dimanche 17 mars 2013

Subarashī hi 素晴らしい日

Il y'a des jours exceptionnels de mon voyage dont je me souviendrais un bon moment : aujourd'hui en est un !
Levé aux aurores en ce dimanche, je n'avais qu'un seul but : arriver à Okayama. Okayama est la ville où habite Kazuya, mon ami rencontré quelques mois plus tôt à Oita et avec lequel j'avais pu visiter le château de Kumamoto, le mont Ask et manger les meilleurs tonkatsu du Japon. Cependant, Okayama est à 2 préfectures de là, à environ 250km. Mais sachant qu'au Japon, on roule à 50km/h maximum sur les petites routes, sans compter les feux et autres stops, qu'il y'a l'immense ville d'Hiroshima en plein milieu et que je dois compter du temps pour faire arrêter les voitures, cela relève de la mission impossible.
C'est sans compter l'extrême gentillesse des japonais.
A Iwakuni donc, j'ai marché une bonne demi heure pour sortir de la ville. Et alors que mon panneau indique fièrement Hiroshima, curieusement, personne de s'arrête. Lassé, je change pour Otake, la ville la plus proche à une dizaine de kilomètres. Comme par enchantement, Shinjo, une enseignante de primaire, s'arrête quasi immédiatement. Elle va à Hiroshima, ça tombe pile poil. Chemin faisant, elle me montrera le tori de Miyajima, qui semble tout petit de loin, et fera un détour pour que je vois les restes du bâtiment bombardé lors de l'attaque nucléaire. Un peu plus loin, elle me laisse en plein centre ville.
La galère peut commencer...
Je marche pour sortir de la ville. Cela pourrait bien prendre quelques heures. Si ce n'est que je remarque un coin qui me semble propice, alors pour m'éviter d'autres kilomètres inutiles, je décide de tenter ma chance : bonne pioche.
Un jeune homme de 21 ans et qui ne veut pas me dire son nom s'arrête. Il m'aide à sortir de la ville jusqu'à Higashi Hiroshima, mais pas que, il m'invite également à déjeuner un énorme gyudon, bol de riz sur lequel est servi des lamelles de viande. Il m'offre même deux peluches de manga super connu ici. Le top, il fait quelques kilomètres supplémentaires pour me déposer a l'endroit idéal. Vraiment adorable.
Un peu plus tard, une jeune femme, Saito ainsi que sa maman et sa tante, Yoshida et Yoshida, me font signe de grimper. Elles m'emmènent jusqu'à Mihara où elles vont dans un bain thermal. Idem, un petit détour pour que je puisse repartir sans problème.
Ainsi, une dame d'un certain âge qui ne veut pas me dire son nom me propose de m'accompagner jusqu'à Onomichi. Je suis pas très à l'aise car assis à l'arrière et ne sachant comment l'appeler. Cependant, elle m'offre un délicieux gâteau qui m'invite de suite à me relaxer. Encore mieux, elle m'offre un paquet de frites, ainsi qu'un billet de 1000¥ (10€). Je suis très touché et tente de refuser mais elle insiste alors je prends avec le sourire pour ne pas la vexer. Ce geste signifie énormément pour moi. Ce billet et ses frites ne valent en soit pas grand chose. Mais ici, cela signifie 2 jours de nourritures ! Les mots qui vont avec sont tellement adorable. On se connaît à peine, qu'elle me traite comme son propre fils. Elle fait un giga détour pour me déposer sur une aire d'autoroute pour m'aider du mieux qu'elle peut. Je ne sais comment la remercier.
Cependant, l'endroit ne semble pas propice pour continuer mon voyage. L'endroit est désert. Une femme seule attend devant les toilettes. Je lui demande gentiment si elle va à Fukuyama, elle me répond que non. Alors je vais m'installer un peu plus loin, panneau à la main, quand j'entends quelqu'un qui me cri : "hey boy, coooooome on". Surréaliste.
Kato est un japonais conducteur de camions (ce. Photo). Sa femme est celle qui m'a gentiment éconduit. Et bien que son fils soit très timide, lui est un showman incroyable. Il me fait mourir de rire plus d'une fois et m'apprend tout un tas de choses, surtout du vocabulaire un peu limite. J'adore. Du coup, je ne vois pas le temps passer, et on se quitte bien trop tôt.
A Fukuyama, il est maintenant 5h. Et 50 petits kilomètres me séparent de mon but. Je retrouve espoir et me dis que je vais finalement y arriver. Sauf que la pluie s'en mêle et rendent les choses compliquées : d'abord la visibilité est mauvaise et les gens me voient moins, ensuite, un gars avec une capuche, ça fait sûrement un peu peur.
Heureusement pour moi, Yoshiko et son fils veulent m'aider. Ils habitent Fukuyama, mais me proposent néanmoins de faire la route jusqu'à Kurashiki, à 20km de Okayama.
Malheureusement, c'est l'heure de pointe, et on met presque 2h pour faire 30km. Une fois arrivé, je veux appeler Kazuya pour lui dire où je suis et le rassurer. Manque de chance, Yoshiko a oublié son téléphone. On appelle donc d'une cabine, où elle me donne une quantité incroyable de pièces de 10¥ qui filent à toute allure. Je lui offre ainsi qu'à son fils, une boisson pour la remercier.
Kazuya me propose de venir me chercher à la gare. J'aurais pu faire du stop, mais ça lui fait plaisir. Et ça simplifie les choses.
Sauf que, il me dit que ça prend une heure environ et qu'une heure et demi plus tard, je ne le vois toujours pas.
Je demande à des passants si ça ne les dérange pas de l'appeler. Il se trouve qu'il était à quelques mètres de moi et qu'on s'est manqué, je ne sais comment !
Super heureux de le retrouver bien sûr, lui de même.
Voilà l'exploit accompli : 250km et 3 préfectures vues dans 7 voitures différentes. Un immense plaisir et un peu de fatigue je dois dire.
Superbe journée.

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