dimanche 18 novembre 2012

Umi e kaeru

Départ de l'hôtel dans un état second, je marchais un peu sans savoir où aller. Puis je repris mes esprits petit à petit.
Il était 4 heures de l'après midi, et je n'avais pas trop le choix : il fallait que je trouve un endroit où dormir.

Pas si évident que ça à Matsue, plus grande ville de la préfecture de Shimane.
Et après une bonne demi heure de marche, j'avais envie de sortir de cette grande ville.
En fait, j'avais envie de partir très loin de cette ville !
Et si d'habitude, j'ai plaisir à faire du stop, je le faisais là plus par nécessité que par envie. J'avais envie de voir personne !
L'envie de rester dans mon coin pour pouvoir me remettre.

Alors par désespoir, j'ai dessiné le nom de la ville la plus loin. Me disant que si je devais me forcer à voir quelqu'un, autant que ce ne soit pas pour rien.
A 5h du soir, il commence déjà à faire nuit et vue là distance que je demandais, plus le temps passait, plus je doutais de mes chances de faire arrêter une voiture. Le Japon montrait ses limites et moi d'imaginer comment j'allais raconter cette première défaite face à l'adversité.

Et alors que je m'apprêtais à reprendre mon sac à dos pour je ne sais où, voilà qu'une voiture met son clignotant et baisse la vitre. A l'intérieur, une jeune femme du nom de Miyuki s'excuse de ne pouvoir m'amener à Hamada, que c'est trop loin pour elle. Elle a l'air sympa et puis c'est pas tous les jours qu'une femme s'arrête pour m'emmener, alors je lui propose d'aller où elle veut.
Chemin faisant, on discute bien et je dois avouer qu'elle me change les idées. Je suis content de comprendre tout ce qu'elle dit. Et elle est étonnée par mon japonais. On s'arrête car elle a faim et je l'invite à manger. Ce sera des ramen, encore une soupe de nouilles.

A table, elle me raconte l'histoire des doshi. Les doshi sont 12 animaux qui correspondent à l'année de naissance. C'est Fumio san qui me l'a enseigné, m'expliquant également que c'était un moyen facile de trouver l'âge de quelqu'un, à 12 ans près. Tout le monde ici connaît son doshi. Le mien, c'est le poulet. Elle en a donc déduit que j'avais 30 ans.
Puis elle m'a expliqué que ça venait de Chine, que dieu à ouvert la porte le 1er janvier et que l'ordre des animaux correspond à leur ordre d'arrivée à la porte. Le pourquoi ils sont dans cet ordre et pourquoi le chat n'y est pas.

Ensuite, je lui ai expliqué que je voulais camper et elle m'a donc emmener au plus près de l'océan, sur la route 9. C'est la ville de Taki. Elle est super inquiète à cause du vent qui souffle très fort.
Avant de partir, on échange nos e-mails, et je lui demande de m'apprendre les Kanji des animaux en me les dessinant sur un memo sous forme de carte que m'a offert Sayuri.
Sur chaque petite carte, on écrit un mot dans une langue étrangère puis au dos, sa définition. On s'est dit avec Sayuri qu'on essaiera de le remplir chacun de son côté et qu'à mon retour, on se les échangera.
Puis j'ai dit aurevoir à Miyuki, en la remerciant de sa gentillesse. J'ai eu de la chance de tomber sur une fille comme elle, sympa et rigolote. Elle m'a fait passé un bon moment.

Mais ce n'était pas fini, j'ai d'abord dû poser mes sacs dans un recoin afin de trouver un endroit pour planter la tente. Pas facile dans la nuit et avec ce vent. Mais comme pour l'auto stop, la patience est mon ami, et j'ai fini par trouver un coin d'herbe agréable, à 2 pas de l'océan. Faut dire que j'aime le bruit des vagues pour m'endormir.
Heureusement, il ne fait pas froid et j'ai donc pu passer une excellente nuit. Quoique plusieurs fois réveillé par une envie pressante d'uriner à cause de toutes ces soupes ingurgitées.

Je retourne à l'océan.

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