mercredi 31 juillet 2013

Myōtsū-ji 明通寺

Pour mon dernier jour à Obama, Sayuri avait prévu la visite de quelques temples "secrets" de la région. De ceux qu'on trouve difficilement sur un guide touristique si on est pas du coin. Le principal : Myōtsū-ji.

Une fois garé, un pont surplombant une rivière, dont le lit est parsemé de rochers et dont les flancs sont couverts de mousse, mène aux jardins du temple.
Ceux-ci, magnifiquement entretenus, présentent diverses variétés de végétaux. A noter que ces végétaux sont parfois dans des pots qui sont installés la journée puis enlevés le soir.
Le jardin propose discrètement quelques marches qui donnent sur une longue allée menant au temple lui-même. Une fois passé l'entrée payante (4€), l'allée pavée, ornée de fleurs colorées et de cèdres centenaires, force le pélerin à se diriger vers le bâtiment principal.

Une fois déchaussé, on pénètre les lieux où un moine ainsi que divers statues nous accueillent. On s'asseoit donc à genoux pendant la petite demi-heure durant laquelle le moine nous recite patiemment l'histoire du temple. Après quoi, on peut librement se promener le long des différentes divinités qui nous regardent fixement de leur air approbateur.
Alors on leur laisse quelques pièces et leur achète les quelques souvenirs qui se trouvent à leur pieds. Cela fera de bons souvenirs, une fois ceux de notre mémoire effacés par le temps.

Une fois sorti et rechaussé, de nouvelles marches mènent à une pagode de trois étages du plus bel effet. Je ne me lasse pas de contempler cet merveille architecturale.
Mais la nuit commence à tomber et d'autres lieux nous attendent. Alors on rebrousse chemin, tandis que les moines s'affairent à ranger et nettoyer les lieux.

Nous avons ensuite poussé la visite dans un sanctuaire attenant, planté en plein milieu d'une forêt. Un lieu paisible et ressourcant où il doit faire bon méditer. D'immenses cèdres émergent ça et là des bâtiments de bois pour donner un côté "mystique" que j'apprécie.

Une visite que je conseille donc fortement pour son côté spirituel, mais surtout reposant. Y consacrer au moins un après-midi, en prévoyant de visiter les lieux avant 17h, heure de fermeture.


mercredi 24 juillet 2013

Kyūkei 休憩

Je suis désolé pour ceux qui espéraient découvrir au travers de mes récits Hokkaido ou Tohoku (autre nom donné à la pointe nord de Honshu). Au risque de vous décevoir, j'ai décidé de prendre une petite semaine de vacances au bord de la mer, pour lire, mais surtout écrire.
D'abord rattraper le retard que j'avais pris sur le blog. Voilà chose faite. Ensuite, me concentrer sur le livre que je vous prépare sur l'incroyable pèlerinage de l'île de Shikoku.
Pour l'instant, peu d'entre vous ont manifesté de l'intérêt pour ce projet, mais je ne baisse pas les bras pour autant. Je sais que le récit en vaut la chandelle.
A très bientôt et profitez bien de vos vacances, pour ceux qui les ont prises en ce moment.
Repos.

mardi 23 juillet 2013

Shuppatsu 出発

Avec l'accord de Fumio et de Sayuri, j'ai pu laisser chez eux tous mes bagages superflus. Et autant dire qu'ils sont nombreux.
C'est donc le balluchon et le coeur léger que je suis monté dans la première voiture qui s'arrêtait. Celle-ci devrait me déposer quelques 15km plus loin.
Et alors que j'attendais patiemment la prochaine voiture, panneau à la main, je fus pris d'un doute. Minuscule d'abord, puis grandissant. Je fini par lâcher mon panneau et m'asseoir.
Pourquoi ? Pourquoi aller à Aomori à toute vitesse ? Qu'est ce qui m'attend là-bas de si important ? Est-ce que je voyage pour voyager ? Ou parce que j'en ai vraiment envie ?
Si j'y réfléchis bien, même avec de la chance, je ne mettrais pas moins de 5 jours pour arriver à Aomori. Et à peine arrivé qu'il me faudra penser à repartir. Et quand bien même je rencontrerais quelqu'un avec qui j'aurais envie de m'arrêter pour passer du temps. Ou bien incapable de faire de l'autostop en fonction du climat ou de la fatigue.
J'ai peut être tendance à oublier que l'autostop n'est pas une science exacte, ni même de tout repos. Rien à voir avec quand on prend le train ou l'avion et qu'on est quasi certain d'arriver à l'heure fixée à l'avance (du moins au Japon !!) sans trop se fatiguer.
Et si dans ma tête, je m'étais résigné à explorer coûte que coûte, dans mon coeur, je n'étais pas prêt. Au fond de moi, j'avais envie de rester à Obama. C'est la même chose qui m'était arrivée à Fukuoka quelques mois plus tôt et qui m'avait fait faire 7km de marche avec bagages pour finalement revenir à mon point de départ.
Cette fois-ci, ce fut plus facile. Je n'eus qu'à traverser le route, changer mon panneau pour "Obama" et quelques minutes plus tard, j'étais dans une nouvelle voiture, accompagné par des journalistes plus que sympathiques.
A tel point que le soir, nous dînions ensemble autour d'"okonomiyaki" et de "yaki soba". Et si ce menu n'était pas sans me rappeler celui de Kyoto quelques jours plus tôt, je pus aisément confirmer les dires de Sada : bon techniquement mais réalisé sans amour, donc fade au final. Heureusement, l'agréable compagnie qui m'entourait rajouta de la saveur à ce qui n'en avait pas. Et ensemble de discuter jusqu'à la fermeture.
C'est avec un grand sourire au lèvres que je suis rentré chez moi, fier de ma soirée mais surtout de ma sage décision.
Départ.

lundi 22 juillet 2013

Saigo no hi 最後の日

Après avoir retrouvé, avec plus ou moins de plaisir, toutes les personnes que j'avais envie de voir, je n'ai plus aucune raison de retarder plus longtemps la poursuite mon voyage. J'ai donc décidé de partir aujourd'hui vers le nord.
Et si je prend maintenant conscience qu'il ne me reste pas assez de temps pour visiter Hokkaido à mon rythme, j'espère quand même parvenir jusqu'à Aomori, la pointe nord de l'île de Honshu.
Annonçant la nouvelle à Sayuri, celle-ci décida que je ne pouvais partir sans qu'on se fasse un dernier dîner ensemble. Rendez-vous donc était donné, et mon départ d'une demi-journée reporté. Mieux, elle m'invita à passer la nuit chez elle. Cela m'a permis, en plus de me régaler autour d'un plaisant repas de famille, de passer plus de temps à partager et discuter avec elle. Je reconnais bien là ma "maman japonaise" au grand coeur.
Fumio étant rentré tard, la soirée n'en a été que plus agréable. Et d'un côté, c'est dommage.
La décision de partir d'Obama n'est pas évidente tant j'aime cette ville et que je m'y plais. Mais le but de ma venue au Japon n'est-il pas de voyager et de découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles coutumes, mais surtout de nouvelles personnes ?
Dernier jour.

dimanche 21 juillet 2013

Fukui san to Hitomi chan 福井さんと瞳ちゃん

Hormis Fumio et Sayuri, il y'a deux autres personnes importantes que je me devais de rencontrer avant de poursuivre mon voyage.
Le premier, Mr. Fukui, un vieux monsieur de la maison pour personnes âgées pour laquelle travaille Sayuri.
Ce matin, rendez-vous était donné avec lui pour discuter deux bonne heures de voyage, de la vie et d'autres choses plus ou moins sans importante. Le principal étant qu'on passe lui comme moi un bon moment ensemble. Objectif atteint.
La seconde, Hitomi, une jeune fille très charmante avec qui j'ai continué à correspondre durant tout mon voyage, et qui piaffait d'impatience de me revoir. Moi également.
Pendant l'heure du déjeuner, nous avons donc profiter de cette courte pause pour retracer nos huit mois respectifs. Elle m'a ensuite amené dans le café d'un de ses amis afin que j'achète des donuts végétariens à base de tonyu et d'huile de riz.
Après quoi, elle m'a fait découvrir un endroit qui lui tient particulièrement a coeur : un temple bouddhiste de la secte shynnio. Après m'avoir expliqué en compagnie du prêtre l'histoire et le but de la secte, nous avons ensemble prié : "one heart", peu importe la religion ou la race, nous sommes identiques et devons nous unir pour faire régner la paix dans le monde.
Un très joli message, plein d'espoir et de sagesse.
Mr. Fukui et Hitomi.

samedi 20 juillet 2013

Futsu no seikatsu ふつの生活

Depuis hier, j'ai repris ma vie habituelle : le camping.
A ceci près que le camping à Obama, c'est pas vraiment de l'aventure, c'est du confort !
Déjà, connaissant les lieux par coeur, je n'ai donc pas eu à chercher un endroit où poser ma tente : je sais où se trouve l'endroit idéal, c'est-à-dire tranquille, avec un toit en cas de pluie, à l'abri du vent et des passants, pas loin de la mer et des commerces. Je n'ai pas eu non plus à chercher un point Wifi gratuit. Gain de temps non négligeable.
Ensuite, mon supermarché favori, avec des plats préparés à la main quotidiennement, des prix défiant toute concurrence après 18h et surtout un endroit pour manger avec un micro-onde et une prise pour recharger ma tablette.
Enfin, non loin se trouve mon magasin de livre où je peux lire à loisir en même temps qu'étudier la langue. Tous les soirs, rendez-vous donc est donné au rayon "livre pour enfant", qui regorge d'ouvrages qui me sont accessibles.
A noter qu'aujourd'hui, j'avais rendez-vous à midi avec Sayuri pour discuter un peu. Celle-ci s'est confondue en excuse pour l'attitude de son mari, tout en m'expliquant qu'il y'a une raison culturelle, aidée par la fatigué. Et surtout que même si elle aimerait qu'on se réconcilie, il faut que je comprenne que d'un, il ne s'excusera jamais, que deux, étant sa femme, Sayuri ne s'opposera jamais aux décisions de son mari.
Sa gentillesse et son instinct de maman l'ont poussé à m'apporter un sac de légumes frais et des petites viennoiseries.
Après quoi, je suis retourné en haut de ma montagne, admirer en toute liberté le soleil qui se couche sur Obama et qui se lève sur la France.
La vie normale.

vendredi 19 juillet 2013

Shitsubō 失望

Ça a d'abord commencé par cette personne qui m'a reconnu dans la rue alors que je me faisais le plus discret possible, et qui a appelé Sayuri pour la prévenir : Flo est de retour !
Surprise un peu gâchée donc ...
Et si à mon arrivée, j'espérais de la joie et du bonheur réciproque, qu'on me prenne dans ses bras et qu'on me dise "okaeri" (de retour !), ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est que ce soit par ... Inoue, la collègue de Sayuri !
A tel point que j'ai cru dans un premier temps que cette dernière n'étais pas là !! Et ce n'est que quelques minutes plus tard que je l'ai découverte à son bureau, pas plus effervescente que ça. Comme si on s'était quitté la veille. Ça file un choc.
Et tel "l'arroseur arrosé", moi qui espérait surprendre, je n'étais pas au bout de mes surprises.
Une fois en voiture, une jeune fille était avec nous. Il s'avère sue celle-ci vit maintenant avec Fumio et Sayuri. Mais ce n'est pas tout, un jeune étudiant également. La maison du bonheur.
Ce n'est donc pas à trois que nous dînerons ce soir mais bien à cinq. Et comme les deux nouveaux logeants ne furent pas très loquaces, ça me laissa ainsi le loisir de discuter plus amplement avec Sayuri. Rattrapant le retard accumulé de ces derniers mois.
Mais alors que la discussion filait bon train, Fumio pointa le bout de son nez. Et si mon grand sourire et mes bras ouverts laissaient présager du meilleur, c'est le pire que je reçu comme seule réponse.
Déjà, il n'était pas content de me voir, mais en plus il avait une tonne de reproches à me faire. D'abord de m'incruster alors que la maison affiche complet. Ensuite, de ne pas savoir combien de temps je souhaitais rester parmi eux. Enfin, d'avoir été chez son ami Tetsuya sans passer par lui.
Bref, je n'écris pas ici pour justifier mes choix, mais pour dire que le sale quart d'heure que j'ai passé à me faire enguirlander alors que je m'attendais à des retrouvailles joyeuses ont achevé de me convaincre : j'aurais dû laisser ce merveilleux souvenir comme tel et ne pas essayer d'écrire une suite à une histoire qui n'en avait pas.
Il est maintenant loin le temps où chaque jour passé ensemble laissait une trace de bonheur indélébile (cf. Photo).
C'est ainsi qu'après une sale nuit passée à me torturé l'esprit, j'avais décidé ce matin de faire ce que la décence m'a empêché de faire hier soir : prendre mes clics et mes claques.
Déception.

jeudi 18 juillet 2013

Obama no kaeri 小浜の帰り

Durant mon voyage, un des moments les plus difficile fut mon départ d'Obama. Le seul qui m'arracha des larmes. C'est dire tant cette ville, mais surtout ces gens à qui je me suis attaché, compte pour moi. C'est donc avec une certaine impatience que je souhaitais y revenir, et retrouver ainsi cette joie procurée par ces personnes chères.
A l'origine, mon retour devait se faire au mois d'avril. Mais en avril, j'étais en pleine découverte de la Corée. Puis en mai, mais là encore, j'étais sur l'île de Tanegashima/Yakushima. Qui de juin ? A Shikoku, en plein pèlerinage.
Ce sera donc juillet. Voir mi juillet, après un détour par Koya san et Kyoto.
A savoir que faire de l'autostop dans une grande ville est quasiment voué à l'échec, j'ai donc du marcher une vingtaine de kilomètres en plein soleil pour m'extraire du dédale urbain de Kyoto.
Après quoi, j'eus le plaisir de savourer les 90km de routes de montagnes qui devaient me mener à mon but. Des paysages magnifiques que j'aurais aimé parcourir plus lentement, voir à pied. Mais d'un autre côté, je ne pouvais résister à l'appel des sirènes d'Obama (cf. Photo).
Le retour à Obama.

mercredi 17 juillet 2013

Gion matsuri 祇園祭

Hier soir, Tetsuya et moi avons fait un tour dans les rues de Kyoto pour assister au "Gyon Matsuri". C'est un festival annuel dont le côté traditionnel me rappela fortement le festival de Chichibu : char en bois mûs par la force humaine, musique à base de tambours, aspect religieux important, mais aussi vendeurs de rue et foule importante.
Globalement, pas de réelle différence si ce n'est la taille. Ainsi, pour gérer un tel afflux, le calme et l'ordre japonais règne avec un sens de circulation et une absence de bousculade qui en plus d'imposer le respect, sont les bienvenus. Tel une rivière, tout le monde avance en harmonie.
De plus, le nombre d'étranger est impressionnant. A force de fréquenter les petites villes rurales, j'avais fini par les oublier. Et du coup, me prendre moi-même pour un local !
Mais aujourd'hui, c'est plus calmement que j'ai pu assister à ce festival, tranquillement assis sur le confortable canapé, devant l'écran plat dont le nombre de pouce dépasse largement le mien (!!).
Le soir, un repas en famille avec Megumi, Yudai (14), Taisei (13) et Masahiro (10). Pour revenir à du classique, ce sera "okonomiyaki" et "yaki soba" préparés par Megumi sur une plaque chauffante au milieu de la table.
Tetsuya me fit ensuite découvrir une nouvelle recette : le "tamago kake gohan", qui consiste en un bol de riz dans lequel on verse un oeuf battu mélangé à du "dashijoyu" (sauce soja avec je sais pas quoi).
Enfin, un dessert de mon cru, avec un "banane le florian" (gâteau banane/chocolat) que j'avais pris d'améliorer depuis la dernière fois. Tout le monde s'est vraiment régalé. Même les enfants qui avaient le ventre déjà plein ont tout fini.
En prime, j'ai eu droit à quelques conseils pour parfaire ma recette : ajout de "flakes" (céréales croustillants), de "nama cream" et le présenter glacé plutôt que chaud (en effet, en été ...).
Bref, je suis en bonne voie pour apprendre à régaler mes hôtes. Et ce petit rien, ce fait de donner et de faire plaisir, même si c'est peu par rapport à tout ce sue je reçois, me rend heureux.
Festival de Gyon

mardi 16 juillet 2013

Yaoichi 八早一

Départ de Wakayama pour Kyoto, après des adieux qui chaque fois laisse une marque...
De l'auto-stop.
Le plus souvent très agréable, comme avec cette grand mère qui a pris la peine de faire tous ces kilomètres pour m'accompagner juste dans le but de m'aider, alors qu'elle habitait à mon point de départ.
D'autre fois un peu spécial, comme avec ces deux jeunes de 20 ans, dans une voiture luxueuse flambant neuf dont le conducteur se targuait être le propriétaire, fier de sécher les cours pour aller jouer au "Pachinko" (équivalent japonais du casino) et rigolant bêtement pour un rien.
Une fois à Kyoto, coup de fil à Tetsuya. Pour rappel, c'est un ami de Fumio avec qui on était allé à Osaka, et qui m'avait gentiment invité à passer deux nuits chez lui et manger en famille mon premier et meilleur "Shabu Shabu" (viande bouillie).
5 minutes plus tard, il arrive en costard cravate et me montre d'un grand sourire et d'un "high five" qu'il est heureux de me revoir après 8 mois.
Ensemble, on se dirige vers le centre de Kyoto où se déroule actuellement le célèbre "Gyon matsuri". J'y reviendrai plus tard.
Le plus important est la surprise qu'il m'annonce : il vient d'ouvrir un magasin. Et celui-ci, en plus d'être au milieu de l'ex capitale japonaise, est immense, très moderne et luxueux.
Au premier étage, il abrite un marché de fruits et légumes, principal business de Tetsuya (cf. Photo).
Au deuxième étage, une boutique de vin biologique français, une boutique de fabrications artisanales et un restaurant traditionnel.
Au troisième et dernier étage, un restaurant gastronomique, dont le chef à étudié en France, donnant sur des plantations de fruits et légumes à ciel ouvert.
Et après une petite balade au coeur de l'imposant festival annuel de Kyoto qui nous mis en appétit, nous avions rendez-vous avec le dit chef.
Pour moi, l'occasion de tester ses compétences. Pour lui, de me parler en français. Mais surtout de me proposer un menu légèrement différent et adapté à mes goûts plus occidentaux.
C'est ainsi que se sont succédés salade avec légumes frais (provenant de la compagnie de Tetsuya), soupe de citrouille avec amande et soupçon d'huile d'olive, pain alsacien/baguette pain de campagne avec beurre, canard accompagné d'une pêche chaude et sauce. Et en dessert, une glace vanille avec mousse au chocolat, framboise et morceaux de brownie.
Ce à quoi, Tetsuya m'a cédé un petit caprice en me permettant de prendre un deuxième dessert : une pêche dont le noyau a été remplacé par une glace, le tout sur une pâte feuilleté croustillante et un coulis de pistache. Plus, spécialité du chef, une madeleine orange.
Et si j'ai réussi par cette énumération à vous mettre l'eau à la bouche, c'est que moi-même, rien qu'à l'écrire, mon estomac me cri "bravo, bis repetita".
Je ne saurai donc que vous conseiller cette excellente adresse (Google : "Yaoichi Kyoto"), pour son cadre agréable, son chef disponible et à l'écoute, son prix très abordable (50€, à la carte) mais surtout ses saveurs hors du commun.
Moi qui évite d'habitude les restaurants occidentaux pour me concentrer sur la découverte de la nourriture asiatique, il faut dire que ce souvenir du pays, jusque dans le pain proche de la perfection, en plus de me remplir l'estomac, me rappela les meilleurs plaisirs de notre chère gastronomie et des saveurs de chez nous.
Yaoichi.

lundi 15 juillet 2013

Yu no sato onsen 湯の里温泉

Cela faisait un moment que je n'avais pas mis les pieds dans les fameux bains japonais. La dernière fois remonte au Dogo Onsen, près de la ville de Matsuyama sur l'île de Shikoku, lors de mon pèlerinage. Soit il y'a plus d'un mois !!
Alors pourquoi me priver d'un tel plaisir ? D'une part, parce qu'il fait chaud, et qu'un bain chaud en été est moins agréable que le même bain chaud en hiver, qui apporte de surcroit énergie et réconfort. D'autre part, parce que l'occasion ne m'a pas été donnée auparavant. J'ai en effet manqué les célèbres bains de Tanabe, qui sont réputés à Matsuyama.
Alors lorsqu'Ami m'a gracieusement offert un ticket pour le nom moins fameux "Yu no sato" de la ville d'Hashimoto, j'ai évidemment sauté de joie. D'autant plus que le très joli ticket vert pâle affiche un prix battant tous les records : 1800¥.
Elle m'expliqua alors que ceci était dû à l'eau dont la pureté et les bienfaits sont reconnus contre les maladies de peau et autres désordres physiologiques.
La plupart y viennent même avec de gros bidons vides qu'ils remplissent en partant avec de l'eau de la source. C'est ainsi qu'au sortir de mon plaisir "paradisiaque", j'ai servi de porteur d'eau. Un bien maigre service rendu comparé aux bienfaits - non pas de l'eau miraculeuse - de se prélasser dans un bon bain apaisant, de jets revigorant suivi d'un sauna relaxant.
Après quoi nous nous sommes régalés ensemble autour de Chijimi, préparés de main de maître par Ami, et cuits à point par Takashi. Ce plat ressemble un peu à des okonomiyaki, en cela qu'on fait cuire une pâte sur une plaque chaude, à laquelle on mélange des ingrédients divers (viande, poisson, légume). Mais la différence réside en la pâte qui est plus fine et au goût différent, la taille bien plus petite et surtout l'absence de garniture à rajouter (que je n'apprécie guère). A choisir entre les deux, je prend donc le Chijimi, bien que de loin moins populaire. En effet, c'est la première fois que j'en entends parler.
Comme quoi, après 10 mois au pays du soleil levant, la gastronomie japonaise à encore quelques secrets à me révéler.
Les bains "Yu no sato" (litt. Eau chaude de sucre)

dimanche 14 juillet 2013

Kōyasan 高野山

"Shio no Misaki" était la première étape. La suivante est "Koya san", le plus important temple bouddhiste du Japon. En fait, plus qu'un temple, c'est même une ville entière. A tel point qu'il est souvent comparé au Macchu Picchu. Rien de moins.
Ça méritait donc d'être visité.
Et alors qu'Ami et Yusei vinrent me réveiller pour me dire aurevoir. J'eus la bonne idée de proposer qu'on y aille ensemble. Ami, d'abord un peu réfractaire car non prévu, fini par être convaincue par mes arguments face à ses peurs injustifiées (pas d'appareil photo, crainte d'avoir froid, pas assez bien habillée).
Et c'est ainsi qu'ensemble, nous avons grimpé cette route sinueuse qui devait nous mener à cette petite ville à 900m au dessus du niveau de la mer. Pour le plus grand plaisir de tous.
Car malgré le nombre incroyable de touristes, le lieu est magnifique et mérite sa réputation. Et bien que je n'ai pas visité son homologue sud américain, je peux vous dire que ce lieu magique vaut le détour. Seul bémol, le lieu nécessite au moins une journée pour être entièrement visité. Et en prenant son temps, je dirai bien 3 jours.
Disposant de quelques heures seulement, nous avons donc évité de vouloir tout voir au pas de course et avons opté pour la visite tranquille d'un seul temple parmi la multitude de choix proposés : celui où Kobo Daishi est entré dans son repos éternel.
NB : Cela faisant parti de mon pèlerinage, un chapitre du livre que je suis en train d'écrire y sera consacré.
Le mont Koya.

samedi 13 juillet 2013

Takashi, Ami to Yusei たかし、あみとようせい

Réveillé par le sel venant titiller mes narines sensibles, mais surtout la clarté du soleil m'annonçant fièrement une nouvelle journée d'été, j'étais en pleine forme.
Une forme à marcher les quelques kilomètres du pourtour de la presqu'île qui sépare sa pointe de la route principale.
C'est donc après une belle mais chaude balade que je repris mon voyage, vous l'aurez compris, vers le nord. Direction Wakayama, la capitale de la préfecture.
Le voyage fut amusant, avec une mention spéciale pour le dernier auto-stoppeur dont l'humour décalé me fit comprendre qu'on ne vivait pas dans le même monde (me racontant à maintes reprises la vie de ses 13 enfants, ou bien m'invitant à dormir chez lui avant de me déposer juste après dans une station service).
A Wakayama, j'ai pris vers l'ouest afin d'éviter Osaka, la seconde ville du Japon, qui en plus d'être gigantesque et d'offrir peu d'espace pour camper, est tout simplement l'enfer de l'auto-stoppeur.
C'est là que j'ai rencontré Ami, une maman au grand coeur, qui en à peine quelques minutes souhaitait déjà m'inviter à manger et passer la nuit chez elle. Mais cette attitude hors des normes japonaises ne furent pas du goût de son mari qui, poliment, refusa.
Après qu'elle insista, il fini par accepter que nous dînions ensemble. Au plus grand plaisir de son fils de 4 ans de qui j'étais déjà devenu le meilleur ami.
Le repas fut composé de succulentes panures de légumes, volailles et poissons préparées au préalable par Ami, puis frient par son mari pour tout un chacun. Un vrai régal.
Après quoi, Ami m'offrit le logis ... sur son lieu de travail. Là bas, un confortable canapé m'attendait. Je n'en demandais pas tant. Et elle de se confondre en excuse pour le piètre accueil.
Cette gentillesse qui ne finira jamais de m'étonner.
Takashi, Ami et Yusei

vendredi 12 juillet 2013

Shio no misaki 潮岬

Le jour du grand départ.
Après avoir regardé ensemble "Matrix" hier soir avec des voix japonaises ridicules et des sous titres en anglais, j'étais prêt à affronter n'importe quel destinée qui m'était promise.
Mais à défaut de sauver l'humanité, nous nous sommes tous trois levés de bonne heure pour aller au sanctuaire Naiku, depuis lequel j'ai prié pour remercier le destin de cette si belle rencontre, et mes amis de prier pour la sécurité de mon voyage. C'est une coutume japonaise très répandue, mais ça fait toujours plaisir. Un peu comme cette politesse que l'on retrouve chez tous les commerçants et surtout la grande majorité des passants.
Après des adieux poignants et une dernière photo souvenir, j'ai mis le cap vers le sud sur les conseils de mon ami polonais de Chichibu, Bart. Direction "Shio no misaki" qui d'après lui mérite le détour.
Et voilà comment après plusieurs auto-stops heureux, je me retrouvais sur le point le plus au sud de l'île de Honshu, sur une presqu'île aux falaises abruptes, aux rochers éparses et au coucher de soleil magnifique.
Mais ce qui est plus notable est le sel qui s'évapore et provoque une sorte de brouillard permanent et une odeur familière pour ceux qui aiment à se balader sur les côtes bretonnes (cf. Photo).
Son conseil était donc une précieuse information que je vous transmets à mon tour.
A noter pour le petit côté sympa, un terrain de camping où les japonais les plus baroudeurs s'étaient regroupés autour de barbecue et autres festivités. Et si l'esprit communautaire m'aurait poussé à me joindre à la foule de toiles entassées les unes sur les autres sur le peu d'espace qui leur était réservé, je fini par choisir ce qui m'attire le plus dans la camping : le calme, le silence et la beauté que m'offre la nature.
Le cap de sel.

jeudi 11 juillet 2013

Djambe o yaritai ジャンベを遣りたい

Dure décision que celle de partir d'un endroit qu'on apprécie, car habité par de gens qu'on aime. C'est parfois plus facile quand on a une limite, quand on sait que quelque chose nous force à partir, qu'on a pas vraiment le choix.
Mais là. Je me demande pourquoi ? Est-il si important que j'aille à Hokkaido ? Pour quoi faire ? A quelle rythme ?
Je ne dois pas oublier que "qui va lentement va sûrement". Ou dans mon cas, remplacer "sûrement" par "plaisamment".
Cependant c'est décidé, demain, je m'en vais. Pour de vrai. Après de multiples reports, cette fois, c'est la bonne. Comme m'a dit Nori, "de toute façon, tu devras partir et ce sera triste, alors aujourd'hui ou demain, le sentiment sera le même". Je rajouterais même, "voir pire" (c'est à dire, encore plus triste).
Bref, pour cette dernière journée ensemble, les deux m'ont fait un cadeau incroyable. Celui de prendre une journée de congé. Et sachant les difficultés qu'ont les employeurs japonais avec le fait d'octroyer du repos à leurs salariés, je me doute qu'ils ont dû faire des pieds et des mains juste pour obtenir cette faveur.
En cette journée un peu particulière, nous avons beaucoup discuté de plein de choses. Le temps est passé à toute allure. Après quoi, nous avons été tout trois jouer du djambe au bord de la rivière. Moment fantastique.
Enfin, j'avais décidé d'affronter ma peur : celle de leur préparer un repas. J'ai donc pris mon courage à deux mains, et avec les ingrédients que j'avais, leur ai préparé des udons et comme dessert un gâteau banane/chocolat, qu'ils ont tout simplement baptisé "banane le florian".
Après quoi, ils m'ont donné plusieurs conseils pour m'améliorer. Et s'il restait quelques udons à la fin du repas, le gâteau quant à lui, n'a pas fait long feu.
Un petit remerciement pour toute la gentillesse dont ils ont fait preuve à mon égard. Mais un qui vient du coeur.
Je veux faire du djambe.

mercredi 10 juillet 2013

Yuma, Ake to Sada ゆま、あけとさだ

J'ai compris, ou plutôt redécouvert, quelque chose de fondamental dans les relations qu'établissent les gens entre eux. Ces groupes de gens, ou castes, se forment toujours autour d'un intérêt commun. Ainsi, si j'aime le Japon, je vais tendance à être attiré par des gens qui aiment le Japon, et ainsi former ma caste.
La caste dont je veux parler aujourd'hui est la caste "reggae" (ou autre nom plus approprié). Leur look se distingue souvent par des cheveux long avec des dreadlocks. Et si en France, cette caste est souvent associée aux "fumeurs de moquette", il faut savoir qu'ici, on ne rigole pas avec ça. Fumer des substances illicites peut coûter cher, du genre "directement en prison sans passer par la case départ".
Alors si on enlève à ses descendants spirituels de Bob Marley leur drogue, qu'est ce qu'il leur reste ? Tout d'abord la musique. Le djambe, le ukulélé, la guitare, le chant, etc.
Plus important, le coeur. La simplicité des sentiments. L'amour à tous et pour tous. "One love, one big family".
Ensemble nous avons partagé discussion, repas, coucher de soleil, musique. Et rien que ça, c'était déjà un moment inoubliable. Pas d'hésitation, d'embarras, de tracasseries comme il est - malheureusement - trop souvent le cas au Japon.
Mais plus important, un conseil que je ne suis pas près d'oublier... Lorsque j'ai fait part de ma timidité concernant la musique ou la cuisine, de part mon piètre niveau, Sada (à droite sur la photo), m'a simplement demandé de faire un choix entre un plat sans saveur préparé avec amour, et un plat délicieux préparé sans sentiment.
Après ces mots, il m'a tendu une sorte d'instrument fait à partir d'une bombonne de gaz et des entailles faites à la scie.
Je l'ai saisi. Moment difficile. Puis j'ai fermé les yeux et j'ai joué de la musique. Sans réfléchir.
D'abord seul. Puis un djambe est venu m'accompagner. Suivi d'un deuxième. C'était Shige et Sada qui venaient se joindre à moi en s'adaptant à mon rythme. Un bonheur tout simple.
Avec une leçon essentielle : celle de donner sans réfléchir, mais avec le coeur.
Yuma, Ake et Sada.

mardi 9 juillet 2013

Ise-jingū : Naikū 伊勢神宮:内宮

Contrairement au précédent sanctuaire visité qu'est Gekku, Naiku est très vaste et très aéré. En effet, ce sanctuaire a été construit en hommage au soleil, à qui il rend grâce de part ses larges et longues allées lumineuses.
De plus, une rivière traverse en son milieu pour le plus bel effet, sous des ponts de bois à la charpente admirable. A l'époque, cette rivière offrait plusieurs avantages, dont le principal était de pouvoir sauver les bâtiments de bois en cas d'incendie. Mais aussi de permettre aux visiteurs de se purifier. Car il faut savoir que si de nos jours, la coutume impose seulement de se laver mains - pour les actes - et bouche - pour les paroles - lors de l'entrée dans un lieu saint, auparavant, c'est tout le corps qu'il fallait laver du mal.
Avant de pénétrer dans le sanctuaire en lui-même, une longue marche force à traverser un tas de commerces en tout genre : restaurants, vendeurs de glaces, marchand de souvenirs, et autres attrapes-touristes dont je ne suis pas fervents.
Heureusement, ceux-ci sont parqués dans des bâtiments traditionnels en bois du plus bel effet. Un moindre mal.
La coutume veut même qu'il est préférable d'aller prier le ventre plein, car cela aide les vœux a être mieux formulés, et donc exaucés.
On en tire les conclusions que l'on veut. Personnellement, je trouve cette allée quelque peut dérangeante, d'autant qu'obligatoire. Dommage.
Encore une fois, un sentiment quelque peu mitigé. Un sanctuaire magnifique, certes, mais à mon goût, légèrement surestimé.
Sanctuaire d'Ise : Naiku

lundi 8 juillet 2013

Tomoe chan ともえちゃん

Tomoe, avec qui j'ai voyagé près d'un mois autour du Japon, habite à environ 3h de route de Ise. Peut être une occasion de la voir qui ne se présentera pas de si tôt.
Un coup de téléphone plus tard, c'était décidé : elle viendrai le lendemain à Ise, profitant de jours de congés pour qu'on se voit et par la même occasion, s'échapper de la ville.
Aujourd'hui donc, le rendez-vous était donné. Et c'est par une magnifique journée que nous avons ensemble visité Gekku (voir précédent article) et Naiku (second des deux sanctuaires). Je reviendrai sur celui-ci un peu plus tard.
La visite fut paisible et calme, sur un rythme qui m'a parfaitement convenu.
Pour déjeuner, je l'ai invité à manger des "Ise udon". Et alors que n'ayant pas très faim, j'ai choisi le bol le plus simple d'udon chaud, elle a opté pour un énorme bol d'udon froid.
Quelle ne fut pas mon erreur : les udon d'Ise, ou du moins de ce restaurant attrape-touriste, ne sont tous simplement pas à mon goût. Trop mou et sans saveur. J'ai donc été commander un autre plat d'udon froid, qui eux sont délicieux, sûrement dû à l'absence de cuisson. Et dont Tomoe s'est fait un plaisir de me piquer la moitié.
Après quoi, je l'ai encore régalé de Aka fuku goli. L'Aka fuku simple étant de l'"Anko", purée de haricots rouges sucrés, avec des mochi, boule caoutchouteuse de purée de riz. "Coli" signifiant glaçon, à la précédente recette y est ajoutée de la glace pilée saupoudrée de mocha, poudre de thé vert japonais.
Délicieux, mais encore une fois hors de prix pour plusieurs raisons : ils fait très chaud et tout le monde veut se rafraichir, il y'a énormément de touristes (malgré le lundi, alors j'ose à peine imaginer le weekend) et le lieu est réputé pour avoir été l'inventeur de cette friandise (sous entendu, les autres ne sont que des copies).
Le soir, Shige et Nori étaient heureux d'inviter Tomoe pour qu'on mange tous ensemble. Voilà comment on s'est retrouvé tous réunis autour de délicieux sashimi, et autres plaisirs de bouches préparés par nos hôtes.
Tomoe.

dimanche 7 juillet 2013

Shige to Nori しげとのり

Ah que "le hasard fait bien les choses". Les japonais diraient même mieux : "ichi e, ichi go".
Voilà maintenant quelques jours que je partage ma vie avec Shige et Nori, ou plutôt qu'ils partagent la leur avec moi, et je suis comblé. Comblé d'avoir découvert de telles perles.
Ce sont des gens simples, avec un coeur énorme. Loin des standards japonais. Une gentillesse non forcée et polie, mais une qui vient du coeur. Chez eux, je n'ai à aucun moment l'impression de gêner. Comme si j'étais chez moi. Personne ne m'a demandé combien de temps je voulais rester ou quand je comptais partir. Je ne suis pas un invité, je suis un habitant de la maison.
Et ce qui m'avait semblé étrange au début, me paraît d'un tel naturel maintenant. Ici, je me sens bien. Ici, je me sens libre.
Ils ont peu, mais partagent tout avec moi. Et même si je mange beaucoup, ils font en sorte que je n'ai pas faim. Quand j'essaie de partager les frais, ils refusent obstinément. J'en profite donc pour leur faire de petites gâteries, leur offrir des choses qu'ils aiment et qu'on partage.
Ce même partage, qui hormis l'habitat, la toilette, la lessive, somme toute très matériel, se fait aussi de manière sensoriel.
D'abord, le plaisir de la table. Au travers des délicieux repas qu'ils me préparent. Trop timide et trop maladroit, je n'ose m'y mettre. Je ne fait que recevoir, ce qui m'ennuie un peu. J'ai hâte d'apprendre à cuisiner autre chose que du riz ou des pâtes (j'exagère à peine).
Ensuite, le plaisir des sons. Au travers des différentes musiques du monde qu'ils me font découvrir. Que ce soit des enregistrements ou bien de leur propre source. Ensemble, ils pratiquent le djambe et d'autres instruments exotiques. Faut dire qu'ils ont énormément voyagé, que ce soit en Europe, en Afrique, en Inde ... Là aussi, j'ai envie d'apprendre.
Enfin, le plaisir de la conversation. Au travers du temps qu'ils me consacrent, que ce soit pour écouter mes aventures, partager les leurs ou bien simplement m'aider à améliorer mon japonais. Pour moi, ils parlent lentement et avec des mots simples, m'aident lorsque je ne comprend pas et corrigent mes erreurs.
Je pourrais parler d'eux pendant des heures, tellement ils sont fascinants. Quelques jours seulement ont suffit pour qu'on tisse des liens forts. Et même si chaque jour qui passe m'éloigne de mon objectif (faire le tour de l'île d'Hokkaido), quelque part au fond de moi, j'entends cette petite voix qui me supplie de rester un jour de plus. Pas vraiment pressé de les quitter ...
Shige et Nori.

samedi 6 juillet 2013

Mou sukoshi, ni ka getsu dake もう少し、二ヶ月だけ

L'heure du bilan mensuel. Après 10 mois de Japon et un retour bientôt imminent, je compte à rebours.
Mais quel bonheur. Quel bonheur d'être ici et de faire un voyage que, loin de regretter, je considère comme énorme tournant de ma vie.
Je peux assurément dire qu'il y'a eu un avant Japon et qu'il y aura un après. Si extérieurement, la différence ne sera pas forcément flagrante, même si tout le monde ici trouve que j'ai minci, je peux vous affirmer qu'intérieurement, je ne suis plus du tout le même.
J'ai grandi. Énormément grandi. En un an, j'en ai pris peut être 5 ou 6. Assurément, "les voyages forment la jeunesse".
Et à maintenant 31 ans, j'espère encore avoir le temps pour le prouver. Au Japon, un nouveau moi est né. Un moi plus heureux, plus gentil, plus tolérant, plus calme, plus réfléchi, plus fort, plus ouvert. Un moi meilleur. Du moins dans la direction que j'aimerai donner à ma vie.
Direction que j'ai trouvé ici même. Sans forcément la chercher, mais parce qu'elle s'est offerte à moi d'elle même. Il m'a simplement suffit d'écouter mon coeur, pour que celui-ci me dise quoi faire, quoi désirer, quoi penser.
Je n'ai maintenant plus peur de rentrer. Je ne suis même plus déçu à l'idée de quitter le Japon. Je sais à quel point certaines personnes dans ma vie sont importantes. Et elles sont en France. Le Japon m'attendra, elles peut-être pas.
Et même si j'ai encore un tas de choses à faire, à découvrir et à partager ici, ce sera plus tard. Quand, je ne sais pas.
Encore un peu, plus que deux mois.

vendredi 5 juillet 2013

Ise-jingū : gekū 伊勢神宮:外宮

Au départ de Naruto, le plan était de voyager ensemble avec Shige et Nori jusqu'à Ise, puis qu'on se sépare à l'arrivée : le couple chez eux, et moi dans ma tente.
Une fois à Ise, il en fut tout autrement. Voilà comment après m'avoir aidé à parcourir tant de kilomètres, en refusant catégoriquement toute aide financière, mes deux comparses m'offrir la toilette et le coucher.
Mieux, le lendemain, la visite guidée et détaillée d'un des deux sanctuaires Shintoïste de la ville de Ise : Gekku.
Plein de choses à dire sur ce lieu magnifique, outre les explications fournies par le pamphlet à l'entrée (que vous retrouverez probablement sur Google) : tout d'abord, un espace très restreint et confiné, constamment ombragé. Une immense forêt vierge et des arbres de partout qui viennent ça et là se nicher sur les chemins impeccablement entretenus et à côté des sanctuaires. Donnant la quasi impression que le travail de l'homme a essayé, tant que faire se peu, de préserver cette nature au charme indéniable. Le plaisir de marcher tranquillement dans cet endroit rempli de magie est assurément intranscriptible.
Ensemble, nous avons parcouru les allées à pas lents et sommes allés priés dans chaque sanctuaire. Avant chaque prière, j'avais le droit à l'explication du dieu auquel j'allais m'adresser, la signification que devait prendre ma prière (remerciement ou demande), ainsi qu'un petit historique des lieux. On ne peut plus intéressant. Et complètement différent de si j'avais été seul avec mon pamphlet.
Malgré tous ces compliments, j'ai quelque part été déçu. C'est bien sûr complètement subjectif, mais peut-être que j'en attendais trop. Un peu comme ce bon film dont tout le monde vous annonce que c'est la dernière révélation, et qui au final, tout en étant bon, ne reste pas un souvenir impérissable.
Autant, j'ai été marqué par l'énergie prodigieuse de Miyajima, autant j'ai admiré la beauté du Usa jinguu, autant je suis resté sur ma faim avec ce qui est censé être le meilleur sanctuaire du Japon, voir du monde.
Néanmoins, ne passez pas à côté si l'occasion se présente. Ce serait dommage.
Sanctuaire d'Ise : Gekku.

jeudi 4 juillet 2013

Ise e ikimashou 伊勢へ行きましょう

Réveil à 11h après un repos bien mérité. Ça faisait longtemps que je n'avais pas fait une grasse matinée.
Shou chan au téléphone me demande quels sont les bagages que j'avais laissé chez lui car il va venir chez Makoto san me les ramener. Adorable.
Ce faisant, Makoto m'explique qu'il va partir bientôt pour Minami, petite ville à 100km au sud, pour aller voir sa fille danser. Et moi de contempler mon plan de "célébration tous ensemble" s'envoler.
A son arrivée, Shou chan est ravi de me voir. Mais il n'est pas seul. Il me présente deux de ses amis, au look "reggae" (cf. Photo) : Shige (homme) et Nori (femme).
Tous deux viennent de Ise, petite ville à l'ouest de Tokyo et au sud de Kyoto et Nagoya, très célèbre pour être le centre du shintoïsme (religion japonaise). C'est donc un important patrimoine culturel que j'avais très envie de visiter mais que je m'interdisais pour une simple raison : je n'étais pas prêt à traverser les grandes villes sus-citées en stop !
Une occasion en or ! Mais mon plan était maintenant de retourner à Okayama retrouver Kazuya, Megumi et Kaisei pour fêter avec eux la fin du voyage, et avant tout le plaisir de retrouver ma famille japonaise, tellement ils m'ont manqués.
Une surprise de taille m'attendait. Nobuko. LA "Nobuko", avec qui j'ai voyagé pendant presque un mois sur Shikoku, Kyushu, Tanegashima et Yakushima, était ici. A Naruto. Et après avoir fini son déjeuner, elle nous a rejoint. Le destin sûrement.
Un jour plus tard, et je ne voyais personne à mon retour.
Le plaisir donc des retrouvailles ... après ces 40 jours, qui bien que passés à toute vitesse, me parurent une éternité.
Au moment du départ, chacun avait une destination différente : Makoto san Minami, Shou chan Naruto, Nobuko Kaifu, Shige et Nori Ise, quant à moi Okayama.
Mais à la dernière minute, je me suis souvenu de ce proverbe japonais que je prononce si souvent, mais que j'avais apparemment oublié : "iki atari batari", l'équivalent de notre "qui vivra verra".
C'est là que je suis sorti de ma léthargie pour demander à ces deux inconnus que sont Shige et Nori, rencontrés quelques instants plus tôt, si c'était possible qu'on fasse la route ensemble jusqu'à Ise.
Et voilà comment après un regard surpris puis approbateur de mes deux complices, nous étions maintenant en route pour Ise.
9 heures de routes pendant lesquelles on a pu faire plus ample connaissance. Petite cerise sur le gâteau : une marchande de croque d'Osaka, que j'ai littéralement dévalisée.
Probablement les meilleurs croque du monde !! Avis d'expert.
Allons à Ise.

mercredi 3 juillet 2013

Bikkuri shita びっくりした

Aujourd'hui, je suis de retour. Vers 11h, j'avais atteint le dernier temple, et mon plan était d'aller chez Makoto san, puis de rejoindre Shou chan pour fêter tous ensemble la fin du périple.
Arrivé chez Makoto san vers 16h après une dernière longue marche, le déluge s'est abattu sur moi en guise de célébration. Une fois devant la maison, je sonne. Personne. La porte n'étant pas fermée, je rentre, j'appelle. Toujours personne.
Pluie diluvienne aidant, je décide d'attendre à l'abri. Mais l'attente fut si longue que je m'assoupis...
... Pour me réveiller à 3h du matin, heure à laquelle mon hôte rentra et poussa un hurlement à tout rompre en me découvrant allongé dans son entrée.
Après une bonne heure d'enthousiaste discussion, une petite douche fraîche, le futon (lit japonais à même le sol) ne fut pas du luxe. Je m'endormis instantanément.
Surprise.

Henro no tabi kara modorimashita 遍路の旅から戻りました

Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, je suis de retour et j'ai fait un pèlerinage hors du commun. J'ai un pris un tas de note pour une simple et bonne raison : cette histoire fabuleuse que j'ai vécu, en plus de vous la conter, j'aimerai vous la faire vivre au travers de mes écrits. Mais pas au format blog dont vous avez l'habitude. Plutôt dans un format plus long, style nouvelle ou petit roman.
Ce projet n'est pour l'instant qu'un embryon qui ne demande qu'à se multiplier. Et pour cela cher lecteur, je fais appel à toi et à ta gentillesse pour m'envoyer un mail ou me laisser un commentaire si tu es intéressé. Rien de telle qu'une petite dose de motivation externe pour démarrer un tel chantier. Le prix serait de l'ordre de 5 à 8€ suivant le contenu.
Merci d'avance de votre soutien.

PS : il est possible que le rythme de mise à jour du blog en pâtisse un peu, désolé :-\

Retour du pèlerinage.
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