mardi 2 avril 2013

Susaki 須崎

S'il y'a bien une chose qui démarque les gens de Shikoku, c'est leur extrême gentillesse. Sur ce blog, j'ai beau répéter à tue-tête que les japonais sont gentils, ceux de cette île battent tous les records.
D'abord le camion, dingue ça ! Ensuite, quatre fois qu'on me propose de m'amener quelque part alors même que je ne fais pas d'auto-stop. Juste le fait de me voir marcher avec mes bagages attise la générosité de ceux qui veulent faire un bout de chemin en ma compagnie...
Après le faux départ d'hier, aujourd'hui, c'est la bonne. Nobuko me dépose à Muroto après qu'on ai pris un bain de pied et regardé les dauphins ensemble.
Toutes les conditions sont contre moi : il pleut, la route est déserte, pas de feu de signalisation. Qui va bien vouloir s'arrêter ?
Ça fait marrer Nobuko qui me regarde me préparer et attends pour voir ce qui va se passer. Je la rassure en lui disant que de toute manière, quelqu'un va s'arrêter : on est à Shikoku !
Et en effet, alors que je me dirige du parking vers la route, une voiture me demande où je vais et m'embarque aussitôt. Même pas eu le temps d'être trempé.
Aoki et Takemura (assis sur la photo) habitent Kochi, le chef-lieu de la préfecture. Aoki est très bon public, alors j'en profite en lui racontant les anecdotes rigolotes de mon voyage. Je suis le divertissement du jour : elle se marre bien tandis que Takemura reste éveillé malgré la fatigue. Elle n'en revient pas : d'habitude il s'endort à tous les coups.
Alors qu'elle me demande où je vais, je lui indique Susaki, hors de la mégalopole, pour pouvoir camper plus facilement. Sur la carte, ça semble à côté. En vrai, c'est à 35 kilomètres. Même pas peur, ils me proposent de m'y amener malgré tout.
Mais avant ça, Aoki doit déposer des courses chez son fils. Au téléphone, ils croient que c'est une blague. Mais quand je sors de la voiture, le fiston et sa femme ont de grands yeux étonnés. Ça ne les empêche pas de m'inviter à entrer et à vouloir me faire goûter un bon sashimi. Un nouveau poisson, l'hiramasa. Quelques minutes plus tard, ils me servent une assiette de ce poisson cru, habilement découpé en lamelles.
Je goûte et me régale. Ils sont content alors ils me font signe de ne pas me gêner et de finir le plat. Mieux, ils m'amènent le riz, la soupe au miso et un flan à base de tofu, appelé tamagodofu.
Bref, le dégustation se transforme en repas gastronomique. Je ne sais comment les remercier. En guise de bon voyage, ils m'offrent en plus un sac rempli de friandises et des boissons, alors que Nobuko avait déjà fait de même un peu plus tôt dans la journée. Akane et Tomo (gauche à droite sur la photo) sont vraiment très adorables, le coeur sur la main.
Aoki, Takemura et moi reprenons la route direction Susaki, et on peut admirer la vue de Kochi de nuit depuis l'autoroute. Ils me déposent enfin à une aire de repos et me souhaite bonne continuation. Il fait alors très sombre et la recherche d'un camp s'avère assez difficile.
C'est sans compter Tetsuro qui vient m'aborder juste comme je viens d'arriver. Il fait le tour du Japon à vélo et va camper ici pour la nuit : plus besoin de chercher. J'installe mon camp près du sien, et alors qu'il me demande d'où je viens, il se met à me répondre en français !! Il a passé 10 mois dans une université parisienne et se débrouille vraiment très bien. Ensemble, on partage conversation de voyage et les friandises offertes un peu plus tôt. Je lui fait même un don d'argent, trop heureux à mon tour de pouvoir enfin aider quelqu'un dans son voyage. La roue tourne.
Susaki.

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