flan à base de tofu, appelé tamagodofu.
Bref, le dégustation se transforme en repas gastronomique. Je ne sais comment les remercier. En guise de bon voyage, ils m'offrent en plus un sac rempli de friandises et des boissons, alors que Nobuko avait déjà fait de même un peu plus tôt dans la journée. Akane et Tomo (gauche à droite sur la photo) sont vraiment très adorables, le coeur sur la main.
Aoki, Takemura et moi reprenons la route direction Susaki, et on peut admirer la vue de Kochi de nuit depuis l'autoroute. Ils me déposent enfin à une aire de repos et me souhaite bonne continuation. Il fait alors très sombre et la recherche d'un camp s'avère assez difficile.
C'est sans compter Tetsuro qui vient m'aborder juste comme je viens d'arriver. Il fait le tour du Japon à vélo et va camper ici pour la nuit : plus besoin de chercher. J'installe mon camp près du sien, et alors qu'il me demande d'où je viens, il se met à me répondre en français !! Il a passé 10 mois dans une université parisienne et se débrouille vraiment très bien. Ensemble, on partage conversation de voyage et les friandises offertes un peu plus tôt. Je lui fait même un don d'argent, trop heureux à mon tour de pouvoir enfin aider quelqu'un dans son voyage. La roue tourne.
Susaki.

lundi 1 avril 2013

Shigatsu no sakana 四月の魚

"- Fin du voyage -
J'ai trouvé ma place ici. La nature, la mer et la montagne.
Pourquoi alors continuer à voyager alors que cet endroit est le paradis ? J'arrête donc ici ma route, ma décision est prise !"
Pas évident de vous piéger à distance. Même si j'ai fait de mon mieux en essayant de noyer le poisson (!!) du mieux que j'ai pu, en essayant de faire passer une vraie nouvelle pour une fausse, et une fausse nouvelle pour une vraie.
Alors oui, c'était vrai que j'ai perdu mon porte-monnaie et qu'une personne adorable me l'a gentiment rapporté. Quant à arrêter le voyage ici, vous l'aurez compris, ça relève plutôt de la fantaisie. J'adore réellement cet endroit, mais j'ai encore plein de lieux à visiter, alors il est temps pour moi de faire mes bagages et de dire adieu.
Et alors qu'on s'apprête à se séparer après de si bons moments passés ensemble, nous finissons dans un restaurant pour un dernier repas. On mange et discute autour de tortelini et de spaghetti à la japonaise. Le chef nous amène même du pain complet qu'il prépare lui-même, sa fierté.
On s'éternise tellement qu'on quitte la table à 16h. Trop tard pour prendre la route. Alors je fais demi-tour. Et pour notre dernière soirée, on file direction un port d'où l'on peut voir une quantité incroyable de méduses. Je les approche d'abord timidement, puis m'amuse à les couler en appuyant sur leur tête. La texture est gélatineuse. D'où le nom anglais "jelly fish".
On marche ensuite jusqu'à la plage où l'on prend un bâton pour écrire nos noms dans le sable et ramasser une méduse échouée. L'occasion pour moi de l'observer de près, et pour Nobuko de faire un "walabi mochi", sorte de boule de riz entourée d'une pâte sablonneuse. On finira la soirée autour d'un bon thé et de fraises.
Poisson d'avril.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...