vendredi 11 décembre 2015

Imabari kankou ni dai 今治観光二第

Je vous disais donc, nous enchaînons avec la visite d'une usine de production alimentaire gigantesque. D'autant plus intéressant que les prioritaires des lieux ont fait en sorte de rendre la visite agréable en donnant à l'endroit une beauté toute artificielle, qui à défaut de son authenticité, à le mérite d'être joli à regarder. Ainsi, un des bâtiments est une réplique du belvédère de Vienne.
On entre dans un immense immeuble de quelques étages dans lequel nous rencontrons notre guide, une jeune femme d'une trentaine d'année parlant d'une voie aussi douce que ses traits de visage, et avec cette extraordinaire politesse que seulement à la télé, j'avais entendu auparavant.

Elle nous amène dans un premier temps à traverser un jardin inspiré de Versailles, mais aux dimensions très réduite, un spécimen en quelque sorte, jusqu'à arriver dans un bâtiment dédié à la saucisse et au jambon, dont l'odeur qui s'en échappe aurait fait baver un végétarien. Au travers de coursives dont les murs sont des vitres montrant les pièces adjacentes, nous pouvons admirer le personnel à l'oeuvre dans les différentes étapes de préparation de la nourriture. On passe même devant un laboratoire, dans lequel des chimistes manipulent des tubes et autres fioles qui nous amusaient tant en cours de biologie.
À la fin de la promenade, nous avons le droit de goûter à un morceau de ce qu'on a vu se fabriquer dans les chaînes de production, de sorte qu'on pourrait avoir l'impression que tout s'est fait en autant de temps qu'il nous a été donné de faire la visite.

On repasse ensuite devant le "mini Versailles", direction un second immeuble où les ouvriers fabriquent plusieurs types de produits, allant de la sauce barbecue à la poudre pour faire des fritures. Les lieux sont décorés de manière très aristocratique : chandelier au plafond, chaise de type Louis XV, tapisseries et peintures baroques, armures de chevalier.
À noter que nous nous déchaussons en entrant dans chaque bâtiment et mettons de petits chaussons inconfortables à nos pieds. À tailles uniques, je dirai plutôt du 35 que du 46, ces pantoufles de plastiques sont trop étroites et je peine à marcher. Galère.

À l'étage, tout le monde de l'entreprise s'active tel des fourmis autour de machines automatisés, comme une lutte pour qui gardera le contrôle de la production. Une bataille perdue d'avance tant les machines semblent performantes et peuvent tenir un temps infini sans ne rien demander d'autre qu'un peu d'huile et d'électricité.
Nous terminons par l'immeuble principal par lequel nous étions arrivés et dans lequel nous attend évidemment une boutique où on peut acheter toutes les productions auxquelles nous venons d'assister, et même plus.
En partant, notre guide nous dit au revoir jusqu'au bout, c'est à dire jusqu'à ce qu'on se perde des yeux, une coutume très japonaise dont je vous parlais lors de mon départ d'Okinawa. C'est ce qu'on appelle "o mi okuri" お見送り, littéralement envoyer des yeux. Quelle belle expression pour une si touchante action.

Nous arrivons très vite au château d'Imabari, situé en bord de mer. Une construction récente sur une ruine ancienne, toute de béton, à l'intérieur de laquelle nous pouvons retrouver au travers de cinq étages, les différents restes de cette fabuleuse époque : armures de samouraï 侍, naginata 薙刀 (sorte de long katana), écritures et peintures anciennes, restes de tuiles.
Au 6ème et dernier étage, la vue s'ouvre sur toute la ville, le pont qui permet de relier l'île à celle d'Honshu 本州 et le port, qui auparavant était directement relié au château. Quelques photos plus tard et c'est le retour au bercail.
Une journée bien remplie, rythmée par cette cadence toute japonaise où tout est chronomètre et organisé à la minute près, ne laissant aucun vrai moment de répit. D'ailleurs, je me suis fais reprendre car j'ai osé traîner un peu plus longtemps au château, bien que restant dans les temps impartis par l'organisateur. Je n'ai pas suivi le troupeau, j'ai été le clou qui a dépassé, je me suis fait taper dessus. Figurativement parlant, bien entendu. Tout ne peut pas être tout le temps rose.

Le visite d'Imabari, 2ème partie.

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