samedi 31 août 2013

Ooame 大雨

Dernier point poétique mensuel sous une pluie battante qui ne semble pas prête de s'arrêter. Un peu comme si le ciel pleurait mon départ à grosses larmes. J'ai envie de lui crier : "ne t'inquiète donc pas, je reviendrais !" et puis plus bas, "enfin j'espère ...".

Qu'à celle ne tienne (j'ai toujours rêvé de placer cette phase pourrie dans un de mes articles : voilà chose faite), j'arrête un instant ma lecture pour un moment de réflexion.
J'anticipe ce que tout le monde doit penser : pourquoi je rentre ? Excellente question !

À vrai dire, c'est qu'en faisant le pèlerinage, je me suis rendu compte que j'ai laissé trop de dossiers en suspend en France. Toutes mes affaires ne sont pas réglées. Je n'ai dit adieu à personne, juste un vulgaire "à bientôt". Je dois d'abord finir de lire la page avant de pouvoir la tourner.
Et puis, si je reste ici, c'est pour le travail. Un travail acharné quasi sans repos comme Kazuya 和也 ? Bizarrement, ça ne me tente pas. J'aurais largement préféré trouver une petite copine japonaise avec qui me marier ! Là encore, les occasions n'ont pas manqué, mais suis-je capable de franchir la barrière de la culture ? Pas évident.

Portant ce pays est formidable. Je l'aime autant que le mien, voir plus. Pas tant pour ses magnifiques paysages montagneux, ses bains chauds ou ses plats tous plus succulents les uns que les autres, dont je vous rabats les oreilles à chaque article. Y'a ça aussi chez moi ! Enfin, plus ou moins.
Non, je l'aime à ce point pour ses gens, pour leur gentillesse, pour leur affection. Toujours prêts à aider et à servir, toujours honnêtes, toujours enjoués !

Ce pays respire la joie de vivre et le bonheur. Malgré leurs nombreux malheurs (bombes, tremblements de terre, centrale nucléaire), ils savent rester soudés et heureux comme si de rien n'était.
Je ne sais pas si les japonais se rendent comptent de la chance qu'ils ont d'habiter dans un pays où le crime est inexistant, où les gens se font confiance les uns les autres, où le service à la personne est excellent, où on trouve des toilettes impeccables à n'importe quel coin de rue, où le chômage et la pauvreté n'existent pas.

Si je pouvais me la payer, je donnerai cher pour acheter la nationalité japonaise et le droit de rester ad vitam eternam sur cette terre paradisiaque. Le problème c'est que le seul prix demandé, c'est la liberté. Et à mes yeux, la liberté, ça n'a pas de prix !

Voilà pourquoi je rentre.

Pluie torrentielle.

vendredi 30 août 2013

Service area サビスエリア

Lorsque je me réveille, il pleut à torrent.
Heureusement pour moi, je suis sous un abri : une sorte de toit posé sur quatre piliers, avec un banc carré au milieu qui couvre quasiment toute la surface.
En vitesse, je range mon précieux fatra dans mon sac que je glisse sous le banc de l'abri.

Face à moi, un immense parking et des bâtiments sur le côté.
Prenant mon courage à une main et mon parapluie dans l'autre, je sors de mon refuge direction ces curieuses bâtisses au loin.
Par chance, l'une des deux est un magasin de proximité, offrant sur sa minuscule surface tous les biens de première nécessité. L'autre est les toilettes. Des toilettes luxueux, très propres et avec une douche chaude.
En fait, je me trouve sur une aire d'autoroute.

Comment j'y suis arrivé ? Facile.
D'iwakuni 岩国, mon premier stop a emprunté l'autoroute. Lorsqu'il m'a demandé où me déposer, j'ai pour la première fois opté pour la voie rapide. Et pour cause, je connais maintenant le chemin par cœur et surtout je suis pressé de retourner à Fukuoka 福岡 afin de ne pas rater mon avion.
De là, une autre voiture s'est arrêtée in-extremis, alors que le déluge commençait à pointer le bout de son nez. Je suis rentré un peu mouillé dans le véhicule. J'étais désolé d'inonder le siège, mais le conducteur sympa m'a tout de suite mis à l'aise. Quelques secondes plus tard, c'était l'averse. La vraie.
Après une bonne heure de route et de discussion animée, il m'a déposé à la dernière aire sur note chemin commun, avant de bifurquer plus au nord. Depuis Fukuyama 福山, je suis environ à mi-chemin, soit 500km de trajet rien que sur la journée d'hier.

Mais maintenant, je me retrouve bloqué ici. Incapable de faire du stop par un temps aussi infernal. Les voitures ne doivent pas y voir à 20 mètres. Et puis j'imagine qu'aucun conducteur ne souhaite se retrouver avec une éponge gorgée d'eau dans sa voiture.
Je décide donc d'attendre un peu. Au moins jusqu'à une accalmie.

Pendant ce temps, je lis, installé au milieu de mon banc carré, au milieu de mon abri, au milieu de mon...

Aire d'autoroute.

jeudi 29 août 2013

Iwakuni no saigo 岩国の最後

Iwakuni 岩国. Définitivement la ville que j'aurais le plus visité durant tout mon voyage.
Je l'ai découverte avec Kaku かく, un ancien qui m'y a amené après que je lui ai parlé de mon amour pour le bois (voir Iwakuni no hashi). J'ai dormi sur l'emplacement initial de son château avec Sumire すみれ et Ikaru 光 (voir Iwakuni no yoru). Et voilà que m'y revoilà.

Cette fois avec Yoshitomo 義朝 et sa compagne, Mika みか. En effet, c'est déjà aujourd'hui que l'on se sépare. Demain, ils doivent reprendre le travail et moi je dois me rendre à Fukuoka 福岡 pour prendre mon avion et enfin rentrer en France.
Pour m'aider dans mon voyage de retour, ils ont prévu de m'accompagner jusqu'à Iwakuni 岩国.
C'est toujours un plaisir de retrouver ce lieu si familier, avec sa rivière, son pont tout en bois et son château perché.
Ensemble nous visitons les alentours que je connais à présent par cœur. Je n'insiste pas pour payer la taxe qui permet de traverser le pont. Après la 10ème fois, cela n'a plus grand intérêt.

Nous le contournons donc par l'autre pont, certes plus banal mais gratuit. Après quoi, nous nous promenons un peu dans la partie touristique de la ville. Nous y dégotons un petit restaurant pour touriste, où l'on nous sert des Udon うどん pas fameux.
Une fois les nouilles avalées et l'addition payée, après avoir insisté lourdement pour les inviter, c'est le moment fatidique.

Pour me faciliter le départ, le couple me dépose près d'un Combini コンビニ car je leur indique que depuis ces petits magasins, il est plus facile d'attraper une voiture pour faire de l'auto-stop.
Au moment des adieux, ils me donnent deux dessins : un du petit garçon, Gaku がく, qui est l'écriture d'un mot en Kanji 漢字, l'autre de la petite fille, Rei れい qui est un dessin de moi en train de nager dans la mer. Ils sont trop beaux.
En voyant ça, je retiens plus que difficilement mes larmes. C'est très dur.

Surtout de savoir que je ne sais pas quand est-ce que je les reverrai ... 

Puis ils finissent par partir. Chacun de nous avec un sourire forcé fait un signe de main à l'autre.

Je devrais faire de l'auto-stop de suite pour avoir une chance d'avancer avant que la nuit tombe, mais j'ai dû mal à encaisser le choc. J'ai besoin d'un moment. Je regarde les dessins. Je les admire même. 
Mon esprit divague et me ramène dans le passé : je repense aux enfants, à cette famille. Avec quelle rapidité on s'est lié, tous ces moments passés ensemble ... Ils me manquent déjà.

Les dessins réapparaissent finalement sous mes yeux, je sens mon regard qui s'embrume, brouillé par l'humidité. Des petits traits de chaleur tombent sur mes joues. Je les essuie d'un revers de mains.

mercredi 28 août 2013

Dekkai igai でっかい イガイ

La pêche en mer, quelle belle aventure. Pourtant quand je m'y étais adonnée, ça avait raté la première fois (voir Muri Tsuki) car j'étais revenu bredouille, et ça avait été un échec la deuxième fois (voir Yatta ne) car j'avais cette fois réussi à ramener quelque chose !!

Vous devez sûrement être en train de vous dire : mais il ne sait pas ce qu'il veut celui-là ! Vous n'avez pas tort.
Avant de pêcher un poisson, c'est avec les yeux un brillants que j'avais envie de faire comme tout le monde et de revenir avec un trésor. Mais une fois que j'ai tué de mes mains un animal, c'était déjà moins marrant. Faut dire déjà que j'ai ôté la vie à deux poissons lunes qui ne se mangent pas avant de tomber sur une proie comestible. Et une fois l'alevin au bout de mon harpon, il s'avère qu'il a réussi à s'en extirper. La poisse (!!).
Je savais que je l'avais blessé à mort et je m'en voulais de l'avoir laissé s'échapper. Finalement, après un peu de recherche, je l'ai retrouvé qui était allé agoniser dans un recoin, un peu plus loin. Je l'ai alors ramené au bateau et ai fêté ma capture.

Une fois ramené au port, nous l'avons préparé puis mangé tous ensemble. Cependant, la nuit même, je faisais des cauchemars de mon crime. Pas évident d'être un meurtrier. 
Depuis, j'ai décidé de me calmer sur les tueries.

Alors quand Yoshitomo 義朝 m'a proposé d'aller pécher ensemble, j'ai un peu hésité avant d'accepter. Mais j'ai finalement dit "oui". Ne serait-ce que pour le plaisir d'être dans l'eau et d'admirer tous ces poissons qui dansent avec le courant. Mais pas question d'être productif.
Une fois sur place, il y'avait des amis à lui, dont un était équipé comme Rambo. Son harpon était une sorte de mitraillette moderne, des palmes, une combinaison. Bref, il était fin prêt pour la boucherie (ou la poissonnerie devrais-je plutôt dire dans ce cas).

Quant à moi, j'ai juste demandé un modeste couteau. Pendant que tout le monde s'affairait à savoir qui en ramènerait le plus, moi c'était tout le contraire, j'essayais de nager au plus près d'eux.
Bizarrement, comme je ne tentais pas de les décimer, il se trouve qu'ils me laissaient approcher. A tel point que j'avais l'impression que je pouvais les caresser.
Mais dès que je tendais le bras, ils se déplaçaient légèrement et tranquillement pour se mettre hors de ma portée, quelques centimètres plus loin. Rien à voir avec la fuite panique lorsque je tirais au harpon.
J'étais dans un tout autre monde : celui de l'harmonie. Il était autrement plus agréable.

La plongée a été entrecoupée d'un petit pique-nique très agréable sur la plage. Puis nous y sommes retournés dès que possible. Il fallait ne pas en perdre une miette...
Je ne saurais dire combien de temps j'ai passé dans l'eau. Mais à ma sortie, j'avais pris un énorme coup de soleil. Mais pas que. J'avais aussi pris deux moules que j'avais gentiment décroché des rochers avec ma lame aiguisée. De toute façon, c'est tout ce que je pouvais - et surtout que je souhaitais - faire ainsi équipé.

Une fois de retour au port, tout le monde était ravi de sa pêche. Le "Rambo" (signifie "brutal, violent" en japonais 乱暴) tout fier avait une caisse pleine de poisson mort. Je jugeais à vue d'oeil qu'il en avait assez pour tenir un siège d'au moins un an. Quant à Yoshitomo 義朝, il lui a donné tout ce qu'il a attrapé en plus. En remerciement pour le prêt du bateau. Il a juste demandé si on pouvait garder mon butin en souvenir.

C'est comme ça que le soir j'ai eu le plaisir de manger en entrée du repas, ma ...

Moule géante.

mardi 27 août 2013

Sayonara さよなら


Malgré nos efforts pour retenir le soleil, la nuit a fini par tombér sur Onomichi 尾道.
Kazuya 和也 et moi avons donc été dans un magasin de glace acheter des Omiyage お土産 - qui sont des présents à amener avant d'arriver chez quelqu'un. Question de culture.
Puis direction Fukuyama 福山, chez la famille Katayama 片山.

Un seul problème. Je ne me rappelle plus où ils habitent exactement. Et sans nom de rue, le GPS lui-même n'arrive à déterminer précisément la maison que nous cherchons.
Alors je prends l'initiative de descendre de la voiture et de chercher à pied. Mais dans la nuit, tous les chats sont gris, alors je vous laisse imaginer la couleur des maisons.

Dans ce hameau, tout se ressemble et chaque maison semble être celle de mon hôte. Pire, les allées sont tellement étroites qu'il est impensable de faire marche arrière. Alors j'imagine un demi-tour !! Même pour Kazuya 和也 qui est conducteur poids-lourd, c'est mission impossible.

Finalement, on trouve leur numéro de téléphone sur Internet. On appelle. Et ils finissent par venir nous chercher. Le fils de la famille arrive en courant. C'est lui qui maniera la voiture sur les maigres sentiers, jusqu'à parvenir à la maison.
Une fois devant, cela me semble évident que c'est là. Ooooooooups.

Les aurevoirs sont poignants. Déchirants même. Je vois des larmes couler des yeux de Kazuya 和也. Les japonais ne pleurent jamais pourtant. C'est signe de faiblesse. Mais là, l'émotion est trop forte !
A contre coeur, il s'en va. Je le regarde s'en aller de mes yeux humides. J'espère à un de ces jours.

Mais sans attente, je pénètre dans cette maison familiale familère. Dedans m'y attend mes amis : Yoshitomo 義朝, ses parents, ses enfants (Voir Katayama no kazoku). La famille sur 3 générations réside dans la même maison. Quelque chose d'incroyable en France, mais pourtant si répandu ici.
Hisae ひさえ, la maman toujours aussi souriante, m'a préparé mon plat favori. Un met qu'elle réussi à merveille et que je n'ai jamais trouvé d'aussi bonne qualité peu importe le restaurant.
Le Tonkatsu トンカツ, une escalope pannée avec du riz et de la salade. A n'en pas douter, un délice.
Essentiel pour faire passer la tristesse de la séparation.

Adieu.

lundi 26 août 2013

Onomichi 尾道

Voilà, ça y'est, c'est le dernier jour avec ma famille japonaise. Je sais que cela devait finir par arriver. Mais c'est jamais vraiment évident de s'y préparer. Aujourd'hui, on va se quitter et je n'ai aucune idée de quand on se reverra.

Comme c'est le jour de congé de Kazuya 和也, il a décidé de m'amener jusqu'à Fukuyama 福山, chez la famille Katayama 片山. Mais avant, il m'a réservé une surprise de taille : la visite d'Onomichi 尾道 - ça fait beaucoup de nom japonais.

Onomichi 尾道, c'est une ville que j'avais découverte justement en voulant venir à Okayama 岡山. J'y ai fait du stop et le fils de la famille Katayama 片山 qui passait par là à vélo est venu me rechercher pour me ramener chez lui (voir Katayama no kazoku). Coup du sort, c'est de nouveau où je me rends avant d'aller chez la famille Katayama 片山 - oulà, qu'est ce que c'est compliqué !

Bref, Onomichi 尾道, ce n'est pas qu'un château. C'est une ville avec un immense pont qui mène d'île en île jusqu'à Shikoku 四国 (voir Iwakuni no yoru).
Avec Kazuya 和也, nous avons pris la route qui mène au sommet de la montagne dominant la ville : celle où il y'ont planté le château. La visite est gratuite, mais pour garer son véhicule, c'est 500 Yens. Voilà quelque chose d'intelligent qui favorise la marche - ou le vélo, mais vu la pente, je ne m'y serais risqué ni en montée, ni en descente.

Une fois la haut, il suffit de grimper une petite tour avec un escalier en colimaçon pour avoir une vue magnifique sur la baie, les îles, la mer, et ce qu'on devine au loin être Shikoku 四国.
Après quoi, un long parcours dans un immense parc nous promène au travers d'une nature préservée, composée d'arbres et de rochers habilement clairsemés par la nature.

En slalomant entre les immenses pierres jonchées là, nous arrivons à force de descendre à un temple à flanc de montagne. Bien que petit, il est splendide de par son intégration à la falaise. Il y'a de nombreux écriteaux pour expliquer le pourquoi du comment, mais je ne fais même pas l'effort d'essayer de déchiffrer. Tout est là sous mes yeux, le décor, le paysage, l'ambiance. Une image vaut mille mots, alors je contemple.

Je savoure surtout le fait d'être la ensemble. Comme à l'époque du mont Aso (voir Aso yama to Kumamoto jo) : la scène est remplie d'émotion, on pourrait se dire des milliers de choses. Mais chacun se tait. Le silence comme moyen d'expression.

Onomichi.

dimanche 25 août 2013

Osusume Viking おすすめバイキング

"Osusume" veut dire recommandation. "Viking" veut dire ... Heu, viking. Qu'est ce que mangerai un viking ? Un buffet à volonté ! Je crois que je n'ai jamais autant mangé comme un viking qu'avec Kazuya. Par Odin.

Là, ça promettait d'être encore mieux car toute la famille était là. Le père et la mère de Kazuya, Megumi, Kaisei, son cousin, et moi, en jinbei.
J'ai toujours du mal à en revenir quand je parle de ce lieu atypique, paradis du palais, qui offre de quoi manger pour 3 jours pour à peine 10 euros. Voir encore moins avec le cours actuel de l'Euro. Nos restaurants devraient en prendre de la graine. Surtout qu'il y'a vraiment de tout, et de manière équilibrée : riz, nouilles, légumes, viandes, poissons, fruits, desserts. Déclinés dans tout un tas de variantes plus exquises les unes que les autres.

Mais le vrai plaisir, c'est celui d'être en famille. Assis à côté de Kazuya, on discute plus que de raison. À ce point que j'en oublierai presque de manger ! Du coup, j'ai pris du retard et je dois accélérer. Les parents de Kazuya sont fatigués et souhaitent rentrer tôt. C'est dommage car je n'ai pas pu assez discuter avec eux. Alors je me rattrape dans la voiture. Comme c'est probablement la dernière fois qu'on se verra, j'ai le droit à un au-revoir poignant. Ils souhaitent me revoir la prochaine fois que je reviens.
Et dire que le père n'arrivait pas à me parler lors de notre première rencontre, à cause de mon air américain et de son souvenir de guerre. Cette époque était bien révolue. Et plus que la paix, nous avions crée un lien qui se renforçait à chaque rencontre.

La recommandation du viking ? Buffet à volonté !

samedi 24 août 2013

Megumi to tonkatsu o tsukutta 恵とトンカツを作った

Vous l'aurez compris avec mes deux derniers articles, Megumi est très douée pour la cuisine. D'ailleurs tous les japonais semblent à l'aise dans cet art. Homme comme femme ! Je n'en jamais pris un en défaut.

Le "tonkatsu", rien de bien sorcier, c'est une escalope pannée. Non, ce qui est sorcier, c'est d'arriver à rentrer dans la cuisine et de mettre la main à la pâte. J'ai beau être français, je suis loin d'être un chef étoilé, ce qui me vaut donc le droit de "regarder seulement".
J'ai eu de la chance il y'a quelques semaines avec Shige et Nori qui ont fait l'effort de vouloir m'apprendre au détriment du goût du repas qui n'était pas tout le temps des plus succulents.
Mais cette fois, c'était une autre paire de manche. La nourriture est importante, il ne faut pas gâcher le repas de la famille. Mais dans ce cas là, comment apprendre ? En insistant, jour après jour.

Et aujourd'hui, j'avais enfin ma chance. Alors, je préparais sous des yeux méfiants les trois petits plats dans lequel j'ajoutais farine, œuf battu et panure. L'escalope, une fois faiblement salée et poivrée, est passé dans chacun des récipients dans l'ordre précité. Ainsi, elle devient collante et la panure accroche dessus. Il faut surtout bien faire attention que la farine couvre l'escalope intégralement. Quant à la panure, plus il y'en a plus ce sera gras.

Ensuite, le tout est placé dans une poêle contenant de l'huile bouillante. On fait frire de chaque côté, et voilà le résultat. Simple mais délicieux (voir photo).

J'allais presque oublier, l'art de couper l'escalope d'un seul coup de couteau, et la salade en très fines lamelles. Même sur ça, je me suis fait reprendre. Les japonais ont ce sens extrême de la perfection qui m'étonnera toujours.

J'ai cuisiné un tonkatsu avec Megumi.

vendredi 23 août 2013

Karēraisu カレーライス

Allez, je continue ma lancée sur une autre recette, importée puis adaptée au goût japonais. Je veux bien entendu parler du riz au curry. Ce délicieux plat est tiré du riz au curry indien. À ceci près que les japonais ne mangent pas épicé. C'est donc un riz au curry un poil sucré et très doux. Pas de grosse goutte de sueur à la deuxième bouchée pour les plus sensibles.

Le confection du riz au curry japonais est très simple : du riz blanc nature accompagné d'une sauce à base de curry.
La sauce, nommée "luu" se prépare en mélangeant de l'eau, des morceaux de légumes et viandes de son choix et des cubes de bouillon qui ressemble à s'y méprendre à des carrés de chocolat - ou alors c'est peut-être mon estomac gourmand qui fait des siennes.

Le riz au curry est un des rares plat - le seul à ma connaissance - à se manger avec une cuillère. C'est plus facile pour attraper le riz qui une fois trempé dans la sauce, perd son côté gluant et devient difficile à diriger à la baguette.

Partout où j'en ai mangé, je n'ai jamais goûté un riz au curry identique. Chaque maison à ses traditions, et mélange différents légumes ce qui fait donc varier le résultat. Malgré ça, c'est toujours bon, même si j'attribue une mention spéciale pour le riz au curry de Sumire à base de patates douces.

Quoiqu'il en soit, celui de Megumi fut délicieux. Je comprends maintenant pourquoi Kazuya a pris du poids depuis qu'il est rentré chez lui ! Et comme je me suis régalé, j'ai même eu comme cadeau deux plaques de carré de curry pour quand je rentrerai en France et que je voudrais en mettre plein les yeux à tout le monde. Ce qu'assurément, je ne manquerai pas de faire.

Curry et riz.

jeudi 22 août 2013

Hanbāgu ハンバーグ

À priori, quel occidental n'a jamais mangé de hamburger ? Personne, j'imagine ! Au cas où, je résume : un tranche de pain, plein de trucs bizarres au milieu allant du poisson à la salade, en passant par les tranches de shedar chimique, puis une tranche de pain pour maintenir le tout.

Au Japon aussi ils connaissent. Y'a Mac Donald's comme chez nous bien sûr, mais il y'a d'autres enseignes également. Donc si vous vous perdez au Japon, que les sushi vous font peur et que vous êtes lassé des nouilles, vous pouvez toujours commander un bon hamburger, qui aussi ici se dit "hamburger". Ou plutôt "hambaga"

Alors pourquoi toute cette longue et laborieuse introduction ? Pour vous présenter le "hambagu". Et si ça sonne presque pareil, c'est pas du tout la même chose. Donc gaffe à l'accent lors de la commande.
Le hambagu, c'est de la viande hachée mise en boule.
À voir la photo, on peut se demander la différence avec le steak haché ? Bonne question !
Ici, la viande est d'abord hachée, ou achetée telle quelle puis remise en boule. Dans le processus, on peut alors y glisser quelques condiments, tels des oignons. Autre avantage, la taille peut être modifiée en fonction du nombre de convives.

Quoiqu'il en soit, je n'en avais jamais goûté avant que Megumi nous en prépare un délicieux. Encore une recette bien japonaise qu'on a dégusté avec entrain.

Hambagu.

mercredi 21 août 2013

Kaiten zushi: Unagi to anago to bintoro 回転寿司 : 鰻と穴子とビントロ

Tout le monde connaît sûrement les "kaiten zushi", ces restaurants avec un plateau tournant, et des sushi ou autres gourmandises servis dans des petites assiettes qui passent devant le nez et les yeux pour qu'on les mette en bouche.

Le Japon étant l'inventeur du concept, il met les moyens les plus fous pour nous faire dévorer leurs plats : écran privé pour commander, petit TGV qui apporte les commandes à toute vitesse, jeu de loterie se déclenchant toutes les 5 assiettes, cuisinier rapide, prix plancher et choix immense du sushi au dessert en passant par des nouilles (!!)

Autant dire que malgré toutes mes escapades dans ces restaurants si populaires ici, je n'avais jamais tout goutté. Me contentant souvent de rester en terrain connu et de jouer la sécurité. Comme s'il y'avait un de ces charmants mets qui aurait pu être désagréable à mon délicat palet. Mouais.

Alors ce soir, pour, je l'imagine, ma dernière fois au kaiten zushi avant bien longtemps, j'ai décidé de ne prendre que ce que je ne connaissais pas. Voilà. Comme ça, je ne pourrais pas dire qu'il y'a un poisson japonais qui m'a échappé.
J'ai donc fait mon touriste, en demandant à mes hôtes quels étaient le nom de celui-ci ou de celui-là. Et je me suis régalé : que de surprise, que de nouveaux goûts !!
Je suis sorti de là comme d'habitude, avec l'estomac rempli ... pour 3 jours !
Et surtout avec un top 3 que je ne saurais que vous conseiller.

Kaiten zushi : unagi et anago et bintoro.

mardi 20 août 2013

Yubara onsen 湯原温泉

Quant Kazuya est en congé, il faut toujours que je m'attende à quelque chose de grandiose. La première fois, c'était la magnifique tour tout en bois de 5 étages d'Okayama, suivi d'un "onsen" en famille. La fois d'après, la visite de Miyajima et de sa fameuse porte de sanctuaire immergée. Cette fois, il fallait qu'il se surpasse s'il comptait faire mieux.

Le matin, ce fut réveil de bonne heure et après un bon petit déjeuner, Kaisei et moi étions dans la voiture. Si on s'était levé si tôt, c'est que le trajet devait être long. En effet, la voiture roulait maintenant à toute vitesse en direction du nord. Il faisait un soleil magnifique. Ça sentait la journée parfaite...

On arriva dans une petite ville perdue au milieu de la campagne nipponne. Au milieu coulait une rivière. Une fois la voiture garée, Kazuya ouvrit le coffre qui regorgeait d'affaires de toilettes. On allait au bain !!!

J'étais donc déjà heureux rien qu'à l'idée. Mais lorsque je vis les lieux, je cru devenir fou... de joie bien sûr !
Le Yubara onsen est en effet un bain d'extérieur magnifique, avec des installations rustiques mais très propres et soignées, comme il est de coutume au Japon.
C'était l'équivalent des fameux bains de Beppu !

Après un changement éclair dans des vestiaires ouverts, on était déjà dedans. Plusieurs bains s'offraient à nous, du plus chaud, au moins chaud, sans compter la rivière, glacée en comparaison. Je jonglais ainsi de l'un à l'autre avec plaisir. M'asseyant parfois sur le bord de la rivière dont le confortable fond en mousse végétale me permettait de ne pas boire la tasse. Me réchauffant dans le bain brûlant où il fallait serrer les dents pour ne pas crier de douleur. Mais une fois dedans, le bonheur. Au point que ce fut une souffrance d'en sortir.

Après quoi, nous allèrent sur un autre lieu surprise : le "yubo daki". En plein milieu des montagnes boisées, remontant une rivière par la berge, nous arrivâmes à une splendide cascade dont le bassin receveur permettait de se relaxer agréablement en se trempant les pieds.
Kaisei et moi étions en train de patauger comme deux enfants, tandis que Kazuya prenait les photos. Encore un lieu magique et un superbe moment passé en famille.

Nous finirent par un arrêt à un magasin de "yakitori". Mais pas n'importe lequel car celui-ci était très réputé pour ses délicieux poulets fermiers. Kazuya nous en acheta pour 10, et ce ne fut pas assez, tellement c'était bon et qu'on dévora par gourmandise.

Une fois de plus, Kazuya s'était donné beaucoup de mal pour nous faire plaisir et c'était plus que réussi. La journée ne fut ni bonne, ni excellente mais fabuleuse ! Il nous avait amené sur le lieu où il passait toutes ses vacances d'enfant et d'adolescent. C'était un peu son jardin secret, qu'empli de nostalgie pour le passé, il m'avait fait découvrir.

Source chaude de Yubara.

lundi 19 août 2013

Bio Hazard 6 バイオハザード6

Depuis ma tendre enfance et jusqu'à pas si longtemps, j'étais passionné par les jeux vidéo. À tel point qu'à un moment de ma vie, j'ai été jusqu'à en faire mon métier. Puis je m'en suis détourné au profit des livres.

Ainsi, lorsque Kaisei m'a gentiment proposé de faire une partie ensemble, j'ai poliment refusé. Mais à y bien réfléchir, ce n'est pas vraiment une partie qu'il me proposa, c'est de passer un moment tous les deux à s'amuser.
Alors malgré le soleil splendide au dehors et l'appel de l'extérieur, nous nous sommes enfermés côte à côte, manette à la main, prêt à dégommer du zombie.

Car quoi de mieux qu'un petit Resident Evil (Bio Hazard, en version originale) pour se remettre dans le bain ... sanglant, il est vrai. Je venais de faire là un bond dans le temps, la dernière version de la saga à laquelle j'avais joué étant la 4. Mais finalement, peu importe l'histoire et le fait que j'ai raté un épisode de cette histoire aux multiples rebondissements : j'étais là pour tirer sur ces satané morts-vivants et rester en vie, tandis que mon coéquipier chevronné faisait le plus gros du boulot, tout en veillant à ma sécurité.

Bref, la journée ne fut pas très productive, mais on passa un agréable moment. Moi me replongeant le nez dans l'ancienne "drogue" de ma jeunesse, lui se complaisant à avoir un compagnon de jeu. Et puis si on devait élire un pays du jeu vidéo, ce serait bien le Japon, avec ses productions effrénées et ses salles d'arcade encore vaillantes. Alors tant qu'à aller au bout de l'expérience culturelle...

Resident Evil 6.

dimanche 18 août 2013

Kaisei to hanabi 魁星と花火

En venant au Japon, j'ai fini par oublier mes repères, puis ma langue, puis ma culture ... Mais s'il est une chose que je n'ai pas égaré en chemin, c'est bien mon âme d'enfant !

Alors imaginez mon état d'esprit quand j'ai vu Kaisei, le fils de la famille, rentrer à la maison avec un sac rempli à ras bord de feux d'artifice. Même pas encore déballés que déjà c'était la fête dans ma tête.

Autant dire que je n'ai jamais attendu le coucher du soleil avec autant d'impatience. À la tombée de la nuit, j'étais surexcité, comme à la veille de Noël. Et à peine Kaisei de retour à la maison que déjà je le pressai dehors, direction le parc le plus proche.
À tel point qu'une fois arrivé, on s'est vite rendu compte qu'on avait oublié le principal : le briquet !

Alors pendant que Kaisei fonçait vers la maison en quête de l'indispensable, je disposais avec art les feux d'artifice afin qu'à leur allumage, ils nous procurent un spectacle grandiose. Et ce fut le cas.
Il ne nous aura pas fallu assez d'une bonne heure pour venir à bout de toutes ces illuminations diverses, qui une fois déclenchées, nous apportaient quelques secondes de lumières artificielles mais néanmoins splendides. Dans la joie et les éclats de rire.

Mais ce que je retiendrai finalement de cette soirée ne fut pas tant la beauté des fusées, ni même l'éclat des pétards. C'est la complicité fraternelle de deux enfants qui s'amusent ensemble.

Feu d'artifice avec Kaisei.

samedi 17 août 2013

Jinbei 甚平

Ce que Christopher Mc Candless, dont la biographie a donné naissance au livre/film "Into the wild", a conclu de sa fantastique épopée se résume dans la sublime phrase "le bonheur ne vaut que s'il est partagé".

Et je peux vous dire que jamais pour moi cette phrase n'eu autant de sens qu'à ce moment où mes bras enlacèrent Kazuya. J'étais à la maison. Tel un enfant qui rentre chez lui après une longue absence. Et ce n'était pas qu'une impression, c'était un sentiment ... que la joie de chacun ne vint à aucun moment contredire.

Peu importe l'heure tardive, on me servit à manger, on s'assit avec moi autour de la table, on m'assomma de questions. J'étais aux anges, j'étais heureux.

À table, j'eus droit à un discours de bienvenue on ne peut plus touchant. Je voyais que tout le monde était ravi que je sois de retour. Vraiment.
Comme ils savaient que j'allais arriver, ils avaient fait le plein de glaces et autres friandises pour me faire plaisir, m'invitant à me servir quand bon me semblerait. Mieux, ils m'avaient préparé "ma" chambre ! J'étais comblé.

C'est ce moment que je choisis pour leur distribuer les quelques souvenirs que je leur avais ramené de mon périple. Peu importait le prix du cadeau, ils furent ravi de voir que j'avais pensé à eux. Pas autant que moi quand je découvris la surprise qui se trouvait sur un cintre dans un coin de ma chambre : un jinbei !

C'est un habit traditionnel qu'on porte l'été, constitué d'un ensemble short/t-shirt dans une matière très légère et aérée. Ils me l'avaient pris bleu marine, après s'être assurés que c'était ma couleur préférée. Je ne savais plus comment les remercier. Je le mis immédiatement. J'étais rempli de bonheur.
J'aurais souhaité que cet instant ne s'arrête jamais et pouvoir les garder avec moi un peu plus longtemps, mais déjà je voyais Kazuya piquer de nez : dans quelques heures seulement, il devra se lever pour aller travailler.

Vêtement d'été traditionnel.

vendredi 16 août 2013

Noda kazoku 野田 家族

Après une excellente dernière soirée passée avec la famille Tanaka, autour d'un bon dîner accompagné de discussions philosophiques passionnantes, j'étais prêt à repartir à la poursuite de mon but que je pourrai intituler "sur la route de Fukuoka" (en référence au blog "sur la route d'Okinawa").

Discussions que nous avons continuées dans la voiture avec Tetsuya alors qu'il me conduisait aux portes de Kyoto. Et alors que j'étais encore en train de savourer les paroles intelligentes de cet homme brillant, le bord de la route m'offrait un emplacement de rêve qui me permit de faire arrêter une voiture en moins de temps qu'il ne faut pour le dire que pour le faire.

Laura, une péruvienne, sa fille et son ami, d'une gentillesse toute japonaise, venaient de prendre le relais de ces automobilistes aux grand cœur. Et à peine me laissaient-il une glace dans une main, un grigri porte-bonheur péruvien dans l'autre, que déjà la famille Noda m'abordait. Plus je les côtoyais, plus je commençais à me demander si la bonté japonaise a des limites : les voilà déjà qui m'invitaient à manger aux restaurants avec eux. Et j'ai eu beau insister pour leur offrir au moins le dessert, c'était peine perdue : ils m'eurent à l'usure. La seule chose que j'obtins finalement fut une photo tous ensemble. Après quoi je me délecta de la glace qu'il venait de m'offrir.

Une fois repus, je repris la route jusqu'à Himeji. Ville côtière où je pensais finir ma journée. D'autant plus que j'envisageais d'effectuer la visite du célèbre château éponyme. C'était sans compter sur l'énorme chantier de rénovation que celui-ci était en train de subir. Déception.

Mais contre mauvaise fortune, bon cœur : ça me permettra de me rendre plus vite à Okayama, où m'attend très probablement mon cher Kazuya.
Seulement, il se fait tard et le stop se faisant de plus en plus dur, Okayama me semble dès lors mission impossible. Et alors qu'une voiture de petits jeunes autant sympa qu'à la pointe de la mode me propose de grimper à bord, je reprends espoir. Ils vont à une fête dans la ville voisine, ce qui ne m'avancera pas des masses. Mais on s'éclate tellement dans la voiture qu'ils décident à l'unanimité de pousser jusqu'à la ville d'après. Puis encore la ville suivante.

Lorsqu'on se quitte enfin, la nuit est déjà tombée. Et je suis encore à environ 60 km d'Okayama. Malgré tout, je décide de tenter ma chance. Qui sait, sur un malentendu...
Mais déjà le nombre de voitures diminue et je ne me fais plus d'illusion. Je rejoins donc le "combini" le plus proche en quête de provisions lorsque, arrivé sur le parking, un homme en costard sort d'une Alpha Roméo et vient à ma rencontre.

Déjà, voir une belle italienne au Japon est un fait rare. Mais lorsque c'est pour que son chauffeur me propose gentiment de me déposer chez la famille dont je me languis depuis de longues semaines déjà, j'ai du mal à le croire. Sur le coup, les émotions se mélangèrent en moi. Et une fois la surprise passée, la joie m'étreint de toute sa force. En moi-même, je remerciais le destin d'avoir mis ces gens si adorables sur ma route, au moyen d'un sourire si fort qu'il resta accroché tout le reste du périple. S'accentuant même au fur et à mesure que l'on se rapprochait. 

Finalement, cette persévérance que j'avais découvert au début de mon voyage, m'aura jusqu'au bout réussie. En partie grâce à elle, j'étais ce soir à Okayama, face à cette porte si familière. Dans quelques secondes, je retrouverai Kazuya.

Famille Noda.

jeudi 15 août 2013

Yasukuni Jinja 靖国神社

Et si on parlait politique ?

Aujourd'hui est un jour un peu particulier au Japon : c'est l'anniversaire de la signature du traité avec les américains, l'acte de capitulation, symbolisant la défaite des japonais lors de la seconde guerre mondiale.
En ce jour, la plupart des japonais se rendent aux sanctuaires pour prier leurs morts. Ici, on appelle cela Obon.

Alors que Megumi, la maman de la famille et moi regardons la télé tandis que le reste de la famille est soit au travail, soit à l'école, elle m'explique la polémique du moment : Abe san, le premier ministre, chef du gouvernement, n'a pas donné d'excuses publiques ni exprimé le moindre regret concernant les crimes de guerre effectués par les japonais lors de la guerre.
Heureusement, il n'a pas poussé le bouchon jusqu'à aller au sanctuaire Yasukuni. Ce sanctuaire où sont enterrés des généraux dont les actions ont été reconnues comme inhumaines. Un peu comme si les allemands allaient se  recueillir sur la tombe d'Hitler lors du jour de la signature de l'armistice !!
Cependant, il veut contourner la constitution afin de pouvoir rétablir une armée, alors que jusque là, le Japon était un des seuls pays au monde dont la constitution prônait la paix.

Je ne pus m'empêcher de prendre parti, et d'afficher ma déception face à ce dernier point. Notamment après avoir visité le musée commémoratif d'Hiroshima, et toutes ces lettres envoyées aux pays détenteurs de bombes atomiques pour qu'ils se désarment, sous prétexte que la meilleur façon d'éviter qu'une telle catastrophe se reproduise est de ne pas avoir les moyens de la renouveler. Et personnellement, je partage avec énormément de respect ce point de vue : l'absence d'arme et d'armée est le plus intelligent moyen d'éviter la guerre. En témoigne la tolérance du port d'arme aux États-Unis où les meurtres sont beaucoup plus fréquents.
À mon sens, et au goût de pas mal de japonais qui se sont indignés, comme Hayao Miyazaki au travers de son nouveau film "le vent se lève", une bien déraisonnable décision.

Sanctuaire Yasukuni.

mercredi 14 août 2013

Appurutān'ōbā アップルターンオーバー

Une fois de plus, je partais d'Ise, une fois de plus, je quittais mes amis. Mais si la dernière fois, je pouvais espérer un au revoir, cette fois-ci, ce sera plutôt un adieu.

C'est en effet le tournant de mon voyage : le début du retour. Je vais ainsi prendre cette route qui me ramènera à Fukuoka, d'où je prendrai mon avion pour rentrer en France.
Autant donc vous dire que psychologiquement, j'étais pas au mieux. Inévitablement, je luttais pour sourire. Et c'est le larmes aux yeux que je vis partir Nori pour son travail. Elle va me manquer terriblement.

Pendant ce temps, Shige et moi avons fait route pour Matsusaka afin d'aller remplir des bidons d'eau de source de montagne pour le restaurant. J'en ai profité pour remplir mes gourdes. Une eau au goût unique : la pureté même.
Après quoi, nous nous sommes arrêté dans une boulangerie française dont l'immense pancarte publicitaire vantait, en français dans le texte, tous les mérites de notre pâtissier émérite. C'est donc après que j'ai fourni à Shige une traduction approximative, que nous sommes rentrés vérifier les dires du panneau.
Tout avait l'air bon, mais à la vue des prix, j'ai cru au délire : 5€ le mini chausson au pomme !! Paris peut aller se rhabiller.
Après avoir acheté 20€ de marchandise sur mes conseils, nous nous sommes partagés quelques chouquettes, le reste étant pour Nori. Elles étaient bonnes, mais pas de quoi en faire un fromage. C'est en tout cas à partir de ce moment-là que je me suis demandé si pâtissier ou restaurateur français au Japon ne pourrait pas devenir mon futur métier...

En attendant, j'étais de nouveau sur le bord de la route, pancarte en main, bien décidé à parcourir les 150km qui me séparaient de Kyoto avant ce soir. Et à peine eus-je le temps de faire un coucou de la main à Shige, que déjà une voiture s'arrêtait pour me prendre à son bord.

La journée fut belle et ensoleillée, tandis que les sympathiques automobilistes se relayaient pour me rendre service. Après un bref arrêt pour acheter des souvenirs afin de ne pas arriver les mains vides, je parcourais les derniers kilomètres qui me séparaient de Kyoto et de chez Tetsuya. Tetsuya, l'ex-joueur de baseball, ami de Fumio d'Obama, riche marchand de légume qui vient d'ouvrir un restaurant.

Alors que les personnes qui me déposaient avaient peine à croire en me voyant que je pouvais avoir des amis de ce rang-là, je sonnais déjà à la porte que venait m'ouvrir le plus jeune des trois fistons.
Il m'indiqua que toute la famille était allé voir un match de baseball. Et vu le bazar du salon et connaissant la pudeur des japonais, je n'osais rentrer. Il appela son père au téléphone.

Un peu plus tard, tout le reste de la famille rentra. Je voulais juste dire bonsoir et m'apprêtais à repartir, lorsque Tetsuya m'indiqua que je pouvais rester manger et dormir. Malgré son apparente fatigue, il fit preuve de bon coeur et m'accueillit comme il se doit. Mais ce soir-là, personne ne traîna. A peine fini de manger, une rapide douche prise, tout le monde était au lit.

Chaussons au pomme.

mardi 13 août 2013

Saigo no sesshon no janbe 最後のセッションのジャンベ

Comme le condamné à mort dont le dernier moment est bien plus important que le dernier repas, je vais passer rapidement sur ce celui-ci. Ma sentence, il est vrai, est certes moins grave, mais non moins pénible : demain, je quitte Shige et Nori.
Après avoir de nouveau repoussé au maximum l'instant fatidique, je n'ai plus le choix : je dois partir.

Alors après de délicieux ramen chinois - incomparable avec ceux que j'achetais là-bas au discount du coin - des muffin de ma spécialité, une énorme pastèque, des myrtilles de la ferme et un ohagi banane/céréales dont la simplicité de la recette n'a d'égal que son goût exquis, ce fut le moment d'ouvrir le cadeau.

Car loin de moi l'idée de les quitter définitivement sans qu'ils n'aient un objet qui me rappellerai plus tard à leur bon souvenir. C'est ainsi qu'ils ont ouvert le mystérieux paquet, dans lequel ils ont découvert un ... Magnétophone !!
Je pus lire dans leurs yeux la joie d'obtenir quelque chose qui leur faisait envie. La preuve : même pas eu le temps de lire le manuel et d'enfourner les piles que déjà j'appuyais sur le bouton "record" censé enregistrer notre première session live de la soirée.

Remarquablement, c'était la première fois qu'on jouait dans la maison. Et tout doucement pour ne pas déranger les voisins, on enchaînait les morceaux qui une fois enregistrés, étaient réécoutés, analysés, critiqués, moqués puis améliorés.
A quelle heure on se couchât, je ne pus le dire. Mais ce que je puis dire aisément, c'est que ce fut avec un sourire bien particulier. Celui de remerciement pour ce dernier moment magique qu'on s'était accordé.

Dernière session djembe.

lundi 12 août 2013

Ryōri no keiken: Bananakorokke to seiniku 料理の経験:バナナコロッケと生肉

Pafu pafu, si ce n'était pour ce célèbre tortue génial obsédé par les filles, pourrait être en passe de devenir le plus gros gourmand de la planète.

Ce soir du moins, c'était un peu spécial : Shige avait sorti de derrière les fagots une surprise assez rare pour que je la partageât avec vous : une pièce de viande de daim. Bambi n'avait qu'à bien se tenir.

Jusque là, rien d'extraordinaire me direz-vous, si ce n'est que comme au Monopoly, le morceau de viande avait tiré la carte : "rendez-vous directement dans l'assiette, ne passez pas par la case cuisson".
Pour accompagné le tout, Shige nous a servi avec moult détails l'histoire de la chasse, du dépeçage, du découpage qu'il avait fait de ses mains, et qui fit son petit effet sur mon estomac. Sans compter le prix d'une telle rareté, qui sans valoir les 20 000 francs de ma référence, me firent déglutir en même temps que j'écarquillais des yeux aussi rond que des boulards. Le met n'en fut que plus délicieux et surtout plus lentement dégusté. J'avais là dans ma bouche un met que je ne suis sûrement pas prêt de remanger de sitôt.

Quant à l'assortiment, ce fut des croquettes faites maison. Mais pas n'importe lesquelles : des croquettes à la banane et au lait végétal. Autant dire que cela ressemblait plus à un dessert qu'à un plat de résistance. Mais quel dessert !!

Bref, c'était l'histoire d'un de ces repas que je ne suis pas prêt d'oublier. Et ceci grâce à la gentillesse de mes hôtes, que j'aurais du mal à assez remercier.

Expérience culinaire : croquette a la banane et viande crue.

dimanche 11 août 2013

Yūki nōjō 有機農場

Pour rappel, Nori et Shige, encore eux, exercent le métier d'homme/femme à tout faire dans un drôle de restaurant. Plus exactement, Nori joue le rôle de cuisinière et serveuse, tandis que Shige s'occupe principalement de faire pousser les légumes dans les différentes fermes que possède le propriétaire, légumes qui se retrouvent inévitablement dans les assiettes des clients, quand ce n'est pas dans les nôtres, lorsque reste il y'a.

Avant, ils étaient tous deux coiffeurs. La raison de leur changement de carrière : un voyage en Afrique qui leur a fait prendre conscience de la futilité de leur métier. Ainsi, ils se sont mis à étudier, expérimenter, chercher. Et ils ont forgés petit à petit un précieux savoir visant à leur indépendance, leur liberté.

C'est aujourd'hui qu'à cette fin, nous avions rendez-vous dans une ferme biologique qui enseigne comment cultiver de manière naturelle et surtout en utilisant le moins de ressource possible. Très intéressant.

De plus, nous avons rencontré là-bas le meilleur ami de Shige, accompagné de sa femme qui attendait un bébé. C'était à ne pas douter une belle rencontre, qui laissait entrevoir une possible nouvelle amitié, si ce n'était pour ce nouveau né qui allait pointer le bout de son nez d'ici peu et qui m'empêchait d'aller passer un agréable moment chez eux. La proposition n'en étant que repoussée à plus tard ...

Malgré cela, nous avons passé l'après-midi ensemble, lors d'un événement un peu particulier. Shige nous a amené à un regroupement sur le thème Africain, sorte de petit marché où étaient présent des stands vendant bijoux, jouets et vêtements importés, tandis que nous étions réunis sous des petits chapiteaux en toile, au milieu d'inconnus, accompagnés de nos djambés. Ensemble, nous jouions la même musique, suivant un leader naturel, dont le sens de la mélodie le faisait passer à mes yeux pour un joueur professionnel. Non loin de nous, de jolies femmes bougeaient leur corps sur ces rythmes endiablées, tandis que d'autres faisaient tourner des instruments s'apparentant à ces chaînes enflammées qu'utilisent les dompteurs de feu.
J'assistais malgré moi à un spectacle féérique qui fut aussi court qu'intense. Et c'est encore une fois au rythme du djambé qui résonnait encore dans ma tête, que je m'installa à l'arrière de cette voiture qui m'était si familière : celle qui me ramenait invariablement à mon nouveau chez moi, chez Shige et Nori.

Ferme organique.

samedi 10 août 2013

Janbepātī ジャンベパーティー

Depuis que j'ai découvert le djembé, je n'arrive plus à décrocher. Fréquemment, j'ai des rythmes et des percussions qui trottent dans la tête et me forcent à tapoter avec les mains n'importe quel objet solide qui pourrait faire du bruit.

Le pourquoi de cette petite intro ? Pour annoncer l'événement de ce soir : un groupe professionnel de djembé va venir se produire dans les environs. Vu l'enthousiasme de Shige et Nori, je ne pus que répondre positivement à leur demande de les accompagner.
Trois petites heures de voiture plus tard, nous étions arrivés sur les lieux : une clairière au milieu d'un bois au milieu de nulle-part !
Si ce n'étaient pour les bruits de tamtam qui résonnait au loin, j'aurais presque cru à un guet-apens. Nous n'étions d'ailleurs pas les seuls invités, les moustiques aussi étaient de la partie.

A notre arrivée, les musiciens étaient en train de donner un cours à des élèves. Shige et Nori voulaient participer, mais comme nous nous sommes perdus en chemin, nous sommes arrivés après le début de la leçon. Tant pis, nous avons quand même appris avec les yeux.
Une fois le cours terminé, les musiciens ont commencé à installer leur instruments, tandis qu'une petite camionnette s'affairait à préparer du riz au curry pour les plus affamés d'entre nous. Les moustiques dégustant ce même plat, mais par notre intermédiaire.

Puis ce fut le début du concert. Que dire de plus, si ce n'est que ce fut FAN-TAS-TI-QUE ! Shige et Nori avaient beau m'avoir montré quelques moments de leur spectacle avant de venir, les voir et les écouter "en vrai" n'avait rien à voir.
Comme si une sorte de force nous transcendait. Tout un chacun battait la mesure : doucement du pied pour les plus timides, sauvagement du corps pour les plus aguerris. La musique entraînante ne laissait personne immobile. Cela faisait même le jeu des musiciens qui, de temps à autres, s'avançaient au contact de la foule afin de défier les spectateurs : un défi de danse au rythme du tambour.
Une communication sans parole. Comme magique.

Et alors que les quelques deux heures de concert passèrent en un éclair, ce fut le final : les musiciens demandèrent au public d'amener leur djembé afin de faire un "boeuf". Vous l'aurez sûrement compris, le but étant qu'on joue ensemble de manière improvisée. 
Etant débutant confirmé, l'envie de participer se battait en moi contre la peur de ne pas être à la hauteur. Et tandis que le manque de confiance l'emportait, je fus ô combien ravi de voir que Shige avait pensé à moi, et apporté par la même occasion un djembé de plus.
Ce fut là l'apothéose de la soirée. Face aux musiciens en ligne devant nous, je faisais parti du groupe. Ils jouaient et nous avec. Peu importe le niveau de chacun, on faisaient tous ensemble de la musique. On partageait plus qu'une passion, on partageait un moment. Et de nous, s'échappèrent une mélodie unique ... qui résonna sans fin dans ma tête. Après avoir commencé dans cette clairière au milieu d'un bois au milieu de nulle-part !

Soirée djembé.

vendredi 9 août 2013

Yatta ne やったね

コレ・・・ ナニ ?  ヤッジ~~ン

オ~・ ソレ・・・見よ クロダイよ ネンガ~~ンの

チョト チッコイケ~~ど・・・ 

ポワレ ・・ トッレビア~~ンドキドキ

よかったね!! チャック・マイヨール音譜


フランス人のチャックは 毎日のように
マリンビレッジで1人黙々とお勉強している 放置民
「オサカナ 突いて食べた~い
  ジッキュウジソク シタ~~イメラメラ・・と熱く語るので
何度か海へ連れて行ったが 突いたのは ふぐ・・だけ

Post invité pris depuis un autre blog (dont je tairais la source pour des problèmes de vie privée). Traduction ci-dessous :
"- Ceci ... C'est quoi ? Je suis un homme !
- Ah... Cela... Montre !! (NDLR : jeu de mot avec "oh sole mio"), C'est une dorade grise (8)" (NDLR : sur un ton musical)
Petite mais bon ... Parfait ... Très bien ... Tu l'as fait !! Jacques Mayol

Chaque jour, le (petit) français "Jacques" vient au "Village Marin" pour étudier seul, en silence.
"Je veux pêcher puis manger du poisson*
que je prendrai moi-même au harpon*" dit-il de manière enflammé*
Car sa première pêche en mer fut un poisson globe** ... damné*

Tu l'as fait.

* NDLR : Respect des rimes de l'auteur.
** Poisson globe : poisson dont la consommation est très dangeureuse et nécessitant donc un permis spécial pour être cuisiné.

jeudi 8 août 2013

Owari desu ka ? 終わりですか?

Qu'en est-il de cette semaine de vacances qui dure, qui dure ??

Il nous laisse encore tomber comme il avait fait lors de son pélerinage ??
Pourquoi il continue pas à écrire quotidiennement ??
Est-il encore à Obama ou a-t-il bougé ??
Quand rentre-t-il ??

Plein de questions restées sans réponse semble-t-il !!

Ma semaine de vacances s'est terminée depuis plus d'une semaine maintenant. J'ai repris la route vers le sud et me trouve maintenant à Ise, comme vous pouvez le voir sur la carte que je viens juste de mettre à jour. 
Je suis en ce moment chez Shige et Nori qui m'accueillent depuis que je suis arrivé dans leur ville. On vit ensemble plein d'aventure que j'ai envie de vous raconter ...
Mais je suis confronté à un problème de taille : j'ai de nouveau cassé ma tablette ! Encore par inadvertance. Que ces petits objets sont fragiles !!

Bien évidemment, n''ayant ni les moyens de réparer, ni d'en acheter une nouvelle, je me retrouve sans moyen d'écrire régulièrement. Je prend donc des notes qui me serviront à raconter tout cela lors de mon retour.
Retour qui s'effectuera le 5 septembre, après un trajet de 12h entrecoupé d'une pause de 9h en Chine. Stratégie qui me permet d'arriver à Paris de bon matin et non le soir.

Bref, comme précédemment, je vais vous demander de patienter un peu pour pouvoir lire de nouvelles aventures qui valent, je le pense, la peine d'être racontées. Tout comme ce livre que je vous prépare et qui avence, lentement mais sûrement.
Encore merci de votre fidélité et à très très vite ...



Est-ce la fin ?

mercredi 7 août 2013

Hōjicha to burūberījamu ほうじ茶とブルーベリージャム

Si je vous parle de confitures, je pense que certains me diront qu'ils connaissent bien et savent déjà comment faire. C'est pas compliqué et même à l'autre bout du monde, pas de nouveauté. Les japonais font comme nous : des fruits, du sucre, on mélange en chauffant dans une casserole, on met en pot et on déguste. Le reste se conserve grâce au sucre.
Personnellement, je découvrais la recette. Non pas que je ne sois pas un aficionado de confiture, mais plutôt que j'ai dans l'habitude de la consommer et non de la confectionner.

Alors passons directement à l'hojicha, car je pense que moins de lecteur connaissent. Malgré qu'il soit sous forme d'herbe, l'hojicha ne se fume pas, on en fait même des Kitkat ici. Bon d'accord, j'avoue, il se fume !! Mais pas dans du papier roulé. 
L'hojicha est un thé qu'il faut chauffer (ou "griller", pour les puristes) sur du charbon afin de le torréfier. On a ainsi un thé délicieux, ressemblant un peu au café, mais sans les inconvénients de la caféine/théine. Il peut donc se boire avant de se coucher. Autant dire que je n'ai jamais goûté un thé aussi bon. Rien à voir avec le thé acheté en bouteille. Et puis, la fierté de le torréfier soit-même : une heure à mélanger au dessus des braises pour ne pas le brûler, alors que c'est moi qui ai brûlé à sa place, bien installé que j'étais sous le soleil d'été.
Ce merveilleux thé, bu le soir tous ensemble après un bon repas, méritait bien quelques coups de soleil, non ?

Hojicha et confiture de myrtille.

mardi 6 août 2013

Ryōri no keiken: Sukuranburueggu to mafin 料理の経験:スクランブルエッグとマフィン

Les japonais, à force de regarder l'émission "Masterchef" sur TF1, finissent par penser que tout français qui se respecte est nécessairement un chef étoilé. Moi y compris...

Et j'ai beau leur répéter que dans ma précédente vie - rapport au Bouddhisme et à la réincarnation - j'étais plutôt goûteur pour la reine Cléopâtre que cuisinier de César, cela n'y fait rien : je vois dans leur yeux, juste avant émerveillés, poindre la déception.

C'est depuis lors que j'ai décidé de m'y mettre. Au risque et péril de mes cobayes ! Mais Shige et Nori sont courageux et téméraires. Et surtout, ils n'ont pas peur pour leur estomac. J'ai donc mis en pratique les recettes les plus simples du livre de cuisine que je suis en train de lire : "The 4-Hour Chef" de Tim Ferriss.
Et si comme moi, vous êtes un sous-doué de la cuisine et que vous ne savez pas quel livre choisir pour commencer, je ne peux que vous le conseiller.
Dedans, j'y ai appris les bases (goûts, épices/herbes, coupes, etc), j'ai découvert des recettes faciles car inratables et je me suis bien marré avec les aventures de l'auteur. Le seul défaut : il est en anglais.

Bref, ce soir, au menu, c'est ...

Expérience culinaire : œufs brouillés et muffin.

lundi 5 août 2013

Muri tsuki むりつき

Ceux qui me connaissent bien et/ou qui suivent fidèlement le blog savent que j'aime la mer. Alors quand aujourd'hui, on m'a proposé d'accompagner les clients du restaurant sur le bateau, je ne me suis pas fait prier. Depuis le port, nous avons fait une dizaine de kilomètres pour rejoindre quelques petites îles inhabitées du nord d'Ise. Le patron nous a expliqué que c'était un coin peu connu mais rempli de poissons.

Un masque, un tuba et des gants avaient été mis à ma disposition. 
Ma mission, si je l'accepte : ramener des poissons et autres fruits de mer pour les clients.
Mon arme : un harpon fait main. Celui-ci est constitué d'un morceau de bambou (pratique car ne coule pas), d'un trident à une extrémité et d'un élastique à l'autre. Il suffit ensuite de passer l'élastique autour de son pouce, de le tendre, puis de bien agripper le harpon dans sa main. Dès qu'on ouvre la main, l'élastique se détend et laisse ainsi partir l'arme à une vitesse suffisante pour pouvoir s'enfoncer dans le corps d'une victime. D'où les recommandations de Shige : faire attention de ne pas tirer dans le derrière de quelqu'un. Dommage, c'était tentant ! 

C'était une première fois pour moi. Un peu un rêve de gosse ! J'étais surexcité. Malheureusement - car il faut bien que je me trouve une excuse - l'eau était trouble, et il m'était difficile d'y voir à quelques mètres. J'ai donc fait chou blanc. Enfin pas tout à fait, j'ai réussi à capturer deux poissons. Seulement, ceux-ci contenaient du poison et nécessitaient une licence spéciale afin de les cuisiner. Petite déception donc. D'une côté de n'avoir rien ramené. Mais surtout d'avoir tué deux animaux pour rien.
Quoiqu'il en soit, c'était pour moi une expérience inoubliable.

Pêche en mer

dimanche 4 août 2013

Goriki Marin Village ゴーリキマリンビレッジ

C'est pas trop mon style de faire de la pub, mais je vais le faire quand même car c'est pour la bonne cause : la votre !!
J'aimerai donc vous présenter le restaurant où travaille Shige et Nori. Celui-là même qui m'accueille tous les jours pour que je puisse lire, écrire et étudier tranquillement.

C'est un restaurant un peu spécial à vrai dire. Déjà, il est situé sur un immense espace ouvert naturel, dont une partie est couverte pour protéger du soleil ou des intempéries. Le long des tables et bancs en bois, des potagers où l'on y cultive sans engrais, ni pesticide !!
Un peu plus loin, un hangar où sont construit des bateaux, ainsi qu'un port où ils sont amarrés. Le patron propose à ses clients les plus téméraires une balade en mer le long des îles avoisinantes. Au programme : cours de natation pour les uns, pêche au harpon pour les autres.

Vu le nombre de poissons et le talent du patron, vous ne vous retrouverez jamais sans rien dans l'assiette, même si vous rentrez bredouille. Au poissons et autres trésors de la mer, des légumes viendront compléter ce charmant festin. Et pas n'importe quels légumes. Ceux-ci viennent d'une des trois fermes du patron dans lesquelles, à l'instar de ses potagers, il n'utilise aucun additif (même pas du compost).

Tout simplement un goût unique dans un cadre idyllique. Un restaurant que je ne saurais que vous conseiller, ne serait-ce que pour l'ambiance, bien différente de ce qui se fait ailleurs. A mon avis, venir à Ise sans passer par ce restaurant serait une grave erreur stratégique. Vous voilà prévenu ...

samedi 3 août 2013

Ise mōikkai 伊勢もう一回

Une fois de plus, je suis de retour à Ise. 
Ise, la ville réputée pour ses 2 immenses sanctuaires shintoïstes, les premiers du Japon. Comme on m'a dit une fois : le "centre religieux du Japon". 
Et en cette magnifique journée, quelques voitures m'ont aisément permis d'arriver à mon but. Je dis "aisément" car cette semaine est la semaine de congés estivale de la plupart des Japonais. Ils en profitent pour venir se recueillir, et surtout venir fleurir les tombes de leurs ancêtres. On croise donc énormément de personnes, tout de noir vêtu, et l'air solennel.

Mais ce qui m'intéressait le plus, c'était de retrouver mes amis : Shige et Nori. C'est donc sans hésitation que j'ai pris le chemin de leur maison ... pour me retrouver nez à nez avec la porte close. Pas de problème : j'ai posé mes sacs dans leur jardin et suis allé bouquiner tranquillement dans un parc non loin de là.

Au coucher du soleil, je suis retourné chez eux alors qu'ils étaient juste en train de rentrer du travail. 
Surprise !
Quelle joie de part et d'autre !! 
On s'est alors étreint en signe de retrouvailles.

Et quelques minutes plus tard, j'étais déjà installé dans "ma chambre" comme si je ne l'avais pas quitté, il y'a de cela 3 semaines.
Après quoi, nous avons discuté, autour d'un bon dîner, de nos aventures respectives durant le laps de temps où nous n'étions pas ensemble. 

Ise, une fois de plus.

vendredi 2 août 2013

Musen ryokō 無銭旅行

Du Lac Biwa à Hikone, il n'y avait qu'un pas. Et un très joli château que j'ai pu voir "en passant". Les bâtiments qui le constituent sont entourés de douves dont les bordures sont magnifiquement arborées. En faire le tour par cette belle journée me semble être une super idée... que je n'exploite pas par manque d'envie. Une prochaine fois peut être.

Depuis Hikone, je décide de corser un peu les choses en choisissant de prendre la minuscule route 306 qui doit franchir un col de montagne et me faire découvrir ce que j'imagine être un "paradis" de nature. Le mieux : je n'aurai aucun problème pour trouver où camper.
Malheureusement, mon chauffeur formule l'hypothèse que le col pourrait être fermé en raison des fortes pluies récemment tombées. Après vérification à la mairie du coin, il s'avère qu'il a raison.
Changement de stratégie donc !

Et alors que je regarde aux alentours, je remarque une voiture arrêtée avec quelques personnes près des pneus. Immédiatement, je vais voir si je peux les aider de quelque manière. On commence dès lors à discuter et j'apprends que c'était juste leur "pause clope".
Je repars donc vers la route, lorsqu'un d'eux m'interpelle pour me demander où je vais. Je leur explique ma situation.

Après une courte concertation de leur part, me voilà dans leur jeep en route vers le sud. Parfait !
Le mieux, c'est que ces gens, dans leur grande bonté, font le voyage juste pour m'accompagner et me rendre service. En effet, ils habitent à Hikone, à l'opposée d'où nous nous rendons.
Quelques 40 kilomètres plus loin, ils me déposent à Koka.
J'essaie de leur payer quelque chose pour les remercier : en vain !!
Il me traînent dans le "conbini" du coin pour me payer mon repas du soir. Et me voyant gêné, ils rajoutent quelques "onigiri" et autres nourritures pour me faire plaisir et que je ne manque de rien.

Encore une fois, je reste sans voix par tant de gentillesse et de générosité. 
Après de longs remerciements et adieux en se prenant dans les bras, c'est avec un grand sourire que je regardai la voiture du bonheur rentrer chez elle.

Voyage sans argent.

jeudi 1 août 2013

Biwako 琵琶湖

Pas de meilleur journée pour partir que celle du feu d'artifice annuel. Je manquerai donc cet événement annuel dont on m'a dit tant de bien.
Tant pis. Ils n'avaient qu'à le faire hier !!

Après un premier stop plus facile que la fois précédente, c'est donc sans peine que j'ai atterri à Tsuruga. De là, j'ai bifurqué vers le sud direction Nagahama, qui signifie littéralement, la longue plage.

Et en effet, une fois sur place, le couple m'ayant pris en stop m'ont offert de leur temps afin de me faire visiter cette fameuse plage. Celle-ci donne sur le lac Biwa. Et là, quelle surprise : on dirait la mer !
Il y a même des vagues, générées par le vent.

Il faut dire que ce lac, le plus grand du Japon, est tout bonnement gigantesque. De la rive où je me trouvais, impossible de voir la rive opposée. Ça et là des îles qui dépassent, et des bateaux - que dis-je, des paquebots - qui les évitent agilement.

J'étais à ce point émerveillé que j'ai même été goûter l'eau voir s'il n'y avait pas une trace de sel qui traînait. Niet. J'eus presque sorti mon maillot pour aller me baigner, mais seul, c'est forcément moins drôle. Et puis le temps menaçait de nous tomber sur la tête. Mais c'est assurément un endroit fabuleux où il doit faire bon passer quelques jours de vacances. 
Surtout que tout est mis à disposition pour camper, pique niquer et profiter de la plage à l'ombre des pins et des palmiers. Le mieux : la tranquillité des lieux et un accès à vélo par pistes cyclables. Bref, je ne peux que vous recommander cette visite, notamment si vous passez du côté de Kyoto.

Entre temps, je n'avais pas fait attention que ma tablette avait glissé de ma poche pour aller s'installer confortablement sur le siège de la voiture. A mon retour, je me suis donc assis sur ses genoux... Chose que ma tablette n'a pas vraiment apprécié, et décidant de se venger, s'est fendue d'une belle cicatrice en pleine diagonale de son bel écran. Résultat, quasi inutilisable.

Mais comme il en faut plus pour me déstabiliser, j'ai repris la route sans larme, sans colère et - du coup, vous l'aurez compris - sans tablette. Encore une fois. Ne me laissant plus, après l'appareil photo qui a rendu l'âme quelques mois plus tôt, qu'avec mon fidèle Kindle...

Lac Biwa
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