mardi 16 octobre 2012

Itai desu

Les gens me demandent souvent si je suis content de mon voyage où bien si je ne suis pas déçu par rapport à mes attentes.
Après un peu plus d'un mois passé ici, je peux vous assurer que je suis le plus heureux des hommes. Chaque jour qui passe, je vis soit une aventure fantastique, soit une rencontre humaine inoubliable, soit un repos pendant lequel je peux lire, apprendre et faire qu'un avec la nature.

Le Japon est un pays merveilleux. Tout est à disposition partout : des toilettes pour avoir eau, électricité et commodités, des mini magasins pour la nourriture, des endroits propres et calmes pour camper en toute sécurité, des bains pour se nettoyer.
Sans compter les Japonais qui sont d'une gentillesse incroyable. Et certains qui sont juste merveilleux.
Ici, je me sens libre et serein. Je souris à tout le monde et tout le monde me sourit. Même l'auto stop, qui pourrait paraître une corvée, est une partie de plaisir : je n'attend jamais plus d'une demi heure.
Je me déplace, mange, dors, visité et profite à peu de frais, c'est à dire en toute simplicité et sans luxe superflu. Juste ce dont j'ai besoin. Je rencontre plein de gens nouveaux, j'apprends une langue et une culture différente, je vois plein de choses magnifique.
Bref, j'ai une vie de rêve en plein paradis. Dont je savoure chaque instant avec délectation.

Mais de temps en temps, je redescend sur terre. Et pas plus tard qu'hier soir, j'ai vécu 3 aventures infernales :
- Alors que j'avais décidé de manger sur la plage, je me léchais d'avance les babines à l'idée de savourer mes trois délicieux filets de poissons. Je m'installe, sors mes baguettes et me prépare à manger, lorsque soudain je reçois un violent coup à la tête, au niveau du nez. Comme si je venais de recevoir un coup de poing en plein visage. Un peu sonné, je regarde autour de moi et m'aperçois que c'est un oiseau convoitant mon repas qui m'a asséné une telle offensive. Offusqué, je l'ai injurié et suis allé manger dans un parc, en prenant bien soin de ne pas avoir été filé.
- Alors que j'entamais mon dessert sous forme de pêche dans leur sirop, un passant vient me taper la discussion. Et moi, trop heureux de pouvoir exercer mon japonais, me voilà qui commence à déballer ma vie et à l'inviter à en faire de même. C'était sans compter sur mon charme irrésistible qui lui a donné des idées et poussé à me faire des avances. Alors je lui dis non poliment et il s'en va sans trop insister. Mais quelques heures plus tard, le revoilà qui revient à la charge et insiste de plus belle. Offusqué, je l'ai stoppé net et suis allé me coucher dans ma tente, en prenant bien soin de ne pas avoir été filé.
- Alors que j'étais bien installé au chaud sous ma couette, je savourais le confort de mon petit nid douillet. A peine la lumière éteinte que je sens une grosse morsure au poignet. Pris de panique, je dégage la bestiole encore accrochée avec l'autre main et devine la forme d'un mille-pattes. Logiquement, pas de crainte à avoir, sauf que les mille-pattes d'ici sont très dangereux et leur morsure peut entraîner des complications assez grave. Alors que je sentais mon poignet brûler et enfler, je cherchais la lampe désespérément avec une angoisse aisément perceptible. Une fois trouvée, il avait disparu. Dans ma petite tente de 2 mètres carrés, remplis de sacs de voyage et de couettes, je ne faisais pas le fier. Replié dans un coin du haut de mes presque 2 mètres, loin de tout objet pouvant lui servir de cachette, je moulinais ma lampe torche frénétiquement afin d'obtenir un maximum de luminosité, éclairant dans tous les sens à la recherche de mon agresseur. Une fois ma peur calmée et ma raison retrouvée, je décidais de procéder méthodiquement, soulevant chaque sac précautionneusement. Puis les couettes, en tentant de les secouer. En vain. Alors j'ai attendu... attendu... de longues minutes, lumière au poing. Et tandis que je commençais à trouver le temps long, bien décidé que j'étais à ne pas le laisser passer la nuit en ma compagnie, le voilà qui tente une échappée fantastique vers un coin de la tente. Et moi de retrouver le sourire en lui assénant un coup de gourde filtrante sur la tête, qu'il n'est pas prêt d'oublier. Le voyant encore gigoter, je pris ce signe comme un appel à plus d'engouement de ma part. Ce que je me plu à lui donner. Et lui de m'indiquer sa satiété par une immobilisation totale et définitive. En témoignage de ma reconnaissance, je pris cette photo de lui que j'encadrerai au dessus de ma tente... Au cas où il prendrait l'envie à certains de l'imiter ! Et surtout, en prenant bien soin qu'il n'ai pas été filé.

Ça fait mal.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...