samedi 31 août 2013

Ooame 大雨

Dernier point poétique mensuel sous une pluie battante qui ne semble pas prête de s'arrêter. Un peu comme si le ciel pleurait mon départ à grosses larmes. J'ai envie de lui crier : "ne t'inquiète donc pas, je reviendrais !" et puis plus bas, "enfin j'espère ...".

Qu'à celle ne tienne (j'ai toujours rêvé de placer cette phase pourrie dans un de mes articles : voilà chose faite), j'arrête un instant ma lecture pour un moment de réflexion.
J'anticipe ce que tout le monde doit penser : pourquoi je rentre ? Excellente question !

À vrai dire, c'est qu'en faisant le pèlerinage, je me suis rendu compte que j'ai laissé trop de dossiers en suspend en France. Toutes mes affaires ne sont pas réglées. Je n'ai dit adieu à personne, juste un vulgaire "à bientôt". Je dois d'abord finir de lire la page avant de pouvoir la tourner.
Et puis, si je reste ici, c'est pour le travail. Un travail acharné quasi sans repos comme Kazuya 和也 ? Bizarrement, ça ne me tente pas. J'aurais largement préféré trouver une petite copine japonaise avec qui me marier ! Là encore, les occasions n'ont pas manqué, mais suis-je capable de franchir la barrière de la culture ? Pas évident.

Portant ce pays est formidable. Je l'aime autant que le mien, voir plus. Pas tant pour ses magnifiques paysages montagneux, ses bains chauds ou ses plats tous plus succulents les uns que les autres, dont je vous rabats les oreilles à chaque article. Y'a ça aussi chez moi ! Enfin, plus ou moins.
Non, je l'aime à ce point pour ses gens, pour leur gentillesse, pour leur affection. Toujours prêts à aider et à servir, toujours honnêtes, toujours enjoués !

Ce pays respire la joie de vivre et le bonheur. Malgré leurs nombreux malheurs (bombes, tremblements de terre, centrale nucléaire), ils savent rester soudés et heureux comme si de rien n'était.
Je ne sais pas si les japonais se rendent comptent de la chance qu'ils ont d'habiter dans un pays où le crime est inexistant, où les gens se font confiance les uns les autres, où le service à la personne est excellent, où on trouve des toilettes impeccables à n'importe quel coin de rue, où le chômage et la pauvreté n'existent pas.

Si je pouvais me la payer, je donnerai cher pour acheter la nationalité japonaise et le droit de rester ad vitam eternam sur cette terre paradisiaque. Le problème c'est que le seul prix demandé, c'est la liberté. Et à mes yeux, la liberté, ça n'a pas de prix !

Voilà pourquoi je rentre.

Pluie torrentielle.

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