vendredi 30 novembre 2012

Fukuoka no koen

C'est bizarre de se dire que sa vie tient parfois à pas grand chose... Hier, j'imagine que la mienne à tenu à ma bouteille de thé au lait. Si je ne m'étais pas arrêté pour la boire, peut-être aurais-je été percuté de plein fouet par un taxi. Celui-là même dont le chauffeur, apparemment un peu pompette, a perdu le contrôle dans un virage rendu glissant par la pluie. Venant ainsi, dans un crissement de pneus, s'écraser sur le rebord du trottoir à quelque mètres devant moi.

J'ai quand même réussi à passer la nuit au pied de la tour de Fukuoka, alors que j'étais pas vraiment bien caché. Et ce matin, alors que j'avais décidé de partir plus à l'ouest, marchant 7 kilomètres avec mes bagages, je me suis rendu compte une fois arrivé que j'avais le blues.
D'une part, j'avais pas envie de partir de cette ville dans laquelle je me sens bien, et qui m'offre chaleur, électricité, nourriture, toilettes et cachette. D'autre part, j'avais pas envie de faire du stop et de rencontrer de nouvelles personnes.
Alors j'ai dit stop ! Stop à cette course infernale qui me fait parcourir le pays à toute vitesse. Je préfère m'arrêter un peu, et en profiter pour jouir des beautés que cette ville a à me proposer.

C'est ainsi que j'ai atterri par hasard aux ruines du château de Fukuoka. Et même s'il n'en reste plus grand chose, c'est à dire quelques bâtisses et les remparts en pierre, on imagine fort bien ce qui pouvait être là auparavant. Des panneaux remplis d'infographie aidant.
A la base du château, s'étend un immense parc de toute beauté, avec des installations sportives et un lac entouré d'une piste de course avec un revêtement spécial. Vu le nombre de personnes qui courraient, j'imagine que c'est le centre d'entraînement des clubs de la région. Le parc renferme aussi des jeux pour les enfants, des endroits pour pêcher et une promenade le traversant de part à part. Il y'a même un temple juste à côté, dont le tori tout en bois impose le respect.

A mon retour, même si je n'avais plus de jambe après 30km de marche, je ne regrettais en rien ma décision. Si l'envie revient, j'irai peut être jusqu'à Nagasaki...

Le jardin de Fukuoka.

jeudi 29 novembre 2012

Sinpai ja nai

Hier, je suis revenu à Oita grâce à un pakistanais, accompagné de son frère qui suivait dans un camion. Leur gentillesse aidant, ils m'ont offert un café au lait avec un onigiri, et m'ont conduit jusque chez Kazuya, m'évitant de marcher avec mes bagages.
Avec Kazuya, on s'est remis une tournée de tonkatsu : toujours aussi bon. Qu'on a conclu par une glace à la patate douce et une autre aux haricots rouges. Cerise sur le gâteau.
Grosse discussion le soir jusqu'à minuit passé et le lendemain, lever à 5h direction Fukuoka. On se dira adieu à Iizuka, alors qu'il bifurque pour aller travailler.
Je finirai donc la route avec une famille adorable, composé d'un père, de la mère et de la fille. Du coup, je n'ai pas vu passer les 60km qui me séparait de ma destination, le consulat chinois. Ils m'ont même déposé juste devant alors qu'il pleuvait des cordes.

Comme beaucoup, j'ai peur de l'inconnu. Et ce visa qui semble si difficile à obtenir, pour laquelle je devrais passer par une agence et payer des frais exhorbitant. Et cette ville immense qu'est Fukuoka, remplie de gratte-ciels inhumains.
Mais c'est quand on fini par découvrir les choses qu'on se rend compte qu'on s'est fait un sang d'encre pour rien.

Finalement, l'obtention du visa s'est déroulée sans problème, avec la gentillesse qu'on prête aux japonais et qui malgré l'oubli d'un document m'ont expliqué comment leur envoyer le plus simplement possible, tout ça avec le sourire.
Quant à Fukuoka, derrière les immeubles se cachent des trésors difficilement imaginables. Certes pas une ville à dimension humaine, mais ce quartier dans lequel je suis, je vais essayer d'y passer la nuit.

Ne t'inquiète pas.

mercredi 28 novembre 2012

Usuki ga suki da

Et alors que Beppu me tendait les bras, l'absence de couch surfer disponible et la taille de la ville m'ont un tantinet refroidi. Le camping en forêt, j'adore, dans un parc en pleine ville, un peu moins. Et quand planquer ses bagages pour pouvoir se déplacer devient un pile ou face pour savoir s'ils seront toujours là au retour, je préfère y réfléchir à 2 fois.

Ainsi, je suis parti dans le sens opposé, mais pas trop loin, pour pouvoir revenir dans quelques jours et faire chemin inverse vers Fukuoka, au nord de l'île.
Cela m'a mené à Usuki, qui bien que grande ville, n'a rien à voir avec Ooita. Je dirai plutôt que cette ville est de la taille d'Obama.
C'est un prof de 30 ans ressemblant à un ado qui m'y a conduit, alors que son autoradio passait un concert de métal japonais à fond la sono et qu'il parlait dans sa barbe à une vitesse supersonique. Pour me récompenser de ma patience, et accessoirement me souhaiter bon voyage, il m'a offert une canette de thé au lait. Je lui ai donc pardonné !

Une fois sur place, il ne m'a pas fallu plus d'une heure pour prendre mes repères et trouver plusieurs coins où m'installer.
Le lendemain, j'ai même trouvé un parc magnifique avec plein de jeux, un parcours de santé et un atelier de sport, dans lequel j'ai pu m'amuser, me relaxer et m'entraîner. J'en ai profité pour grimper dans la montagne pour voir une tour destiné à Buddha avec son temple, une sorte de sépulture semi enterrée et le couché de soleil depuis le sommet.
Sans compter le supermarché, avec une librairie dans laquelle j'ai pu reprendre mes lectures enfantines, et les clémentines que je m'amuse à piquer chaque matin.
Voilà pourquoi je me sens si bien dans cette ville.

J'aime Usuki.

mardi 27 novembre 2012

Kazuya no shinsetsu

C'est pas évident d'expliquer pourquoi on accroche avec certaines personnes et pas d'autres. Par exemple pourquoi avec Sayuri et moins avec Fumio ? Et si ça peut paraître évident pour certains, ça m'est un peu apparu comme une révélation quand je me suis moi-même posé la question. Car ici, la plupart des personnes que je rencontre sont forcément sympathiques, sinon pourquoi s'arrêteraient-elles pour me prendre en stop ou m'offriraient-elles un toit et ce qui va avec ?
Je dirais que c'est une question d'être intéressant et intéressé. Si les deux se produisent, alors cela donne envie de se connaître l'un l'autre et conduit à de longues conversations qui permet de se rapprocher.

Voilà comment en rentrant du mont Aso, Kazuya avait dans l'idée de me ramener à l'endroit où je voulais aller initialement : Beppu (yeux qui brillent !!). Une fois sur place, il m'a gracieusement invité dans un restaurant de tontsu. Ce sont des légumes, viandes et poissons frits, servis sur un bol de riz. C'est bon, mais pas autant que les tonkatsu d'hier.
La suite devait me conduire à me chercher un coin pour camper dans cette immense ville. Et Kazuya de changer de plan en m'invitant une nuit supplémentaire. J'étais ravi.

Car camper, c'est sympa. Passer une soirée à discuter, réviser ensemble mes Kanji, prendre une bonne douche chaude, se marrer, enseigner de l'anglais, pouvoir laver son linge, manger des gâteaux et une glace aux haricots rouges, tout ça avec quelqu'un qu'on apprécie, c'est carrément génial !
Mieux, il a accepté de m'accueillir à nouveau dans quelques jours, pour qu'on se rende ensemble à Fukuoka, lui pour son boulot, moi pour mon visa pour la Chine !

Et dire que le lendemain matin, je me fis réveiller avec un petit déjeuner royal (voir photo), mon linge sec plié, un chou à la crème, un café au lait et une bouteille de jus multi vitamine pour le voyage. J'étais aux anges.

La gentillesse de Kazuya.

lundi 26 novembre 2012

Aso yama to Kumamoto jo

Kazuya devait se lever à 5h pour aller travailler à côté de Kumamoto. Une opportunité bienvenue pour moi, sur laquelle j'ai sauté sans hésiter. Sans compter que la route allant de Ooita à Kumamoto, qui traverse l'île de Kyushu d'est en ouest, passe par le mont Aso, l'équivalent de notre massif central.

Le lever fut rude, d'autant plus qu'une tracasserie m'a rongée une bonne partie de la nuit : je ne me souviens plus de mon code de carte bancaire. Le temps depuis lequel je ne m'en suis pas servi, et le changement de code récent ont fait un cocktail explosif pour ma mémoire.

Au petit matin, le mont Aso était recouvert d'une mer de nuage, que nous avons traversé. Splendide.
Puis Kazuya m'a déposé au château et est parti pour le boulot. A cette heure matinale, j'étais le premier visiteur. J'en ai profité pour prendre plein de photos pendant qu'il en était encore temps. En effet, un dimanche et avec un soleil radieux, nul doute qu'un tas de touriste allait débarquer. Et ça n'a pas manqué, quelques heures plus tard, les lieux étaient méconnaissables, noir de monde et rempli de cri de guide qui s'époumonaient à raconter l'histoire du site. Heureusement, comme ils arrivaient en surnombre, je m'en allais. Content d'aller occuper le parc d'en face, pour le coup déserté.

Le château en lui-même est très grand et intéressant : la visite vaut largement les 500¥ (5€) demandés. On y apprend plein de choses sur l'histoire du Japon et du château, ainsi que les techniques de rénovation utilisées, sachant que nombre de bâtiments ont été brûlés durant la dernière guerre civile de 1877.
Et outre les bâtiments de toute beauté, j'ai particulièrement aimé l'atelier qui montre comment le bois est assemblé, sans clou : un trésor d'ingéniosité.
Un peu plus loin se situe l'ancienne maison du maître du château, pendant sa construction. Et à 300¥ la visite de cette si petite bâtisse, j'ai pas chercher.

J'ai donc profité du soleil pendant 2 heures dans le parc et suis parti rejoindre Kazuya juste au moment où tous les touristes sortaient de leur visite pour m'imiter. Meilleur timing, tu peux pas.
En rentrant, on a pris une autre route pour pouvoir admirer le mont Aso du point de vue idéal. Heureusement, Kazuya connaissait l'endroit et on a pu éviter tous ceux qui avaient eu la même idée que nous. La vue est très belle et vaut le détour.
En gros, j'étais très content de ma journée touristique.

Le mont Aso et le château de Kumamoto.

dimanche 25 novembre 2012

Beppu e ikimasendeshita

Rien que d'entendre le mot Beppu, j'ai les yeux qui brillent. Ils brillent d'imaginer cette ville qui en plus de la mer, possède cette montagne aux mille sources d'eau chaude naturelles. Certaines sont utilisables comme bain, les autres sont connues sous le nom des 12 enfers de Beppu, crachant des fumées de vapeur.

Alors malgré une nuit pourrie par la peur de se faire prendre, installé que j'étais en plein milieu d'un champ, près de la route, bref, à la vue de passant indiscrets, j'avais fermement décidé d'y aller. Histoire de me changer les idées.
Seulement, le couch surfer apparemment super sympa que j'avais trouvé dans cette ville ne m'avait pas répondu. Et alors que l'hésitation montait en moi, je décidais de foncer.

C'est alors que Kazuya, 48 ans, vendeur de livres d'apprentissage d'anglais pour enfants, s'est arrêté. Et malgré les livres qu'il tente de vendre, il ne parle pas lui-même anglais et on en plaisante. Il me raconte ensuite l'histoire des phonèmes japonais qui sont au nombre de 108 et ceux de l'anglais qui sont plus de 10000, comme pour me justifier sa difficulté à se mettre à la langue de Shakespeare. C'est rigolo car c'est l'histoire que je tente de raconter à chaque Japonais qui me dit que sa langue est difficile ! Et à qui j'essaye d'expliquer ce qu'est un phonème. Maintenant je sais que ça se dit "otonokazu". Ce sera plus facile dorénavant.

Chemin faisant, je découvre donc ce personnage très intéressant et cultivé. Ça se voit qu'il travaille avec des enfants, car il a envie de m'apprendre plein de choses : ça tombe bien, je suis là pour ça. Le courant passe très bien. Si bien qu'une fois à Beppu, je n'ai pas envie de le laisser. Et alors que je lui propose d'aller manger ensemble, le voilà qui m'invite chez lui. Génial.
Il habite un très petit appartement dans la ville suivante, Ooita. Tant pis, je verrai Beppu plus tard.

Une fois arrivé, il me fait découvrir une spécialité locale, les tonkatsu, escalope de porc pané, à ne pas confondre avec les tonkatsu, soupe de nouilles au porc, spécialité de Fukuoka que j'avais déjà mangé à Komoro, avec Mashimoto.
Et c'est une vraie réussite, on se régale. Le riz gluant, soupe miso et thé vert à volonté y étant aussi pour quelque chose.
De retour chez lui, on discute énormément de choses et d'autres. J'apprends de lui et lui de moi. On échange. Le but de mon voyage.
On se couche à minuit, sachant que le réveil sonne demain à 5h. La nuit sera courte, mais c'est pas grave, la soirée était excellente, je me rattraperai plus tard.

Je n'ai pas été à Beppu.

samedi 24 novembre 2012

Gaikokujin

S'il est un fait avéré, c'est qu'au Japon, je suis un étranger. Je dirais même plus, je suis un super étranger. Les étrangers normaux étant les autres asiatiques comme les Chinois et les Coréens, qui se fondent dans la masse. Car avec ma taille et mes yeux bleus, je ne passe pas inaperçu.
Et tant que c'est pour obtenir des sourires d'étudiantes, ça ne me dérange pas...

J'avais trouvé un coin où je captais du wifi gratuit. Mais évidemment, je me suis très vite fait repérer, et le lendemain, le wifi était bloqué. J'ai envie de dire, normal. Je n'aurais pas dû abuser du filon.
Mais alors que je rechargeais mes appareils aux toilettes, quelqu'un est venu taper à la porte pour me demander si tout allait bien. Je rappelle que je squattais un des toilettes d'un temple très touristique un dimanche, et donc qu'il y'avait quand même pas mal de monde. Mais non, je m'étais fait repérer une fois de plus. En sortant, j'ai remarqué la personne qui parlait aux autorités du temple, et j'ai à peine eu le temps d'entendre "40 minutes aux toilettes", qu'il s'arrêta de suite de parler en me voyant passer. Jusque là, on pourrait croire à de la paranoïa, je le conçois.
D'autant plus quand je dis que c'est en rentrant à 9h30 du soir, quand tout le monde est chez lui depuis longtemps, qu'il n'y a donc plus personne dans les rues, que je croise LA voiture de police de la ville. Forcément, ils ont freiné. Je ne me suis pas arrêté. Et s'ils devaient hésiter à faire marche arrière en regardant dans leur rétro, j'avançais d'un pas décidé à disparaître très vite de leur vue. Ils sont repartis.

Et si une fois rejoint mon campement, je me croyais finalement tiré d'affaire, je remarquais néanmoins un changement sur ma tente. Le scratch protégeant l'ouverture n'était plus en place. Je rappelle qu'on est au Japon, et que les voleurs ne sont pas monnaie courante (!!).
J'ouvre alors vite pour voir quelle surprise m'attend à l'intérieur : un petit mot de la police de Usa qui me prie gentiment de dégager de là. Même si je fais de mal à personne, que je ne pollue pas et que je suis loin de toute civilisation et même de tout passage.
J'ai donc dû changer d'endroit, et à 10h du soir, la fatigue aidant, remballer toutes ses affaires, chercher un autre coin et tout redéballer. D'autant que je n'étais plus protégé par les arbres et que comme par hasard, il s'est mis à pleuvoir.
Je me sentais comme maudit.

C'est comme ça, j'éveille naturellement les soupçons car je suis différent. Et surtout que contrairement aux grandes métropoles, ce n'est pas courant de voir des occidentaux dans les petites villes. La preuve, je n'en ai pas encore croisé.
A moi d'essayer de rester plus discret.

L'étranger.

vendredi 23 novembre 2012

Denki arimasen

Aux grands maux, les grands remèdes. Plus d'électricité signifie plus de mails, plus de blog et surtout plus de photos. Alors s'il faut que je passe un peu plus de temps que nécessaire aux toilettes pour recharger, je le fait. Seulement, ici, comme il fait plus chaud, pas facile de trouver des toilettes avec sièges chauffants et donc prise de courant. De plus, les seuls toilettes que j'ai trouvé possédant une prise, ferment la nuit.
J'ai donc dû débrancher un de ses distributeurs de boissons qui pullulent au Japon, et y brancher mes appareils. La prise étant bien difficile d'accès, autant dire que ça n'a pas été une partie de plaisir. Mais ça y'est, tout est enfin rechargé.

Contrairement au supermarché de Moji, celui de Usa était très bon marché. Pour le même montant, 1500¥ (soit 15€), j'ai pu acheter pour 3 jours de nourriture, contre 2 pour le premier. Et je ne me prive vraiment pas. A tel point que les 3km de marche du retour avec les bras remplis furent rude.
La nuit dernière, ma tente était toujours là, et comme il a plu, la température a été plus clémente. J'ai donc passé une excellente nuit, si ce n'est que j'ai été réveillé à l'aurore par des gens curieux. Et puis, comme je me plais bien ici, je vais y passer une journée de plus, et repartirai demain matin. Non sans avoir chipé une ou deux clémentines.

Ce matin, j'ai encore découvert des chemins que je n'avais pas visité dans les jardins du temple. J'ai même pu assister à ce que je pense être des funérailles. Tout le monde était en costume et était précédé de personnes en habits traditionnels dont les deux premiers portaient une sorte de mini sépulture (voir photo).
En attendant demain, je vais en profiter pour me détendre, c'est à dire, lire, écrire et étudier.

Il n'y a pas d'électricité.

jeudi 22 novembre 2012

Kirei desu ne ?!

S'il y'a bien une chose que le Japon m'a appris, c'est à être patient et persévérant.

Plus tôt ce matin, j'avais décidé de rester un peu à Usa afin de revisiter, à mon allure, ce temple si agréable. J'ai laissé ma tente à l'endroit où je l'ai planté hier, c'est à dire dans une clairière au milieu d'une forêt. En espérant qu'elle y soit toujours à mon retour !

Chemin faisant, c'est à dire, en allant de ma tente au temple, j'allume le wifi pour essayer de me connecter. Et quelques minutes plus tard, je trouve. Chanceux.
Malheureusement, un autre problème me tombe dessus, celui de l'énergie. J'ai déjà utilisé une des deux batteries de mon appareil photo, et celle de ma tablette ne tiendra pas très longtemps, une fois connecté. Je récupère donc mes mails à la va vite, et décide d'y répondre plus tard.

Je me dirige ensuite direction le temple, afin de profiter comme il se doit de cette belle journée. A chaque entrée, des sacs de chips au poisson en libre service, avec une petite caisse en dessous. Tout le monde se sert, puis y dépose 100¥ (1€). Pas de problème.
Puis, tandis que je visitais le jardin par lequel je n'étais pas passé hier, voilà que je me retrouve au pied d'un escalier sans fin. La curiosité me pousse à le monter, le monter, le monter. En haut, un panneau indique une direction : je la suis pour arriver à un temple fermé. Sur les marches, j'y remarque des branches de feuilles posées sur des enveloppes, des petites bouteilles d'eau, et une pièce brillante de 500¥ (5€).

Je fais demi tour et une autre route qui monte s'offre à moi. La flemme me demande de redescendre tandis que le courage me pousse à continuer. Alors j'y vais en traînant des pieds, me demandant bien ce que j'allais pouvoir y trouver. Vous vous demandez vous aussi ?!
Et bien, c'est orange, c'est rond, c'est sucré, ça pousse sur un arbre et ça se mange à Noël. Et autant dire que je me suis régalé de ces bonnes clémentines que je me suis offertes, non sans avoir remercié avant de ce cadeau. Il y aurait eu une caisse, j'aurais moi aussi laissé ma pièce, tellement elles étaient bonnes. Et conformément à tous les fruits du Japon, leur taille est disproportionnellement grande par rapport aux nôtres. Sur les 4, je m'en suis même gardée une pour ce soir.

Puis j'ai marché jusqu'à retrouver le temple et me suis délecté de son jardin. Je ne saurais vous le décrire en peu de mots, mais croyez-moi, ça en vaut le détour. Et si le parc Meijin de Tokyo est splendide, il n'arrive pas à la cheville de celui-ci.
J'y ai ensuite trouvé un coin tranquille et au soleil pour répondre à mes mails.
Et si écrire en japonais n'était pas tellement facile avant, la nouvelle mise à jour du clavier me complique encore les choses. En effet, avant j'écrivais comme je le prononce avec des caractères romains (comme dans mes titres). Maintenant, tous les caractères sont en japonais, comme eux l'utilisent sur leur téléphone portable par exemple. Pas évident.

Bref, le soleil commençant à s'enfuir, cela sonnait pour moi l'heure du dîner. Seulement, pas de supermarché à l'horizon... Alors, arrivé sur la route principale, je regarde un coup à droite, un coup à gauche, puis choisis mon camp.
Après le premier kilomètre et toujours rien, l'espoir commence à faiblir. Je me dis alors, prochain virage, j'arrête. Deuxième kilomètre, l'espoir est au niveau des chaussettes. Je me fixe la montée au loin comme point de retour. Mais arrivée en haut, toujours rien. J'ai faim. Alors machinalement, je descend, je descend, je descend.
En bas m'attend un grand centre commercial. Je vais bien manger ce soir.

C'est beau n'est ce pas ?!

mercredi 21 novembre 2012

Nihon ni saiko no tera

Malgré le festin de la soirée d'hier, la nuit ne fut pas terrible. J'avais pourtant trouvé un coin idéal pour camper. Déserté par les gens car des sangliers y rôdent. Seulement, orienté nord, le sol est très humide donc froid. Pire, le bruit des bateaux et de l'autoroute fait un boucan infernal.

Et alors que je veux me remettre vite en route, me voilà à gambader sur les collines de cette grande ville qu'est Moji afin de pouvoir trouver un endroit pour que les voitures s'arrêtent. Plusieurs kilomètres de marche plus tard, j'y suis.
Je ne tente pas le diable et choisis la première ville à quelque kilomètres de là, histoire d'en finir vite. Direction Shinmoji.
Un jeune avec une voiture de luxe s'arrête. Sympa, mais quelques minutes plus tard, il me dépose déjà à un carrefour idéalement placé pour que je puisse continuer.

Puis un retraité s'arrête, du nom de Atahata. Il ne peut m'amener jusqu'à Nakatsu, alors il me dépose à mi-chemin. Idem que le précédent, ça va très vite et à peine le temps d'échanger nos prénoms que je suis déjà arrivé. Avant de me déposer, il quitte la route principale pour m'amener sur un carrefour en plein centre ville. De là, il m'assure que je pourrais atteindre Nakatsu sans problème. J'ai des doutes, mais je tente quand même sa solution...

Qui se révélera la bonne. En effet, un autre chauffeur s'arrête, Matsuki. Et alors que c'est le trajet le plus long de la journée, mon bonhomme à l'air de faire un peu la tête. Malgré tout, il s'arrête pour m'offrir un café, et fera même un détour pour me montrer le château de Nakatsu. Le voyant pressé, je le visite en courant en 5 minutes chrono. Puis on repart.
Et alors qu'il me dépose à un endroit qu'il croit propice, je m'aperçois, d'un que je suis en plein centre ville, de deux que mon marqueur est tombé dans sa voiture.
Je suis donc bon pour encore quelques kilomètres de marche en pleine ville, bagages à la main. Chemin faisant, j'achète un nouveau marqueur.

Une fois sorti du centre, il ne me reste plus beaucoup de temps avant la tombée de la nuit. Alors je tente une ville pas trop loin, qui s'appelle Usa.
Koji est mon prochain chauffeur. Lui et son fils rentrent chez eux. Son anglais est impeccable et c'est un plaisir de pouvoir parler normalement avec lui. Même si mon cerveau essaie toujours de converser en japonais, et place quelques mots dans la langue de temps à autre. Il est viticole et a étudié le vin un an en Californie. Il connaît également Montpellier, pour y avoir été. Je suis épaté.
Ensuite, il dépose son fils chez le coiffeur, et pour me faire plaisir, veut me faire visiter le temple de sa ville. Apparemment, de ce qu'il me dit, c'est un temple fabuleux.
Et alors que je prends ces paroles pour du chauvinisme, je me retrouve bouche bée. Je suis là devant une oeuvre incroyable. Imaginez plein de temples magnifiques de part et d'autres d'un chemin impeccable, accompagnés de végétaux de toutes les couleurs et de toutes les formes, de petits lampadaires traditionnels et de tori à couper le souffle. Le jardin est très relaxant et inspire la sérénité. Avec lui nous montons les nombreuses marches qui mènent au sanctuaire principal, afin d'aller prier les trois dieux du site. Chemin faisant, il me raconte l'histoire du lieu, m'offre un Amasake (boisson chaude à base du même riz servant à faire le saké), et me montre le type d'alcool que son entreprise fabrique.
Mais déjà il doit rentrer pour aller chercher son fils déposé quelques instants plus tôt, et moi aller chercher là où je passerai la nuit.

Le plus beau des temples du Japon.

mardi 20 novembre 2012

Kyushu desu

C'est en partant de Susa que j'ai découvert le supermarché et un coin réservé pour les campeurs. Pas de chance. Le pire, c'est que j'en étais pas passé loin.
Et alors que je tenais vaillamment mon panneau, une dame m'indique un endroit plus propice à faire arrêter une voiture.
Je suis son conseil et bien m'en a pris : ce n'est pas une voiture qui s'arrête, c'est un... camion ! C'est bien la première fois que ça m'arrive.

Matsumoto ne conduit pas un camion comme les autres. Il conduit un camion qui va me faire descendre jusqu'au sud de l'île principale qu'est Honshu. Et alors que je pensais longer la côte ouest, j'ai traversé les montagnes de part en part.
Matsumoto a 65 ans et conduit son camion depuis 35 ans, n'ayant que le dimanche comme jour de repos. Avec, il fait la tournée des supermarchés pour les fournir en légumes. Le trajet de 280km se fera en un clin d'oeil. Et pour prouver que ce camionneur, à l'air froid et sévère, est sympa, il pile pour s'arrêter au milieu de la route, descend en urgence en me priant de ne pas bouger, trafique pendant quelques minutes autour du camion, y remonte, pousse mon sac pour prendre deux mouchoirs et y insère dans chacun une feuille.
Ces feuilles sont spéciales car elles symbolisent le Koyo, la période de l'automne pendant laquelle les feuilles passent du vert au jaune, puis au rouge. Il m'en a donc ramassé une jaune, qui s'appelle Icho, et une rouge qui s'appelle Momiji.
On se quittera près d'un carrefour où je pourrais continuer ma route vers l'ouest, et lui aller dormir un peu, s'étant levé à 3h pour faire sa tournée.

Je regarde les panneaux et remarque que la première ville de l'île de dessous qu'est Kyushu, n'est qu'à 50km. Une broutille.
Et alors que je tend mon panneau, un autre camionneur m'aborde pour taper la discute. Il me propose même d'aller avec lui à Hiroshima. Pendant que je réfléchis, il va me chercher une canette chaude de café au lait. Sympa.
Finalement, je reste sur mon premier choix. J'irai à Hiroshima plus tard. Même si c'était très tentant d'aller visiter cette ville par un si beau temps.

Puis j'attends, j'attends, j'attends. Une heure et demi plus tard, toujours rien. C'est quand même très bizarre. Aurais-je perdu mon aura ? Les japonais d'ici serait-il moins sympa ? Aurais-je vu trop grand ?
Penchant pour la dernière, je change mon panneau pour une ville plus proche et bingo ! Même pas 2 minutes plus tard, Ida, le chef d'une entreprise qui fabrique des rails, s'arrête pour moi. C'est sa pause et il décide donc de m'amener à la ville d'à côté en s'excusant de ne pouvoir aller plus loin. Moi, trop content d'en finir avec ce carrefour. Il est sympa, mais à peine le temps de faire connaissance que je suis déjà arrivé.

Je marche jusqu'à un autre carrefour et décide de persister dans mon erreur. A croire que personne change d'île dans ce pays !? J'abandonne mon idée au bout de 10 minutes. Et re bingo, quelqu'un s'arrête. Un ancien prof de maths de 63 ans, dont le nom m'a échappé. Faut dire qu'il parle vite le bougre.
Dans sa grande bonté, il décide de faire un détour rapide pour me montrer un temple dans lequel figure un samouraï de l'époque Eido, très connu. Encore une fois, le nom m'échappe malgré qu'il me l'ai répété au moins 120 fois. Puis il me fait voir une rue très très ancienne qui est magnifique. Enfin, il me conduit à une gare, près du pont permettant de traverser d'une île à l'autre. Il me guide vers un ascenseur que nous empruntons tous les deux, et qui descend au moins 20 étages.
Ça y'est, il m'amène en enfer !

Puis la porte s'ouvre et je découvre une salle d'où part un long tunnel dont je ne peux voir l'autre extrémité. Il me quitte là aussi vite qu'il parle, c'est à dire à tout allure.
Ce long tunnel se situe sous la route qu'empruntent les voitures pour traverser. Je l'emprunte donc, croisant d'autres personnes dont certaines poussent leur scooter. Au milieu, une ligne délimite les 2 îles. Au bout, me voici arrivé sur ma terre promise.
Et comme pour me féliciter de mon parcours, le soleil se couche juste à ce moment afin que je puisse l'admirer de ce nouveau point de vue. Comme à l'autre bout d'un autre monde...

Je suis à Kyushu.

lundi 19 novembre 2012

Kyo, takusan kilo o arukitta

Hier, besoin de me retrouver seul. Alors je suis resté une journée de plus à Taki. J'en ai profité pour marcher dans la montagne, visiter un temple et prendre le soleil au bord de la plage, appelée Kirara. Le coucher de soleil fut magnifique.
J'ai pris également du temps pour écrire et me faire sortir ce que j'avais sur le coeur.
Ainsi, aujourd'hui, j'étais fin prêt à repartir.

Mon premier stop s'appelle Yuji et à 23 ans. Il est très sympa et on discute bien. Il ne connaît que quelques mots d'anglais mais veut progresser. Sur la route, il m'apprend plein de nouveaux mots et on ne s'est pas ennuyé un seul instant. Je lui offre une boisson, il m'offrira un burger. Nous nous montrons chacun nos photos. Il fait du break danse et en est très fier.
Il me dépose à Hamada, où il habite, près d'un coin où on peut faire du stop et le voilà déjà qui repart. C'était trop court.

Mon deuxième stop s'appelle Yoshio et à 58 ans. Et malgré son anglais, il voit que j'ai envie de parler japonais et s'adapte. Il a l'intelligence de savoir quand il utilise des mots que je ne comprends pas et me les traduit. Il m'apprend plein de nouveaux mots également ainsi que le fonctionnement des lacs pour inonder les rivières. Il vient de Nagoya et est accompagné d'un coordinateur qui a son propre véhicule. Au départ, j'ai cru que c'était une deuxième personne qui voulait me prendre également en stop !
Je passe encore une fois un super bon moment avec ce gentleman. Et au moment du départ, il prend plaisir à prendre la photo et à me serrer la main. A Masuda, il me dépose sur l'endroit parfait pour faire du stop. A tel point que...

Mon troisième stop s'appelle Kenzo et à 38 ans. Il s'est arrêté alors même que je n'avais rien demandé. Il parle un bon anglais car sa copine habite en Thaïlande. Elle a 23 ans !
Il me dépose à Susa, là où il doit travailler. Puis repart en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, après une bonne poignée de main à l'occidentale. C'est à dire à une seule main.
Bref, c'était sympa sans plus.

Il est 3h30 et mon instinct m'indique qu'il est temps de m'arrêter dans cette petite ville.
Ensuite, le destin à fait qu'au moment où je pensais avoir trouvé un bon coin, un homme passait par là, et j'ai donc continué à marcher. Puis une deuxième fois, j'avais changé de route à cause du vent insupportable, mais voyant une petite mamie l'affronter, j'ai eu honte et ai repris ma route initiale.
Et après 5km de montée, j'étais sur un coin merveilleux. Les falaises de Holen. C'était pas dans le guide, mais qu'est ce que c'était beau. Je ne regrette pas. Et je savourerais jusqu'à 5h, qui sonne la tombée de la nuit.
Alors, je retourne chercher mes sacs 5km plus bas, puis refait 2,5km en sens inverse, là où j'avais vu un bon coin pour camper.

Car autant il est parfois aisé de trouver un coin idéal comme à Taki, avec son herbe moelleuse, abrité du vent, à côté de toilette et d'un supermarché. Autant là, après cette lutte acharnée contre le vent avec tous mes bagages, se retrouver dans de la boue avec des bogues par terre n'est vraiment pas récompensant.
Je me couche avec le ventre vide et nulle part pour acheter à manger. Je me rattraperai demain.

Aujourd'hui, j'ai marché plein de kilomètres.

dimanche 18 novembre 2012

Umi e kaeru

Départ de l'hôtel dans un état second, je marchais un peu sans savoir où aller. Puis je repris mes esprits petit à petit.
Il était 4 heures de l'après midi, et je n'avais pas trop le choix : il fallait que je trouve un endroit où dormir.

Pas si évident que ça à Matsue, plus grande ville de la préfecture de Shimane.
Et après une bonne demi heure de marche, j'avais envie de sortir de cette grande ville.
En fait, j'avais envie de partir très loin de cette ville !
Et si d'habitude, j'ai plaisir à faire du stop, je le faisais là plus par nécessité que par envie. J'avais envie de voir personne !
L'envie de rester dans mon coin pour pouvoir me remettre.

Alors par désespoir, j'ai dessiné le nom de la ville la plus loin. Me disant que si je devais me forcer à voir quelqu'un, autant que ce ne soit pas pour rien.
A 5h du soir, il commence déjà à faire nuit et vue là distance que je demandais, plus le temps passait, plus je doutais de mes chances de faire arrêter une voiture. Le Japon montrait ses limites et moi d'imaginer comment j'allais raconter cette première défaite face à l'adversité.

Et alors que je m'apprêtais à reprendre mon sac à dos pour je ne sais où, voilà qu'une voiture met son clignotant et baisse la vitre. A l'intérieur, une jeune femme du nom de Miyuki s'excuse de ne pouvoir m'amener à Hamada, que c'est trop loin pour elle. Elle a l'air sympa et puis c'est pas tous les jours qu'une femme s'arrête pour m'emmener, alors je lui propose d'aller où elle veut.
Chemin faisant, on discute bien et je dois avouer qu'elle me change les idées. Je suis content de comprendre tout ce qu'elle dit. Et elle est étonnée par mon japonais. On s'arrête car elle a faim et je l'invite à manger. Ce sera des ramen, encore une soupe de nouilles.

A table, elle me raconte l'histoire des doshi. Les doshi sont 12 animaux qui correspondent à l'année de naissance. C'est Fumio san qui me l'a enseigné, m'expliquant également que c'était un moyen facile de trouver l'âge de quelqu'un, à 12 ans près. Tout le monde ici connaît son doshi. Le mien, c'est le poulet. Elle en a donc déduit que j'avais 30 ans.
Puis elle m'a expliqué que ça venait de Chine, que dieu à ouvert la porte le 1er janvier et que l'ordre des animaux correspond à leur ordre d'arrivée à la porte. Le pourquoi ils sont dans cet ordre et pourquoi le chat n'y est pas.

Ensuite, je lui ai expliqué que je voulais camper et elle m'a donc emmener au plus près de l'océan, sur la route 9. C'est la ville de Taki. Elle est super inquiète à cause du vent qui souffle très fort.
Avant de partir, on échange nos e-mails, et je lui demande de m'apprendre les Kanji des animaux en me les dessinant sur un memo sous forme de carte que m'a offert Sayuri.
Sur chaque petite carte, on écrit un mot dans une langue étrangère puis au dos, sa définition. On s'est dit avec Sayuri qu'on essaiera de le remplir chacun de son côté et qu'à mon retour, on se les échangera.
Puis j'ai dit aurevoir à Miyuki, en la remerciant de sa gentillesse. J'ai eu de la chance de tomber sur une fille comme elle, sympa et rigolote. Elle m'a fait passé un bon moment.

Mais ce n'était pas fini, j'ai d'abord dû poser mes sacs dans un recoin afin de trouver un endroit pour planter la tente. Pas facile dans la nuit et avec ce vent. Mais comme pour l'auto stop, la patience est mon ami, et j'ai fini par trouver un coin d'herbe agréable, à 2 pas de l'océan. Faut dire que j'aime le bruit des vagues pour m'endormir.
Heureusement, il ne fait pas froid et j'ai donc pu passer une excellente nuit. Quoique plusieurs fois réveillé par une envie pressante d'uriner à cause de toutes ces soupes ingurgitées.

Je retourne à l'océan.

samedi 17 novembre 2012

Kanashii

Au Japon, tout le monde sourit tout le temps.

Couché à 2h30 et levé à 7h, j'avoue que je n'avais que moyennement la forme. Et j'ai essayé de tenir le maximum pour profiter des derniers instants avec Sayuri. Celle que tout le monde appelle ma maman japonaise.
Dans la voiture, après avoir mangé les onigiri qu'elle m'avait préparé pour le petit déjeuner, on a beaucoup parlé. Avant que je ne finisse par m'endormir, sous sa bénédiction, celle-ci voyant sûrement ma lutte contre le sommeil.
A mon réveil, nous avons mangé sur une aire de repos des udon, soupe de nouilles. Fumio san, lui, pas très bavard et surtout pressé de partir.
L'après midi me fut fatale également, et je me réveilla que quelques minutes avant d'arriver.
Puis tout s'est enchaîné très vite. Ils ont déposé leur bagages à l'hôtel, pendant que je patientais, puis on s'est dit aurevoir dans le minuscule hall. Pas l'endroit que j'aurais choisi. Mais encore une fois Fumio san était pressé et m'a répondu qu'il n'avait pas le temps pour qu'on dîne ensemble.

Au Japon, tout le monde sourit tout le temps.

Et alors que je m'efforçais de me le rappeler, j'ai ouvert mon sac pour leur offrir mes cadeaux : des photos de nous, mes baguettes françaises auxquelles je tenais pour Fumio san et un livre des fables de la Fontaine en japonais, dans lequel j'y ai écrit le corbeau et le renard en français, pour Sayuri.
J'avais ensuite préparé un petit mot d'adieu en anglais que je voulais leur lire, mais comme la situation ne s'y prêtait pas, je leur ai juste donné, demandant à Fumio san de traduire plus tard pour Sayuri.
Fumio san m'a alors pris dans ses bras pour me dire adieu. Puis Sayuri...

Au Japon, tout le monde sourit tout le temps.

Mais Sayuri et moi n'étions plus tout le monde. Et dans les bras l'un de l'autre, la tristesse l'a emporté. Et des larmes ont coulées.

Triste.

vendredi 16 novembre 2012

Obama ni saigo nichi

J'ai passé cette dernière journée au bord de la plage, par un temps très ensoleillé. De la manière la plus paisible qui soit, j'ai dit aurevoir à cette ville qui m'est maintenant si familière.

Mais avant ça, j'ai été faire un dernier adieu au "life center", tout particulièrement à Nomura, ma prof d'origami, qui était de repos hier. Enchaîné avec un dernier repas avec la meilleure amie de Sayuri et sa fille qui voulaient également me dire aurevoir.
Mais encore avant ça, nous sommes allés visiter un célèbre temple d'Obama, au pied de la montagne, au coeur de la forêt.

Là, en plus d'y admirer le magnifique paysage et les architectures non moins fabuleuses, j'ai eu le droit à un enseignement sur la signification des différents personnages.
Et si je suis friand des explications de mon ami sur les différents saints de la religion catholique, je le suis tout autant pour ceux de la religion bouddhiste et shintoiste.
Les gardiens du temple, le chemin de dieu sur lequel on ne doit pas marcher, la piècette pour appeler les esprits, le gong, la statue aux mille mains et 24 têtes, celui qui à jeûné plusieurs jours, celui sous la cascade et tous les autres.
C'est la première fois que je vois un temple de l'intérieur. Pour y pénétrer, il faut bien sûr enlever ses chaussures. L'ambiance à l'intérieur y est très paisible. Et de multiples petits objets ainsi que des offrandes figurent au pied de la statue du maître des lieux.

J'y ai prié pour le bien de cette famille qui m'a si gentiment accueilli, demandant aux différents dieux auxquels ils croient de protéger ces personnes qui me sont chères.
Enfin, j'ai sonné 5 fois l'énorme gong en guise d'adieu.

Dernier jour à Obama.

jeudi 15 novembre 2012

Akushu to hagu

Cette journée sentait le départ. J'avais pour mission de préparer un discours d'adieu pour dire aurevoir à tous les papys et mamies avec lesquels j'ai partagé pas mal de bons moments. Et bien je peux dire que c'est déjà pas évident en français, alors ça l'est encore moi en japonais. Du coup, je l'ai fait relire avant par Sayuri, qui a eu l'air de comprendre, c'est déjà ça.
Pour pas faire chiant, j'avais prévu de présenter mon voyage sous forme de jeu : à chaque ville que j'ai traversé, je leur montrais mon fameux panneau d'auto stopper, sur lequel figurait le nom de la ville qu'il devait lire. Puis j'ai fait mon petit discours. Et Sayuri est venue conclure le tout. Suivi d'applaudissements et de remerciements. Grosse émotion et du mal à se retenir de lâcher une larme.
Enfin, j'ai dit aurevoir à chacun devant le pas de la porte. Et comme d'habitude, certains m'aiment beaucoup et me seraient la main chaleureusement, d'autres me snobaient ouvertement.
Pour la petite histoire, j'ai écrit sur un tableau quelques informations, dont le mot Japon... à l'envers ! Je sens la honte m'envahir.

Ensuite, c'était au tour du personnel de recevoir mes adieux. Et heureusement, c'était beaucoup moins solennel donc beaucoup plus fun. On a fait plein de photos avec des pauses farfelues. Puis j'ai eu le droit à quelque chose d'exceptionnel...
Sachant que les Japonais(es) ne se touchent que rarement, et que serrer la main est déjà un privilège, faire un câlin relève du challenge.
Vous devinez la suite ! Toutes les dames, plus ou moins jeunes m'ont serrées dans leur bras. La seule qui n'a pas réussi fut la plus jeune, celle qui n'est pas mariée et donc la plus timide.
Bref, c'était très chaleureux et je reçu ce geste de leur part comme un honneur.
Enfin, l'une d'entre elle m'a offert un cadeau. A l'intérieur, deux statuettes de bois sur un présentoir avec écrit "meilleur ami", et une amulette à accrocher à mon sac.
J'étais comblé et je pouvais partir l'esprit tranquille, je les reverrai dans quelques mois, quand je reviendrai à Obama.

Sur le chemin du retour, Sayuri m'a acheté plein de choses pour le voyage. Des croûtons, des bonbons à la vitamine C, des poches de chaleur et surtout, les gants que j'avais oublié de prendre. Une vraie maman.

Poignées de main et câlins.

mercredi 14 novembre 2012

Kiken, kuma imasu

Ce matin, j'ai été dire aurevoir à mon papy favori, Fukui san. Et quand on m'a dit que je devrais discuter avec lui pendant une heure et demi, j'étais de suite en train d'imaginer ce que je pourrais bien lui raconter pendant tout ce temps.
Mais il y'a un pas entre la théorie et la réalité. Je n'ai finalement pas vu le temps passer, et ce que j'imaginais comme un calvaire fut finalement un plaisir.
Puis j'ai mangé avec toute l'équipe d'aide soignant, dans la joie et la bonne humeur.

L'après midi, j'avais rendez-vous avec Hitomi. La fille de la meilleure amie de Sayuri, qui adore la France et voulait donc me poser plein de questions afin de pouvoir y aller.
Elle souhaitait que je lui apprenne des mots de base et lui conseille quoi visiter. Pas franchement folichon comme programme, mais impossible de dire non à Sayuri.
Comme le temps s'y prêtait, je lui ai proposé de marcher ensemble vers le sommet de la colline d'Obama. Mais cette balade qui est normalement assez simple, l'est beaucoup moins en talon aiguille.
Cependant, contrairement à ce que son apparence aurait pu suggérer, elle s'est prêtée au jeu sans broncher. Faisant ma foi preuve d'un certain courage, elle est arrivée tout en haut, non sans mal. Elle n'a même pas eu peur de s'asseoir au bord du vide. Courageuse pour une japonaise.

De retour, j'ai expérimenté ma première engueulade. Sachant que les Japonais considèrent comme mal vu de s'emporter, et qu'une femme ne lève jamais le ton, encore moins contre un homme, je pus en conclure que sa mère a eu très peur pour sa fille unique.
Déjà, je suis un étranger. Ensuite, la montagne est connue pour avoir été utilisé par des Coréens pour des histoires de kidnapping. Enfin, il y'a plein d'ours dangereux.
Du coup, j'ai dû affronter la colère de cette maman qui essayait de se contenir au maximum, mais dont les yeux pouvaient trahir la fureur.
Puis elle a fini par se calmer et nous sommes allés voir des temples et même une bibliothèque avant qu'elle me ramène à la maison. Chemin faisant, plus ça allait, plus on sympathisait, et moins je ressemblait à un étranger inconscient.

Attention, il y a des ours.

mardi 13 novembre 2012

Bunka no matsuri

A mon dernier karaoke, j'avais été invité par Tomo, celle avec qui on pousse la chansonnette sur Aladin, et qui fait à merveille ma Jasmine avec sa voix sensationnelle, à un festival culturel. Des danses et chants traditionnels en kimono.
J'avais répondu par la positive, à condition que Nana, sa fille, y soit elle aussi présent, en kimono. Et ce que j'avais formulé comme une plaisanterie, et auquel je ne croyais pas un seul instant, se réalisa.
Ne voilà-t-il pas qu'à l'entrée, la souriante Nana m'attendait dans son kimono qui lui allait à ravir. Me priant d'abord de signer un livre d'or au moyen d'un pinceau. Ce que je fis en échange d'une photo.

Mais j'étais là avant tout pour le festival. Et je peux vous dire que c'est un régal pour les yeux. Assis dans le confortable fauteuil d'un théâtre moderne, j'avais comme l'impression d'être un roi à qui on offre un spectacle. Comme si les artistes dansaient pour moi, et non pour répéter robotiquement leur chorégraphie. Les danses sont comme un don au spectateur, de par les mouvements de mains et de pieds, ainsi que par les gestes avenants.
Tout est strictement codifié. Lorsqu'il y'a des duos ou des trios, tous se doivent d'être synchronisés, sauf sur la pause de fin. Tous utilisent un artifice, un éventail ou un parapluie pour les femmes, un katana pour les hommes.
De temps en temps, un artiste vient chanter au rythme des danseurs, sinon c'est un simple enregistrement. Autant dire que le premier donne beaucoup plus de crédibilité au tout.
Quant aux costumes, les kimonos vont du plus simples aux plus raffinés. Mais tous sont ceux à longue manches, dont je me rappelle plus le nom. Et s'il m'est de coutume d'admirer ceux portés par les femmes, celui du seul homme qui s'est présenté était aussi magnifique. Et moi de rêver de pouvoir en porter un avec autant de prestance.

Je noterais juste qu'aucun jeune n'était présent, que ce soit sur scène ou dans la salle. Mais ça n'a pas enlevé de sa superbe à ce spectacle grandiose qu'il me fut donné de voir. Vraiment très différent des nôtres.

Festival culturel.

lundi 12 novembre 2012

Shitagi no dorobo

J'imagine que mes fidèles lecteurs s'en fiche un peu que je leur raconte que j'ai atteint le plus haut sommet d'Obama à 584 mètres d'altitude, que j'ai mangé dans un restaurant américain ou que je suis retourné au karaoke.

Alors je vais plutôt vous parler de quelque chose que nous avons regardé à la télé en rentrant : une émission policière.
Comme je le racontais précédemment, ici très peu de crime et donc assez peu de prison. Je regardais donc avec attention, me demandant ce qu'ils allaient pouvoir nous raconter à ce propos.
J'ai d'abord découvert qu'il y a deux polices : celle qui essaie de faire en sorte que tout se règle sans heurt, et celle qui rentre dedans.
La première, c'est celle qui a prié aux jeunes rappeurs d'Obama d'aller ailleurs et de faire moins de bruit, et sûrement celle qui viendra un jour me réveiller sous ma tente ou me faire sortir d'un bain d'eau salée.
La seconde, c'est celle que j'étais en train de voir à la télé. Celle qui s'occupe des grands bandits, pour lesquels leur crime est avéré et qu'il n'y a plus moyen de négocier quoique ce soit.

Mais de quel grand bandits je parle, sachant que la plupart des gens ne ferment ni voiture ni maison, laisse leur sac sans surveillance et n'ont pas peur de sortir la nuit ?
Les yakuza me direz vous ! Même pas, ils participent à l'essor des villes et ne font de mal à personne, avec leur économie parallèle. Ils sont connus de tout le monde et vivent en parfaite symbiose avec la société.
Alors qui sont-ils ?

Ces grands bandits sont tout simplement des dealers/consommateurs de drogues. Et quand je dis drogue, je parle pas forcément d'héroïne ou de cocaïne. Ici, seuls les cigarettes et l'alcool sont tolérés. Et une petite dose d'herbe, même pour sa conso perso, à vite fait de vous mettre en prison, sans passer par la case départ. C'était impressionnant de voir cette personne se faire arrêter de force pour ce petit sachet d'herbe dans son portefeuille.
Mais ce n'est pas tout, le gangster suivant était un voleur. Facile au Japon. Son crime était de pénétrer dans les maisons en vitesse et de prendre tout ce qu'il pouvait. Jusqu'ici, rien d'anormal. Sauf que lors de son arrestation, l' important butin que les policiers ont saisi fut...
Des petites culottes usagées.
Pareil, arrestation brutale qui dissuade de suivre son exemple !

S'en est suivi une discussion sur nos crimes en Europe. Et autant je fus surpris de ce que j'ai vu, autant mes interlocuteurs étaient surpris que chez nous, nous fermons les portes à clé, avons des barreaux aux fenêtres et ne sommes pas tranquille de sortir la nuit.

Le voleur de petites culottes.

dimanche 11 novembre 2012

Ni ka getsu

Voilà deux mois que je suis au Japon et donc pour moi l'heure de faire un petit bilan. Jusqu'ici, tout va bien.
Sur mes 60 jours, j'en ai passé 21 sous la tente et le reste sous un vrai toit. Mon porte monnaie contient à ce jour 3120€, soit un peu plus de 10€ par jour, ce qui reste jouable. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, vivre sous la tente me coûte moins cher que de vivre chez quelqu'un. Certes, le confort est supérieur, mais inviter les gens ou leur offrir des choses à forcément un prix. Cependant, rien ne remplace le plaisir de partager des moments privilégiés avec une famille.
Et c'est pour moi le plus important.

Côte forme, j'ai repris les 10kg que j'avais perdu depuis que je suis chez Fumio san et Sayuri. Faut dire que tous les soirs, les repas sont gargantuesques et se retenir de manger des plats si délicieux est hors de ma portée.
Hormis ça, je n'ai pour l'instant pas encore été malade.
Quant au mal du pays que certains ressentent, je ne l'ai pas (encore ?) subit. Je m'amuse tous les jours, les gens sont adorables et surtout, je ressens de moins en moins la barrière de la langue. Même si j'ai encore beaucoup de mal à parler et que mes phrases doivent ressembler à rien, je comprends de plus en plus de mots dans les phrases et donc de phrases dans les conversations, ce qui me donne une vague idée de ce dont il est question. Et pour les questions habituelles (âge, pays, statut matrimonial,...) je les reconnais maintenant de suite.
Du coup, j'arrête de faire répéter les gens et je peux avoir des conversations normales, quoique assez lentes, avec des étrangers. J'entends maintenant que les gens disent de moi que je suis habile (josu) et cela renforce ma confiance en moi et mon envie de progresser...

2 mois.

samedi 10 novembre 2012

Sadoo

Toujours à Mikata, ma journée était loin d'être finie...

Après la visite de la "Rainbow line", nous avons déjeuné avec Sayuri en partageant un bento : boîte contenant un assortiment de plein de mini plats.
Puis Yukiko m'a apporté un programme d'un centre culturel qui venait d'ouvrir 3 jours plus tôt. Moi qui suis fan de culture japonaise, je fus servi.
Grâce à elle, j'ai pu assister à une cérémonie du thé. Une vraie. Pas celle pour touristes que j'avais judicieusement évitée dans les jardins de Tokyo. Non, j'eus droit à toute la cérémonie, juste pour moi. Ainsi que la visite des cuisines, l'apprentissage à la préparation du thé et la bienfaisance de la maîtresse de maison.
Puis, un japonais parlant français (!?) m'a fait un badge à mon effigie, j'ai pu prendre une photo avec des danseuses traditionnelles en kimono, voir un spectacle comique. Et j'ai pu visiter une galerie de peinture, de dessins d'idéogrammes, d'origami, d'artisanat fait main. Bref, j'étais VIP.

Tout se serait arrêté là, c'eût été parfait. J'étais déjà comblé et j'avais amplement dépassé mes espérances de cette journée.
Mais non, j'eu droit à plus. J'eu droit à mon heure de paradis.
Comprenez un bain !
Je vous passe les détails, si ce n'est le sauna dans lequel à la place des pierres, se trouvaient des braises, sur lequel un pot recevait de l'eau chaude naturelle. Une chaleur donc moins sèche et moins intense, entre sauna et hammam. Également, la présence de sel, afin de se frotter pour enlever les peaux mortes  et d'absorber la transpiration : très agréable.

Vous pensez peut être que c'est la fin ?! Et bien non, Sayuri m'attend à la sortie du bain, et après avoir récupéré Yukiko, nous fonçons direction Tsuruga, la grande ville la plus proche.
Et là, surprise, Fumio san nous y attend devant un restaurant de shabu shabu.
Celui-ci consiste en un plat contenant différents liquides, servi sur une plaque de cuisson électrique en plein milieu de la table, dans lequel on y fait bouillir viandes et légumes. C'est un plat vraiment très cher et très bon, la viande est très tendre et les légumes conservent toute leur saveur. Un régal.

Pour finir en beauté, on a atterri dans un mister donnut où on a achevé de remplir le peu de place qu'il restait dans notre estomac. Pour moi ce sera donnut chocolat / coco, beignet au nutella et donnut aux myrtilles. Ce dernier étant de loin mon favori.
Finalement, un périple haut de gamme.

La cérémonie du thé.

Mikata no mizuumi

Sayuri, en plus de travailler au life service, enseigne également des techniques de soins pour personnes âgées. Son école se situe à Mikata, petite ville en bord de mer, fameuse pour ses 5 lacs.
Pour ne rien vous cacher, j'imaginais un peu la journée ennuyeuse, me baladant seul, faisant le tour du lac toute la journée. La météo n'aidant pas, cela ne fit que conforter mon idée. J'avais donc prévu des livres comme remède.

Arrivé sur les lieux, Sayuri me présente une amie à elle, Yukiko, me signalant que celle-ci va me tenir compagnie une heure environ. Chouette !
Yukiko m'amène des cartes de la région, puis me fait patienter. J'en profite pour m'imaginer un itinéraire idéal pour mon après midi.
C'est alors que Yukiko revient, me signale qu'elle a une heure de libre, et qu'elle veut me faire découvrir la "Rainbow line". Ça tombe bien, c'est là où je voulais aller.

La "Rainbow line" est une route qui mène au sommet de la montagne, d'où on peut voir les 5 lacs. En haut, des télésièges une place et un funiculaire mènent au sommet pour 8€. Ou bien on peut marcher pour 0€.
Je ne résiste pas à l'attraction touristique et me laisse porter par ce petit siège sans sécurité. Si ce n'était pour les panneaux, placés un peu partout, interdisant de sauter, j'aurais bien testé les trampolines quelques mètres plus bas. Pas sûr que ça aurait fait marrer tout le monde. Alors je suis resté sage.
Au sommet, le vent, la pluie et le froid rendirent la visite, de suite, moins agréable. Mais celle-ci n'en fut pas moins magnifique.
La vue sur les 5 lacs, la mer et les villes et villages alentours. Les différentes plantations de bonsaïs traditionnels à côté de variétés de roses françaises. Les arbres au feuillages automnals qui sont devenus multicolores, variants du vert au rouge en passant par le jaune.

Enfin, les talismans. De ceux qui écrivent leurs souhaits sur une tablette ronde en terre cuite, puis la jette dans la forêt. De ceux qui s'aiment et accroche un petit cadenas symbolisant la solidité de leur vœux.
Et autant je ne suis pas allé vérifier dans la forêt tous les frisbee précédemment lancés, autant j'ai pu attester du nombre incroyablement impressionnant de cadenas accrochés de partout, des chaînes délimitant la visite jusqu'au branches d'arbres.
La redescente fut pour moi l'occasion de discuter avec mon accompagnatrice et de la remercier pour cette charmante visite.
J'étais finalement ravi.

Les lacs de Mikata.

vendredi 9 novembre 2012

Shigoto wa kenko desu

Au Japon, pendant que certains élèves de 30 ans viennent de passer leur première année de chugakko (école primaire), tous les autres travaillent. Si le travail c'est la santé, voilà donc pourquoi les Japonais ont la plus grande durée de vie de la planète.

Ici, le travail est sacré et permet de tisser des liens sociaux. Jusqu'ici, rien de bien différent par rapport à nous.
Maintenant, si je dis que les "salary men" ont la quasi obligation d'aller boire un coup avec leurs collègues tous les soirs, ou que perdre son travail est la (seule ?) cause majeure de divorce, c'est autre chose.
Le premier est pour renforcer l'esprit d'équipe. Quant au second, bon nombre de femmes ne travaillant pas et restant au domicile pour s'occuper des enfants et de la maison, cela explique que si le mari ne rapporte plus d'argent, c'est qu'il est temps d'en changer.

Les salaires sont presque le double des nôtres (le SMIC est à 2100€), ce qui influe sur le coût de la vie. A savoir que la TVA n'est que de 5%.
De plus, ils font passer le bien collectif avant le leur, n'hésitant pas à faire heures supplémentaires et à rester le plus longtemps possible même si leur travail est fini. Quitte à dormir au boulot : c'est un signe très positif ici.
Chaque fois que quelqu'un rentre chez lui, il s'excuse auprès de ses collègues de partir avant eux. Si une tâche peut être faite en une heure mais que c'est la seule de la journée, alors ils s'organisent pour la faire en huit. Ils sont champions pour trouver des choses à faire lorsqu'il n'y a rien à faire.
Par contre, ils sont d'une organisation et d'une rigueur sans faille. Il faut souvent un grand nombre de personnes pour faire quelque chose, chacun ayant une tâche particulière mais qu'il exécute à la perfection. Le résultat est tout le temps impeccable.
Le retard et l'erreur sont très difficilement acceptés.

Enfin, le taux de chômage tendant vers 0, il n'est pas rare de voir des personnes âgées travailler. Ou bien des travails bidons.
En exemple sur la photo, on peut voir que ces personnes tondent l'herbe au bord de la route. Ce qui est en soit une bonne chose, si tant est que celle-ci est bloquée par plusieurs glissement de terrain et le risque de rencontrer des ours, et que son accès à pied demande de faire un peu d'escalade et de sauter des barrières : autant dire pas donné à tout le monde. Et bien ils étaient 4 !
Autant dire qu'au pays de la technologie, il n'y a pas de caissière automatique, et on se fait servir à la pompe à essence.

Le travail, c'est la santé.

jeudi 8 novembre 2012

Kiken datta

Je pourrais raconter comment j'ai parcouru 15km par monts et par vaux, sur une bicyclette trop petite, afin d'aller me baigner dans un océan déchaîné, dont les vagues menaçaient à tout moment de me projeter contre un rocher.
Mais ce qui est intéressant, c'est le pourquoi...

La plage d'Obama est spacieuse et sécurisée. Comme elle se situe dans une enclave, il n'y a que très peu de vague. Cela ressemble donc plus à une mer qu'à un océan.
Un peu plus tôt, je racontais que les japonais ne se baignent qu'en été, quand l'eau est chaude et que les méduses sont là.
Sayuri m'a donc fait comprendre qu'il était dangereux de se baigner, non pas à cause des courants ou du froid, mais parce que si j'étais vu, je risquerais de finir au poste.

Une fois à Obama, j'ai donc parcouru la côte jusqu'à temps de trouver un coin isolé. J'ai donc emprunté la route qui longe la montagne, et qui a la fâcheuse tendance à grimper. J'ai même été encouragé par une dame, étonnée de ma performance. Il faut dire que ce n'est pas courant de voir un géant européenne, sur un vélo de nain, monter une côte sans poser pied à terre.

Une fois repéré l'escalier rempli de déchets menant à la mer, je savais que j'étais sur le bon chemin. Personne à l'horizon, j'enfile mon maillot et me jette à l'eau. Comme je ne suis plus dans l'enclave, les vagues répondent à l'appel. Mais ce qui est le plus gênant, ce sont les rochers, surtout ceux que l'on ne voit pas. Obligé donc d'aller au large pour les éviter, mais problème du courant qui m'éloigne du rivage.
Bref, la prochaine fois, j'irai sur la plage. Quitte à entendre les sirènes (!!), je préfère que ce soit celles de la police que de l'ambulance.

C'était dangereux.

mercredi 7 novembre 2012

Origami o benkyo shiteru

Le "life center", là où travaille Sayuri, est un endroit particulièrement convivial. Que ce soient par les papys et mamies ou bien le personnel qui s'en occupe, je suis toujours très bien accueilli. Souvent avec du café au lait / thé et gâteaux, tout le temps avec des activités diverses. Tout le monde est adorable avec moi : je suis un peu devenu la mascotte !
J'y vais le plus souvent possible car le principal, c'est que j'y travaille mon japonais en discutant avec chacun. Et pas que...

J'y apprends également des chansons, des danses, des jeux. Je participe avec les vieilles personnes à plein d'activités qui sont de mon niveau et je m'amuse bien. Ça me fait très plaisir d'égayer autant leur quotidien qu'eux le mien. Certains adorent discuter avec moi et veulent toujours que je m'assois à leur table.
Puis je leur dis aurevoir au moment de rentrer chez eux. Ils me font chaque fois plein de grands signes de reconnaissance.

Ensuite, je me retrouve avec le personnel, composé quasi uniquement de femmes d'un certain âge. Avec eux, on ne s'ennuie jamais. Je travaille mes Kanji, j'essaie de deviner leur âge, je signe même des autographes !
Mais ce que j'ai le plus adoré, c'est faire des origami : plier du papier afin d'en faire un animal ou une chose.
Les plus habiles me montrent patiemment comment faire. Se rappeler des étapes est difficile, mais la répétition est la seule solution pour apprendre, alors je m'entraîne dur.

J'apprends les origami.

mardi 6 novembre 2012

Yama no itadaki

De temps en temps, il faut sortir des sentiers battus. Pour ma part, cela veut dire aller dans la montagne, grimper jusqu'au sommet, puis redescendre jusqu'à la prochaine route. Le début fut facile car il y a un chemin. Celui emprunté par les machines qui ramassent les arbres coupés. Ces mêmes arbres qui sont entourés par un filet de plastique dont je ne connais pas l'utilité ni la signification.

Puis le chemin s'arrête. Et là, tout se complique. Il faut grimper sur la montagne glissante en s'accrochant aux arbres autant que possible. Et gare à la chute car la pente est telle qu'il serait dur, voir impossible, de s'arrêter. De fait, mon arrivée au sommet me fait l'effet d'une victoire. Le ciel débouchant le champagne au même moment pour célébrer !
La descente ne fut pas moins dangereuse et l'arrivée marquée par un chemin balisé est une fois de plus un soulagement.
Malgré le danger permanent, se retrouver là où personne ne passe, en plein milieu de la forêt, au sommet de l'arbre du sommet de la montagne est un plaisir savoureux. Un vrai régal difficilement acquis.

Le retour à Obama se fera par la route, sous la pluie battante. Je m'étonne de marcher dans un tunnel et sur une route sur lesquels aucune voiture ne passe. Il s'avérera que ceux-ci étaient fermés au public. Mais arrivant de la forêt, j'étais passé au travers du barrage.
Sur ma route, je rencontrais un crabe, un serpent, une libellule, des champignons ainsi que de nombreux temples. Tous finiront photographiés.
4 heures plus tard, j'étais de retour à la maison, content d'être enfin au sec. Et surtout de m'être bien amusé.

Le sommet de la montagne.

lundi 5 novembre 2012

Tadaima

Hier soir, en rentrant de Kyoto à Obama, j'ai eu une sensation étrange : celle de rentrer à la maison !
Un peu comme quand on part en weekend chez des amis et que malgré le plaisir qu'on a eu durant cette période, on est encore plus heureux de retrouver son nid douillet.

Ce n'était pas faute d'avoir essayé : Tetsuya et Megumi m'ont accueillis sans retenue, comme un des leurs.
Faire partie d'une famille japonaise est un plaisir immense et rare. Celui d'être aimé et d'être dans une entité qui nous dépasse. Et en l'espace de quelques jours, j'ai eu le privilège incroyable de faire partie de deux.
Déjà, il faut savoir que les Japonais n'aiment pas accueillir chez eux. Perfectionnistes, ils pensent souvent que leur maison n'est pas assez propre pour l'invité. De plus, ils considèrent leur lieu de vie comme une partie intime. C'est pour ça qu'il y'a beaucoup moins de coach surfeurs qu'en Europe et que parmi ce nombre restreint, la plupart cherchent juste à rencontrer des gens pour aller boire un verre / manger un morceau à l'extérieur. Sachant que les bars / restaurant sont ici très bon marché.

Ceci étant dit, voici pour moi les 3 points qui font, à mon goût, la différence entre être invité et être intégré :
- partager un repas traditionnel en famille
- partager le bain de la famille
- partager un moment de recueillement

Les repas traditionnels se déroulent autour d'un plat sous lequel un cuiseur électrique ou au gaz maintient la température adéquate pendant que quelqu'un, souvent le chef de famille, s'occupe de cuisine pour les autres. Ce repas est issu de recette japonaise ancestrale.
Le bain familial s'effectue dans une petite baignoire, dont l'eau est partagée par toute la famille pendant plusieurs jours et est maintenue à une température d'environ 40° par des diffuseurs de chaleur. Avant d'y rentrer, il faut bien sûr se laver et être impeccable. Et en sortant, faire en sorte de couvrir le bain pour pas que la chaleur s'en aille. Toutes les salles de bain japonaises sont composés de la douche et baignoire attenante dans la même pièce
Le moment de recueillement s'effectue souvent au temple ou au sanctuaire, en recopiant les mouvements de la personne qui nous accompagne. Plus rarement, il s'effectue à la maison, où un mini temple est installé. Devant celui-ci, il faut déposer de la nourriture à destination des défunts afin qu'ils mangent les premiers. Allumer de l'encens et se servir de la fumée pour se purifier. Planter les bâtons d'encens dans un réceptacle de sable. Sonner la cloche. Prier les mains jointes en se courbant.
La nourriture sera récupérée quelques jours plus tard, afin que nous la mangions à notre tour.

Rajoutez à cela qu'à chaque petit déjeuner, ils essaient de me faire plaisir en m'offrant un repas à la française (croissant, pain, beurre,...) qui sont assez difficile à trouver ici. La phrase de Masahiro, 10 ans, qui demande à son père de ralentir pour éviter qu'on ai un accident pour pas que Sayuri, ma famille et mes amis s'inquiètent. Et vous comprendrez pourquoi j'ai été vraiment touché de partager leur quotidien.
Pour ça, je leur en suit extrêmement reconnaissant. Il m'est impossible de les remercier assez ou de les rendre aussi heureux que je le suis en leur compagnie, alors je fais de mon mieux dans ce sens : je les aime en retour.

Je suis de retour à la maison.

dimanche 4 novembre 2012

Kyoto no oshiro

Le plan de la journée était que Tetsuya et sa famille aillent au match de baseball de leur deuxième fils, pendant que moi j'irai visiter Kyoto avant de rentrer en stop. C'était sans compter la gentillesse de Tetsuya qui voulait me ramener à Obama, sous prétexte que les enfants n'ont pas pu me dire aurevoir.
Le matin donc, direction le premier match de baseball. Celui-ci se déroule à domicile, sous un soleil radieux. Puis nous avons été au sanctuaire prier tous ensemble. Auprès de celui-ci, nous avons acheté des mochi en brochette.

Ensuite nous avons filé dans les collines de Kyoto pour aller voir un magnifique château. L'endroit est très paisible et malgré la journée ensoleillée et le fait que ce soit dimanche, le parc du château était très calme et dépeuplé. Nous y avons donc déjeuné les fameux mochi après quelques photos des lieux.
Une des attractions de Kyoto, hormis ses temples et ses châteaux, est ses arbres qui a l'automne passent du vert au rouge. Ce moment fatidique qui attire tant de touristes est presque là, mais pas encore tout à fait. Je ne sais pas si j'aurais donc la chance d'y assister.

De retour à la maison, nous en avons profité pour discuter tous ensemble. J'y ai appris la signification des prénoms de chacun des enfants. Car contrairement à nous, où les prénoms sont choisis suivant la mode et l'inspiration, ils sont ici leur fruit d'une recherche intense afin de formuler le vœux d'un parent pour son enfant. Ainsi, le benjamin s'appelle Masahiro 勝大, pour grande victoire, le cadet s'appelle Taisei 大誠, pour véritable grandeur et l'aîné s'appelle Yuudai 雄大, pour grand héros.
On peut remarquer que le Kanji 大 qui signifie grand et se prononce tai/dai ou hiro, se retrouve dans chacun des prénoms. De plus, le petit dernier, Masahiro 勝大, a emprunté un Kanji à son papy, Katsuzo 勝三, victoire triple. Une sorte d'hommage.

Nous sommes ensuite retourné voir le deuxième et dernier match de la saison pour Taisei, qui se clôturera sur une défaite de justesse et donc une grosse déception. L'année prochaine, il passe du collège au lycée et aurait souhaité la victoire.
Enfin, le départ pour Obama, à 5 dans la voiture, Yuudai étant resté à la maison. Durant les 2 heures du trajet, nous avons énormément discuté, notamment religion et histoire. Sujet difficile à cause de mon manque de vocabulaire.
Mais Tetsuya et Megumi sont très intelligents et font en sorte de m'expliquer avec des mots simples ou des gestes, en parlant lentement. Je m'en rends compte lorsqu'ils parlent entre eux à vitesse normale : je n'y comprends rien. Il faut alors qu'ils me traduise en language d'enfant.

Ce que je retiendrais de cette famille, en plus de leur générosité, que ce soit en temps et en argent, fut l'intérêt immense qu'ils m'ont porté et celui qu'ils m'ont fait susciter. Beaucoup de Japonais portent de l'intérêt par politesse, alors qu'ils s'en fichent. Cela se remarque quand ils posent plusieurs fois une même question dont la réponse aurait dûe être acquise. Eux pas.
Et même si Tetsuya n'a pas réussi à mémoriser le "quatre", c'est juste par difficulté d'apprentissage.
J'ai vraiment beaucoup aimé échanger avec eux et aussitôt partis qu'ils me manquent déjà. Heureusement, je retrouve Fumio san et Sayuri dont les visages familiers et souriant effacent toute tristesse.

Le château de Kyoto.

samedi 3 novembre 2012

Tanaka kazoku

Aujourd'hui, j'avais envie de passer une journée de plus avec cette famille qui m'est si sympathique, repoussant mon départ à demain. Je leur ai donc demandé de venir voir leur fils jouer au baseball.
Il y avait 4 matchs en tout, se jouant à Osaka. Les 2 premiers, Tetsuya était avec moi, donc on a bien discuté. Les 2 derniers, il était sur le banc pour coacher. Du coup, le temps semble plus long. Parti à 7h, on est rentré à 18h, le froid aidant, j'étais content d'enfin rentrer.
Ce que j'en retiens, c'est que les joueurs sont très respectueux et se saluent avant et après le match. Ils remercient également les supporters d'être venu. Une mention spéciale m'a été accordée, étant étranger : j'ai eu le droit à plein de merci, de courbettes et une photo souvenirs avec l'équipe. Si un joueur fait une bêtise, il se fait crier dessus et prend un coup de batte dans les fesses. Le coach est donc très respecté et un peu craint : quand il parle, ils écoutent.
Quant aux supporters, des parents de joueurs, ils sont très organisés et très calmes. Ils servent du café au lait / thé chaud à tout le monde et tapotent des mains sans effusion lors de bonnes actions. A la fin du match, les accueillis vont remercier les accueillants. Et j'étais ravi d'être convié à revêtir le manteau du club pour venir moi aussi remercier.

De retour à Kyoto, nous avons récupéré Motoyo, la soeur cadette de Tetsuya, direction la maison familiale. Celle-ci se situe à 50 mètres de la maison de Tetsuya, dans un quartier huppé, où toutes les maisons sont très luxueuses.
Après de succinctes présentations, nous nous sommes installés à table, assis par terre comme le veux la tradition, autour de deux plats : le shabu shabu et le yaki niku.
Le repas se déroule en live, c'est à dire qu'une personne par plat est désignée pour s'occuper de cuisiner et servir pendant que les autres mangent. De temps en temps, il se sert lui-même.
Le shabu shabu consiste en des lamelles de boeuf et des légumes bouillis, puis servis dans une sauce.
Le yaki nuki est un gril sur lequel on fait griller viande, saucisse, patate, champignons, poivrons,... Le tout est servi dans une sauce maison préparée par la grand mère.
A la fin du shabu shabu, on verse du riz dans le plat qui contient le reste du jus. On obtient une sorte de risotto. On y ajoute quelques épices. Délicieux.
En dessert enfin, le grand père à coupé puis épluché des pommes gigantesques et des kakis.

Autant dire que c'était un régal et que j'ai jamais aussi bien mangé. Ce sont des plats très chers, très bons et surtout très copieux. Je les remercie pour cette invitation.
Mais le repas n'était pas qu'à propos de nourriture, c'était aussi pour eux l'occasion de me poser plein de questions sur ma vie, mon pays, mon voyage. Ils étaient vraiment tous très intéressés. Et ce fut un réel plaisir pour moi de discuter avec eux.
Heureusement pour moi, Motoyo parle couramment anglais et m'a servi d'intermédiaire, sans quoi j'y serai encore.
C'était une soirée mémorable qui m'a fait largement oublié cette longue journée d'attente. Cela en valait largement la peine.

La famille Tanaka.

vendredi 2 novembre 2012

Osaka no tabi

A côté d'Obama, il y'a Kyoto. A côté de Kyoto, il y'a Osaka. Les deux, centre à centre, sont séparés par 60 kilomètres environ. La seule différence est qu'entre Kyoto et Osaka, il n'y a pas de limite visible, les deux villes se touchant pour former une méga ville.

Fumio san et moi sommes allés à Kyoto. Je l'ai invité dans un restaurant de plats tournant. Le système est composé d'un petit tapis roulant sur lequel circule des plats de différents types (sushis, sashimis, maki, etc). Si un plat n'est pas sur le tapis, un écran tactile permet de le commander. Une fois arrivé devant notre table, l'écran le signale et un son retentit. Chaque assiette coûte 100¥ (1€).
Ensuite, nous avons rejoint son ami, Tetsuya, qui est un riche maraîcher. Les deux se sont rencontrés au baseball et se rendent à une fête d'anciens joueurs. Ils passeront tout le trajet à discuter entre eux, et moi à dormir, n'arrivant pas à comprendre avec leur débit de parole.

Pour ma part, ce sera visite de la ville pendant 3h30. Le principe : bien repérer le chemin pour pas se perdre au retour.
Osaka est une ville nouvelle et il y'a beaucoup de gratte-ciels, contrairement à Kyoto et ses anciennes maisons de bois. J'y ai également remarqué beaucoup de chanteurs de rue. C'est très agréable. Puis je suis allé dans une rue commerçante à la recherche d'un souvenir typique d'Osaka pour Sayuri : ce sera un porte-clé "Hello Kitty" sous forme de spécialité locale, des boulettes de viande.

Ensuite, je me suis dirigé vers la grande roue rouge (cf. photo). Celle-ci fait partie d'un centre commercial de 7 étages au milieu duquel il y'a une immense baleine et son bébé, aussi en rouge, pour le rappel de couleur.
En repartant, je vois dans un parc des gens qui font des castagnettes ! Puis, un étranger m'aborde pensant m'avoir déjà vu quelque part. C'est un égyptien vivant au Japon et parlant français !

Logiquement, de retour à Kyoto, j'aurais dû aller camper. Tetsuya, l'ami de Fumio san, me propose gentiment de venir dormir chez lui. Il a 3 fils, une femme et un chien. Aucun ne parle anglais. Le lendemain, ils doivent se lever à 6h pour le match de baseball de l'aîné.
On commence à discuter et ce personnage qui était si froid auparavant devient de plus en plus chaleureux. A tel point que sa femme, lui et moi discutons jusqu'à 1h30 du matin. Le réveil va être rude !

Voyage à Osaka.

jeudi 1 novembre 2012

Nihon ni, jitensha wa oosama desu

Après cette première expérience de discussion concluante, j'avais envie de la renouveler. Le matin, je suis donc retourné au bureau de poste. Malheureusement, il y'avait moins de monde car Youshime, le frère de Fumio san, n'était pas là. Alors j'ai improvisé : j'ai trouvé des manga à lire. Celui que j'ai choisi s'appelle "Good Kiss". Cela parle d'histoire entre jeunes, de situations du quotidien et de relation amoureuse. Facile à comprendre.
Ma capacité à lire est bonne, à interpréter un peu moins. En 3 heures, j'ai lu un chapitre seulement ! Soit une trentaine de page. Sachant qu'il y a quatre chapitres par manga et que la série comprend 12 manga, dans combien de temps aurais-je lu la fin de l'histoire ?

L'après midi, je voulais me rendre à Obama, soit 15 kilomètres. Le plus simple, le vélo. Le problème, la taille du vélo. Puis la pluie et le vent s'en sont mêlés. Et ce qui est d'habitude qu'une simple formalité est devenu un véritable challenge. Mais c'était fun.
A Obama, j'ai été d'abord à mon supermarché favori pour aller lire Aladin. Puis j'ai été acheté des fleurs pour Sayuri et des gâteaux pour le dîner. Enfin, je suis allé voir mes petits papies et mamies.
Quant au retour de nuit, le folklore de la pénombre à été rajouté. Heureusement, une dynamo me permettait d'avoir un peu de lumière.

Ce qui était marrant, c'est ma mauvaise habitude à vouloir circuler à droite, c'est à dire à contre sens. Mais, ce qui aurait pu être dangereux en France, ne l'est pas au Japon. Ici, les automobilistes font très attention au cyclistes, ralentissent et s'écartent. La raison : il y'a énormément de vélo et les gens sont respectueux les uns des autres. Autre sécurité, les vélos sont autorisés sur les trottoirs et ont leur propre ligne. Ils sont prioritaires sur les piétons. Un coup de sonnette et de suite, les gens se poussent sur le côté pour laisser passer. Il y'a même des parkings réservés au vélo.

Au Japon, le vélo est roi.

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