dimanche 7 juillet 2013

Shige to Nori しげとのり

Ah que "le hasard fait bien les choses". Les japonais diraient même mieux : "ichi e, ichi go".
Voilà maintenant quelques jours que je partage ma vie avec Shige et Nori, ou plutôt qu'ils partagent la leur avec moi, et je suis comblé. Comblé d'avoir découvert de telles perles.
Ce sont des gens simples, avec un coeur énorme. Loin des standards japonais. Une gentillesse non forcée et polie, mais une qui vient du coeur. Chez eux, je n'ai à aucun moment l'impression de gêner. Comme si j'étais chez moi. Personne ne m'a demandé combien de temps je voulais rester ou quand je comptais partir. Je ne suis pas un invité, je suis un habitant de la maison.
Et ce qui m'avait semblé étrange au début, me paraît d'un tel naturel maintenant. Ici, je me sens bien. Ici, je me sens libre.
Ils ont peu, mais partagent tout avec moi. Et même si je mange beaucoup, ils font en sorte que je n'ai pas faim. Quand j'essaie de partager les frais, ils refusent obstinément. J'en profite donc pour leur faire de petites gâteries, leur offrir des choses qu'ils aiment et qu'on partage.
Ce même partage, qui hormis l'habitat, la toilette, la lessive, somme toute très matériel, se fait aussi de manière sensoriel.
D'abord, le plaisir de la table. Au travers des délicieux repas qu'ils me préparent. Trop timide et trop maladroit, je n'ose m'y mettre. Je ne fait que recevoir, ce qui m'ennuie un peu. J'ai hâte d'apprendre à cuisiner autre chose que du riz ou des pâtes (j'exagère à peine).
Ensuite, le plaisir des sons. Au travers des différentes musiques du monde qu'ils me font découvrir. Que ce soit des enregistrements ou bien de leur propre source. Ensemble, ils pratiquent le djambe et d'autres instruments exotiques. Faut dire qu'ils ont énormément voyagé, que ce soit en Europe, en Afrique, en Inde ... Là aussi, j'ai envie d'apprendre.
Enfin, le plaisir de la conversation. Au travers du temps qu'ils me consacrent, que ce soit pour écouter mes aventures, partager les leurs ou bien simplement m'aider à améliorer mon japonais. Pour moi, ils parlent lentement et avec des mots simples, m'aident lorsque je ne comprend pas et corrigent mes erreurs.
Je pourrais parler d'eux pendant des heures, tellement ils sont fascinants. Quelques jours seulement ont suffit pour qu'on tisse des liens forts. Et même si chaque jour qui passe m'éloigne de mon objectif (faire le tour de l'île d'Hokkaido), quelque part au fond de moi, j'entends cette petite voix qui me supplie de rester un jour de plus. Pas vraiment pressé de les quitter ...
Shige et Nori.

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