mardi 26 mars 2013

Sen en 千円

Un peu plus tôt dans la journée, alors que Yusuke me déposait à un combini de Kaiyo, je savourais déjà mon arrêt dans cette petite ville de Shikoku. Et tandis que je voulais offrir à mon chauffeur une boisson ou une friandise, le voilà qui me tend un billet de 1000¥. J'insiste pour ne pas le prendre, lui répétant que j'ai plein d'argent, mais il fini par gagner. Je veux donc le ranger, quand je m'aperçois qu'il me manque quelque chose. En fait, je n'ai plus tant d'argent que ça. Et les 1000¥ passent en un instant de petit cadeau à principal moyen de survie.
Sur le coup, je suis un peu inquiet. Pas paniqué, juste préoccupé. Je cherche alors sur le siège de sa voiture, rien. Mes autres poches, rien. La dernière fois que je l'ai utilisé : quelques heures plus tôt pour me payer le déjeuner. Entre temps, j'ai fait plus de 120km, à pied et en voiture.
Yusuke me propose alors de m'accompagner à un Koban. C'est une sorte de petite cabine où un policier est là pour rendre service. Comme c'est une petite ville, il n'y a personne à l'intérieur. Seul un téléphone permet de joindre directement un policier qui se trouve dans la grande ville la plus proche, à 15km de là.
Pour moi, c'est une première fois. Yusuke appelle et explique ma situation. Quelques minutes plus tard, une traductrice arrive et me pose plein de questions en anglais. Un peu plus tard encore, un policier arrive et remplit un papier en fonction de mes réponses. Il téléphone aux autres postes de police, mais mon porte-monnaie n'a pas été rapporté.
Ils me regardent avec un mélange de curiosité et d'inquiétude. Comme je ne respecte pas la norme, ils sont un peu désemparés. Pas de téléphone, ni d'adresse où me joindre, ne voyage que par autostop. Le pire : avait plus de 2000€ en cache dans son porte monnaie, et maintenant n'a plus que 10€.
La traductrice me donne juste rendez-vous demain à 14h pour voir si quelqu'un a retrouvé mon bien.
Mais alors que la situation semble désemparée, ni Yusuke, ni la traductrice, ni même le policier ne me propose un plan de secours. Quand ce dernier me pose la question de ce que je vais faire, j'essaie juste de les rassurer en expliquant que je vais trouver un coin pour camper, que je suis un habitué et que c'est ma façon de voyager.
Il me laisse partir contre tout attente, alors que je peux clairement voir l'inquiétude sur son visage.
Me voilà le ventre vide et le coeur léger. Alors que je touche dans ma poche mon précieux billet de 1000¥, je pars souriant en direction de la mer à la recherche d'un campement. La vraie aventure dés lors peut commencer.
Les mille yens.

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