samedi 5 novembre 2016

ママの帰り mama no kaeri

Aujourd'hui, ma mère rentre à la maison. Après deux mois passés ensemble,  je n'en reviens toujours pas qu'elle ai accepté et surtout réussi à supporter cette vie d'aventurier que je lui ai proposé. Mieux, elle s'est régalée et paraissait presque déçue de devoir déjà retourner en France.
Il faut dire qu'on aura vécu un tas d'histoires extraordinaires. À ce point que tout a été consigné dans un petit carnet afin que je puisse vous raconter chaque détail ultérieurement.
Alors pourquoi cet article ? Tout simplement pour faire un résumé de tout ce qu'on a fait pendant cette période qui nous a semblé passer à toute allure, tellement on s'est amusé.

Nous avons tout d'abord débuté notre voyage en nous reposant chez Mr Imai. Après 20 heures de voyage jusqu'à l'autre bout du monde et 10 heures de décalage horaire, nous avions besoin d'un peu de sommeil et d'adaptation à la nourriture locale.
4 jours plus tard, c'était le grand départ. Bâton, chapeau et bol. L'un tout en blanc, l'autre tout en noir. Et la question essentielle, allons nous y arriver ? Devant nous, 1400km de routes et de chemins, de mer et de montagnes, d'amusements et de difficultés.
Le début a été très éprouvant, pour l'un comme pour l'autre. Mais finalement, les plus dures épreuves franchies, il ne nous restait plus qu'à nous accrocher à notre but.
Et finalement, après 40 jours, nous y sommes enfin parvenus. Ensembles. Harmonieusement et avec amour. Plein d'étoiles dans les yeux, de trésors dans les mains, de souvenirs dans le coeur.

Après tant de privations et d'efforts, nous avions réellement besoin d'un bon réconfort. Pour cela, rien de mieux que la Gold tower. L'endroit de l'amusement par excellence. Nous nous sommes essayés aux jeux d'arcade, courses de kart, tambours, ping pong, bowling, billard, fléchettes, sièges massants et karaokes.
Pendant plus de 12 heures !!
Que nous n'avons pas vu passer.
Puis, comme si c'était devenu une habitude, nous avons marché de nouveau, grimpé des montagnes et avons dormis à la belle étoile. Comme pour nous signifier que bien que le pèlerinage soit fini, nous gardons cet esprit en nous.
Nous avons enfin savouré le bain réparateur du mont Compira, qui bien que cher, fut efficace.

De nouveau en forme, nous avons conclut notre tournée par un passage chez Mr Miyoshi, chez lequel nous avons fait de superbes rencontres et plein d'activités diverses et variées. Avec des repas princiers chaque jour, nous avons largement pu reprendre les quelques kilos que nous avions perdu lors de notre marche.
Enfin, les derniers adieux. Un peu tristes, mais inévitables.

Aujourd'hui, ma mère rentre à la maison. Changée. Heureuse. Grandie.
Au travers de notre voyage, j'ai découvert la plus courageuse, la plus gentille, la plus dévouée des personnes que je connaisse. Je lui dois mon respect et mon admiration pour tout ce qu'elle a accompli ici. Merci maman pour tout ce que tu m'as enseigné. Je t'aime.

Le retour de maman. 

mardi 1 novembre 2016

Départ Japon

En revenant du Japon pour la 4ème fois d'affilée, la première question qu'on me pose est de toute évidence, vous l'aurez deviné cher lecteur : "Comment ça s'est passé ?".
Alors pour les quelques uns qui ne m'auraient pas posé la question, ou bien qui ne se rappellent plus de la réponse, sans plus de suspens, la voici.

Comme vous l'aurez lu, je suis d'abord passé par l'île d'Okinawa pendant 2 petites semaines avant de rejoindre l'île de Shikoku où m'y attendait la famille Oohira. Chez eux, j'y ai appris à cueillir salades et brocolis, couper les vignes et surtout faire de la discussion politique auprès de gens venant s'enquérir du phénomène que je suis. 
Leur yeux dévorant de surprise semblaient comme dire : "Un blond aux yeux bleux de presque 2 mètres, qui parle japonais couramment et qui vient se perdre dans cette campagne profonde. Il doit être sacrément intéressant, allons le voir, ne serait-ce que par curiosité."

Et de la curiosité, j'en ai vu et surtout entendu. Toujours les mêmes questions, incitant toujours aux mêmes réponses. Et ceux plusieurs fois par jour. Comme vous devez vous en douter, j'ai essayé à maintes reprises de déclarer forfait. Rien à faire. Ils revenaient toujours de plus belle, telle une horde de zombie, sortant d'une source qui semblait intarrissable.
A croire que mon hôte, conseiller municipal de son métier, les faisait venir à moi afin de se faire connaître pour les prochaines élections.

Ajoutons à cela le manque certain d'aventures... Où étaient les autostops improbables et les spots de camping au pied de tour en plein centre ville ? Il n'y en eu pas. J'ai vécu à peu près la même vie là-bas que celle que je vis ici. Alors pourquoi aller à l'autre bout du monde pour faire ça ? Pour découvrir que justement, cette vie là n'est pas pour moi !! Du moins pas à l'étranger.
Cependant, tout ne fut pas si noir. Et apprenons également à savourer les bons côtés de la chose. J'ai pu vivre dans un petit cocon, profiter de la confortable vie de famille, avoir une maman japonaise très attentionnée et toujours aux petits soins. J'ai appris des coutumes que je n'aurais pas pu découvrir autrement, des mots qui me seraient sans ça resté inconnus, développer des sentiments qui prennent du temps à mûrir.

Alors oui, ce voyage aura définitivement été différent. Rien de forcément transcendant niveau aventure. Mais beaucoup d'amour, de découvertes et de surprises l'auront rendu néanmoins merveilleux. J'ai pu voir ce que c'était de vivre au Japon comme un japonais, et au moins pouvoir dire pourquoi cela ne me convient pas. J'ai enfin une raison de dire pourquoi je ne m'installerais jamais là-bas. Les contraintes sociales !!

mardi 16 février 2016

Nihon no basket 日本のバスケ

Quand on m'a gentiment proposé de venir faire un entraînement de basket, je vous avoue que je ne savais pas particulièrement à quoi m'attendre. Autant, le baseball est ici le sport national, mais pour le basket ...
Ont-ils au moins des paniers et une salle, ou jouent ils dehors comme à Okinawa ?
Réponse ci dessous.

Évidement qu'ils ont une salle, avec même du parquet et des paniers en plexiglas. Pas de suspension par contre, car les dunk ici ne se voient que dans les manga.
À mon arrivée, tout le monde m'attend. Moi qui aime passer inaperçu, c'est raté. Côté discrétion, je repasserai plus tard. Pas de vestiaire pour se changer, ni de douche. La traditionnelle pudeur japonaise ?
La salle n'étant pas chauffée, il fait un froid intense.

L'échauffement est à base de jeu, comme la balle au camp, le jeu du diable et un particulier que je n'avais jamais vu : le jeu du sumo. Le but, rester dans le cercle du milieu où des lancers francs et arriver à pousser l'adversaire dehors, que ce soit par la force ou la ruse, tout en continuant à dribbler. Si le ballon ou le pied sort du cercle, c'est perdu. Le gagnant reste et ça s'enchaîne très vite, mais c'est ultra fatiguant.

Puis ce sont les matchs qui s'enchaînent toutes les 10 minutes. Force m'est de constater qu'à défaut d'être grands et costauds, ils sont très rapides et adroits, ce qui compense largement. C'est drôle car personne ne fait de fautes, et tout le monde est très fairplay. Tout se passe donc dans la bonne humeur. C'est le but premier du jeu : s'amuser !!

À la fin, chacun aide à ranger et à passer la serpillière pour les prochains, laissant ainsi l'endroit impeccable. Tout le monde me remercie d'être venu, et j'ai le droit à signer plein de ballons, serrer plein de mains et faire plein de photos. Je vois leur yeux briller. Comme si j'étais une véritable star. Je n'en demandais pas tant !!
Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant régalé.

Le basket à la japonaise.

jeudi 4 février 2016

Teuchi zushi versus kaiten zushi 手打寿司 vs 回転寿司

Dire qu'un sushi est un sushi, serait comme de dire qu'un vin est un vin. La différence entre de la piquette et un château neuf du pape, même pour un novice comme moi, est flagrante.
Et bien entre des sushis préparés par un chef et des sushis préparés à la hâte sur un tapis roulant, l'écart est le même. C'est celui entre le jour et la nuit.

Ainsi, depuis que je suis au Japon, j'ai eu la chance par deux fois de pouvoir manger des sushis préparés par un chef. Des souvenirs qui ne s'oublient pas, tant ils sont rares et intenses.
La première fois, c'était au Tsukiji Market à Tokyo 東京. Un mini restaurant dans le port même où arrive chaque jour des tonnes de poissons fraîchement péchés. La deuxième, à Wakkanai 稚内, là où les poissons sont les meilleurs du Japon.
Alors quand on m'a proposé d'y retourner à nouveau, j'ai tout de suite accepté. Forcément. Mais à Marugame 丸亀, petite ville de Shikoku 四国, à quoi pouvais-je donc bien m'attendre ?

Tout d'abord, l'accueil est fort respectable. Un petit jardin magnifiquement décoré à la japonaise, avec des arbrisseaux, des rochers et de la mousse éparpillés avec poésie. Puis à l'entrée, un bassin dans lequel poissons et coquillages ont l'air de s'épanouir gaiement. En fond sonore, une petite musique traditionnelle à base de la mandoline locale. Tout ça dans un cadre qui imite les façons de l'époque, bambous, tables basses, portes coulissantes en papier.
J'ai l'impression d'être retourné à une époque passée.

Lorsqu'on s'assoit au comptoir, nous sommes tout de suite reçu de manière princière : thé, lave main et petites délicatesses pour nous faire patienter.
Les serveuses sont souriantes et une d'autant plus qu'elle m'a remarqué. Le maître, face à nous, devant son plan de travail, semble s'affairer très activement.
Malheureusement, on ne peut pas voir ce qu'il fait. Dommage. Des poissons crus en vitrine cachent la vue.
Comme le cuisinier est seul, nous attendons un moment avant que les plats arrivent...

Mais une fois là, rien que l'odeur donne l'eau à la bouche. Avec, nous est servi un alcool dans lequel trempe les écailles d'un poisson lune. Un poisson qui mal préparé, peut être mortel pour celui qui le déguste. Nouveau challenge, je me dois de goûter. C'est fort et pas très à ma bouche. J'en resterai là.
Le reste par contre, consiste en huit sushis, servis sur un plat et qu'il est recommandé de manger avec les doigts.
Le pouce, l'index et le majeur font office de pince, avec laquelle on trempe le bout du poisson cru dans la sauce soja avant de le mettre en lieu sûr, dans sa bouche.
Entre chaque pièce, manger du gingembre cru permet de se nettoyer le palais afin de saisir toutes les saveurs du prochain délice.
Tout se savoure lentement et avec finesse. Comme un bon vin.

Sushi faits main contre sushi sur tapis roulant.

lundi 25 janvier 2016

Shiude yama 紫雲出山

Aujourd'hui, il fait très beau et on a une nouvelle voiture de sport à tester, alors quoi de mieux que la prendre pour aller faire un tour. Et quel tour ?
Laissez-moi vous servir de guide, de par les phases du récit qui va suivre...
La partie intéressante commence à partir du moment où la mer bleue marine est en vue. Le soleil s'y reflète et me donne qu'une seule envie : descendre de la voiture et aller me baigner !
Mais revenons à la raison. Je foule l'eau des yeux et ce que je vois au loin me surprend.

Parmi les nombreuses îles qui sortent de la mer comme par magie, une en particulier attire mon attention. Elle semble flotter dans le ciel. Ce ciel qui est maintenant relié à la mer qui par un effet d'optique revêt la même couleur.
Un sublime spectacle qui me fait penser à ce genre de films de science fiction où les îles volent dans les airs.
À tel point que j'ai du mal à la quitter des yeux, comme pour mieux observer cette réalité qui semble être un rêve.

Mais voici qu'un virage fait changer le paysage. Nous grimpons à présent une montagne dont la route en lacet doit nous mener à son point culminant. Ça monte ainsi jusqu'à un parking depuis lequel la vue est déjà splendide. À la pointe du cap, on peut admirer la mer interne Seto 瀬戸内海, ainsi que son pont suspendu 瀬戸大橋 et toutes les îles qui lui passent devant et derrière, comme pour jouer à cache cache.
Un très joli spectacle qui augure le meilleur car la promenade n'est pas finie.

Elle se poursuit à pied, par un chemin qui mène jusqu'au sommet de la montagne, à presque 400 mètres au dessus de la mer. On y découvre des huttes ainsi que des statues qui nous laissent imaginer les peuplades anciennes qui vivaient là. Autour, des fleurs, des arbres et de l'herbe verte qui m'invitent d'un commun accord à m'allonger là et lire un bon livre !

Mais nous montons encore jusqu'au point le plus haut où nous attend une cloche. On la sonne pour signifier notre arrivée. De là, on peut voir à 270 degrés. D'okayama 岡山 à Imabari 今治 en passant par Fukuyama 福山.
Trois villes qui me sont familières, et qu'à défaut de voir en vrai, je visite dans mon imagination. Comme quoi, pas besoin d'aller très loin pour voyager ...

Le mont Shiude.

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