jeudi 25 avril 2013

Katayama no kazoku 片山の家族

Au réveil, le soleil annonce déjà une magnifique journée. Aujourd'hui, je vais retrouver Kazuya et doit me rendre à Okayama, qui se trouve à une centaine de kilomètres de moi.
Je marche le kilomètre qui me sépare de la route pour me rendre à Mihara. Dans ma tête, je revoie les personnes qui m'avaient accompagné la première fois. Et de rêver à les rencontrer de nouveau, au hasard d'une route.
Mais même pas 5 minutes qu'une voiture s'arrête déjà pour m'amener à destination. Kaori une jeune fille de mon âge, fait les 20 kilomètres qui me sépare de mon but, alors même qu'elle habite à deux pas de là où elle m'a fait grimper. J'ai beau connaître la gentillesse des japonais, je reste toujours sans voix.
A Mihara, je me rend compte que je ne suis pas au bon endroit après une bonne demi heure à attendre sans que personne ne s'arrête. Je commence à marcher et m'aperçois en effet que je suis à l'entrée de la ville. Je reconnais alors l'endroit où j'avais fait du stop précédemment. Et effectivement, peu de temps après, un jeune homme m'amène jusqu'à Onomichi. Il m'a dit son nom, mais je ne l'ai pas retenu car trop compliqué.
A Onomichi, il me dépose à la gare. Comme j'estime que personne ne s'arrêtera, je marche. Chemin faisant, je croise un vélo que je salue poliment.
Un peu plus tard, il me rejoint et on commence à discuter. Comme je lui indique que je vais à Fukuyama, il m'explique qu'il peut m'amener à condition que je l'attendes une demi heure, le temps de rentrer chez lui et de venir me rechercher. Il me précise également que je dois marcher pendant ce temps car sa maison se trouve sur la route, et que ça lui évitera ainsi de revenir trop loin.
Je lui indique que je suis intéressé par sa proposition et me retrouve ainsi à marcher sous un soleil de plomb avec mes 27kg, qui doivent approcher des 30kg avec tout ce que j'ai rapporté de Corée. Pire, je vois quantité de coin où une voiture pourrait facilement m'amener à destination.
Alors je me demande pourquoi ? Pourquoi cette personne m'a fait cette proposition ? Pourquoi j'ai accepté ? Puis je me suis rappelé du destin. Peut être que je sais pas pourquoi maintenant, mais la réponse viendra plus tard, il me suffit de patienter. Et puis avec tout ce que je mange, ça me permet d'éliminer un peu.
Un peu plus tard, qui me paraissent une éternité, une camionnette s'arrête à ma hauteur. Yoshitomo a tenu parole. Il n'a même pas pris le temps de se changer ou de prendre une douche. En chemin, il me demande si j'ai faim. Et malgré que je réponde par la négative, il insiste pour qu'on mange un morceau ensemble. Je ne peux refuser une telle invitation, et quand je lui fait signe que j'aimerai payer, il me dit que ce n'est pas la peine, car il veut que je vienne manger chez lui.
Sa maison se trouve sur la coline d'un petit village accessible par une route si étroite qu'il faut replier les rétro pour passer, malgré que le véhicule soit très peu large. Le pire, la route est à double sens. Je plains celui qui doit faire la marche arrière en cas de rencontre impromptue.
Sa maman est la première à venir nous accueillir. Elle ne me connaît pas encore, mais déjà, je sens une immense chaleur dans ses paroles, ses gestes et ses sourires.
Yoshitomo et moi mangeons des onigiri. Mais pas n'importe quel onigiri. Des onigiri dont le riz provient de leur propre champ et fait main par la maman qui en fait pour sa famille depuis 20 ans. Rien à voir avec les onigiri en sachet, et de loin.
Peu après, je rencontre Mika, la femme de Yoshitomo qui est, comme lui, infirmier. Puis viennent les enfants, Gaku, petit garcon de 8 ans et Rei, petite fille de 5 ans. La petite soeur de Yoshitomo, Asuka et enfin le grand père, Kenji. 7 personnes, la famille est au grand complet.
Malheureusement, Yoshitomo doit aller travailler ce soir et ne rentrera que demain matin. Il m'indique alors qu'il aimerait bien que je reste passer la nuit. Les enfants sautent de joie, les adultes sont ravis et je suis aux anges. Je demande préalablement l'accord de Kazuya qui me répond gentiment qu'il est heureux que je rencontre d'autres personnes et qu'il m'attend pour le lendemain.
Je profite de la vue magnifique en jouant avec les enfants, pendant que Hisae, la maman, prépare un de mes plats préférés, le tonkatsu (escalope pannée). Les enfants et moi faisons des origami. Gaku apprend le paon, que je lui enseigne, à une vitesse effarante, pendant que je dois aider Rei pour qui c'est encore un peu compliqué. Après quoi, il m'enseigne à son tour la raie menta. Ensuite, on joue aux cartes et j'apprends des jeux japonais rigolos. Enfin, on joue à la balle au camp. Ainsi, on ne voit pas le temps passer. Et les enfants qui étaient si timides au début me prennent sans arrêt dans leur bras.
Quant au repas, je peux vous dire que les tonkatsu étaient aussi bons, voir meilleurs, que ceux du restaurant d'Oita. Comme tout le monde voulait me parler, le repas à duré des heures. Et les enfants s'impatientaient pour savoir quand j'allais finir pour qu'on puisse encore jouer ensemble...
Je pense que vous l'aurez compris, la morale de cette histoire, c'est que le bonheur d'avoir rencontré cette famille si adorable valait bien 30 minutes de marche infernale.
La famille Katayama.

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