jeudi 17 décembre 2015

Nihon he sumitai 日本へ住みたい

À force de retourner tous les ans au même endroit, la question légitime suivante vient forcément à l'esprit pour qui y réfléchit un tant soit peu : pourquoi ne pas s'installer sur place, tout simplement, et ainsi éviter les allers-retour incessants ?
Et pour tout vous avouer, j'y pense également souvent. D'autant plus que j'y ai une vie comblée, passionnante et pleine d'aventures épiques. Tout semble idéal. Et pourtant, ce simple pas à franchir m'est aujourd'hui encore impossible à faire. Pourquoi ?

Déjà parce que la vie de rêve, de part sa définition, n'est juste qu'une vue éphémère de l'imagination. C'est magnifique dans l'instant, intense dans le présent, merveilleux sur le moment. Mais comme toute bonne chose, finit toujours par se terminer. Alors certes, j'ai réussi par un tour de passe passe, et à force d'acharnement, à transformer un rêve instable et chaotique en douce et paisible rêverie. Mais de là à passer à la réalité, le plus dur reste à faire.

Le problème du visa se pose d'abord : trouver un sponsor ou une épouse ne se fait pas en un clin d'oeil. Les japonais ne manquent ni de main d'oeuvre, ni de beaux et riches courtisans. Après quoi, il faut trouver un travail salarié, pour être digne d'être accepté par l'ensemble de la société, et avoir une petite rentrée d'argent. Enfin, le plus difficile, trouver une famille avec laquelle vivre, car seul, à quoi bon.
Trois problèmes qui bien que surmontables, offrent un challenge corsé à qui essaye de les résoudre.

Si ma vie en France avait été catastrophique, tout aurait été tellement plus facile ! J'aurais ainsi eu une raison de vouloir me battre et de vouloir à tout prix cet asile doré.
Seulement voilà, j'ai déjà une vie géniale dans mon pays natal. Je partage mes journées avec une famille géniale que j'aime très fort, je vis de ma passion, j'apprends tous les jours, je m'amuse à loisir, je ne manque jamais de rien et j'ai la possibilité de réaliser mes rêves tout en étant libre. Que demander de plus ? Pourquoi vouloir quitter ce qui semble déjà être le summum du bonheur ?

D'autant plus que le Japon, bien que fantastique pays, n'est pas non plus le monde des bisounours. La pression sociale est très forte : si tu ne fais pas comme tout le monde, on te boycotte. Les règles sont très strictes, les respecter quoiqu'il arrive est plus qu'un principe morale, c'est une obligation. La culture, la langue, les manières sont totalement différentes, pas facile de s'y adapter. Dur de ne faire ni câlin, ni bisous, de ne pouvoir échanger sur certains points tabou, de se plier à toutes les bonnes manières, de devoir travailler comme un dingue pour se faire respecter, et surtout, surtout, abandonner sa liberté.
Un prix trop cher à payer.

J'aimerai vivre au Japon.

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