Sans revenir sur mes problèmes avec Opodo, cet ami qui me loue son parapluie que lorsqu'il fait beau. J'ai dû me racheter un billet d'avion et de bus. Sans leur aide, je m'en suis mieux tiré et à moindre frais. Tout s'est bien passé cette fois. J'ai donc pris mon avion, en plein début de typhon, comme nous le disions dans le précédent article.
Pour arriver du terminal jusqu'à l'avion, ce fut déjà un combat contre les éléments. Des hôtesses nous distribuent à chacun des parapluies, condition sine qua none pour ne pas arriver dans un piteux état, sachant que le trajet à l'extérieur est d'une centaine de mètres à peine. Avant de partir, les deux courageux bonshommes qui guident l'avion nous font un coucou d'au revoir de la main. Autant par gentillesse, que pour nous souhaiter bon courage. Il va nous en falloir.
Car à peine le décollage effectué sur cette piste détrempée, la carlingue de l'appareil commence à secouer dans tous les sens. On se serait cru dans un manège à sensation. Entre les cris d'enfants paniqués, les visages des hôtesses ayant changé leur sourire pour une moue inquiète et les annonces du pilote priant de ne surtout pas détacher sa ceinture, il y a de quoi se faire du soucis.
D'autant plus que je suis côté hublot et que je peux voir tout ce qui se déroule dehors. La vue dépasse pas 10 mètres, on est dans une sorte de brouillard très épais. Si les pilotes devaient se diriger à l'oeil, je ne donnerais pas cher de notre paru. Sous mes yeux, seules les ailes, semblables à celles des oiseaux, gigotent dans tous les sens en tentant de nous maintenir en l'air.
À tel point que je me demande jusqu'où peuvent-elle se plier avant de rompre. Pensée un peu funeste, je vous l'accorde, mais en communion avec toutes celles des autres passagers, cramponnés à leur siège de peur que si ce dernier rempart se met aussi à bouger, ce sera vraiment la fin. Ainsi nous passons la première heure de ce qui sembla une éternité, avant qu'enfin, le ciel se dégage et laisse place au bleu immaculé et au cercle doré du paradis. On est au dessus de la mer de nuages, qui s'étendant jusqu'à l'infini, semble être une nouvelle terre. Au même moment, le signal permettant d'enlever sa ceinture se fait entendre. Soulagement unanime, nous sommes sauvés.
La fin du voyage se passe comme si de rien n'était. Calme et sereine. Atterrissage à Narita, dans le froid et le vent. Je suis passé de 25 à 10 degrés en l'espace de 2 heures. Drôle de sensation. Le nez s'en plaint en coulant, sa seule façon d'exprimer son mécontentement, le bout des doigts perd tout son sang et passe du rose au violet, tandis que le reste du corps de raidit et tremble de cet agitement qu'aurait pu lui avoir inspiré l'avion au sommet des turbulences.
Je prends vite le bus jusqu'à Tokyo, puis le métro jusqu'à Disneyland.
Un monde de rêve s'ouvre sous mes yeux. Tout clignote, tout brille, tout résonne. Des chansons de Noël, des gens souriants et heureux, des images pleins les yeux. Ce lieu magique respire la féerie de Noël et j'en viens presque à oublier un instant le froid qui circule dans mon corps, tant la chaleur du lieu semble réchauffer mon coeur. À n'en pas douter, tel un enfant, j'ai envie d'aller d'où tous les autres sortent avec cette joie si pure, si vraie, qu'elle eût pu faire croire que le monde merveilleux, à cet instant déterminé, en cet endroit précis, n'avait plus aucun problème.
Seulement, je quittais prestement l'appel de ses sirènes pour retourner dans le froid de l'attente de mon bus. Cette nuit, il doit m'emmener de Tokyo à Okayama, pour un prix défiant toute concurrence et me faisant passer une nuit qu'autrement l'extérieur m'aurait rendu plus que difficile. Demain matin, je serai presque arrivé à la maison.
Au revoir Okinawa.
Flo @ pafu-pafu.fr
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