samedi 24 novembre 2012

Gaikokujin

S'il est un fait avéré, c'est qu'au Japon, je suis un étranger. Je dirais même plus, je suis un super étranger. Les étrangers normaux étant les autres asiatiques comme les Chinois et les Coréens, qui se fondent dans la masse. Car avec ma taille et mes yeux bleus, je ne passe pas inaperçu.
Et tant que c'est pour obtenir des sourires d'étudiantes, ça ne me dérange pas...

J'avais trouvé un coin où je captais du wifi gratuit. Mais évidemment, je me suis très vite fait repérer, et le lendemain, le wifi était bloqué. J'ai envie de dire, normal. Je n'aurais pas dû abuser du filon.
Mais alors que je rechargeais mes appareils aux toilettes, quelqu'un est venu taper à la porte pour me demander si tout allait bien. Je rappelle que je squattais un des toilettes d'un temple très touristique un dimanche, et donc qu'il y'avait quand même pas mal de monde. Mais non, je m'étais fait repérer une fois de plus. En sortant, j'ai remarqué la personne qui parlait aux autorités du temple, et j'ai à peine eu le temps d'entendre "40 minutes aux toilettes", qu'il s'arrêta de suite de parler en me voyant passer. Jusque là, on pourrait croire à de la paranoïa, je le conçois.
D'autant plus quand je dis que c'est en rentrant à 9h30 du soir, quand tout le monde est chez lui depuis longtemps, qu'il n'y a donc plus personne dans les rues, que je croise LA voiture de police de la ville. Forcément, ils ont freiné. Je ne me suis pas arrêté. Et s'ils devaient hésiter à faire marche arrière en regardant dans leur rétro, j'avançais d'un pas décidé à disparaître très vite de leur vue. Ils sont repartis.

Et si une fois rejoint mon campement, je me croyais finalement tiré d'affaire, je remarquais néanmoins un changement sur ma tente. Le scratch protégeant l'ouverture n'était plus en place. Je rappelle qu'on est au Japon, et que les voleurs ne sont pas monnaie courante (!!).
J'ouvre alors vite pour voir quelle surprise m'attend à l'intérieur : un petit mot de la police de Usa qui me prie gentiment de dégager de là. Même si je fais de mal à personne, que je ne pollue pas et que je suis loin de toute civilisation et même de tout passage.
J'ai donc dû changer d'endroit, et à 10h du soir, la fatigue aidant, remballer toutes ses affaires, chercher un autre coin et tout redéballer. D'autant que je n'étais plus protégé par les arbres et que comme par hasard, il s'est mis à pleuvoir.
Je me sentais comme maudit.

C'est comme ça, j'éveille naturellement les soupçons car je suis différent. Et surtout que contrairement aux grandes métropoles, ce n'est pas courant de voir des occidentaux dans les petites villes. La preuve, je n'en ai pas encore croisé.
A moi d'essayer de rester plus discret.

L'étranger.

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