mercredi 14 août 2013

Appurutān'ōbā アップルターンオーバー

Une fois de plus, je partais d'Ise, une fois de plus, je quittais mes amis. Mais si la dernière fois, je pouvais espérer un au revoir, cette fois-ci, ce sera plutôt un adieu.

C'est en effet le tournant de mon voyage : le début du retour. Je vais ainsi prendre cette route qui me ramènera à Fukuoka, d'où je prendrai mon avion pour rentrer en France.
Autant donc vous dire que psychologiquement, j'étais pas au mieux. Inévitablement, je luttais pour sourire. Et c'est le larmes aux yeux que je vis partir Nori pour son travail. Elle va me manquer terriblement.

Pendant ce temps, Shige et moi avons fait route pour Matsusaka afin d'aller remplir des bidons d'eau de source de montagne pour le restaurant. J'en ai profité pour remplir mes gourdes. Une eau au goût unique : la pureté même.
Après quoi, nous nous sommes arrêté dans une boulangerie française dont l'immense pancarte publicitaire vantait, en français dans le texte, tous les mérites de notre pâtissier émérite. C'est donc après que j'ai fourni à Shige une traduction approximative, que nous sommes rentrés vérifier les dires du panneau.
Tout avait l'air bon, mais à la vue des prix, j'ai cru au délire : 5€ le mini chausson au pomme !! Paris peut aller se rhabiller.
Après avoir acheté 20€ de marchandise sur mes conseils, nous nous sommes partagés quelques chouquettes, le reste étant pour Nori. Elles étaient bonnes, mais pas de quoi en faire un fromage. C'est en tout cas à partir de ce moment-là que je me suis demandé si pâtissier ou restaurateur français au Japon ne pourrait pas devenir mon futur métier...

En attendant, j'étais de nouveau sur le bord de la route, pancarte en main, bien décidé à parcourir les 150km qui me séparaient de Kyoto avant ce soir. Et à peine eus-je le temps de faire un coucou de la main à Shige, que déjà une voiture s'arrêtait pour me prendre à son bord.

La journée fut belle et ensoleillée, tandis que les sympathiques automobilistes se relayaient pour me rendre service. Après un bref arrêt pour acheter des souvenirs afin de ne pas arriver les mains vides, je parcourais les derniers kilomètres qui me séparaient de Kyoto et de chez Tetsuya. Tetsuya, l'ex-joueur de baseball, ami de Fumio d'Obama, riche marchand de légume qui vient d'ouvrir un restaurant.

Alors que les personnes qui me déposaient avaient peine à croire en me voyant que je pouvais avoir des amis de ce rang-là, je sonnais déjà à la porte que venait m'ouvrir le plus jeune des trois fistons.
Il m'indiqua que toute la famille était allé voir un match de baseball. Et vu le bazar du salon et connaissant la pudeur des japonais, je n'osais rentrer. Il appela son père au téléphone.

Un peu plus tard, tout le reste de la famille rentra. Je voulais juste dire bonsoir et m'apprêtais à repartir, lorsque Tetsuya m'indiqua que je pouvais rester manger et dormir. Malgré son apparente fatigue, il fit preuve de bon coeur et m'accueillit comme il se doit. Mais ce soir-là, personne ne traîna. A peine fini de manger, une rapide douche prise, tout le monde était au lit.

Chaussons au pomme.

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