Devant la porte de la maison, le coeur battant mais vaillant, j'appuie sur la sonnette. Malgré les voitures garées sous le porche de la maison, personne ne me répond. Bizarre. Avec leurs horaires inversés, ils sont peut être en train de dormir. J'utilise alors la clé qui m'a précédemment été confiée à cet effet. J'ouvre. Aucun bruit. À taton, je pénètre dans cette chère maison où tant d'agréables souvenirs m'ont été donnés de vivre.
Une fois devant la porte fermée du salon, je jette un oeil. La télé est allumée et Kazuya est en train tranquillement de la regarder. Je le dérange pour lui dire bonjour. Surpris dans un premier temps, la joie s'ensuit rapidement et vient éclairer son visage. Il me demande comment je vais, puis veut me dire mille choses à la fois. Ça me touche beaucoup. Puis comme s'il venait réellement de réaliser que j'étais là, il me prend dans ses bras et me sert fort, avec cette tendresse de parent qui ne peut se feindre.
Le grand désordre règne dans la maison et je sens la gêne de mon hôte. J'anticipe et le rassure, j'ai déjà vu pire. Il s'inquiète de savoir si je vais rester. Ce n'est pas mon intention. Quel plaisir retirerais-je d'une maison si vide, sans joie, sans vie, sans échange, chacun tellement débordé avec ses propres problèmes. J'y avais connu l'amour et l'espoir, aujourd'hui, il n'en reste plus que de tristes ruines. Des souvenirs qui s'envolent comme des feuilles mortes sous le vent.
Seul nous reste le plaisir de la discussion, qui m'est, je dois l'avouer, fort agréable. À ceci nous passons un long moment, et voyant qu'on n'arrivera pas à épuiser les sujets de conversation, Kazuya me conduit à la gare. Malheureusement, comme il se trompe de station, je serai obligé de faire plusieurs changements. Mais peu m'importe tellement ce paysage si familier qui se déroule sous mes yeux me mène inexorablement vers ce bonheur que ravive les endroits connus aux souvenirs heureux. Plus on se rapproche de l'île de Shikoku, plus j'ai l'impression de rentrer chez moi. Je sens l'excitation se soulever de tout mon ventre, jusqu'à mes lèvres. Je souris béatement.
Puis c'est l'arrivée. Un coup de fil à Shoji, mon papa de coeur. J'entends à sa voix sa surprise et sa joie à la fois. Il me dit d'aller l'attendre à la maison. J'y retrouve Hotaru, le chien, qui ne sait cacher son plaisir de me revoir. Enfin les retrouvailles. Moment à la fois merveilleux et intense.
Cela fait une bonne heure que la discussion bat son plein, lorsque les jeunes filles qui habitent la maison voisine viennent taper à la vitre. Elles ouvrent de grands yeux en me voyant. Que de surprises, décidément.
Ensemble, nous apprenons les lettres latines, on fait des fractions, on joue. Jusqu'à l'heure du repas, à laquelle Shoji nous a préparé un de ces délicieux repas dont lui seul à le secret. Le dîner terminé, les enfants rentrent chez eux et nous en profitons pour aller aux bains. Cet endroit si particulier, si spécial à mes yeux. Je savoure ce moment tant attendu comme si c'était le dernier.
En sortant, on se prend une bonne glace à la patate douce. Ma favorite. Ça y'est, je suis vraiment de ...
Retour au Japon.
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