vendredi 27 novembre 2015

Homuresu ホームレス

Ne pas avoir de maison, comme je l'ai si fièrement choisi, n'a pas forcément que des avantages comme je vais tenter de vous le prouver. Je lisais, il y'a peu de temps, l'ouvrage qu'a écrit Alexandre Dumas sur le non moins célèbre Robin des Bois, et de mémoire d'homme, jamais il ne compta de difficultés en ce qui concerne la vie dans les bois. Suivez donc la description un peu moins bucolique que je vais pouvoir vous en faire, si vous voulez un peu plus de réalité.

Car en l'absence de véritable demeure, le pauvre pèlerin se trouve indiscutablement à la merci du climat. Il a beau être dans une charmante île subtropicale, comme on peut si bien se l'imaginer en rêve ou sur les posters d'agence de voyage, je tiens moi-même à vous rassurer afin que vous ne vous y mépreniez pas : il ne fait pas toujours un ciel bleu accompagné d'un immense soleil doré. La preuve, voilà trois jours que la gracieuse voûte céleste s'est affublée de son épais manteau de nuages gris afin d'annoncer la fin de l'automne.

Pas question alors de se réfugier au chaud devant un bon film, tout en sirotant une excellente infusion de thé vert de Shizuoka. Il n'y avait déjà pas tout se confort à l'époque dans les bois, je tiens à vous rassurer, il n'y est toujours pas plus aujourd'hui. La nature exige que le corps se renforce et apprenne à résister au froid. Qu'à cela ne tienne. Ce n'est pas une grande peine bien au contraire, car quand bien même je pourrais m'enfermer, c'est là que je souffrirai d'avoir parcouru la moitié de la terre pour me retrouver dans pareille condition qu'à mon point de départ. Cependant, heureusement quand même pour le sommeil, le XXème siècle a conçu les sacs de couchage en duvet qui autorise à passer de longues nuits bien au chaud.

Quant à la nourriture, c'est tout un autre challenge, mais des plus agréables. La chasse, à proprement parler bien sûr, se fait à une importante distance du repère. Ainsi, pour chaque repas, 15 kilomètres sont nécessaires à parcourir ! Alors là aussi, l'aventurier s'adapte et plutôt bien d'ailleurs. Tous les deux jours, le plus merveilleux des festins est consommé, et dont les quelques restes servent de goûter le lendemain. Non pas que le trajet ne soit effectuable trois fois par jours, comme le conseille la diététique moderne, ou bien simplement qu'il soit possible de rester sur place. Juste que la perte de 9 heures dans une journée, sans parler de la lassitude de la route, sont un trop grand sacrifice pour un estomac qui se réhabitue très facilement à des conditions qu'il a connu pendant des milliers d'années jusqu'à récemment.

Toute une autre vie en perspective. Qui en rebuterait plus d'un j'imagine. C'est le choix d'avoir une vie de maître et un confort d'esclave. À défaut de l'inverse.

Sans domicile fixe.

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